Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mercredi 24 janvier 2018

« Mépris », « vieux monde »,… des féministes réagissent à une tribune publiée dans « Le Monde »

« Mépris », « vieux monde »,… 
des féministes réagissent à une tribune 
publiée dans « Le Monde »


Une trentaine de militantes féministes ont signé un texte où elles écrivent que les femmes qui défendent la « liberté d’importuner » contribuent à « banaliser la violence sexuelle ».


LE MONDE | 10.01.2018
C’est un plaidoyer pour la « liberté d’importuner » qui ne passe pas. Des militantes féministes répondent, mercredi 10 janvier, à une tribune parue la veille dans Le Monde dans laquelle une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, défendaient la « liberté » des hommes « d’importuner » les femmes. Pour les militantes féministes, les signataires de cette tribune veulent « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein et « méprisent » les victimes de violences sexuelles.

« A chaque fois que les droits des femmes progressent, que les consciences s’éveillent, les résistances apparaissent », pose d’emblée le texte, publié sur le site de francetvinfo.
« Dès que l’égalité avance, même d’un demi-millimètre, de bonnes âmes nous alertent immédiatement sur le fait qu’on risquerait de tomber dans l’excès. L’excès, nous sommes en plein dedans […]. En France, chaque jour, des centaines de milliers de femmes sont victimes de harcèlement. Des dizaines de milliers d’agressions sexuelles. Et des centaines de viols. Chaque jour. »

« Leur vieux monde est en train de disparaître »


Le collectif de femmes signataires de la tribune parue dans Le Monde soulignait le risque « d’aller trop loin », de ne « plus pouvoir rien dire » ou de ne « plus pouvoir draguer », s’inquiétant d’un retour du « puritanisme ».

En réponse, la trentaine de féministes signataires de la tribune publiée sur francetvinfo — parmi lesquelles la militante Caroline De Haas, les journalistes Lauren Bastide et Giulia Foïs, la présidente des Chiennes de garde, Marie-Noëlle Bas, la psychiatre Muriel Salmona et de nombreuses militantes associatives — estime que « les signataires [de la tribune publiée dans Le Monde] mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence ».

Pour elles, « accepter des insultes envers les femmes, c’est de fait autoriser les violences ». Elles arguent également que la différence entre la drague et le harcèlement « n’est pas une différence de degré […] mais une différence de nature ».

Elles soulignent également, en miroir à la tribune, qui soutenait l’importance d’éduquer les petites filles à se défendre, la responsabilité des hommes dans le fait de violer ou d’agresser.

« Cette tribune, c’est un peu le collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer », poursuivent-elles.

Affirmant que la plupart des personnalités citées dans le quotidien sont « récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol », elles regrettent qu’elles « utilisent une nouvelle fois leur visibilité médiatique pour banaliser les violences sexuelles » et « méprisent de fait les millions de femmes qui subissent ou ont subi ces violences ».

« Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever. Elles n’y arriveront pas », poursuivent les signataires, concluant que « les porcs et leurs allié·e·s ont raison de s’inquiéter. Leur vieux monde est en train de disparaître ».

« Une gifle »


Les militantes féministes ne sont pas les seules à avoir été choquées par cette tribune. La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, a déclaré sur France Culture :
« Dans cette tribune il y a des choses profondément choquantes. Nous avons déjà énormément de mal à faire comprendre aux jeunes filles que frotter un sexe d’homme dans le métro contre elles, c’est une agression. Je pense que c’est dangereux de tenir ce discours. »
Tout aussi critique, l’ancienne ministre du droit des femmes et sénatrice de l’Oise, Laurence Rossignol, a jugé sur France inter que défendre un « droit d’importuner » était une « gifle contre les femmes qui dénoncent la prédation sexuelle » et ne « rend [ait] service qu’aux prédateurs ». Sur Twitter, elle avait également estimé que « l’angoisse de ne plus exister sans le regard et le désir des hommes » conduisait « des femmes intelligentes à écrire des énormes âneries ».

Ségolène Royale a aussi réagi sur RTL mardi, regrettant que Catherine Deneuve ait cosigné cette tribune « parce que les victimes des violences sexuelles sont déjà écrasées par la peur de parler, par la loi du silence ». « On n’a pas le droit de faire des choses comme cela », a-t-elle ajouté, affirmant que la signature d’une actrice reconnue comme Catherine Deneuve permettrait aux agresseurs de justifier leurs actes.


Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/01/10/mepris-reminiscences-poussiereuses-des-feministes-reagissent-a-une-tribune-publiee-dans-le-monde_5239680_3224.html


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire