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mercredi 2 mai 2018

2 - Chronique de la ZAD de Notre Dame Des Landes du 11 au 14 avril 2018


Ce mois d'avril, la Chronique des ZAD arrive en trois parties au vu de l'actualité brûlante...
Deuxième partie
Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour de la ZAD de Notre Dame Des Landes pendant cette première moitié du mois d'avril 2018.

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation précieuse.

 


NOTRE DAME DES LANDES (44) : 

Enraciner l’avenir
Source : ZAD.nadir.org et médias





Mercredi 11 avril 

EXPULSIONS : J 3  

- 6 lieux de vie collectifs détruits : Sécherie, Acatrelle, Isolette, Boîte noire, Entre deux, Gaieté

Carte de la zone centrale de la Zad.


 

Sur la ZAD : « La préfète m’a radicalisé·e »


Le deuxième jour d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a tourné à l’affrontement entre les gendarmes et des habitant·e·s déterminé·e·s. Un lieu historique de la ZAD, les Vraies Rouges, a échappé à la destruction promise.




Des ami·e·s ont préparé des plats de légumes, et vous vous asseyez à la table du salon pour le dîner. Mais l’air du dehors est saturé de gaz lacrymogène et au fur et à mesure qu’il pénètre dans la maison, les poumons et les yeux vous piquent. Repas collectif sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au soir du deuxième jour de l’expulsion ciblée de la zone, mardi 10 avril, à la Rolandière, l’un des lieux en dur de la zone. 


2ème jour d’évacuation : https://www.youtube.com/watch?v=sl0YGQHJlb0



Toute la journée, des centaines de grenades lacrymogènes ont plu sur les habitant·te·s et leurs soutiens. Mais sous les volutes de gaz irritant, les sourires se sont affichés en fin de matinée quand, pour la première fois depuis le déclenchement de l’opération, les gendarmes ont reculé. La scène s’est déroulée aux Vraies Rouges, un lieu de vie collectif, organisé autour de quelques cabanes et d’un potager. C’est là que se trouve la plus ancienne cabane de la ZAD, celle où en 2012, lors de l’opération César d’évacuation de la zone, était accrochée la banderole « Alors César, tu patauges ? ». C’est aussi là qu’habite l’une des membres de la délégation de la ZAD en négociation avec la préfecture sur l’avenir des résident·e·s de la zone. À côté, s’étend l’immense champ du jardin des Rouge et Noir, des parcelles de maraîchage cultivées collectivement. C’est un lieu poétique et paysan.


Et c’est donc là que mardi 10 avril, un blindé de la gendarmerie s’est planté tôt le matin pour dégager une barricade. Face à lui, une dizaine de personnes invectivent les forces de l’ordre. Angélique, paysanne du collectif COPAINS, crie sa colère et prévient : dès que le véhicule se mettra en route, des personnes s’assiéront sous la barricade, au risque de se faire écraser sous ses pneus. Autour d’elle, les yeux pleurent et les bouches crachent, noyés sous les lacrymos. Des projectiles de terre, de lisier et de peinture volent vers les gendarmes. Le face-à-face dure plus d’une heure. Finalement, les forces de l’ordre se retirent et reculent de plusieurs mètres. Les Vraies Rouges ont gagné une journée de sursis. 

Mais d’autres lieux sont tombés, selon les estimations d’habitant·e·s de la ZAD, vers l’est de la zone, dont la Chèvrerie et la Boîte noire, qui ont été démolies. De son côté, la préfète annonce seize squats évacués, dont neuf pour la seule journée de mardi. Des affrontements se sont poursuivis pendant la nuit autour des restes de Lamassacrée, la tour en bois construite au bord de la route D281, et qui fut le premier édifice abattu par les gendarmes lundi 9 avril.



 
Cette victoire des Vraies Rouges et la joie qu'elle a suscitée chez ses défenseur·e·s ne doit pas masquer une nette montée en tension. Dans l’après-midi, les affrontements, qui se sont concentrés à quelques mètres seulement de ce lieu, ont gagné en intensité. Aux jets de pierres, de bouteilles, voire de cocktails Molotov, les gendarmes mobiles sur place ont répondu avec des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes ou encore des grenades désencerclantes. Vers 18 heures, un nuage de fumée compact s’étendait sur plusieurs centaines de mètres tout autour de la zone. Cela n’empêchait pas les zadistes de rester sur place. De même que leurs soutiens, des personnes âgées, des paysan·ne·s, ou bien des soutiens plus jeunes arrivés ces dernières heures.


À une centaine de mètres des affrontements, un stand proposait du café ou des gâteaux. Des bénévoles s’efforçaient de ratisser le terrain pour ramasser les douilles de grenade. Le tas faisait plus d’un mètre de circonférence en fin de journée. Au fur et à mesure que les heures passaient, les zadistes présent·e·s et leurs soutiens semblaient s’accommoder de cette fumée âpre qui ne quittait plus la zone. D'énormes cratères noircis dans la terre du camp des Cheveux blancs, réunissant plusieurs dizaines de personnes retraitées, témoignent de la puissance des explosions.

À la mi-journée, une quinzaine de « tracteurs vigilants » se sont positionnés à la hauteur des Fosses noires, juste à côté des Vraies Rouges, afin de protéger ces sites historiques de l'occupation de la ZAD, impliqués dans de nombreux projets paysans : maraîchage, boulangerie, houblon… C'est le signe palpable d'un élargissement du front de la mobilisation contre l'opération d'expulsion. Depuis l'abandon du projet d'aéroport, la question de la route D281 a éloigné une grande partie des agriculteurs des occupant·e·s de la ZAD. Les premiers souhaitaient qu'elle soit libérée le plus vite possible. Parmi les seconds, certain·e·s – une minorité – voulaient au contraire y maintenir d'imposantes chicanes et d'autres l'ont sabotée à plusieurs reprises afin d'empêcher sa réouverture à la circulation, synonyme à leurs yeux de normalisation de la ZAD. Mais la destruction des Cent Noms (voir ici notre reportage), une ferme collective, est vécue comme une ligne rouge inacceptable par une partie du monde agricole.



 
L’équipe de Medics témoigne de la brutalité des échanges. Dans son bilan diffusé à 18 h 30, elle annonce qu’une trentaine de personnes ont été soignées dans la journée. « Deux personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et quatre personnes ont été traitées pour des blessures jugées sérieuses », ajoute le bilan. Ces soignant·e·s affirment également que des personnes ont été blessées par des tirs de LBD (successeur du Flashball) et concluent leur bilan par un sujet de « vive inquiétude pour les jours à venir » : l’observation, en fin de journée, de nombreux tirs de grenades GLI-F4 – des grenades explosives assourdissantes responsables, en août dernier, d’une blessure grave au pied d’un manifestant à Bure. Des gendarmes se sont blessés eux-mêmes en lançant une grenade. L’un d’eux a été atteint au pied et a dû être évacué par hélicoptère, selon un article du Monde. « Deux scénarios sont possibles, soit une mauvaise manipulation, soit un renvoi de la grenade, une enquête est en cours », affirmait mercredi matin l’état-major interrogé par Le Monde. 


Mardi soir, lors de son intervention hebdomadaire en direct sur Facebook, le premier ministre Édouard Philippe a estimé que « l’opération a[vait] fait l’objet d’une très grande préparation pour éviter au maximum les incidents, mais je pense que vous avez tous vu les images, il y a beaucoup de violence dans cette zone ». Édouard Philippe a également estimé qu’il y avait sur la ZAD « des gens qui n’étaient pas là pour refuser la construction d’un aéroport mais pour refuser toutes les règles de la vie en société, ou en tout cas de la vie en société et dans un État de droit ». Lors d'une conférence de presse conjointe à Nantes, en fin de journée, la préfète Nicole Klein et le général Lizuray, chargé des opérations de gendarmerie, n'ont pas donné le même bilan que les Medics. D'après eux, deux zadistes seulement ont été blessés depuis lundi matin, de même que onze gendarmes, dont deux se trouvent « dans un état plus grave ». Selon la préfecture, un peu plus tard, on comptait 14 gendarmes blessés mardi soir, dont 13 pour la seule journée du 10 avril – des traumatismes crâniens ou sonores, une fracture faciale, des fractures.

Le général a également annoncé sept interpellations. Selon lui, les forces de l'ordre ont dû faire face à « 300 à 350 opposants ce mardi, là uniquement pour l'affrontement avec les forces de l'ordre » et « plus regroupés qu'hier ». Au sein de la ZAD, une large banderole a surgi dans le champ de houblon des Fosses noires, autre lieu collectif historique, pour répondre par l'humour à l'analyse des autorités : « Nicole Klein m’a radicalisé.e. Camille ».





Solidarités Internationales :


Un message de solidarité qui fait particulièrement chaud au coeur, au vu de sa provenance : camp de Deisha, Laylac, Palestine.




ET....voilà un.e message/image à se remonter le moral...

On ne lâche rien !


06h21min : L’hélico survole la zone, au dessus du centre


Gm presents dans le chemin des 100 noms, ou des gens sont présents - fourgons arrivent du nord sur la d281 vers bison futé, plus de 40 fourgons pour le moment - camions bachés qui arrivent de la maison rose, ont dépassé le pré-failli

06h30min : une partie des fourgons se sont arrêtés à Lama


06h37min : une 50 aine de fourgons de la maison rose vers le chêne des Perrieres, stationné entre Pré failli et la Freuzière


06h41min : A Lama, tirs de lacrymo


06h52min : Des explosions hallucinantes viennent de se produire, ça fait vibrer le sol à plusieurs centaines de mètres


une quarantaine de fourgons à NDDL sur le parking, la route D42 entre Nddl et la Paquelais a été fermée


Ils entourent la zone, ils sont nombreux, nous sommes déterminés, mais si vous venez c’est pas mal quand même.



07h04min : et les détonations continuent, les tirs de gaz aussi.


Dans Le Monde, on apprend que 4 flics se sont auto-blessés par l’envoi d’une grenade offensive, dont un blessé gravement au pied. En plus ils savent même pas tirer.


On rappelle que ces grenades qui contiennent 30g de TNT sont extremement dangereuses, chez nous, "2 personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et 4 personnes ont été traitées pour des blessures jugées sérieuses ».


La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades désenclerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes. Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très très nombreux gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée." bilan de l’équipe medic du mardi 10 avril 2018

07h14min : Tous les axes ne sont pas encore bloqués si vous voulez rejoindre la zone, besoin de monde autour de Lama où les flics sont offensifs, tout comme leurs grenades.

 


D42 bloquée mais autres accès possibles.

08h26min : Flics positionnés dans le champ au nord de lama, mais pas dans le champ de lama parce que des gens retirent les débris de la cabane. Plusieurs explosions de grenades, mais c’est assez calme.


Barrière anti-émeute déployée à la Boissière, au nord du carrefour direction NDDL.


Infotraflic : 

 


D81 nord bloqué, sud aussi (rien ne passe, pas même un vélo, faut passer par les champs)

D42 bloquée par une barrière anti-émeute nord et sud

Pas de circulation entre les Ardillères et Chêne des Perrières + interdiction de circuler entre Chêne des Perrières et maison rose.

Des GM se sont installés au croisement de la route barrée vers NDDL et Grandchamp des Fontaines

Véhicules de gendarmerie présents à la Paquelais.

A priori, la Mancelière richard passe tjs (entre la Paquelais et Vigneux).


Du coup, vous pouvez tjs poser vos voitures devant nos barricades et continuer à pied !


Attention, ils fouillent potentiellement sacs et véhicules. Pensez au max à demander les papiers qui les autorisent à faire ça, et si possible les prendre en photo et nous les envoyer !


Rage !


09h13min : Stationnaire au nord de lama, déployé dans les champs nord et sud. Potes déployés dans le champ nord. 9a lance des grenades de temps en temps, mais c’est plutôt calme. Ça se regarde un peu en chien de faïence


09h29min :"Ce recours à ces armes n’est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l’usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes ". Une déclaration de Camille à propos de l’intervention surarmée de la gendarmerie sur la zad ? Une critique de l’envoi de chars contre des civils ? Non juste le premier ministre qui parle de la guerre en Syrie.


09h45min : "If I can’t dance it’s not my revolution" Emma Goldman (si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution). Ici on danse, malgré les nuages de lacrymos.


09h55min : Soutien du mouvement de la « paix, contre les violences policières et l’autoritarisme du gouvernement.




09h55min : Confrontation, pique-nique et ateliers : La confrontation continue à Lama faché, on entend beaucoup de grenades. Des personnes se relaient à différents endroits pour suivre les mouvements de la bleusaille. Ça s’organise également ailleurs sur la zone pour permettre de mieux accueillir les personnes qui souhaitent nous rejoindre. Un groupe accueil se forme. Et des ateliers pour permettre à toutes et tous de trouver des actions qui leur correspondent se mettent en place. En ce moment c’est activité manuelle : viens apprendre à fabriquer des oeufs de peinture (au niveau du camp des cheveux blancs).

 


On en profite pour rappeler qu’un pique nique aura lieu ce midi au camping des cheveux, dans le champ en face des Fosses Noires à 13h. On avisera certainement sur le moment en fonction de la position du nuage de gaz qui se déploie depuis qq jours sur le bocage. Welcome à toutes et tous.

10h04min:INFOTRAFLICS : Les flics ne sont plus à la Mancelière Richard, c’est de nouveau possible (pour le moment) de passer par là.


10h16min : Demain s’entête sur la ZAD de Notre Dame des Landes, une vidéo réalisée par des habitant.e.s de la zad.


10h32min : 2 personnes viennent d’être évacuées par les médics. Ça explose beaucoup dans le champ de Lama fâché. Et après la préfète va continuer à dire qu’ils ne veulent pas de blessés. Dégager ! Tout ira pour le mieux.


10h35min : INFOTRAFLICS : Les flics sont revenus à la Mancelière Richard. On veut bien des précisions sur les présences à la Paquelais et Vigneux-de-bretagne. Ça semble en tout cas bien passer à travers champs puisque des personnes nous rejoignent toujours depuis ce matin ! Merci à toutes et tous


10h52min: INFOTRAFLIC URGENT : Ils semblent que les flics s’organisent du côté de la D81 pour se disperser dans les champs et essayer d’empêcher les gens de rejoindre les fosses noires à travers champs. Soyons créatifs, ils sont trop étriqués dans leur pensée pour réussir à nous bloquer.

On nous signale qu’une personne aurait été arrêtée dans cette zone.






12h13min :BELLISH : la destruction du lieu semble imminente. Nous appelons à se rendre sur place pour faire ce qu’il est possible pour l’empêcher ! Encore un lieu avec un projet agricole menacé de destruction, à croire que les gendarmes ne lisent pas ce qu’écrit la préfète sur la vocation agricole de la zone ! Il y a moyen de passer par la Paquelais et/ou à travers champs.



13h25min : Aux dernières nouvelles la Bellich tient toujours, et le mur anti émeute a quitté la route entre NDDL et la Boissière.



13h54min : Si vous voulez jeter un œil à nos jolies cabanes avant destruction, c’est par ici. Beaucoup tiennent encore debout, on va sauver ce qu’on peut ensemble. Résistance !



14h17min : Arrghhh...La cabane de la Gaité est tombée, de même que la Boite Noire et la Dalle à Caca. Ils détruisent ? On reconstruira.



14h26min : Allez, pour se redonner de la joie au cœur, un petit tour du coté des actions de solidarité envers la ZAD partout, à retrouver ici. Chaque jour de nouvelles actions : aujourd’hui la mairie de Die est occupée !! et lundi, les No tav ont bloqué la douane au niveau de Montgenèvre. Vous pouvez pas imaginer à quel point ça nous booste, vos actions, vos messages. Alors juste un mot à toutes et tous : merci !!



15h28min : Une cinquantaine de camions et blindés arrivent sur la D81 au carrefoiur de la Saulce.



15h35min : Et ça continue... Les flics ont envahi la Grée. Des personnes sont sur le toit.



15h37min : Un très gros dispositif de flics s’est déployés à pied au carrefour de la Saulce et près de la forêt de Rohanne. Ils se déploient autour de la Saulce et rentrent dans le verger au sud du moulin.



16h02min : Les poulets ont posé une barrière anti émeute sur la D81 au niveau de Land Rohan. Ils sont maintenant déployés au carrefour de la saulce et aux abords de la foret de Rohanne De lama sacré jusqu’à la Saulce, les flics ont pris la route des fosses noires. Flics au nord de la Saulce et au sud du moulin. Un blessé au niveau du Gourbi devrait être évacué. Tout ce dispositif leur permet de péter l’Isolette, en cours. Pour rappel : ACAB



16h20min : Les flics ont dit aux potes qu’ils ne veulent pas prendre la Grée ni descendre les personnes postées sur le toit. ils auraient l’intention de s’attaquer à la Sècherie.



16h27min : L’électricité a été coupée sur tout le chemin de Suez et route des fosses Noires.



17h22min : Entre six et dix pelleteuses en provenance de Vigneux et en direction de la Saulce viennent d’être signalées.



17h23min : Du côté de la Grée, bonne nouvelle, ils viennent d’embourber un camion bâché et ils ne sont pas très nombreux (une vingtaine de flics).



17h35min : Le Gourbi, dôme géodésique en terre/paille construit très collectivement lors des chantiers festifs lancés au moment du référendum bidonné sur l’aéroport, vient d’être démoli.



18h14min : Contrôle de police à la 4 voies de Blain, contrôles de flics à Vigneux, même pour les personnes à pieds.


La Saulce est entourée par les GM. Les flics sont positionnés du carrefour de Lama jusqu’au carrefour de la Saulce. Des personnes sont toujours sur le toit de la Grée, et les personnes sur le toit de la 4L ont été évacuées, on a pas de nouvelles.

Il est possible de rejoindre la Saulce en passant par la Geneslière. Impossible de rejoindre l’Isolette.

18h24min : Mouvements de pelleteuses à la hauteur des fosses noires : elle détruirait les barricades devant l’entré du rouge et noir. Confrontations au carrefour de la Saulce. Les personnes de la 4L ont été descendues mais deux personnes seraient sur la cabane d’à côté.

18h29min : Les GM sont entrés dans l’Ouest de la zad, chemin de Suez et carrefour de la Saulce, à la barricade Lascar. Confrontations importantes : blindé, grenades F4, gaz lacrymo,... Les gen.te.s sont sur le toit de l’Ambazada depuis une heure.

18h33min : Les flics sont stationnaires devant la Grée. Une pelleteuse à la 4L, ça se ressert à l’Isolette, une quarantaine de camions bâchés remontent sur la route de la Grée vers les Fosses.

18h46min : La 4L est à terre, une cabane de plus a été détruite par les pelleteuses, les conflits sont très violents et continuent au carrefour de la Saulce, les journalistes sont choqués des violences observées ! La Grée est toujours entourée par d’innombrables GM !

19h02min : L’équipe médic est pas assez nombreuse pour prendre en charge tous les blessés, et certaines parties de la zad ne sont toujours pas accessibles aux équipes médics, notamment à cause des GM qui empêchent les gent.te.s de passer, notamment les journalistes pour éviter les photos et témoignages.

19h10min : Appel aux tracteurs pour rejoindre la barricade de Lascar au carrefour de la Saulce, sur le chemin de suez ! Des blindés avec lames avant ont été vus sur la D81 en direction de la Saulce, accompagnés d’une trentaine de camions de GM . Et la deuxième cabane de la 4L a été détruite !


19h17min : Point médic : Face à la violence des conflits et à la difficulté de pouvoir accéder à tous les lieux, un QG médic a été ouvert à la Transfu, derrière la Rolandière. Besoin de Bicarbonate de soude sur place, appels aux dons, aux aides, aux coups de mains !

 


19h21min : La blague du jour I ! La préfète aurait annoncé que l’opération d’expulsion était terminée pour aujourd’hui et que les GM interviennent actuellement (à coup de grenade offensive, des lacrymogène, de grenades de désencerclement, de blindés, de 2500 militaires du PSIG... ) que pour maintenir l’ordre et reprendre le contrôle des routes.

 


19h29min : Bilan médic intermédiaire, non exhaustif et sous-évalué ! Aujourd’hui à 17h45, on a vu 9 blessures au Flashball, dont une grave au visage, 16 blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête. Selon les médics, c’est évident qu’ils utilisent les grenades lacrymogènes comme projectile pour viser les gen.te.s. Il y aussi 22 blessures liées à des explosions de grenades, dont une quinzaine liées à des éclats de grenades, y compris à la gorge, et avec des séquelles suspectées au niveau des tendons et des nerfs, et d’autres avec des troubles auditifs liées aux explosions de grenade F4 tirées à l’aveugle sur les gent.te.s. Avec en plus 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil.


Il y a eu l’évacuation d’une personne gravement blessée en voiture par des aides-soignant.e.s qui a été bloquée pendant plus de 30 minutes, avant d’avoir accès au SAMU, sans que les soignant.e.s ne soient autorisé.e.s à revenir.

Il y a trois journalistes blessés après avoir été délibérément visés.


19h46min : Besoin d’aide ! Malgré les déclarations de la préfète, les troupes de GM sont de plus en plus nombreuses au carrefour de la Saulce, et les violences continuent. Ils ont continué à lancer des grenades lacrymogènes, de désencerclement et offensive au lance-grenade Cougar dans à peu près n’importe quelle direction ! Un blessé a été évacué à la barricade Lascar.


L’Isolette a été évacuée, mais on ne sait pas encore si elle a été détruite.

20h09min : Retour au "calme" à Lascar, au carrefour de la Saulce, on compte nos blessé.e.s ! Ils sécurisent des machines qui sont arrivées (une minipelle et un tractopelle) vers l’Isolette depuis la Pruche. Des camions bennes évacuent tout ce qui est peut servir de barricades tout au long de la route des Fosses et à la Saulce.

21h16min : Retour sur la violente évacuation de la personne qui était sur le toit de la Chèvrerie pour empêcher sa destruction : en se retenant aux tôles du toit, deux tendons sectionnés sur le même doigt, 30 points de suture sur la paume d’une de ses mains, et 15 points de suture sur l’autre face de la même main, l’autre main abîmée, tout en étant menotté et évacué de force.



(Photo : « Qui se sent menacé par deux poireaux, trois carottes ? », 




21h31min : Dénonce un sous-traitant ! Le numéro de téléphone de l’entreprise qui a participé aujourd’hui à l’opération de répression en embarquant les voitures des habitant.e.s, des soutiens, et de toutes les personnes venues nous soutenir est 02-40-29-15-15, Louis XVI 114 Rue de l’Etier à Nantes. Il s’agit de la même entreprise qui avait participé à la répression de l’opération escargot. 
On compte sur vous pour les pourrir !


Sur la Zad, la résistance continue face aux militaires sur Reporterre







Manif / rassemblement à Perpignan dalle Arago à 18H00 : une centaine de personnes





Jeudi 12 avril EXPULSIONS : J 4



 

Après 3 jours d’expulsion, 

seront-ils prêt à tuer 

parce qu’ils ne veulent pas de collectif ?




Mercredi 11 avril, 6 lieux de vie et habitats supplémentaires de la zad ont été détruits : Sécherie, Acatrelle, Isolette, Boîte noire, Entre deux, Gaieté... Ils continuent d’essayer d’éradiquer nos vies, notre histoire.


Des centaines de soutiens étaient présents pour un pique-nique de protestation ce midi. A 14h un déferlement de gaz lacrymogènes et de grenades, perçant les chairs, s’est abattu sur une foule festive et multigénérationnelle qui dansait avec une batucada sur un champs à côté des Fosses Noires.


Cette attaque ainsi que celles extrêmement brutales qui ont suivi immédiatement autour de la maison de la Grée et au carrefour de la Saulce ont provoqué de très nombreuses blessures. L’équipe médic fait état de plus de 80 blessés Le bilan de 17h45 (non exhaustif et sous-évalué du fait des difficultés de circulation sur la zone empêchant d’atteindre tous les blessés) fait état de 15 blessures au Flashball, dont une grave au visage ; 16 blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête. Il y a aussi eu 22 blessures liées à des explosions de grenades : une quinzaine liées à des éclats, y compris à la gorge, et avec des séquelles suspectées au niveau des tendons et des nerfs. Par ailleurs, des troubles auditifs liées aux explosions de grenade F4 tirées à l’aveugle sur les gent.te.s ont été constatées, ainsi que plus de 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’oeil. Une personne gravement blessée a dû être évacuée par des aides-soignant.e.s dont le véhicule a été bloqué pendant plus de 30 minutes, avant d’avoir accès au SAMU, sans que les soignant.e.s soient autorisé.e.s à revenir vers le QG medic. Trois journalistes ont été blessés après avoir été délibérement visés. La préfecture a aussi fait le choix de couper l’électricité dans les maisons en dur encore laissées debout, autour des habitats attaqués. Une femme enceinte et deux enfants en bas âge sont ce soir privés d’électricité.


Une question est ce soir sur toute les lèvres, dans les lieux encore debouts dans le bocage, dans les foyers des centaines de milliers de personnes dans ce pays pour qui la zad représente toujours un espoir : jusqu’où le gouvernement Macron ira-t-il ? Cet après-midi dans la foule prise en étau entre des rangs de policiers, il était clair pour tous que l’Etat serait désormais prêt à tuer pour finir son opération. Ces chairs blessées, ces morts possibles dans l’acharnement policier sont désormais le prix que l’Etat macronien est prêt à payer pour ne laisser aucune place à un espace d’expérimentation collective, pour enrayer la solidarité.


Nous continuons à exiger la fin des expulsions et des violences policières. Nous n’avons d’autres choix que de continuer à défendre nos vies ici et nos maisons sur le terrain. Il est incompréhensible de prétendre vouloir, comme l’a fait aujourd’hui encore la préfète Nicole Klein, un retour au dialogue tout en menant une telle opération d’éradication. La zad est meurtrie mais la zad est encore debout.


Nous appelons toutes celles et ceux qui le peuvent à nous rejoindre dès demain et en masse dimanche


Nous rappelons le rendez vous de demain à 9h devant le Tribunal de Nantes où la préfète devra s’expliquer devant la justice quant aux expulsions illégales, notamment celle des 100 Noms.


Nous rappelons les rendez vous de samedi 14, pour la manifestation à Nantes contre les expulsions de la zad (rendez-vous 16h30 place du cirque) et dimanche 15 pour une grande convergence sur la zad pour répondre sur le terrain à l’opération d’expulsion.


Zad.nadir.org



Mercredi à la Wardine après 3 jours d’expulsions

 




Appel de la zad aux cheminots, aux étudiant-es, aux grévistes d’Air France, de Carrefour et à toutes celles et ceux qui luttent


CONTRE MACRON ET SON MONDE


Des licenciements consécutifs à la loi travail, de la sélection à l’université à la déportation des immigrés, c’est la même logique étatique qui considère les êtres vivants comme des marchandises, le même bulldozer anti-social qui tente de bousiller nos vies. Pourtant, dans les universités occupées et sur les piquets de grèves, sur la ZAD et dans la rue, la colère monte et éclate. Sur les nombreux fronts de lutte, activés en réaction à la politique-carnage du gouvernement, un besoin urgent se fait sentir : s’unir pour que la peur change de camp.


Ici, dans le bocage de NDDL, la résistance à l’opération militaire prend des airs de guerre civile : destructions de nos lieux de vies, véhicules blindés, survols de drônes, maîtres chiens, largage de grenades désencerclantes par hélicoptère, exhibitions d’armes à feu et plus de trente blessés hier, probablement le double aujourd’hui, dont plusieurs mutilations irréversibles. Malgré cela, la résistance continue à l’image du mouvement anti-aéroport : joyeuse, déterminée et multiforme. Des caillassages et pique-niques de cheveux gris, des bals de tracteurs aux barricades, d’incendies de tractopelles aux jets de peintures en passant par les ravitaillements des cantines, l’énergie déployée ici tire ses sources de vos solidarités. Celle des riverains, des paysan-nes, des habitant-es historiques, des comités de soutiens locaux et à l’internationale, de tous les renforts plus nombreux chaque heure qui passe. Et savoir que des facs sont occupées, des trains et des avions à l’arrêt, des supermarchés bloqués nous fait nous sentir pris dans un mouvement plus global qui tente de stopper ce gouvernement dans sa course folle vers la catastrophe générale.


Malgré le déchaînement de brutalité absurde de cette opération, qui prouve que ce gouvernement n’a plus que la terreur comme seul argument, il reste certain que nous allons continuer à durer et construire ici. Nous sommes trop nombreu-ses à connaître les chemins, bois et prés du bocage. Nous tirons notre force de toute la rage et l’espoir de tous celles et ceux qui veulent changer ce monde. La ZAD est inexpulsable.


Une fois que seront expulsés les véhicules blindés, les hélicoptères, les fourgons et les 2500 flics de notre bocage chéri, soyez sûr-es qu’on se retrouvera dans vos amphis, piquets de grève et dans la rue pour poursuivre nos combats.


Merci pour vos solidarités, vos luttes et votre diversité.


L’assemblée de lutte contre les expulsions de la ZAD

 

 

04h47min : L’hélico a tourné toute la nuit au-dessus de la zad avec un immense projecteur, et il continue. C’est infernal mais si ils cherchent à nous épuiser psychologiquement ils doivent se rendre compte que ce qui nous pousse à défendre tous ensemble cet endroit et ce qu’on y a construit est bien plus fort que leurs coups de pression et d’intimidation. Bon matin !




05h51min : Hier encore de nombreuses actions de solidarité un peu partout : occupation de la mairie de Die par plus de 200 personnes (d’environ 12h à au moins 19h30 !), blocage au sommet de Roc’h Tredudon (axe de passage entre Morlaix, Brest et Carhaix),




06h12min : Les flics sont à la Grée, besoin de renfort sur place. Sinon peu d’infos des positions et mouvements de flics pour l’instant : la D281 est bloquée a priori aux deux extrémités, les flics sont postés à Vigneux, ils sont entre le Temple et les Ardillières. Mais ça passerait peut-être par la Mancellière Richard.



07h05min : 45 camions de gendarmes + 8 voitures + 2 blindés + le camion projecteur signalés aux Ardillières, ils partent sur la D281. Du côté de la Grée il n’y a pas eu d’attaque.




07h57min : Hier de nombreuses organisations et associations ont diffusé un communiqué "ÉVACUATION DE LA ZAD, STOPPEZ TOUT AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD !" à lire ici.08h05min : Un journaliste nous signale un barrage enflammé sur la 4 voies Nantes/Vannes, au niveau du Temple ou de Vigneux. On attend plus d’infos à ce sujet. Si c’est une action de solidarité avec ce qu’il se passe ici c’est génial, ça pourrait bien engorger leur dispositif de barrage filtrant !




08h46min : Ce matin à 9h la Préfète va devoir s’expliquer devant la justice ! "Un habitant de la ZAD de Notre Dame des Landes, résidant depuis plusieurs années au lieu dit « Les Cents Noms », a assigné en urgence Madame Nicole Klein, préfète de la Loire Atlantique, devant le Tribunal de grande instance de Nantes, pour faire constater l’illégalité de son expulsion de son domicile. lire ICI suite du communiqué.




09h03min : Blessures causées par les armes de la police : un bilan pour le 10 avril, un pour le 11 avril, et des images sont disponibles.


A 12h aujourd’hui à la Rolandière se tient un point presse avec un médecin ainsi que des soignant.e.s de l’équipe médicale de la zad, voir le communiqué ici.




10h12min : Communiqué du blocage sur la 4 voies N165


Bonjour,


Ce matin nous sommes quelques personnes à avoir bloqué la voie rapide entre Nantes et Vannes. Nous trouvons que c’est une réponse convenable à la fuite en avant du gouvernement et de la préfecture sur la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. Rien de plus simple à organiser : quelques gilets jaunes et quelques pneus. Nous affirmons notre soutien aux amis sur la ZAD, et espérons que la déviation engendrée par les embouteillages aura un peu déjanté le dispositif policier et, pourquoi pas, fourni l’occasion à des automobilistes de passer faire un tour sur la ZAD. Nous affirmons notre soutien à tous ceux qui luttent en ce moment, cheminots, étudiants etc et invitons tous ceux qui comme nous ne peuvent pas se rendre sur la ZAD, à multiplier ces petits gestes qui grippent le dispositif policier.


La bande de roulement Pour un mouvement du soutien Continental Happy Good Year


Blocage Nantes-Vannes Soutien ZAD



10h28min : Voici nouvellement publiées deux vidéos en automédia à propos des expulsions de la zad, avec des images qu’aucun journaliste n’a pu filmer (je pense), sont maintenant en ligne sur youtube :

 

La première concerne le 1er jour des expulsions (9 avril), et se focalise principalement sur l’expulsion et la destruction de la ferme des Cent Noms : https://www.youtube.com/watch?v=94mJf6Lm1bg
La deuxième concerne le troisième jour des expulsions (11 avril), et présente à quel point la gendarmerie nationale s’assume ennemie des gens qui soutiennent la zad : le lien http://www.youtube.com/watch?v=WvUNRIBTtes demande un accord parental (login) pour être visible (en raison d’images de blessures avec du sang), mais il est possible de passer outre en utilisant 
http://www.nsfwyoutube.com/watch?v=WvUNRIBTtes

A diffuser aussi largement que possible. Vous pouvez aussi reprendre ou réutiliser des extraits. Merci, courage !


11h22min : Et c’est reparti pour un tour : les GM investissent le chemin de la Chèvrerie depuis Bison Futé et par le champs du puits au nord du chemin. Ils gazent les personnes sur place. Besoin de monde !


Les alentours de la Zad restent globalement sous contrôles de la police, et des pelleteuses, mini-pelles, dépanneuses, camions-bennes seraient sur place pour la suite de l’opération.


12h28min : La D42 est bloquée au niveau de l’Epine. Contrôle de flic sur la d15, ils vérifient les papiers et coffres mais laissent passer. Une quinzaine de flics au casse croute sur le parking du super U de Vigneux


12h56min : A Vigneux au parking, il y a toujours une vingtaine de fourgons dont certains de la brigade canine


Contrôle sur la route de la maison rose au niveau du hameau le grand Merimont entre la Fremière et Saint-François, route bloquée aux Ardillères, ils fouillent les voitures et ouvrent les bouteilles pour vérifier le liquide qui s’y trouve. Par contre, pas de trace de ces vilains entre les Ardillères et le chêne des Perrières.




13h02min : Une cinquantaine de camions de vilains arrivent depuis Vigneux direction la Saulce.


Ce matin, une cinquantaine de GM sont arrivés et ont gazé la Saulce, les gens sur place ont résisté et les vilains sont partis.


Par ailleurs les Planchettes sont en train d’être déblayées




13h14min : Entre 50 et 100 camions de GM sur la D81, se positionnent devant la Pruche, la barricade sud a été enflammée.




13h22min : Point sur la situation dans l’est : La plupart des cabanes ont été détruites. Reste la cabane sur l’eau, la cabane d’A, le cabaret, une cabane au no name, b612, Le sabot, on ne sait pas, la gare, la tanière, et la noe bernard. On signale que c’est possible de traverser la D281, le dispositif n’est pas infaillible.




13h43min : Après être venus à des dizaines de camions, avoir lancé des grenades au niveau de la barricade située au sud du carrefour de la Saulce sur la D81 ils sont... repartis sans prendre la route vers la Ge ni l’est




14h23min :Yo, vous débarquez sur la zone et vous avez plein de questions (où il reste des places de couchage, comment faire parvenir des stocks de bouffe/matos ?..) Le numéro PROVISOIRE du groupe accueil : 07 81 14 63 46




14h41min : Macron sur TF1 : "Tout ce qui était évacuable a été évacué", a-t-il déclaré, nous ressortant ensuite le blabla habituel sur la nécessité de nous régulariser et sur le maintien de l’ordre public. Macron serait-il en train de dire qu’il n’y aurait plus de destruction de cabanes ? Affaire à suivre car, d’expérience, on sait que la parole des politiciens vaut autant que celle des flics à savoir pas grand chose

 


Sinon 40 fourgons vus à la pointe, qui arrivent de Fay et vont vers le Temple

Aussi, au moins 20 fourgons et divers véhicules de flics ont été vus sur la route de Fay en direction des Ardillères.15h02min : La legal team de la zad dénombre : 24 personnes interpellées, 1 mineure, 6 sans nouvelles, toutes les autres ont été relâchées.



15h28min : Quelques-uns des nombreux mots et communiqués de soutien reçus cette semaine :
 Une
lettre du Portugal
 Un
mot de Palestine
 Un
communiqué de la LDH



15h54min : Il y aurait des contrôles à la sortie du temple en direction de NDDL et de la boisetière.




15h58min : Chaque jour, le coût de l’opération policière sur la zad est de 275 000€ nous apprend le Télégramme




16h21min : Affrontement dans le champ de Lama Faché. Une centaine de flics et une palanquée de fourgons sur la route. Envoi massif de gaz lacrymogène.




16h39min : Le petit jeu du chat et de la souris avec les flics pour rentrer dans la zad continue. A priori, il n’y aurait pas de flics au chêne des Perrières




16h45min : Voici une proposition d’action reçue par mail




17h16min : Témoignage d’une personne présente au moment de l’attaque des flics pendant le pique-nique de mercredi 11 avril sur le camping des cheveux blancs à lire ici :

 




18h03min : SOUTIEN AVEC LA ZAD

 

#zadpartout : Des rassemblements ou des messages de soutien nous arrivent depuis les 4 coins du monde comme à Montdoubleau

ou encore Boult-Aux-Bois (Ardennes) avec 70 personnes pour un village de 140 habitant-e-s , Dinétah (réserve Navajo aux USA), Barcelona (Catalogne) Tokyo (Japon) ou N’Djaména (TChad) et Deisheh (Palestine). Comme le dise ces derniers « La solidarité est notre arme ! »
 

19h06min : INFOTRAFLICS : En ce moment, au petit Marignon, proche du Liminbout, contrôle de flics avec prises d’identité de tout les passagers, ouverture du coffre de personnes qui partaient de la ZAD. On vous rappelle que pour pouvoir contrôler les passagers et ouvrir les coffres, les bleusailles doivent avoir en leur possession une réquisition du procureur. N’hésitez pas à demander ces papiers avant d’obtempérer.




19h43min : infotraflic :

 


contrôles d’identité volant au nord de la zad/Limimbout pour les véhicules.

flics aux Ardillières. contrôle de la sortie et pas possible d’entrer


rappel pour venir ici : pensez à prendre des tentes, les sleeping sont pleins. Il pleut parfois mais ne fait pas trop froid


20h23min : Demain soir, à partir de 19h, rendez-vous sur le phare pour une veillée- lecture.

 




20h25min : BILAN partiel de l’equipe MEDIC

 


7 blessés, la plupart avec des éclats de grenades, dont une grave. Il y en a probablement plus mais difficile de compter tout le monde pour le moment.


La Zad de Notre-Dame-des-Landes : tenir face à la machine d’État sur Reporterre

 






Cent noms 

pour une Zone d’Agriculture Durable 

à Notre-Dame-Des-Landes




Alors qu'à Notre-Dame-des-Landes, la ferme des cent noms est tombée, de nombreuses personnalités politiques, associatives, syndicales ou universitaires demandent « l’arrêt immédiat des interventions policières et l’ouverture d’un vrai dialogue qui permette dans le respect de la loi l’élaboration de conventions individuelles, mais aussi collectives ». 
 



Au prétexte du respect de l’« Etat de droit », des femmes et des hommes qui cultivaient la terre et pratiquaient l’élevage ont été délogé·e·s de leur lieu d’activité et de vie. Leur ferme, où deux agneaux sont nés la semaine passée, a été détruite. Ces paysannes et ces paysans occupaient un terrain appartenant à l’Etat. Pourtant, il leur avait été promis qu’une solution viable, pacifique et tournée vers l’avenir serait recherchée. Ils/elles étaient en discussion avec la préfecture pour obtenir une convention d’occupation collective de ces terrains.


Le collectif : voilà le sujet du combat qui se joue à Notre-Dame-des-Landes. Quand le Gouvernement impose des conventions d’occupation temporaires individuelles, des paysan·ne·s, de la ferme des Cent noms ou d’ailleurs, envisagent leur activité collectivement.


La question de la propriété de la terre et le fait qu’elle puisse appartenir à celles et ceux qui la travaillent est un enjeu considérable de l’Histoire politique de notre pays et du monde.

L’un des ressorts de la Révolution française reposait sur cette question majeure. La lutte des paysan·ne·s sans-terre d’Amérique latine comme l’accaparement des terrains agricoles par la Chine et les puissances occidentales en Afrique en sont l’expression criante aujourd’hui. Si notre tradition et notre Histoire envisagent la possession de terres principalement de façon individuelle, l’imaginaire politique qui existe à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs prend appui sur un constat critique du rapport à la propriété pour expérimenter des propositions nouvelles.


Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. Dès lors, les écologistes et toutes celles et tous ceux qui réfléchissent à une autre relation à l’agriculture et aux sols envisagent légitimement, à coté de la propriété individuelle, une propriété collective, partagée, de la terre, ainsi qu’un travail lui aussi appréhendé collectivement.


Depuis des décennies, le labeur des agricultrices et des agriculteurs n’a cessé de s’alourdir pour des revenus de plus en plus faibles. Isolé·e·s les un·e·s des autres, les agriculteurs·trices de notre pays souffrent et meurent. À Notre-Dame-des-Landes, l’intervention brutale des forces de l’ordre ne vise pas à faire respecter le droit. Elle vise à combattre une idée : celle d’un autre rapport à l’agriculture, en rupture avec le modèle productiviste.


Dans un monde globalisé, où la concurrence et l’individualisme font rage en délitant les liens de solidarité humaine et en détruisant l’environnement, les paysan·ne·s de Notre-Dame-des-Landes sèment les graines d’un autre monde. Les défricheuses et les défricheurs de ce nouveau monde désirable n’ont pas toujours raison, mais celles et ceux qui les moquent, les oppriment et qui les blessent ont toujours tort. En accordant la possibilité de conventions d’occupation collective des terres de Notre-Dame-des-Landes à celles et ceux qui en font la demande, ce que le droit permet, le Gouvernement n'abandonnerait pas son autorité. Au contraire, il ferait la preuve de sa disponibilité et de son ouverture à une approche différente de l’agriculture.

La ferme des 100 noms est tombée mais son imaginaire, celui qui s’est épanoui à Notre-Dame-des-Landes, est porteur d’espoir. Nous sommes convaincu·e·s que cet espoir est notre avenir. Il n’est pas trop tard. Nous réclamons le droit de laisser vivre cette alternative pour transformer en réalité le rêve d’une agriculture ancrée sur les territoires, respectueuse du vivant et des paysan.ne.s.


Nous affirmons que cette France qui s’investit contre les grands projets destructeurs et dangereux sait et peut construire un monde meilleur.


Nous demandons l’arrêt immédiat des interventions policières et l’ouverture d’un vrai dialogue qui permette dans le respect de la loi l’élaboration de conventions individuelles, mais aussi collectives, d’occupation des terres de Notre-Dame-des-Landes.


Premier·es signataires :
 
Arnaud Apoteker, tribunal Monsanto; Isabelle Attard, ancienne députée; Clémentine Autain, députée du groupe LFI; Geneviève Azam, Attac; Laurence Abeille, ancienne députée écologiste; 
 

Pénélope Bagieu, autrice de bandes dessinées; Guillaume Balas, co-coordinateur de Génération.s; Clotilde Bato, directrice de SOL-asso; Michel Bauwens, fondateur de la Fondation P2P; Julien Bayou, porte-parole EELV; Sandrine Bélier, ancienne députée européenne; Esther Benbassa, sénatrice EELV; Fatima Benomar, Les effrontées; Michel Bérhocoirigoin, paysan, co-fondateur de la Confédération paysanne; Martine Billard, secrétaire nationale à l’écologie du PG; Christophe Bonneuil, historien, CNRS; Dominique Bourg, philosophe; Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement de Paris; Pauline Boyer, porte-parole Alternatiba; Sophie Bringuy, conseillère régionale EELV des Pays-de-Loire; Sophie Bussière, avocate au barreau de Bayonne et militante écologiste; 
 

Valérie Cabanes, essayiste et juriste; Alice Canabate, vice-Présidente de la FEP; Aymeric Caron, journaliste, écrivain, porte-parole du REV; Damien Carême, maire EELV de Grande-Synthe; Naima Charai, Génération.s; Pascal Cherki, Génération.s; Philippe Colomb, Agir pour l’environnement; Eric Coquerel, députée du groupe LFI; Maxime Combes, économiste; Hugo Cordier, co-secrétaire des Jeunes écologistes; David Cormand, secrétaire National EELV; Christel Cournil, juriste et enseignante chercheuse; Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac;

Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire des Jeunes écologistes; François Damerval, Cap21; Laurence de Cock, professeure et chercheuse; Jean-Paul Deléage, fondateur et directeur de la revue Ecologie & Politique; Estelle Deléage, rédactrice en chef de la revue Ecologie & Politique; Karima Delli, députée européenne EELV; Stéphane Delpeyrat, Génération.s; Florence Denier-Pasquier, membre du CESE; Marie Desplechin, auteure; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice; Cyril Dion, auteur-réalisateur; Clémence Dubois, 350.org; Michel Dubromel, Président de FNE; François Dufour, conseiller régional, syndicaliste et faucheur volontaire; Marc Dufumier, agronome; Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA, paysan; 
 

Quentin Erades, lauréat de l'Institut De l'Engagement; Txetx Etchevery, Bizi;


David Flacher, Porte-parole d’Utopia; Charles Fournier, vice-Président EELV de la Région Centre Val-de-Loire; Bastien François, président de la Fondation pour l'écologie politique; 
 

Roccu Garoby, autonomiste corse, membre du PNC; François Gemenne, chercheur en sciences politiques, Université de Liège, professeur à SciencesPo.; Guillaume Gontard, sénateur divers gauche de l’Isère; Gueraud Guibert, président de la Fabrique écologique; 
 
Emilie Hache, philosophe; Nicolas Haeringer, 350.org; Benoit Hamon, Génération.s; 
 

Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France; Yannick Jadot, député européen EELV; Mila Jeudy, Génération.s; Eva Joly, députée européenne EELV; Samuel Juhel, Président du REFEDD; Jean-François Juliard, président de Greenpeace France; 
 

Stéphen Kerckhove, Délégué général d’Agir pour l’environnement;


Annie Lahmer, conseillère régionale EELV; Jean-Charles Lallemand, secrétaire général du PG; Aurore Lalucq, porte-parole de Génération.s; Frédéric Lamblin, directeur d'une association agricole et environnementale; Mathilde Larrere, historienne; Sarah Legrain, Secrétaire nationale aux relations extérieures du PG; René Louail, paysan; Benjamin Lucas, Génération.s; Roxane Lundy, Génération.s; Alexandra Lutz, présidente de CliMates; 
 

Sébastien Mabile, avocat; Noel Mamère, journaliste et militant écologiste; Dominique Méda, sociologue et philosophe; Jean-Luc Mélenchon, président du Groupe LFI à l'Assemblée nationale; Guillaume Meurice, humoriste; Benoit Monange, directeur de la Fondation de l'Ecologie Politique; Claire Monod, co-coordinatrice Génération.s; Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale AURA LFI; Cécile Muret, secrétaire Nationale de la Confédération Paysanne; 
 

Franck Nicolon, conseiller régional EELV Pays-de-Loire;


Jon Palais, ANV-Cop 21; Mathilde Panot, députée du groupe LFI; Corine Pelluchon, philosophe, professeur à l'Université Paris-Est-Marne-La-Vallée; Philippe Lamberts, président du groupe Verts – ALE au Parlement Européen; 
 

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne; Eric Piolle, maire EELV de Grenoble; Emmanuel Poilane, directeur de France Liberté; Thomas Porcher, économiste; Loïc Prud'homme, député du groupe LFI; 
 

François Ralle Andreoli, conseiller consulaire; Sandra Regol, porte-parole EELV; Michèle Rivasi, députée européenne EELV; Marie-Monique Robin, journaliste d'investigation et réalisatrice; Barbara Romagnan, militante écologiste et féministe; Clément Rossignol Puech, maire de Bègles;


Laetitia Sanchez, conseillère régionale EELV de Normandie; Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU et Président de IPES Food; Arnaud Schwartz, membre du CES européen; Pierre Serne, conseiller régional EELV; Danielle Simonet, coordinatrice du PG; 
 

Claude Taleb, conseil Régional écologiste de Normandie; Laura Slimani, Génération.s; 
 

Annie Thebaud-Mony, association Henri Pezerat; Nicolas Thierry, vice-président du Conseil Régional Nouvelle Aquitaine, EELV; Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous; 
 

François Veillerette, militant écologiste; Véronique Vinet, conseillère régionale EELV d’Occitanie; Vincent Verzat, youtubeur; 
Denis Vicherat, directeur des éditions Utopia; Patrick Viveret, philosophe…


Les invités de Médiapart



Association de malfaiteurs




Quatre dangereux hooligans sévissent en France et commettent délit sur délit. Problème : ils sont au pouvoir. Analyse du mode d’action de cette association de malfaiteurs.



Défini par l’article 450-1 du Code pénal, le terme d’« association de malfaiteurs » désigne un « groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un ou plusieurs crimes ou d’un ou plusieurs délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Il ne fait guère de doute que MM. Macron, banquier de Rotschild devenu président de la République, Philippe, employé d’Areva devenu Premier ministre, Collomb, anciennement socialiste, et Hulot, multimillionnaire, constituent ensemble une telle association. Ils agissent en effet de concert pour commettre les graves délits — ou plutôt « voies de fait » — consistant à chasser des habitants par les moyens les plus violents et sans respecter la stricte procédure juridique qui encadre légitimement le droit le plus vital qui soit : celui d’avoir un toit.


Cette association agit aux yeux de toutes et tous, depuis lundi 9 avril, et a entrepris ce qu’on n’avait pas vu depuis plusieurs décennies : une opération militaire en métropole. Ce quatuor brutal a donc engagé la France sur un quatrième front de guerre : l’armée est engagée au Mali, en Syrie, en Irak, et la voici donc engagée en France même, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, avec 2.500 gendarmes armés, des hélicoptères, des véhicules blindés, etc.

Les actes de violence de cette association de malfaiteurs sont précisément décrits par ailleurs. Ils prennent aussi d’autres aspects.


    Du mensonge à la novlangue 

    comme système de gouvernement




Ces messieurs et leurs affidés (ce mot, nous dit le dictionnaire, désigne des personnes « dévoués à quelqu’un dans l’exécution de desseins coupables ») ont développé une sémantique originale pour masquer leurs forfaits. En gros, il s’agit de dire le contraire de la réalité avec le plus parfait aplomb.


La gendarmerie va ainsi parler de « déconstruction » pour qualifier les actes incontestables de démolition ou de destruction qu’elle commet sur la Zad. Chez les gens normaux, déconstruction signifie défaire une construction pièce à pièce pour éventuellement la refaire ailleurs. Dans la novlangue, déconstruction consiste à saccager un habitat à coup de pelleteuse ou de bulldozer.



Le mensonge va aussi prendre des allures de plaisanterie sinistre. 
M. Gérard Collomb déclare ainsi : « Nous voulons dans ce pays éviter toute violence. C’est ce que nous faisons à Notre-Dame-des-Landes ». Le résultat est effectivement saisissant. S’il n’y a pas de violence à Notre-Dame-des-Landes, on ne sait pas à quoi il faut s’attendre quand l’association de malfaiteurs décidera d’utiliser la violence.


On va aussi parler de « bâti », en laissant entendre que le bâti ne concerne que les maisons comprenant des murs de pierre, mais en aucun cas celles faites, par exemple, de bois. Mme la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, est une spécialiste de cette bizarre conception de l’architecture. On peut donc ainsi détruire — pardon, déconstruire — toutes les maisons à base non minérale telles que les Cent Noms, les Vraies Rouges, etc.


Dans un autre genre, Mme Klein s’est rendue maître d’une forme de mensonge subtil, obéissant, on n’en doute pas, à ses chefs en malfaisance : on laisse entendre qu’on va discuter de l’avenir ensemble, on organise des réunions avec tous les « acteurs », on concerte, on palabre, on réfléchit. Lesdits acteurs baissent la garde, gambergent, débattent, proposent. Ils croient, les candides acteurs, qu’on peut prendre la parole de l’État au sérieux, que le gouvernement cherche vraiment une solution nouvelle, imaginative. Ils se relâchent, ils pensent à l’avenir, ils se démobilisent. Parfait ! BIM ! On envoie la force sur les naïfs !


Détruire les communs




Il y a une démarche idéologique profonde chez les malfaiteurs. Il ne leur suffit pas d’occuper l’État pour en faire profiter leurs amis de l’oligarchie, d’abaisser les impôts sur les riches, de démanteler le service public pour le brader au privé, de démolir la paysannerie pour développer l’agro-industrie, de bavasser d’écologie pour la transformer en terrain de jeu pour les trusts du capitalisme vert... Il leur faut en plus changer la société pour y casser toutes les formes de solidarité, les liens entre les gens, les élaborations d’actions collectives.


Ils veulent que la société soit composée d’individus, séparés les uns des autres, cloisonnés dans leurs compartiments, et assujettis en fait à la tutelle de l’État et des multinationales. Et qu’ainsi éparpillés, sans force, gavés de sport et de boniments, ils laissent les riches user tranquillement de la richesse volée à la société.


Que reprochait la préfète, parlant au nom des quatre malfaiteurs, aux habitants de la Zad ? De ne pas présenter de « projet agricole individuel ». Ils prétendaient, ces marauds, ces rebelles, ces rastaquouères, faire œuvre commune, présenter quelque chose de nouveau, œuvrer ensemble. Ils observaient, les rêveurs, que dans une agriculture qui s’effondre, où les exploitations disparaissent par milliers, où les paysans se suicident par dizaines, il faudrait penser autrement, travailler en coopération, être sobre et écologique. Communistes ! Vous voulez le goulag ! IN-DI-VI-DU-EL, on vous dit !

Mme Klein et les quatre malfaiteurs ne font qu’appliquer la doctrine néo-libérale exprimée naguère par leur inspiratrice, Margaret Thatcher : « Il n’y a pas de société ».


Aucune idée de l’avenir




Avez-vous entendu M. Macron, M. Philippe, M. Collomb, M. Hulot dire quoi que ce soit sur ce que pourraient devenir les terres de la Zad ? Une idée, un projet, une proposition ? Nada, nenni, rien de rien. Détruire, chasser les marauds, on verra après, avec nos si brillants amis de la Chambre d’agriculture et de la FNSEA, qui président avec un talent unanimement célébré dans tout le pays à la disparition de la paysannerie, à l’artificialisation des sols, à l’agrochimie...


On peut prédire que, dans vingt ans, si les intentions de l’association de malfaiteurs se réalisent, quand le bocage aura été saccagé de diverses manières, il viendra à l’esprit de quelques historiens nostalgiques de proposer d’édifier quelque part sur l’ex-Zad un musée de la Lutte de Notre-Dame-des-Landes. Et à côté, on placera un centre de loisirs et d’initiatives, avec un restaurant de spécialités locales. Bio, bien sûr.


Ou alors, on pourrait implanter un centre de recherches en intelligence artificielle. Oh oui, super ! T’es trop fort, Manu. Merci, Nicolas.







Ce que vous ne pourrez pas détruire sur Reporterre




Au quatrième jour de l’évacuation, 

la ZAD panse ses plaies, 

Macron suggère une trêve 

 




Invité de TF1, le chef de l’État a indiqué que « l’opération est arrivée à un point où tout ce qui était évacuable a été évacué » sur la ZAD. Les habitants et leurs soutiens restent dubitatifs, même si la journée de jeudi a montré une accalmie sur le terrain – malgré quelques affrontements épisodiques. Les trois jours précédents, l’opération a fait plus de 130 blessés.




C’est une annonce lâchée du bout des lèvres mais chargée de sens : Emmanuel Macron annonce une trêve dans l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Jeudi en début d’après-midi, lors d’une interview sur TF1 avec Jean-Pierre Pernaut, le chef de l’État a dit que « l’opération est arrivée à un point où tout ce qui était évacuable a été évacué ». En clair, il n’y a pas de nouvelle évacuation de lieu de vie prévue dans les prochains jours sur la ZAD. Et la préfecture de Loire-Atlantique est chargée d’une feuille de route : « Permettre aux projets agricoles légaux organisés de se faire. » Emmanuel Macron a précisé qu’il « souhaite que les agriculteurs qui le souhaitent, qui sont sur place, qui ont un projet agricole, puissent le développer ».



Pour les habitants et habitantes de la ZAD, le soulagement le dispute à la circonspection. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ils vivent au rythme des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes et sous le bruit oppressant des hélicoptères.

 Plusieurs lieux de vie de la zone ont été expulsés et détruits par les gendarmes. La démolition de la ferme collective des Cent Noms a suscité l’indignation d’un grand nombre de paysan·ne·s et sympathisant·e·s du mouvement d’occupation. Mais ce n’est pas le seul site à avoir fait les frais de l’intervention des gendarmes : Lama fâché, la Chèvrerie, l’Isolette, le Gourbis – le lieu où se tient le « non-marché » à prix libre. L’exécutif ne semble cependant pas assumer politiquement cette pause dans l’expulsion des zadistes. La formulation du chef de l’État est alambiquée, et les précisions apportées après coup par le service de communication de l’Élysée peu éclairantes.


Emmanuel Macron et Jean-Pierre Pernaut, présentateur du 13 heures de TF1.


Surtout, Emmanuel Macron enrobe l’annonce de la trêve d’un discours martial sur la continuation d’une opération de maintien de l’ordre : « Les gens qui aujourd’hui manifestent, sont présents, créent du trouble, ce sont des gens qui occupent illégalement des territoires publics ou privés. Ils n’ont plus aucune raison de le faire, il n’y aura pas d’aéroport. Depuis le début de la semaine, nous faisons ce que nos concitoyens attendent de l’État : on rétablit l’ordre républicain. » L’annonce de la trêve à Notre-Dame-des-Landes n’est pas du tout mise en avant par la communication élyséenne. Une manière de ne surtout pas donner le sentiment de perdre la face après le discours dur d’Édouard Philippe mercredi à l’Assemblée.


Au moment où Macron s'exprimait, plusieurs habitantes et habitants de la ZAD étaient devant un ordinateur. Ils attendaient que le président parle de leur situation, et ont dû patienter longtemps, la question de la ZAD n'étant abordée qu'en toute fin d'interview. Dehors, des explosions ont été entendues au même moment. Au carrefour de la Saulce, des gendarmes mobiles se sont brièvement approchés d’une barricade. 


L’heure correspond à un incident rapporté par le ministère de l’intérieur jeudi après-midi à plusieurs médias : des gendarmes auraient été pris en embuscade « hors opération » (Europe 1). Ils se déplaçaient sur la D81 quand ils seraient tombés sur une barricade. Des gendarmes, sortis pour la dégager, auraient alors subi des jets de bombes agricoles, voire une bouteille d’acide pour l’un d’eux. Bilan annoncé par le ministère de l’intérieur : 6 gendarmes blessés. Outre le gendarme touché par de l’acide, deux ont été touchés par des pavés ou des cocktails Molotov et trois souffrent de traumatismes sonores (selon LCI). 


Sans remettre en cause la réalité de ces blessures, il est tout de même douteux de faire accroire que les gendarmes soient tombés par hasard, « hors opération », sur cette barricade. L’hélicoptère de la gendarmerie qui survole la zone depuis ce matin n’a pas pu l’ignorer. Au vu de l’ampleur des barricades sur cette route, il apparaît également peu vraisemblable que des gendarmes soient descendus de leur véhicule pour tenter de la dégager. 


Selon le récit de plusieurs personnes sur place, le véhicule est arrivé et des gendarmes en sont bien descendus. Ils ont ensuite demandé aux personnes derrière la barricade de reculer avant que ne s’ensuive une courte échauffourée. Après cet accrochage, une barricade a été incendiée au carrefour, et quelque temps plus tard, des « tracteurs vigilants », ces paysans favorables aux zadistes, ont pris position tout autour des lieux.

 Les « tracteurs vigilants » au carrefour de la Saulce. © CG 
 

Quoi qu’il en soit, les forces de l’ordre annoncent « des dizaines de blessés » depuis le début des opérations lundi. Un chiffre important mais loin du nombre de zadistes et soutiens de la ZAD touchés au cours de cette même période. Selon les bilans des « medics » diffusés ces trois derniers jours, entre 110 et 130 personnes ont été blessées, dont une poignée a dû être hospitalisée.


Selon un bilan réalisé mercredi soir, après la journée la plus dure, entre 80 et 100 personnes avaient été blessées lors des affrontements de l’après-midi au niveau du champ des Cheveux gris, où se tenait un pique-nique, puis sur des lieux proches : la Grée puis le carrefour de la Saulce. Les medics précisent que 15 personnes ont été blessées par des tirs de flash-ball, 16 par des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête. 


« Il y a aussi eu 22 blessures liées à des explosions de grenades : une quinzaine liées à des éclats, y compris à la gorge, et avec des séquelles suspectées au niveau des tendons et des nerfs. Par ailleurs, des troubles auditifs liés aux explosions de grenades F4 tirées à l’aveugle sur les gent.te.s ont été constatés, ainsi que plus de 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil », précisent les soignants.




Une barricade en feu jeudi en début d'après-midi.



Jeudi matin, l’équipe de medics profitait de l’accalmie pour souffler un peu, dans l’un des deux points d’accueil de la ZAD. Les événements de la veille ont marqué les corps mais aussi les esprits. À cran, un membre des medics annonce à un autre qu’il prend une pause loin de la zone, « parce que là, avec hier, c’est un peu too much ». Une habitante passe faire changer ses pansements à la cuisse : elle a reçu mardi des éclats de grenade.

Marie, la cinquantaine, médecin généraliste à la ville, fait partie du collectif de soignants de la ZAD « depuis des années ». « Depuis lundi, ça n’a cessé de s’aggraver », dénonce-t-elle, les traits tirés. « Quand on voit le type d’armes utilisées, on dit halte-là », explique-t-elle, après avoir listé l’utilisation de flash-balls en progression, de grenades désencerclantes et de grenades GLI-F4 assourdissantes. 


Ces dernières grenades sont responsables de nombreuses blessures sur la zone. De petits éclats de métal se logent profondément sous la peau, et sont très difficiles à retirer. Marie met en garde : un jeune homme a reçu une grenade de ce type dans sa capuche, et n’a dû son salut qu’à ses réflexes. « On redoute le pire », dit-elle.


Mercredi, une personne a dû sauter dans un fossé pour échapper aux gendarmes, une grenade a explosé à un mètre d'elle. Des éclats se sont fichés dans sa jambe gauche, à l’épaule, au bras, dans le cou et sur le côté de la figure. Elle a dû être évacuée.


S’ensuit une longue négociation avec les gardes mobiles à un carrefour. Le blessé passe finalement mais le véhicule se trouve quelques kilomètres plus loin de nouveau bloqué par les gendarmes mobiles, dont deux blindés. Le véhicule s’est donc arrêté 300 mètres en amont et a pu pénétrer dans le jardin d’une maison. Les secours ont été appelés. Le temps qu’ils arrivent, les gendarmes se sont agglutinés devant l’entrée de la maison. Le blessé a pu être évacué au bout d’une heure et demie. Mais les medics, eux, sont restés bloqués toute la nuit.


  Un trou dans le sol laissé par une grenade assourdissante.




Les médics n’ont absolument plus confiance dans les gendarmes depuis que, mardi, un homme blessé lors de l’évacuation d’une cabane a en effet été grièvement blessé aux mains et embarqué par les forces de l’ordre. Il a été relâché dans Nantes, sans être emmené à l’hôpital. Il a finalement reçu 35 points de suture.


De même lundi, un zadiste blessé au pied a été évacué non pas à Nantes mais dans un autre hôpital. Les zadistes se souviennent en effet de l’opération César en 2012, où les forces de l’ordre procédaient à des arrestations à l’hôpital de Nantes.


Lors d’une conférence de presse donnée à midi, certains des blessés ont montré leurs plaies. Une jeune Camille présente un gros bleu à la hanche, dû à un palet de lacrymogène. Une autre souffre d’éclats de grenade dans les cuisses et aux fesses. « Ces armes sont imprévisibles, les gendarmes eux-mêmes se blessent avec », souligne-t-elle.


Après cette journée relativement calme – des affrontements sporadiques ont eu lieu notamment en fin de journée –, la ZAD compte faire perdurer l’apaisement. Vendredi à 19 heures, une veillée de lectures est prévue à la bibliothèque du Taslu, et surtout, une grande manifestation sur la zone dimanche, à l’appel de quasiment toute la coordination des associations opposées à l’aéroport (une soixantaine d’organisations). Seulement si le calme précaire du jour s’inscrit dans la durée.








Vendredi 13 avril REPRESSION POLICIERE : J 5




05h30min : "J’annonce la fin des opérations menées par les gendarmes" a déclaré la Préfète hier, vers 22h, dans Ouest-France (article ici).

 

Certes nous devons rester vigilant-e-s pour les jours à venir, ce n’est que parole de politique ... Et la suite ne va pas être simple, il va falloir batailler ensemble pour continuer à défendre ce que nous voulons pour l’avenir de la zad.

Mais on les a fait reculer, même s'ils diront toujours le contraire !


Alors BRAVO.



Bravo à celles et ceux qui se sont donné jour et nuit pour résister à leur opération, sur le terrain, depuis chez eux, derrière des écrans ...

Bravo à celles et ceux qui ont tenu face aux flics, enduré les gaz, hurlé leur colère

Bravo à celles et ceux qui ont agit de partout en soutien, et de façon magnifique

Bravo à celles et ceux qui ont aménagé et fait vivre des espaces d’accueil

Bravo à celles et ceux qui ont fait des guets avec patience

Bravo à celles et ceux qui ont soigné les blessures

Bravo à celles et ceux qui ont balancé de la boue, des cok, des pierres

Bravo à celles et ceux qui ont travaillé sur les telecom, la radio et la com’ externe

Bravo à celles et ceux qui sont venus avec leurs tracteurs

Bravo à celles et ceux qui ont apporté du ravitaillement, des vêtements, du matériel

Bravo à celles et ceux qui ont fait le boulot auprès des médias

Bravo à celles et ceux qui ont pris soin des autres

Bravo à celles et ceux qui ont marché dans la boue tous ces jours-ci

Bravo à celles et ceux qui n’ont pas dormi plus de 6h en 4 jours

Bravo à celles et ceux qui ont gardé les mômes des autres pour qu’ils puissent aller sur le terrain

Bravo à celles et ceux qui ont cuisiné pour tous les autres

Bravo à celles et ceux qui ont relayé partout et fait venir du monde

Bravo à celles et ceux qui ont pris position dans des communiqués, des tribunes


Le rassemblement de dimanche 15 avril sur la zad est maintenu, retrouvons-nous nombreux-ses pour défendre la suite !


07h13min : D’après la Préfecture, l’invasion massive de la zad au petit matin est liée à une opération demandée par le procureur de la république et la Police Judiciaire, afin d’effectuer des arrestations ciblées, notamment à la Grée. On reste vigilant.e.s.

 




07h19min : Surprise ! La Préfecture ment ! 2 minutes après l’annonce que l’opération ne concernait que la Grée on apprend que les flics sont sur le camping de la Wardine, demandent aux gens de ne pas sortir de leur tente et contrôlent les identités.

 




07h34min : WARDINE : les flics seraient partis, après avoir contrôlé les identités et fouillé les sacs des personnes présentes sur le camping.

 




07h35min : La Grée : une trentaine de personnes maintenue prisonnière, nassée, dans la cour. Une personne aurait été évacuée en civière, on n’en sait pas plus pour l’instant.

 




07h39min : CARREFOUR DE LA SAULCE : les flics ont pris position dessus, les barricades sont en feu.

 




07h42min : Un blindé attaque la barricade "Lascar" qui protège l’accès au chemin de Suez et à la Wardine.

 




07h45min : Gros dispositif également autour des Vraies Rouges. Des gens sont sur le toit.

 




07h57min : L’AMBAZADA envahie par la flicaille, qui gaze à tout va.

 




07h58min : les flics se retirent des VRAIES ROUGES pour reprendre leur position préférée autour de feu Lama Faché. Ils commencent vraiment à l’aimer ce carrefour, arriveront-ils à le quitter un jour ??

 




08h08min : un blindé s’est foutu dans le fossé au niveau de la barricade des Lascars, probablement encore un gendarme qui roulait bourré.

 




08h13min : Les grenades fusent : on se demande un peu par ici si l’usage immodéré de grenades de désencerclement comme arme offensive est bien légal. Il semble que le tank de la gendarmerie en tire en série, alors que c’est une arme de dernier recours, cf son nom normalement assez explicite.

 




08h21min : DES NOUVELLES DE LA PREFECTURE : repris de l’article du Monde "Emmanuel Macron, en annonçant jeudi, que ce qui « était évacuable a été évacué », a sifflé la fin de l’opération des expulsions sur la ZAD. Mais la tension reste vive et les forces de l’ordre vont rester mobilisées.

 

 


La fin des expulsions des occupants « illégaux » sur la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) est officielle. La préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, doit la confirmer lors d’une conférence de presse vendredi matin 13 avril. (...)


Cette annonce est la traduction concrète de ce que le chef de l’Etat a déclaré, lors de l’entretien qu’il a accordé à TF1, jeudi à 13 heures. «  L’opération est arrivée à un point où tout ce qui était évacuable a été évacué. Il y aura maintenant, dans les prochains jours, un travail sous l’autorité de la préfète qui consiste à permettre aux projets agricoles légaux, organisés, de se faire », a expliqué Emmanuel Macron.


Sur le terrain, après les violents affrontements qui ont opposé, durant plus de deux jours, les gendarmes mobiles, au nombre de 2 500 pour l’ensemble de l’intervention, et des centaines de zadistes, habitants de la zone épaulés par des soutiens venus les rejoindre, et après une journée de jeudi un peu plus calme, l’heure est donc à la poursuite des travaux de déblaiement, mais sans aucune nouvelle expulsion.


Au total, trente-neuf sites auraient été évacués, la plupart étant, au moment des assauts, vides de leurs occupants. Tous seront détruits. L’Etat peut ainsi se prévaloir d’un objectif atteint, puisque le premier ministre, Edouard Philippe, avait fait état de quarante sites à expulser.


Sécuriser les opérations de déblaiement


Pour autant, cette issue attendue par beaucoup sur le terrain tant les affrontements étaient devenus violents, ne signifie pas le retrait des gendarmes de la zone. « Ce n’est pas la fin de l’intervention des forces de l’ordre sur place, précise Nicole Klein. Il reste beaucoup de gens ultra-violents, de l’ultra-gauche qui veulent continuer à en découdre. Les gendarmes vont donc devoir sécuriser les opérations de déblaiement des routes, puisque la RD 81 [la route départementale qui relie Vigneux-de-Bretagne à Fay-de-Bretagne] est bloquée par des barricades, ainsi que leur remise en état. »


Le dispositif pourrait être légèrement allégé dès la semaine prochaine mais, confirme-t-on à l’état-major de la gendarmerie, le quadrillage restera important sur l’ensemble de la zone et les travaux de déblaiement seront protégés, ainsi que les deux routes départementales, RD 281 et RD 81 qui traversent la ZAD.


(...)


Nicole Klein, qui avait toujours indiqué que la porte restait ouverte, doit préciser, vendredi, qu’elle va « rouvrir les discussions avec toutes les personnes qui le veulent sur la ZAD », afin de relancer le processus de dialogue et de régularisation. C’est aussi ce que M. Macron a laissé entendre, jeudi. « Je souhaite que les agriculteurs qui sont sur place, qui ont un projet pour ce territoire puissent le développer, mais ce n’est pas le désordre et ce n’est pas l’occupation par des gens qui ne cherchent qu’à créer le trouble », a-t-il déclaré.


Fin de semaine à haut risque


La fin de la semaine va être scrutée de près. Samedi, une manifestation contre les expulsions sur la ZAD est prévue à Nantes. Elle s’annonce explosive dans une ville qui reste marquée par les heurts et les dégâts considérables causés le 22 février 2014, à l’issue d’une manifestation contre le projet d’aéroport.


Mme Klein confie réfléchir à la possibilité d’interdire le grand rassemblement de protestation qui doit se tenir dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes dimanche. « On va regarder de près comment se passe la manifestation samedi à Nantes et on avisera », confie-t-elle."


08h32min : CHEMIN DE SUEZ : les flics ont passé la barricade Les Lascars et se déploient le long du chemin vers l’ouest

 




09h00min : LA GREE : hormis une cinquantaine, les flics quittent le lieu vers le nord. ils auraient aussi quitté le chemin de la Noue.

 




09h03min : ROHANNE : les flics ratissent la forêt au nord du chemin de Suez,

 




09h17min : AMBAZADA : les flics sont toujours sur place, ils prétendent que c’est pour sécuriser la progression du blindé qui est toujours en train de déblayer la barricade Les Lascars

 




09h21min : 

 

POURQUOI LES FLICS SONT ILS ENCORE LA ??? 

 

parce qu’ils ont un blindé enlisé ! Pourquoi continuent-ils à canarder à tout va ? Parce qu’ils s’ennuient. "Heureusement" un deuxième blindé arrive pour tirer le premier. D’après le colonel de gendarmerie ils aimeraient vraiment rentrer chez eux... s’ils ne sont pas partis d’ici 20 minutes les tracteurs vigilants se mettront en position.

 



Ou alors ils ont décidé de l’utiliser pour faire une barricade pour empêcher les zadistes de passer ?




09h34min : INFOTRAFLICS : contrôles d’identité sur la route qui va du Chêne des Perrières à Fay ainsi qu’à la sortie du Temple.

 




09h40min : ARRESTATIONS : les gendarmes annoncent 2 arrestations à la Grée. On en soupçonne 2 autres à Lascar

 




09h41min : LA GREE ET LE CHEMIN DE LA NOUE : les flics en partent et reculent vers le sud. Bon débarras !!!

 




10h33min : INFOTRAFLICS : grosse présence à la Paquelais et à Vigneux. Contrôles à la sortie Savenay Lac avec fouille des véhicules. Il n’y a par contre plus de flics au Rosaire. A la Boistière ça passe direction Saint Yves...





10h57min : ARRESTATIONS :

 


Tiré du communiqué du Parquet de Rennes. La perquisition qui a été menée au lieu-dit « La Grée » a été effectuée dans le cadre de l’enquête ouverte après le tir d’une fusée, mardi, sur un hélicoptère de la gendarmerie. « Plusieurs éléments utiles à l’enquête » ont été saisis, selon la cour d’appel de Rennes.


Deux personnes ont en outre été placées en garde à vue ce matin, selon la cour d’appel, « sans lien » avec l’enquête sur la fusée. L’une a été interpellée à 4 heures pour « faits de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », l’autre pour s’être « ruée sur les gendarmes armé d’un marteau » à 7h30.
 

11h01min CONFERENCE DE PRESSE DE LA PREFETE : 

Extrait du Parisien.

 


Les opérations d’expulsion lancées lundi visaient ceux qui n’ont déposé aucun projet agricole individuel auprès de la préfecture depuis janvier, et 29 squats ont été détruits en trois jours. Ce vendredi en milieu de matinée, la préfète a appelé les occupants à régulariser leur situation avant le 23 avril.


« J’ai demandé à la direction départementale des territoires d’élaborer un formulaire simplifié pour permettre à ceux qui le souhaitent de déclarer leurs projets dans les meilleurs délais", a déclaré Nicole Klein lors d’une conférence de presse à Nantes. "Il leur est simplement demandé à ce stade de déclarer leur nom, de déclarer le projet agricole qu’ils souhaitent développer et de préciser les parcelles sur lesquelles ils souhaitent le mettre en oeuvre afin que l’Etat (...) puisse instruire ces demandes ».


Klein nous prend pour des con.ne.s ? Est ce qu’elle n’a pas compris que nous ne souhaitions pas faire de déclaration individuelle ? Après une semaine d’opération militaire, de destructions de lieux de vie et de personnes mutilées, la seule différence c’est qu’on nous propose une déclaration simplifiée ??? Au moins, quand elle déplore qu’il n’y ait eu aucune déclaration pour l’instant elle confirme qu’elle a bien menti toute la semaine en déclarant à la presse que plusieurs demandes lui étaient déjà parvenues.


Plus honteux encore elle déclare que même les personnes expulsées peuvent faire des déclarations individuelles : pourquoi alors ces destructions, ces expulsions ? C’est pour bien montrer la main tendue de l’Etat dans ta gueule ?

11h18min : ROLANDIERE : les bleus reculent vers le nord, direction les Ardillières, non sans gazer gratuitement derrière eux : grenades et lacrymos envahissent le lieu. Quand des gens leur disent d’arrêter, qu’il y a un enfant sur place et l’espace médic, leur réaction est évidemment la même : gazer, gazer encore. Toutes les personnes présentes sont à visage découvert, les mains levés, leur disent d’arrêter. Alors, pour toute réponse, ils gazent à nouveau.

12h31min INFOTRAFLICS : en venant de Fay de Bretagne via la d81, tourner à droite au Bourget (sic !) pour arriver tout droit au chêne des Perrières. ça passe.

12h38min : PROPOSITION D ACTIONS, sur la zad et/ou actions décentralisées

12h50min : Un paysan vient de se faire fouiller sa bagnole et saisir des outils sur la route de la haie au nord ouest des Ardillières (de Fay aux Ardillières)

13h30min : Circulez y’a rien à voir ! communiqué du Syndicat National du Journalisme

14h14min : Toujours des flics tout le long de la 281 et aux Ardillières…

14h30min : ça passe toujours par le Bourget - chêne des Perrières (sur la route entre Fay de bretagne et les Ardillières)

15h41min : Les flics sont toujours aux Ardillières. La D42, après la Paquelais en direction de NNDL, est également bloquée par un camion de flics posté en travers de la route. Contrôle filtrant à Vigneux. Controle et fouille au niveau des Ardillières et à la maison rose depuis le Temple et aussi entre chène des perrières et Breil de l’Aulne. Sur la route qui va de Vigneux à La Paquelais, il y a également une voiture de vilain, mais celle-ci n’a pas arrêté les potes qui passaient

15h52min : Le collectif de Ploërmel est actuellement nassé par les flics devant le tribunal alors qu’ils distribuaient des tracts au marché sur la situation ici.

16h19min : Deux blindés qui descendent des Ardillières vers Lama faché pour faire... ? Et ben on se le demande vu que les opérations sont terminées selon la préfète !

16h34min : Les vilains arrêtent les voitures à la Boisetière en direction de la barricade sud du Rosier.

17h03min : Le Non Marché est maintenu mais aura lieu à Gourbi-en-Miettes à 18h. Ne laissons pas l’Etat nous couper de nos outils de vie et de lutte.

17h07min : Avis aux fusées de détresse, Edouard Philippe et Gérard Collomb nous survolent actuellement !

18h05min : Pour celles et ceux qui ne seront pas à NDDL ce week-end, deux manifestations dans le Grand Est samedi à 14H. SAMEDI 14 AVRIL, à #Nancy ou à #Strasbourg, ensemble, cheminots, étudiants, lycéens, hospitaliers, salariés des EHPAD, retraités, éboueurs, postiers, zadistes, ... mobilisons-nous ! 
 http://zaddumoulin.fr/le-gouvernement-tape-dur-reagissons-fort

19h05min : Zad Partout, Enedis nulle part : à l’heure actuelle, certain.e.s de nos voisin.e.s direct.e.s ou riverain.e.s sont toujours privé.e.s d’électricité, tout comme presque tous les lieux de la Zad qui sont connectés au réseau. Cette procédure, faite en dehors de toute procédure et de toute légalité, est un des aspects de la violence de l’offensive militaire sur la Zad, et celle-ci affecte l’ensemble du territoire (voisinage, faune et flore). N’hésitons pas à contacter les entreprises qui se mettent au service des politiques répressives de l’Etat : 09 72 67 50 44

19h33min : Occupy La Flicaille, le Grand Jeu : Depuis lundi, les gendarmes blessent et expulsent violemment les personnes qui cherchent à maintenir leurs projets de vie, agricoles et collectives à la ZAD de Notre Dame des Landes. Puisque L’État ne souhaite que des dynamiques individu-elles, répondons ensemble a l’appel de la ZAD d’occuper les forces dites de l’ordre partout dans ce pays. Parce que les luttes se rejoignent, que c’est les étudiant-e-s, les cheminot-e-s, les ouv-rier-e-s et que les flics ont attaqué tout ce qui bouge. Et tant que tu bouges le flic ne coure pas ailleurs...


Sortons tou-te-s ensemble à partir de Samedi 14 Avril. Actions diverses et variées, sympa ou pas ! Soyez créatif-v-e-s. Faites gaffe à vous.



Zad de Notre-Dame-des-Landes : l’opération militaire reprend au petit matin sur Reporterre :

 


https://reporterre.net/Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-l-operation-militaire-se-poursuit-depuis-le-petit



Sur la Zad, « les gens arrivent de partout » 

pour défendre et reconstruire




« Une cabane détruite, deux reconstruites », promettent les habitants de la Zad et leurs soutiens. Une première journée de reconstruction est prévue dès ce 15 avril. Après quatre jours d’intervention quasi militaire, une trentaine de lieux – fermes, salles collectives, logements – ont été rasés sur ordre de la préfète de Loire atlantique et du gouvernement. Les démolitions sont, pour l’instant, stoppées. Mais le processus de négociation a lui aussi été dévasté par l’opération : « Nous n’avons plus du tout confiance. C’est terminé, c’est clair », entend-on. 

Reportage.

Pour accéder à la Zad, le mieux est de passer par les champs. Ce 12 avril, quatrième jour de l’opération d’expulsion et de démolition menées par les forces de l’ordre – 2500 gendarmes –, les voies d’accès à la zone sont solidement gardées. Un checkpoint tenu par des gendarmes mobiles, lourdement armés et arnachés, et appuyés par un blindé, bloquent le carrefour des Ardillères, situé côté nord.

 A 200 mètres du barrage policier, Camille, un talkie-walkie vissé à l’oreille, monte la garde. Le retraité au regard bleu, qui a posé ses valises dans un lieu de vie collectif de la Zad l’été dernier, surveille les allers et venues de policiers et d’engins de chantiers amenés pour la démolition. Avant Camille, c’est Marc et Justine, arrivés tard dans la nuit depuis le Finistère, qui assuraient le tour de garde [1]. « Nous avons pris notre quart vers 7h ce matin, après avoir dormi un peu. Nous étions avec un jeune qui a creusé des fossés de 3h à 7h du matin, juste après être arrivé. Les gens arrivent de partout en fait. »


    « Une personne a reçu une grenade de désencerclement dans sa capuche »




Des salariés ont pris des jours de congé. D’autres viennent chaque soir après le travail. Des dortoirs sont aménagés dans les bâtiments en dur, on se serre dans les cabanes ou les yourtes, et les nouveaux arrivants sont invités à venir avec leur tente. « Aujourd’hui, c’est étrangement calme », reprend Camille. Au carrefour de la Saulce, situé au milieu de la zone, une petite dizaine de personnes joue aux cartes derrière une barricade, profitant du printemps qui déchire enfin la grisaille, laissant passer ses rayons ensoleillés. Mais quand une alerte est lancée, chacun enfile ses lunettes et son masque.

 Certains se couvrent le visage, d’autres saisissent des morceaux de portes ou de taules en guise de boucliers recyclés. Des dizaines de personnes se pressent vers le lieu attaqué, parfois armées de cailloux et de cocktails Molotov. Les derniers arrivés demandent s’il y a eu des blessés. « Pas encore », répondent plusieurs voix entre deux quintes de toux dues aux fumées des gaz lacrymogènes.




Débris de grenades lacrymogènes et assourdissantes ramassées aux alentours de Fosses noires, le 11 avril / Photo : Nolwenn Weiler



Côté assistance médicale – les équipes « Médic » –, c’est la stupeur, comme en 2012 lors de la précédente tentative d’expulsion de la zad [2]. Marie, médecin généraliste, rapporte que les tirs tendus de flashball provoquent de graves blessures au niveau des yeux et des pieds. « Hier, des personnes ont été touchées au visage et au thorax, indique-t-elle. Une personne a reçu une grenade de désencerclement dans sa capuche et a heureusement eu le réflexe de la renvoyer immédiatement. Sinon cela aurait pu faire un mort. » L’ombre de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué en 2014 par une grenade similaire à Sivens, dans le Tarn, plane (lire ici).


L’équipe Medic annonce avoir soigné 80 personnes mais assure ne pas voir tout le monde, certains blessés se prenant en charge tout seuls. « Les éclats de grenade assourdissantes sont très petits et par conséquent très difficiles à retirer. Ce sont des blessures compliquées. » « La plupart des gens que nous voyons viennent sur la zad depuis des années », précise Marie. Vincent Delabouglise, porte-parole du collectif paysan Copains renchérit : « Beaucoup des personnes présentes sur zone sont des personnes engagées dans le mouvement depuis longtemps. Mercredi, il y a vraiment eu un déchaînement de violence sur des gens qui étaient venus pacifiquement exprimer leur soutien. » 
 

    « Un de leur gaz, de couleur jaune, rend vraiment malade »

     




En plus de la gravité des blessures, les soignant dénoncent des difficultés pour évacuer un blessé qui devait partir vers l’hôpital, et un usage illégal des armes de maintien de l’ordre. « Il y a eu des tirs tendus de grenades lacrymogènes et de Flashball en direction du visage ; et des bombes F4 lancées au couguar [un lance-grenade, les grenades F4 sont faites pour assourdir tout en dégageant du gaz lacrymogène, ndlr] qui ont explosé au niveau de la tête. Ils ont procédé à des coupures d’électricité sans aucun discernement. Un voisin a des couveuses de poussins : ils sont tous morts. Un autre, gravement malade, qui a besoin de machines pour se soigner, s’est retrouvé complètement paniqué. »


Barricade protégeant « La Noé verte », un projet de conserverie,
pour l’instant épargné

Barricade en feu sur la D 81 / photos : Nolwenn Weiler

Marie-Jo, enseignante à la retraite, et déjà présente lors de l’opération policière de 2012, confie s’être sentie en danger mercredi lorsque les forces de l’ordre ont pris en étau les personnes présente au pique-nique de soutien organisé au cœur de la zad. « En 2012, on pouvait toujours s’échapper. Là, on était coincés. Ils arrivaient de toute part, nous obligeant à reculer très vite. Je suis tombée dans un fossé rempli d’eau. On n’a pas pu bouger ensuite jusqu’à la tombée du jour. »  » Camille, « en rébellion depuis 40 ans », et habitué aux manifestations et aux violences policières relève que « côté matos, ils ont fait de gros progrès. Ils ont des trucs qui font mal sans tuer. Un de leur gaz, de couleur jaune, rend vraiment malade. On reste mal parfois pendant plusieurs jours » .


    Fermes, salles communes, logement : 

    « Ils cassent tout ce qu’ils peuvent »





« C’est un coup de bulldozer auquel personne ne s’attendait », déplore Marcel Thébault, paysan et résistant « historique » de Notre-dame-des-Landes. Personne ne comprend la logique qui prévaut. Ils ont rasé les « Cent noms », où vivaient huit personnes en train de régulariser leur activité agricole, mais ont épargné les « Vraies rouges », situées à proximité. Ils ont attaqué le pique-nique solidaire et pacifique qui se tenait mercredi dans un champ mais ont reculé face à une trentaine de personnes assises sur la route en défense de la Rolandière, un lieu « en dur » qui abrite une bibliothèque et où se dresse le phare de la Zad. « Ils ont annoncé qu’ils intervenaient pour arrêter 80 à 100 personnes, mais finalement, ils n’arrêtent presque personne », ajoute Gibier, qui développe un projet maraîcher. Plusieurs interpellations ont cependant eu lieu dans la matinée du 13 avril.


« En fait, ils cassent tout ce qu’ils peuvent », poursuit-il. 29 lieux auraient été détruits en quatre jours [3]. « Ils ont cassé des trésors. » Des fermes, comme les cent noms, dont la destruction a déclenché l’ire des paysans ; des espaces de réunions, comme le Gourbi, des logis... L’une des habitations détruite gît au milieu des rosiers et des tulipes colorées. En vrac. Des monceaux de paille et de terre se mêlent aux taules et aux voiles de bateau qui servaient de toit. Les habitants pique-niquent à proximité. « Les gendarmes ont même pris les fleurs en photos après avoir organisé la démolition de notre cabane » , soupire l’un des habitants devenu sans logis. « L’huissier était là, brandissant un papier présenté comme l’ordonnance d’expulsion, mais on n’avait pas le droit de le voir. »

    Des négociations ruinées : 

    « En faisant semblant de nous tendre la main, 

    ils nous ont cassé le bras »




L’incompréhension est d’autant plus grande que plusieurs négociations s’étaient ouvertes ces dernières semaines. Imparfaites, puisque la délégation désignée par l’assemblée des usages de la Zad avait été refusée par la préfecture, mais suffisamment sérieuses pour que chacun croit à une accalmie côté policier. « Nous avions le sentiment d’être vraiment sur le chemin de la discussion », dit Marcel Thébault. Des rencontres se sont déroulées avec les services du ministère de la Transition écologique pour échanger à propos d’hectares litigieux. Une association collégiale a été créée pour pouvoir signer des baux précaires. Plusieurs occupants étaient en relation avec la Mutuelle sociale agricole pour étudier le statut juridique de leur activité....


« Ils nous avaient dit, lors de l’abandon de l’aéroport, qu’il fallait nous mettre en conformité avec le droit. Nous étions prêts à ça, insiste Gibier. Cela ne nous effraie pas. Simplement, nous avons besoin de temps. Et eux se sont empressés de nous détruire. En faisant semblant de nous tendre la main, ils nous ont cassé le bras. »

    « Une cabane détruite, deux reconstruites »




Après avoir annoncé la fin des expulsions, la préfète de Loire-Atlantique Nicole Klein a assuré qu’elle allait reprendre les négociations avec L’Acipa, et « ceux qui le veulent », feignant d’ignorer que le mouvement de résistance est bien plus large que la seule association historique d’opposition à l’aéroport. « Le collectif, c’est la base et l’âme du mouvement, souligne Marcel Thébault. Si on se déclare individuellement [c’est ce que souhaite imposer la préfecture depuis plusieurs semaines, ndlr], c’est forcément contre les autres. Comment pourrions nous accepter ce marché ? Ce serait une reddition. Et nous refusons de nous rendre. » « Il faudra des semaines et des semaines pour renouer un éventuel dialogue, enfonce Dominique Fresneau, de l’Acipa. Nous n’avons plus du tout confiance. C’est terminé, c’est clair. »


En attendant de voir ce que décidera la prochaine Assemblée générale, tout le monde appelle à venir sur la Zad dimanche pour un grand chantier de reconstruction. « Les projets vont se multiplier avertit Geneviève. Une cabane détruite, deux reconstruites. Cette opération César 2, le gouvernement n’a pas fini de s’en mordre les doigts. » « Nous avons prévu de reconstruire le hangar des Cent noms dès dimanche », appuie Gibier. « Ils peuvent compter sur nous, glisse Henri, 70 ans. On ne dormira pas sur place ce soir, mais on revient dimanche et on va ramener du matos pour la construction. »


Nolwenn Weiler - Bastamag






Samedi 14 avril REPRESSION POLICIERE : J 6


08h16min : La nuit a été calme, enfin autant qu’elle peut l’être pendant une occupation militaire. Il y a eu des affrontements à Lama Fâché, avec la présence d’un blindé face à Lama.




08h18min : Les opérations sont terminées disaient la préfète jeudi à 22 heures. Pourtant, deuxième réveil au gaz lacrymogène. Les flics se sont déployés ce matin le long de la D 81. Ils ont fait une incursion aussi éclair que mystère sur le chemin de Suez puis... sont repartis vers le sud.




08h44min : Ce week-end, faisons grandir la mobilisation contre l’opération policière sur la zad et renforçons les liens entre celles et ceux qui luttent contre Macron et son monde. Pour cela trois rendez-vous 




08h53min : Tirs de lacrymos et de grenades assourdisssantes à Lama et sur la route des Fosses. Les vilains avancent vers les vraies rouges. Gaffe à vous les potes.




08h59min : Vous voulez venir ce week-end ? Ca tombe bien, des potes ont concocté une liste du tonnerre des différents moyens de nous rejoindre.




09h28min : Hier soir, Edouard Philippe et Gérard Collomb ont fait une visite surprise aux flics à l’Ecole du Gaz de St Etienne de Montluc. Il a fait un "point de situation sur l’avenir du site". "Il n’y aura pas de réoccupation du site." et selon lui il y a une "main tendue" pour déposer un formulaire de déclaration d’intention de projet individuel. L’Etat a une manière toute personnelle de tendre la main. Pour l’instant, au bout de cette main tendue, il y a des grenades et des gaz lacrymogènes qu’ils nous balancent par milliers. Cette main tendue s’accompagne également d’une menace : après le 23 avril "ils s’exposent à des poursuites".




09h29min : Message de solidarité de la ZAD à nos camarades palestiniens :




09h38min : Dans le champ entre les Fosses et les Vraies rouges, les vilains ont recours à des gaz incapacitants et de nombreuses grenades. Il y a 15 minutes, ils étaient à quelques mètres de la cabane des Vraies rouges, plus d’infos depuis.

 





10h51min : Bilan médic des dernières 48 heures. Le bilan est lourd, mais au vu du déferlement d’explosions, il aurait pu être autrement plus dramatique

 

 




11h05min : Alors, il semblerait que ça passe par le nord. Depuis Temple de Bretagne jusqu’à NDDL par le chemin qui passe au-dessus de la maison rose. Merci d’envoyer des infos quand vous arrivez à rentrer ou que vous êtes bloqués sur le numéro de klaxon ou du tel d’urgence 06 43 92 07 01, de préférence par sms Soyez précis et clairs : où, quand ? combien ? Dans quelle direction ?.... A tout bientôt !

 


11h31min : Aux millions de personnes qui cherchent à gagner la zad en ce moment : C’est génial, on vous kiffe, mais on doit vous le dire honnêtement, c’est pas simple ! Je récapitule, les deux points qui passent pour le moment c’est Temple de Bretagne direction Notre Dame par la route qui passe au dessus de la maison rose. Un autre passage est libre vers la Freuzière par la Boucarderie. Ecoutez la radio sur 107.7/105.0 et le site pour les dernières actualisations. 
Ca ne sert à rien d’appeler le tel d’urgence ou la radio pour avoir plus d’infos car tous les points d’accès à la zone connus sont mis en ligne et sur les ondes. Par contre merci d’envoyer par SMS les infos actualisées : 

ça passe par telle route à XXhXX ou

ça passe pas en précisant la nature du blocage, barrage total, barrage filtrant, controle papiers, controle véhicules... Kissoux !



12h13min : On nous signale qu’il y a des contrôles à la sortie de la 4 voies de Vigneux (2 fourgons et motards)

 




12h23min : Selon le maire de Vigneux, qui interprète des propos du Général Lizurey, l’électricité serait coupée pour le temps de l’opération. Opération qui, selon un chef du camp des vilains, durerait au moins un mois.

 




12h36min : Depuis ce matin, les entreprises qui collaborent avec les keufs déblaient au niveau de Youpi et de Lama et peut-être d’autres lieux. Pendant ce temps, les keufs inondent les alentours (surtout au niveau des vraies rouges) de lacrymos et de grenades diverses et notamment de grenades qui diffusent un gaz incapacitant (jaune). On a des doutes sur la légalité de l’usage de ces grenades qui peuvent provoquer vertiges, vomissements, perte d’orientation et sensation d’abattement. On invite les personnes qui y ont été exposées à se rendre à un des points médics.

 




14h10min : Info traflics qui date d’il y a 15 minutes : ça passe à la Mancelière Richard et au chêne des Perrières. Il y a toujours des flics à la Frènelière. A la Boissière, au croisement de la D326 et de la D 42, en provenance de Treillères la route est barrée

 


Concernant Nantes, il y a environ 180 (véhicules ?) et 3 canons à eau ainsi qu’un dispositif qui laisse penser qu’ils ont très envie de ficher et d’interpeller des gens. Notez bien le numéro de la legal : 06 75 30 95 45 Gaffe à vous et aux personnes autour de vous.


14h47min : INFOTRAFLIC NANTES  : Des nouvelles de la ville où s’enchaine deux manifestations cet après midi (mouvement social et contre les expulsions de la ZAD). On nous a signalé beaucoup de contrôle de la BAC. Prenez soin de vous les ami.e.s

 




14h49min : ACCÈS A LA ZONE : On nous a signalé que des voisins méchants pas contents ont menacé des personnes essayant de rejoindre la zone au niveau de la Renardière.

 




14h56min : 17 AVRIL : Journée internationale des luttes paysannes :

 

Nous relayons l’appel de nos camarades de la Via Campessina pour cette journée de commémoration et de lutte toujours bien d’actualité. Le 17 avril, nous serons toujours présent sur la ZAD.


Extrait de l’appel :


Ce #17avril, en poursuivant la lutte paysanne, nous nous mobilisons contre les accords de libre-échange (ALE), la criminalisation des luttes sociales, pour la terre, les territoires, l’eau et la #SouverainetéAlimentaire. Nous appelons nos membres, alliés, amis et communautés du monde entier à nous rejoindre


15h23min : OCCUPATION MILITAIRE : L’arrêt des opérations policières... hum... on ne comprend toujours pas ce que cela veut dire dans la bouche d’une préfète. Ici on se sent toujours très entouré. On vient de nous signaler encore l’arrivée de 2 blindés et 3 fourgons de Vigneux en direction de la Saulce et de 8 fourgons arrivant de la Paquelais vers la Boissière ainsi que des flics à pieds au Nord des Vraies Rouges.

 


Spéciale dédicace aux conducteurs de blindés, vous nous avez bien fait plaisir en vous embourbant hier. We watching you !


15h37min : Quelques photos de la journée : On barricade, ça gaze, on ramasse dans les débris mais aussi on cuisine, on se rencontre, on écrit des textes, les bleus se déplacent, on découvre la zone si on ne la connaissait pas, on reconstruit, on écoute ce qu’il se passe à la manif de Nantes si on a pas pu y aller, on se préparer pour l’AG des usages de ce soir ou pour la pizza party et projection de "Demain s’entête" qui aura lieu à la Grée, on essait de ralentir les machines qui viennent récupérer le matériel qui pourraient encore nous servir pour des constructions, on écoute et lit tout les messages de soutiens que vous nous envoyez...

 


Big up aux ami.e.s de St Etienne qui sont en manif’ autour de l’usine d’armement.


Contre l’Etat et son monde, pour d’autres manières de vivre.








15h47min : MANIF CONTRE LES EXPULSIONS :


  • A Nantes, la manif se lancera à 16h30 à la suite de la manif du mouvement social actuellement en cours.
* Pendant ce temps à St Etienne : On rappelle qu’une manif de soutien à la ZAD à lieu actuellement, sur rebellyon.info on peut lire :




15h41. La manif scande en coeur (sur un air bien connu) :
" Défendre la ZAD, ça me fait pas peur, Même en gardav, ça me fait pas peur, Des sacrifices s’il faut j’en ferai, j’en ai déjà fait, Et toujours le point levé !"

16h03min : REPRESSION : Le CARILA (Comité anti-répressions issue de la lutte contre l’aéroport) nous indique que jusqu’à maintenant il y a eu 57 interpellations dans le cadre de l’opération d’expulsion initié par le gouvernement : 27 sur les bords de routes, en tentant d’entrer sur la ZAD, ou sur des barricades. 30 personnes ont été interpellées devant une mairie lors d’une action de soutien mais sans suite.


Sur les suites de ces interpellations il y a maintenant une personne mineure placée en prison pour mineur, une personne toujours en GAV, une personne passée en comparution immédiate. Et 3 personnes sont convoquées prochainement dont une avec interdiction du territoire 44 en attendant son passage devant le juge.


16h50min : Si vous cherchez à entrer sur la zad : dans l’immédiat ça passerait par le Village (du côté du Rosier) :




17h01min : Quelques nouvelles de la manif à Nantes : la jonction s’est faite avec la manif de 14h30, il y a du monde (8000 ? 10000 ?), le cortège est passé devant la Préfecture (non sans laisser quelques messages sur ses murs ...). 

 


 

17h08min : La personne arrêtée à la Grée est sortie de GAV, youpi ! Et sans convocation (mais malheureusement il est toujours possible que celle-ci vienne après).

 




18h44min : Un camarade nous a transmis le lien vers différents entretiens avec des radios italiennes cette semaine. Merci à toi !

 




19h12min : NANTES : des nouvelles de la manif, les gens ont été nassés, gazés... puis sont parvenus à continuer à défiler dans le centre ville

 




19h59min : LA BLAGUE DU JOUR : Gérard Collomb a dénoncé "fermement les violences commises à Nantes cet après-midi". "Leurs auteurs n’ont pour objectifs qu’entraver le dialogue en cours avec l’Etat et provoquer nos forces de l’ordre. L’avenir de Notre-Dame-des-Landes se construira dans l’apaisement. Pas dans la violence", a-t-il tweeté.

 

 


C’est dommage qu’il n’ait pas pensé à informer les 2500 keufs qu’il a envoyés dans le bocage de cette belle philosophie humaniste qu’il professe au premier jet de caillou dans le centre ville nantais.


Plusieurs centaines de personnes ont également défilé à Montpellier. Dès le départ du cortège, des incidents ont éclaté entre plusieurs personnes aux visages dissimulés et les forces de l’ordre. La manifestation a dû reculer après des jets de projectiles et des tirs de gaz lacrymogènes.


20h09min : INFOTRAFLICS : 9 camions de gendarmes stationnés sur le parking Mac Do/Leclerc à Ancenis. 

 


Après une journée de merde, rien de tel que de la bouffe de merde, qu’ils s’étouffent avec !

 


Plus sérieusement pour nous rejoindre : ça passe toujours par l’Aillée puis la Boucarderie, La Haie, La Boistière (à ne pas confondre avec la Boissière !), la Barbière... pour arriver tout près du Rosier.


Apparemment il n’y a plus de contrôles entre Vigneux et la Paquelais, donc possible de rentrer par la Mancelière Richard jusqu’aux barricades au sud de la Grée.




Zad de Notre-Dame-des-Landes : Nantes soutient la Zad, qui respire enfin sur Reporterre :

 





Manif / rassemblement à Prades au rond-point de Super U à 16H00 (sous la pluie), puis à la sous-préfecture : une quarantaine de personnes








Derrière l’expulsion de la ZAD,
 une revanche idéologique


La visite surprise d’Édouard Philippe et de Gérard Collomb à Notre-Dame-des-Landes, vendredi après-midi, a clos la semaine d’expulsion partielle de la ZAD. Par les conditions et la méthode d’expulsion qu’elle a choisie, la puissance publique s’est montrée plus que coercitive : vengeresse. Une manif contre les expulsions se tient samedi après-midi à Nantes et dimanche, une convergence aura lieu sur la zone.

Une visite officielle surprise du chef du gouvernement et du ministre de l'intérieur, vendredi en fin d'après-midi, pour signifier la reprise de contrôle de la ZAD par l'Etat : jusqu'au bout, l'exécutif aura manié les symboles pour lustrer son image d'autorité. Edouard Philippe et Gérard Collomb ont visité l’école du Gaz, le poste de commandement de la gendarmerie basé à Saint-Etienne-de-Montluc, au sud de Notre-Dame-des-Landes. Ils ont bien sûr serré les mains des gendarmes, au garde à vous, devant les caméras. Mais refusé de répondre aux questions des journalistes.

Une cinquantaine des membres des forces de l'ordre ont été blessés lors des cinq jours d'opération. « Les gendarmes ont été exposés à une violence préparée. Nous saluons la grande maîtrise et la grande vigilance dont ils ont fait preuve », a déclaré le premier ministre. De leur côté, les équipes médicales de la ZAD décomptent au moins 80 blessé·e·s et plusieurs hospitalisations.



Edouard Philippe et la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, 
devant les photos des cabanes et maisons détruites de la ZAD, 
13 avril 2018 (©Matignon)
 
Après quatre jours d’intervention brutale, l’État a mis fin vendredi à l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais pour ne surtout pas donner le sentiment de céder à la mobilisation de plus en plus massive sur la zone, il a accompagné cet arrêt d’un nouveau coup de pression. Au petit matin, une opération de police judiciaire a pris les habitant·e·s par surprise. Sous l’autorité des procureurs de la République de Nantes et Saint-Nazaire, elle visait les auteur·ice·s présumé·e·s d’actes de violence à l’encontre de gendarmes.


Vers 6h30 du matin, les camions de la gendarmerie défilent donc de nouveau sur les routes de la ZAD, alors que la veille, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’y aurait plus d’évacuation. Quelques minutes plus tard, dans l’aube commençante, les premiers tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes retentissent. Au carrefour de la Saulce, vers le centre de la zone, des barricades érigées la veille sont l’une des cibles du déploiement. Selon un communiqué du procureur général près de la cour d’appel de Rennes, l’opération vise également à mener une perquisition au lieu appelé La Grée, en lien avec l’enquête portant sur un jet de fusée vers l’hélicoptère de la gendarmerie, mardi.


Toujours selon le procureur, deux personnes ont été arrêtées pour des violences sur des gendarmes, mais sans lien avec cette enquête. Autour du carrefour, une bataille rangée se met en place. Les zadistes tiennent une barricade, d’autres se déploient dans la forêt. Le roulement de grenades lacrymogènes et assourdissantes est incessant. Des dizaines d’explosions par minute. Certains zadistes répliquent par des jets de pierres et autres projectiles, et, de temps à autre, des cocktails Molotov.



À la Rolandière, l’une des maisons en dur de la zone, le stand “medics” est brièvement asphyxié, de même que l’habitation. À 11h30, l’opération est terminée. Elle laisse tout de même un goût amer aux habitants. La veille au soir, la préfecture de Loire-Atlantique a négocié avec Copain, le collectif de paysans soutiens de la ZAD, pour qu’ils retirent leurs tracteurs en échange de l’annonce de la fin des opérations de gendarmerie. La voie était donc libre pour que les forces de l’ordre déboulent le lendemain matin.


Exactement en même temps, à Nantes, la préfète Nicole Klein annonce en conférence de presse que « la phase d’expulsion et de déconstruction [des cabanes] est maintenant terminée », et qu’« une nouvelle phase doit s’ouvrir ». Elle sourit, mais la scène a un air surréaliste alors que des grenades assourdissantes explosent de nouveau dans la forêt de Rohanne et que des personnes sont juchées sur le toit de la Wardine, un des lieux de vie et de fête de la ZAD. Elle propose une réunion « le plus rapidement possible » avec la délégation issue du mouvement anti-aéroport et espère pouvoir « retrouver le collectif » de zadistes qui en fait partie.


Mais l’une de ces trois personnes a failli perdre sa maison lors de l’opération d’expulsion. Construite aux Vraies Rouges, tout près de la plus ancienne cabane de la ZAD, elle a échappé de peu au blindé qui menaçait d’écraser ce lieu de vie collectif. La représentante de l’État a assuré « arrondir les angles » et présenté aux journalistes un formulaire simplifié pour déposer un projet agricole auprès de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). La Chambre d’agriculture a aussitôt protesté contre cette entorse aux procédures habituelles. Elle demande aux zadistes qui souhaitent rester de faire connaître leur nom, leur projet et le numéro de parcelles envisagées d’ici le 23 avril, afin d’entamer un « processus de régularisation ». Ces démarches individuelles, ils les ont jusqu’ici refusées au nom du cadre collectif qu’ils tiennent à conserver, afin de mutualiser leurs moyens, leurs envies et d’éviter le morcellement des terres.


Cette opportunité est « offerte une dernière fois », insiste la préfecture, qui estime que l’État a déjà fait preuve d’une « grande ouverture ». Comble de l’ironie : les personnes venant de se faire expulser de leur lieu de vie – à l’image de la ferme collective des Cent noms – peuvent remplir un dossier d’installation en vue de leur retour sur la zone. Comment ne pas ressentir la sensation d’un immense gâchis après la destruction de leur bergerie, de leur maison collective, et le déplacement de leur troupeau de brebis. L’une d’elle est morte dans le déplacement précipité du troupeau. Mardi, Sarah, leur éleveuse, a donné une conférence de presse, l’animal mort dans ses bras, les larmes aux yeux. Il faudra du temps et de véritables gestes d’apaisement pour que la confiance envers la puissance publique puisse renaître.


C’est pourtant dans un étau policier que l’État entend maintenir la ZAD. Les gendarmes restent présents sur la zone, alors qu’ils s’en étaient retirés début 2013. Ils doivent assurer la libre circulation sur les deux routes départementales de la zone et empêcher « les réoccupations illégales ». Les personnes participant à des barricades sur les routes, des violences contre les forces de l’ordre et des « réoccupations sauvages » seront exclues des régularisations, prévient la préfecture.

Pourtant, ce dimanche, une manifestation de « reconstruction » doit se tenir sur la ZAD. Quelques milliers de personnes pourraient s’y retrouver. « Ce qui est sûr pour l’instant, c’est que nous estimons intolérables la démonstration brutale de ce matin, ainsi que la volonté affichée de se venger par des arrestations de celles et ceux qui ont défendu les lieux de vie de la ZAD, expliquent des habitant·e·s dans un communiqué. Ce dont nous sommes certains, c’est qu’il ne sera pas possible de penser sereinement à la suite tant que la ZAD sera ciblée par ce type d’actions policières. »
  Entre « bâchés » et squatteur·e·s, une drôle de cohabitation commence.



Restes de la bergerie des Cent Noms, 
sur la ZAD, après sa destruction par les gendarmes, 
le 9 avril 2018. (JL)

L’État et la ZAD vont-ils réussir à s’extraire du face-à-face frontal qui les oppose depuis dix ans ? Cette nouvelle phase, décisive et périlleuse, démarre sur un air de revanche. Par les conditions et la méthode d’expulsion qu’elle a choisie, la puissance publique s’est montrée plus que coercitive : vengeresse. C’est tout le sens symbolique de la visite surprise d’Édouard Philippe et Gérard Collomb à Notre-Dame-des-Landes, vendredi après-midi, pour y féliciter les gendarmes dans un bocage détruit par les gaz lacrymogènes, le piétinement des gendarmes mobiles et les passages des tractopelles.


    Un État revanchard



Les expulsions et destructions d’une trentaine de lieux de la ZAD sont intervenues au beau milieu de négociations plutôt constructives entre l’administration et le mouvement d’occupation. Une réunion avait eu lieu le 28 mars entre la DDTM et des habitant·e·s de la ZAD afin de parler des 80 hectares de terre – sur 1 650 en tout – jugés conflictuels par l’État. Ils ont énuméré oralement les projets agricoles et artisanaux envisagés pour les 300 hectares dont ils revendiquent l’usage : cultures céréalières, de pommes de terre, production laitière et transformation, et présenté un projet de fédération coopérative pour les regrouper en un même ensemble… Et listé les personnes morales qui en seraient en charge, selon un participant.


Les zadistes ont demandé un autre rendez-vous et s’étaient engagés à y présenter une liste écrite de projets. « Nous n’avons jamais refusé de nous nommer », insiste-t-il. Aux Cent Noms, cette ferme collective détruite lundi par les gendarmes, les brebis étaient déclarées auprès de la Chambre d’agriculture, bouclées et pucées. Le vétérinaire était passé récemment pour l’examen de prophylaxie. Les représentant·e·s de l’État n’ont pas présenté de modèles de COP individuelles à remplir aux zadistes.


Mardi, un paysan de la ZAD, en voie d’installation et adhérent à la MSA, Wilhem, disait son désarroi : « On a cru au dialogue mais ils nous ont eus. On a été pendant dix ans sous la menace des expulsions. Quand on veut s’installer en agriculture, le parcours d’installation pilotée par la Chambre d’agriculture dure environ un an. Il faut s’engager sur 5 ans pour recevoir la dotation des Jeunes Agriculteurs. L’État ne nous laisse pas le temps de lancer les démarches de régularisation. C’est scandaleux. C’est une honte. »

  Alors qu’il est l’un de celles et ceux les plus prêt·e·s à entrer dans le cadre, il n’a pas reçu de courrier de la préfecture lui proposant de signer une convention individuelle. Un autre paysan dénonce le deux poids, deux mesures que leur impose l’État : en dessous de 45 hectares de surface agricole utile (SAU), l’autorisation de la DDTM n’est pas nécessaire, seule l’inscription à la MSA suffit pour obtenir le statut d’agriculteur.


La délégation des occupant·e·s avait également écrit une lettre à la MSA et prévu un rendez-vous avec des juristes pour étudier les formes juridiques de leurs futures activités : SCA, SCIC, fonds de dotation. Lundi 9 avril, jour du début de l’expulsion de la ZAD, ils déposaient plusieurs statuts d’association destinées à héberger leurs activités.



Ce qu'il reste de la maison collective des Cent Noms sur la ZAD, 
après sa destruction par les gendarmes, le 9 avril 2018. (JL) 
 
Les dates d’intervention ont ainsi court-circuité un processus de discussions en cours. Selon les premiers éléments portés à notre connaissance, la préfète a perdu la main sur le dossier quelques jours avant l’intervention. À Paris, l’Élysée, Matignon et le ministère de l’intérieur ont estimé qu’elle sortait les mains vides de ce premier round de négociations. Aucun projet individuel de régularisation n’avait été déposé par les habitant·e·s – malgré ce qu’a prétendu la préfecture dans un premier temps. Pour l’exécutif, c’était une ligne rouge. La route D281 est dégagée de ses chicanes mais des squats se trouvent toujours à proximité, trop proches pour permettre la circulation en toute sécurité, selon les autorités. C’est alors la ligne dure qui l’a emporté, incarnée par le général Richard Lizurey, directeur général de ma gendarmerie nationale, prêt avec ses troupes à faire la guerre aux zadistes. L’échec de l’opération « César » en 2012, cette tentative avortée d’évacuation de la zone après plusieurs semaines de bataille dans le bocage, semble toujours brûler l’amour-propre des dirigeant·e·s des forces de l’ordre.


D’où les interventions martiales d’Édouard Philippe et Gérard Collomb, mercredi, à l’Assemblée nationale. D’où la formulation alambiquée d’Emmanuel Macron pour annoncer l’arrêt de l’expulsion, alors qu’une première version était plus claire, selon une personne qui suit le dossier. D’où aussi le mécontentement suscité au sommet de l’État par les communiqués des députés LREM Matthieu Orphelin et François-Michel Lamberts, appelant dès mercredi à arrêter l’expulsion de la ZAD. L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes continue de susciter l’exaspération chez certain·e·s à droite. Pour donner des gages à cette partie de la majorité, Matignon voulait se montrer inflexible. Le numéro 3 du gouvernement et ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, n’a pas pu ou pas su avoir son mot à dire dans le commandement de l’opération. Vendredi 6 avril, quand des zadistes envoient un projet de convention collective d’occupation à la préfecture, il est déjà trop tard. La préfète a perdu l’arbitrage sur la conduite des opérations.


    Un État en dehors du droit  


C’est l’autre aspect inquiétant de cet épisode : la facilité avec laquelle l’État s’est autorisé à ne pas respecter le droit, tout en condamnant l’illégalité des squatteur·e·s de la ZAD. Les fondements juridiques de l’expulsion ont été dénoncés par plusieurs avocats. « Une grande part des expulsions ont été ordonnées “sur requête”, c’est-à-dire au moyen d’une procédure non contradictoire et non publique, a dénoncé le Syndicat de la magistrature. Les occupants n’ont pas été préalablement convoqués, ni même informés de cette audience. » Par conséquent, alors que le code de procédure civile ouvre un recours à toute personne à qui une ordonnance sur requête fait grief , « les occupants de la ZAD qui se voient refuser la communication des ordonnances d’expulsion, sont privés de fait de ce recours, comme de la possibilité de saisir le juge de l’exécution de demandes de délais pour quitter les lieux », s’inquiètent les magistrats.

Jeudi 12 avril, un habitant des Cent Noms a assigné la préfète de Loire-Atlantique devant le tribunal de grande instance de Nantes, considérant illégale l’expulsion de son domicile. Alors qu’il s’est fait connaître des propriétaires de la parcelle qu’il occupait (le conseil général puis AGO Vinci), en février 2013 ainsi qu’en janvier et septembre 2016, il n’a jamais eu connaissance de procédures à son encontre et n’a donc pas pu bénéficier d’une procédure contradictoire. Pour son avocat, Stéphane Vallée, « une expulsion dans ces conditions, hors de tout cadre légal, porte atteinte à ses libertés fondamentales, et notamment le droit à un procès équitable, le droit de propriété [de ses biens – ndlr], le droit au respect du domicile ». Il a été débouté le lendemain. Lors de son expulsion, l’huissier n’a présenté aucun document écrit autorisant l’expulsion.

Sur un autre registre, la CGT des services départementaux d’incendie et de secours dénonce la participation de sapeurs-pompiers à l’expulsion de la ZAD. Un appel à candidature a concerné deux « binômes d’extraction », soit deux agents, requis pour 5 à 6 jours pour intervenir avec les gendarmes. Pour le syndicat, les pompiers n’ont pas à participer « sur leur temps de repos, sous statut sapeur-pompier volontaire, équipés de casques balistiques, à une opération de maintien de l’ordre », car ils ne font plus partie de la Garde nationale.



Une guerre de communication

Préfecture et ministres n’ont cessé de mentir et d’entretenir la confusion sur les situations, diverses, des habitant·e·s de la ZAD. 
Les autorités et la Chambre d’agriculture ont prétendu qu’il ne pouvait y avoir de projets agricoles qu’individuels, alors que le monde rural regorge de formes collectives : GAEC, SCOP, SCIC. Concernant les zadistes, les versions de la préfecture n’ont cessé de varier. Au premier jour de l’expulsion, la préfecture a affirmé que dix projets individuels avaient été déposés, reprochant ainsi à la ferme des Cent Noms de ne pas l’avoir fait. Mais elle concède aujourd’hui qu’en réalité, il n’y en avait aucun. Le lendemain, elle annonce 75 personnes expulsées de la ZAD, puis explique à Mediapart qu’en fait, une « dizaine de personnes expulsées ont été reconduites à la limite des parcelles dont elles ont été expulsées ».


Par ailleurs, l’État affirme que « les ordonnances sur requête ont été délivrées aux personnes présentes sur les parcelles des squats concernés ». Concernant les Cent Noms, cette affirmation est mensongère. Mediapart était présent lors du passage de l’huissier et a observé qu’il avait refusé de délivrer ces documents.


Alors que la puissance publique justifie la destruction de vingt-neuf lieux de vie, soit une bonne partie de la ZAD, par le respect de l’ordre républicain et le retour de la zone dans l’État de droit, elle a fait preuve en réalité d’une démarche idéologiquement biaisée et partisane. Cette dimension autoritaire se double d’une forte obsession pour le modèle individuel, seul cadre accepté par l’État pour l’avenir de la ZAD. « C’est révélateur d’un schéma de société néolibéral où l’aventure collective des paysans du Larzac semble devenue très difficile à accepter, réfléchit Camille, un habitant de la ZAD. Je suis fier qu’on ait ramené ce débat du collectif contre l’individuel au cœur de discussions politiques. » La défense des cadres collectifs, solidaires, du désir de partager habitat et activités semble animer bien des signataires des très nombreuses tribunes de défense de la ZAD qui ont fleuri ces derniers jours. Cette revendication de la mutualisation et de l’agir ensemble dessine un front d’opposition vivace au modèle néolibéral, si central dans la vision du pouvoir macronien.






Pour défendre une agroécologie solidaire, il faut donc tenir une barricade sur Reporterre :

 


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