Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 5 janvier 2018

Chronique des ZAD décembre 2017 (seconde partie)

Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour des ZAD (Zones A Défendre) pendant ce mois de décembre 2017 ; on y parle de Notre Dame Des Landes, de Bure, de l'anti CGO de Strasbourg, et de plein d'autres sujets.


Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse. 



PROJET D’AYRAULT – PORT de


NOTRE DAME DES LANDES (44) 



Source : ZAD.nadir.org et médias


  Décembre 2017



 Et ailleurs : Amassada (12) - Solidarité avec les migrant-es à Lyon (69) - Bure (55) - A45 (42) - Roybon (38) - Anti TT  Cotentin (50) - Rouen (76) - Anti CGO Strasbourg (67) - Narbonne (11) - Villeneuve les Avignons (30) - Chalchihuitan (Chiapas Mexique) - Angers (49)

 
AILLEURS

Info du 1er au 10 décembre

Vendredi 1er décembre



Amassada (12) – un lien vers les manifs à Saint Victor du mois de novembre sur France 3 région publiés le 30-11-17 sur le blog de L’Amassada : https://douze.noblogs.org/ (projet d’un parc de 1.000 éoliennes dans le département, d’un méga transformateur et de lignes THT)




NDA : chaque éolienne a besoin à priori d’une fondation de 1 500 T soit environ 1 250 m³ de béton donc 42 semi-remorques - toupies de 30 m³ x 1000 = 42 000 bahuts et 42 000 semis de sable, gravillons, 15 000 semis de ciment pour alimenter les centrales à béton – ça va faire plaisir à Lafarge et à quelques autres cette histoire – voir enquêtes sur l’éolien sur Reporterre : 

https://reporterre.net/Les-paysages-de-l-eolien-on-ne-peut-plus-faire-sans-les-citoyens

Et pour le nombre de tonnes d’acier ( 80 à 100 kg/m3) à produire, à transporter et à mettre en œuvre pour ces structures de fondations : https://youtu.be/dc6I3ZZZv7E

La solution des éoliennes flottantes en mer, comme en Norvège, paraît plus économe sur ce sujet.



Ajout le 5-12-17 : et en même temps face au nucléaire ! 
 https://reporterre.net/Eric-Gueret-Le-nucleaire-n-a-pas-ete-concu-pour-resister-a-des-attentats




Samedi 2 décembre


Face à RTE et son monde, 

journée de mobilisation, 

à Saint-Affrique (Aveyron)




    NON AU TRANSFO AUX MILLE ÉOLIENNES


En 2010, les habitants de Saint-Victor-et-Melvieu découvrent l’existence d’un projet de « transformateur Sud-Aveyron » sur leur commune. Ils apprennent alors que RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) convoite pour cette infrastructure 10 hectares de terres agricoles. Depuis ce jour, « Plateau Survolté » (association des habitants) n’a de cesse d’attaquer le dossier, tandis que les agriculteurs refusent de vendre leurs terrains. L’équipe municipale élue en 2014 s’est toujours positionnée contre le projet, Enfin, ces trois dernières années, la lutte a connu une accélération : après la construction de l’Amassada – une cabane en lieu et place du transformateur – le tournage d’un film, de nombreuses manifestations et rencontres, après un achat des terrains en indivision, trois fêtes du vent, voici que l’enquête publique qui vient de démarrer est aussitôt bloquée.

Le 7 novembre, deuxième jour de cette pseudo-consultation, le commissaire enquêteur a en effet dû tourner les talons face à la détermination des opposants. Ce fut un moment de belle intensité où tracteurs, brebis, bottes de pailles, chants, vin chaud, et 200 personnes ont eu raison du commissaire et de ses sbires. Sa deuxième venue, le 16 novembre, fut bloquée avec le même enthousiasme. Que les représentants et experts de RTE, promoteurs et autres ingénieurs, prennent acte du refus des habitants. Nous n’acceptons plus leur mépris, leurs mensonges et leur arrogance.

Suite à l’enquête, les procédures d’expropriations risquent de commencer rapidement, précédant l’arrivée des bulldozers.

Nous appelons donc toutes les personnes, collectifs, associations et groupes rencontrés à l’Amassada ou ailleurs, indivisibles « propriétaires » d’un petit bout de terre convoité, toutes celles et ceux soucieux de ne pas concéder aux prédateurs les lieux où ils et elles habitent, à nous rejoindre le samedi 2 décembre.

Cette grande journée de mobilisation contre RTE et pour que continue de vivre le hameau libre de l’Amassada débutera dès 9 heures avec le « pot de départ » du commissaire enquêteur. Ce sera la deuxième et dernière fois qu’il tentera de s’approcher de la mairie de Saint-Victor. Puis s’ensuivra à 15h à Saint-Affrique une marche contre RTE.

Nous ne voulons pas de ce transfo, ni du millier d’éoliennes industrielles et des lignes THT qui saccageront toute la région. Qu’ils dégagent !

La pilule du « renouvelable » et du « développement durable » ne passe plus. Que ce soit ici des aérogénérateurs, là-bas une centrale à biomasse ou encore des panneaux photovoltaïques, il ne s’agit que de pillage des ressources et d’une course effrénée aux crédits carbones.

Marchons ensemble pour exprimer notre refus de cette « écologie » hors-sol plus connue sous le doux nom de « transition énergétique ». Marchons contre ces gestionnaires de la nature et ces grands groupes financiers qui prétendent nous gouverner à grand coup de peinture verte. Leur intention affichée de « sauver la planète » n’est qu’un pas de plus pour sauver leur économie. Marchons pour exprimer notre solidarité avec celles et ceux qui ailleurs luttent aussi contre l’aménagement du territoire et de nos vies. Enfin, buvons, mangeons et dansons le soir à Saint-Victor. La salle des fêtes du village nous attend. Ici aussi nous avons choisi de « résister dans la convivialité ».

Samedi 2 décembre toutes et tous dégageons RTE
    courriel à Reporterre
Dimanche 3 décembre



Solidarité avec les migrant-e-s :


Contre le racisme d’état et le traitement inhumain réservé aux personnes réfugiées ou sans papiers, des étudiants s’organisent. Les réquisitions et occupations de lieux universitaires pour acceuillir des réfugié-es laissé-es à la rue se multiplient. Un big up aux camarades de Lyon, qui ont bien besoin de soutien, et qui publient un appel a résistance.

Lundi 4 décembre

Bure : Appel à actions décentralisées le 6 décembre contre Nicolas Hulot, les nucléocrates et leur monde (de merde) !



Nous relayons ici un article d’appel à actions décentralisées publié sur le site Manif-est.info , et incitons fortement à s’emparer partout !


Alors même que l’offensive sociale contre le code du travail se poursuit, le gouvernement Macron vient de prendre ouvertement position, par la voix de son ministre de l’écologie so green, en faveur du projet Cigéo à Bure. Sur place, la stratégie de la tension continue : début novembre un hibou s’est fait interpeller et mettre en prison, le lundi 20 novembre une nouvelle perquisition a eu lieu au domicile privé d’une hibou, à Mandres !


Nous ne resterons pas là les bras croisés : le 6 décembre, avant, après, soyons partout où ils ne nous attendent pas. Appel à actions décentralisées contre EDF, RTE, le ministère de l’écologie etc.


Emparons nous de cette date pour faire vivre partout, sous de multiples formes, le mouvement contre la poubelle nucléaire et l’atomisation capitaliste ! Dans les deux derniers mois une vingtaine d’actions décentralisées ont eu lieu, une quinzaine de comités sont nés , continuons le début ! Informez vos rassemblements sur l’adresse burepartout at riseup.net , ils seront référencés sur le site au fur et à mesure.

À Bure comme dans de nombreux territoires en lutte le mois de décembre sera très important :


2 décembre : Manifestation à Saint-Affrique contre le transformateur électrique RTE de Saint-Victor-et-Melvieu, pour continuer de chahuter l’enquête publique !

8 décembre : Journée européenne contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (événements à Lyon, Nièvre, Toulouse, le Havre…)
9 décembre : Manifestation sur le plateau de Millevaches contre l’usine à pellets de Carbon Ingen’r Bugeat Viam (CIBV)

12 décembre : Anniversaire du sommet climat de Paris et rassemblement à Paris

16-17 décembre : Fête de la forêt occupée de Roybon

Infos : sur vmc.camp

Contact : burepartout at riseup.net . N’hésitez pas à envoyer les dates annonçant vos actions (ou pas), et les photos et les récits !

Tel (presse) : 07.53.54.07.31


À bientôt,


Quelques hiboux et habitant-e-s de Bure et des environs, quelques hiboux des comités de soutien en France.


Mercredi 6 décembre




A45 :

 

 Une semaine de lutte à Saint-Etienne du 12 au 19 décembre contre l’A45. Plus d’infos sur leur site

 
Roybon :
La forêt occupée de Roybon fête son 3ème anniversaire. Plus d’infos sur leur site




Jeudi 7 décembre



Solidarité avec les migrant-e-s :




Infos du 11 au 17 décembre


Lundi 11 décembre



Anti-THT


Ce week end, le vent aura eu raison d’un pylone THT dans le Cotentin, il s’est tout simplement effondré au milieu d’un champ après avoir expulsé quelques boulons. La ligne à très haute tension Cotentin-Maine est destinée à acheminer l’électricité du futur réacteur EPR en construction à Flamanville, dans la Manche.

Bure

En soutien aux occupants de Bure, et dans le cadre de la semaine d’actions décentralisées contre CIGEO, des activistes ont repeint la vitrine du local commercial d’EDF ce week-end, en plein centre-ville de Rouen.
L’URL de la vidéo : https://youtu.be/Y1Ho_sPGM34


Mardi 12 décembre



Comités locaux :


Alsace - Appels à mobilisation le soir même de la réponse du Gouvernement (au rapport sur NDDL) à 18h00 à toutes celles et tous ceux qui suivent le dossier ici en Alsace devant les préfectures de Colmar et Strasbourg et sous-préfecture de Mulhouse.



Mercredi 13 décembre



Amassada (12) – Reçu, un témoignage et appel à résister contre les machines du projet de parc éolien de Crassous (12). Pour en savoir plus sur la lutte, c’est par là.



Témoignage et appel à résister contre les machines




Parc éolien de Crassous


12/12/2017. Ce matin, à Crassous, nous étions 30 à avoir passer les différents contrôles de gendarmerie pour arriver enfin au futur chantier éolien qui dominera la ville de Saint Affrique.


Traversant les bois, nous sommes parvenu au cœur du massacre, en deux jours la pelle mécanique à déjà arraché des chênes et dévastée les vielles buissières. Elle est là, avec son chauffeur.


En quelque secondes, on cerne la machine et après une vaine tentative pour nous intimider, le chauffeur coupe les moteurs et détale. On improvise un feu et on s’installe pour pique-niquer et discuter. Les gendarmes pointent leur nez, armés de fusils d’assaut. L’un deux prend la parole pour nous avertir que l’entreprise propriétaire de la pelle mécanique viendrait reprendre son engin.


Peu de temps après nous raccompagnons le monstre jusqu’à son porte char et comme pour la commission d’enquête nous lui intimons de ne pas revenir.

Si on est déterminé et si on est présent, on peut bloquer les machines. Alors les prochains jours retrouvons nous tous les matins à 8 heure au dolmen de Crassous pour empêcher leur retour dans la foret.Venez même une seule matinée si vos disponibilités son limitées. Organisons nous pour défendre les crêtes du Saint Affricain.

Vendredi 15 Décembre à 18h30 rdv en face du lieu dit à Saint Affrique pour organiser la suite du blocage et arrêter le saccage. 
 

Des photos des travaux en cours seront disponibles sur le blog et une page sera consacrée à l’actualité de ce blocage.


Pas res nos arresta ! Contact : amassada@riseup.net Blog : douze.noblogs.org


Samedi 16 décembre



Dans la forêt des Chambarans, 

opposants et zadistes poursuivent la lutte 

contre Center Parcs



« À bientôt dans les bois ! » L’invitation est lancée par les zadistes qui logent dans le bois de Roybon et qui fêtent ce samedi 16 décembre leur troisième hiver d’occupation. Enjeu : empêcher la construction d’un Center Parcs par le groupe Pierre et Vacances. Reporterre fait le point sur cette lutte pour préserver une grande forêt.




 Lyon, correspondance

Cela fait déjà dix ans que Pierre et Vacances a décidé de poser les briques de son Center Parcs dans la forêt des Chambarans. À cinq kilomètres de Roybon (Isère), le groupe français souhaitait s’implanter sur près de 200 hectares, avec une bulle géante chauffée à 29 °C. Mais depuis le lancement du projet en 2007, le chantier traîne. Alors qu’il devait être achevé en 2017, il n’a toujours pas commencé : dans la forêt, il y a une zone à défendre en ébullition tandis que se poursuit un bras de fer juridique.


D’un côté, Pierre et Vacances et son projet de Center Parcs promettant 700 emplois directs, les élus locaux et régionaux, qui misent sur les retombées financières pour leur territoire et les entreprises du BTP. De l’autre, les opposants au projet : l’association plus formelle Pour les Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), l’association informelle Quelques opposants au Center Parcs (QoCP), et les zadistes qui occupent les bois depuis l’hiver 2014, sans oublier les soutiens de la Frapna et des élus EELV de la région. « Le problème du Center Parcs, explique Patricia Moscone, présidente de PCSCP, c’est qu’il est situé sur les aires d’alimentation d’un aquifère qui donne de l’eau potable à toute la région, et qui a été décrété valeur patrimoniale et est protégée pour les générations futures. » Au total, près d’une cinquantaine d’espèces protégées et leur habitat sont menacés par le parc de vacances.


Une caractéristique écologique que n’avait pas pris en compte Gérard Brémond, PDG de Pierre et Vacances, quand il a écrit à André Vallini, président du conseil général de l’Isère, pour lui annoncer que le cinquième Center Parcs de France allait s’implanter près de Roybon.


« C’était un lieu où j’allais me promener, et un beau jour je me pointe dans le bois des Avenières, et je vois qu’un petit chemin s’était transformé en chemin carrossable, se rappelle Henri Mora, un des fondateurs de QOCP. Deux mois après, nous apprenions le projet dans la presse. » Une première esquisse d’opposition s’est alors organisé pour protéger la forêt. Au printemps 2009, les contestataires ont affermi la lutte au sein de Quelques opposants au Center Parcs : pétitions, collage d’affiches et balades en forêt ont été organisés pour sensibiliser les habitants au projet. Une seconde association s’est constituée à la fin de l’année. Pas de quoi inquiéter Pierre et Vacances, dont le permis de construire a été signé en 2010. Mais l’autorisation a été attaquée en justice devant le tribunal administratif par PCSCP, qui multiplie les recours pour ralentir le projet.

    La mort de Rémi Fraisse à Sivens 

    met en lumière les luttes des zadistes 

    à travers la France


Sur le terrain, pro-Center Parcs et opposants mènent une joute ininterrompue : en juin 2014, l’association Vivre en Chambaran, soutenue par les élus, les commerçants et les artisans, a réuni près de 1.000 personnes au stade de Roybon. Cependant, la commission d’enquête « Loi sur l’eau » a émis un avis défavorable au projet, contrebalancé quelques mois plus tard par le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), qui a rendu, lui, un avis plus clément. Sous l’impulsion du préfet, deux arrêtés concernant la loi sur l’eau et les espèces protégées ont été signés en octobre 2014, laissant le champ libre à Pierre et Vacances pour déployer ses engins de construction. Mais, dès les premiers travaux de déforestation, le PCSCP a organisé des manifestations aux abords du chantier. Le 26 octobre, la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive sur le site de Sivens, a mis en lumière les luttes des zadistes à travers la France, et renforcé la mobilisation contre le Center Parcs. Fin novembre, mille manifestants ont pénétré sur le chantier et occupé les lieux, stoppant les travaux et semant les graines de la future zad (pour tous les événements avant fin 2014, consulter notre dossier).

Un chantier de charpente terre-paille à la barricade Sud.

Les opposants au projet et Pierre et Vacances se sont affrontés devant les tribunaux administratifs sur trois dossiers concernant respectivement les espèces protégées, l’assainissement des eaux usées et la loi sur l’eau. Gagnant sur les deux premiers sujets, les membres du PCSCP n’ont essuyé une défaite que dans le dossier espèces protégées. « Pierre et Vacances s’est alors pourvu en cassation sur l’assainissement, détaille Patricia Moscone. Le Conseil d’État a refusé ce pourvoi, mais le groupe a fait la même chose sur l’eau et le Conseil d’État a cette fois estimé la demande légitime. (...) Ce que nous espérons aujourd’hui, c’est que le Conseil d’État ne va pas casser le jugement loi sur l’eau des chambres de la cour d’appel de Lyon. »
 

La dernière passe d’armes juridique sur ce pourvoi est récente. Patricia Moscone est justement en train d’y travailler quand Reporterre la contacte : un arrêt du Conseil d’État en date du 22 février 2017 a modifié les critères de définition d’une zone humide, un point de détail qui réduit les 76 hectares de compensation nécessaires sur la zone du projet de Center Parcs à… 5,6. « Avant, on définissait une zone humide par le caractère pédologique, c’est-à-dire l’analyse des sols, et par le caractère floristique qui venait confirmer le premier critère, bien qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir les deux. Désormais, il fallait avoir les deux critères en même temps. C’est une aberration, comme dire que la lune est carrée ! » s’emporte la présidente de Pour les Chambaran sans Center Parcs. L’arrêt fait ruer dans les brancards la communauté scientifique.


Une chance, car le point de loi avait échappé aux opposants du Center Parcs : « C’est nous qui avons dû aller chercher cette information. Sinon, les avocats de la partie adverse auraient joué le jeu en espérant qu’on ne s’en rende pas compte. » En réaction à la levée de boucliers, le ministère de l’Ecologie fait paraître une note technique le 26 juin 2017 qui vient préciser l’arrêt du Conseil d’État. « Ils ont fait un rattrapage, estime Patricia Moscone, parce que les magistrats avaient redéfini les zones humides à l’encontre des études scientifiques faites depuis des années. Maintenant, il y a plusieurs cas où, en l’absence de végétation, on se réfère au seul critère des sols. » Un cas qui est justement celui de Roybon.

    « La cabane a brûlé très vite : 

    c’était une construction en palette » 


Loin du Palais-Royal, les confrontations entre pro et anti restent vives. « C’était un peu agité en octobre, on voyait les voitures de gendarme passer régulièrement », confie Sylvie, qui a élu domicile sur la Zad au printemps 2010. Le passage d’un huissier dans la forêt pour constater la présence des zadistes n’a pas arrangé les choses : « On a eu des rumeurs qu’ils préparaient une expulsion. » « Pendant une semaine, il y a eu une pression sensible, explique Martin, un des camarades de Sylvie, un pic de présence policière qui s’est vite calmé. Mais nous avons maintenu notre tension un bon mois. »


Sans lien apparent avec la présence policière, la Zad a également subi un sabotage à la même période. Le 5 octobre dernier, la cabane Palette palace a été incendiée en pleine journée. « On ne sait pas qui à fait ça, rapporte Sylvie, la cabane a brûlé très vite : c’était une construction en palette. » Au même moment, quatre arbres ont failli être abattus de l’autre côté de la Zad. « C’était des abattages pour pouvoir les faire tomber sur la barricade nord, raconte Martin, mais les coupes étaient mal faites. Ce ne sont pas des bûcherons du coin qui ont fait le coup, en tout cas : les arbres ne sont pas tombés. » Des malveillances qui sont loin d’être les premières : entre autres dégradations, la guérite de la cabane Maquizard avait déjà été incendiée par deux cocktails Molotov en février 2015.

 
Face à toutes ces pressions, les zadistes ont renforcé le maillage des opposants au Center Parcs. « Cela a permis la réactivation des réseaux concernés par ce projet, indique Martin, on a organisé des événements pour se retrouver à la Zad, relancer des constructions avec des personnes alentours… C’est une forme de restimulation de tout le réseau de lutte pour permettre aux gens de revenir sur place, se ré-informer, se questionner sur les actions qui gravitent autour de cet endroit. » 

Une stimulation qui atteindra son point d’orgue ce samedi, avec une journée d’activité : ballade dans la forêt commentée par les forestiers, grand repas commun, une course d’orientation, un grand feu de bois et une scène ouverte en soirée… « De 17 heures à 20 heures, il y aura des moments de discussion, précise Sylvie, des copains du Jura viennent présenter ce qui se passe par chez eux, on a beaucoup de coordination avec eux pour lutter contre les projets de Center Parcs. Des jeux, un grand feu de bois, une scène ouverte… » Tout un programme pour ceux qui se sont donné rendez-vous dans les bois.


Dimanche 17 décembre



Roybon 

 


bon anniversaire !


bon on est un peu en retard...

Il y a tout juste dix ans aujourd’hui, le 15 décembre 2007, nous apprenions par la presse locale que le président du groupe Pierre & Vacances, monsieur Brémond, avait écrit officiellement au président du Conseil général de l’Isère d’alors, monsieur Vallini, pour lui annoncer le projet d’implantation du cinquième « village » Center Parcs de France en Isère, dans les Chambarans, à Roybon. Personne à ce moment-là ne pensait que dix ans plus tard le projet serait toujours au point mort...

( https://zadroybon.wordpress.com/2017/11/21/fete-des-trois-ans-16-decembre/)


 frise chronologique de la lutte de Roybon à la fin de cet article :

https://zad.nadir.org/spip.php?article4938&var_mode=calcul




Infos du 18 au 24 décembre



Lundi 18 décembre



 

À Rouen, l’inutile autoroute validée par Nicolas Hulot


Le projet de contournement autoroutier de Rouen.

Censé désengorger le trafic des poids lourds et des véhicules individuels dans la métropole rouennaise, un projet de contournement autoroutier a été validé par Nicolas Hulot. Sur place, les opposants expliquent que ce projet est inutile et socialement injuste.


Rouen (Seine-Maritime), reportage


Vous souvenez-vous de l’histoire du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Une idée qui émerge dans les années 1960 puis qui est remaniée à de nombreuses reprises pour finalement obtenir la validation de son utilité publique des décennies plus tard, en 2008. Et malgré cela, l’aéroport ne pointe toujours pas le bout de son nez tant l’opposition est forte. Eh bien, le projet du contournement autoroutier à l’est de Rouen semble emprunter la même chronologie.


La volonté de construire un axe routier à l’est de Rouen est née en 1972. De nombreuses perspectives étaient envisagées — rocade ou autoroute — et des décennies plus tard, en novembre 2017, la déclaration d’utilité publique a été validée et publiée au Journal officiel, avec l’aval du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. Mais la bataille n’est pas terminée, car les détracteurs de cette autoroute de 41,5 km sont nombreux. Le rapport d’enquête publique parle même dans son préambule d’« un projet qui tombe à un mauvais moment et accouche dans la douleur », mais qui est censé voir le jour en 2024 pour un budget de près d’un milliard d’euros.

    La seule agglomération de cette taille 

    à ne pas posséder sa rocade 


La genèse de cette autoroute tient à la topographie de Rouen, coupé en deux par la Seine. La partie nord, la « rive droite », se compose du centre-ville et de ses maisons à colombages. Au sud, la rive gauche, industrielle, est encadrée à l’est par la zone industrialo-portuaire et à l’ouest par le port, le premier port d’exportation de céréales en Europe.


La métropole de 500.000 habitants est la seule agglomération de cette taille à ne pas posséder sa rocade. Habitants et poids lourds tentent donc vaille que vaille de cohabiter sur les ponts et grandes avenues de la ville ; mais ça coince. Les routes sont saturées.

Le projet de contournement autoroutier de Rouen.
Le contournement est de Rouen a donc vu le jour afin de désengorger les ponts et grandes avenues qui sillonnent la métropole. Cette autoroute, qui relierait l’A13 au sud-est et l’A28 au nord-est, accueillerait les poids lourds, dégageant ainsi les axes intramétropole pour les voitures. Mais ce n’est pas tout. Grâce à cette autoroute, la ville pourrait s’étendre vers l’est et assurer ainsi son développement économique, en particulier dans le secteur de la logistique.


Les écologistes et communistes se montrent sceptiques quant à l’eldorado économique qu’engendrerait le nouveau ruban de macadam. Malgré la validation de la déclaration d’utilité publique, ils ne sont pas près d’abandonner la bataille et préparent des recours juridiques. Le contournement serait raccordé au sud au niveau de la commune de Saint-Étienne-du-Rouvray, une ville où les conditions de vie sociales et économiques sont bien moins favorables qu’au nord de la Seine.


    « Le trafic de poids lourds se situe à l’ouest 

    et non pas à l’est de Rouen »

     


Guillaume Blavette, militant écologiste au sein de l’association Effet de serre toi-même, fait partie des opposants de la première heure : « On nous vend cet énorme projet au nom du développement économique et on en fait payer les conséquences sanitaires, en matière de bruit, de pollution de l’air, aux plus précaires, les habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray. C’est un choix d’aménagement qui se fait au détriment de la population. C’est scandaleux. » Comme souvent, inégalités sociales riment avec inégalités environnementales.
Guillaume Blavette
« C’est un projet du passé », lance Laëtitia Sanchez, élue EELV à la région normande et une des têtes de file des détracteurs du contournement est. Elle explique que cette autoroute ne peut pas désengorger le centre de Rouen car « le plus gros du trafic concerne les voitures sur des trajets de moins de 6 kilomètres, il est donc évident qu’aucun habitant n’ira sur cette autoroute pour une si courte distance ». D’autant plus qu’il s’agira d’une autoroute à péage. Et qu’avec le port du Havre, au sud-ouest de Rouen, « le trafic de poids lourds se situe à l’ouest et non pas à l’est de Rouen ; il faudrait donc mieux se concentrer sur le désengorgement côté ouest de la ville ».


Si un avis favorable a été rendu lors de l’enquête publique en 2016, quatre réserves et neuf recommandations ont tout de même été formulées, entre autres sur la perte de terres agricoles. Nous en avions déjà longuement parlé dans Reporterre. 516 hectares, dont la moitié de terres agricoles et 146 d’espaces boisés, vont être goudronnés prolongeant l’artificialisation continue du département.


    « Est-il bien raisonnable de dépenser 

     autant d’argent alors que nous sommes à la traîne 

    sur les transports en commun »

     


Cette autoroute de 41,5 km va coûter près d’un milliard d’euros, dont 495 millions venant des collectivités : État, région, métropole et Seine-Maritime ; le département de l’Eure ayant refusé de prendre part au financement du projet. « Est-il bien raisonnable de dépenser autant d’argent alors que nous sommes à la traîne sur les transports en commun, que les budgets des collectivités sont serrés ? » s’interroge l’élue EELV Laëtitia Sanchez, avant d’enfoncer le clou : « Est-il bien raisonnable de dépenser des centaines de millions d’euros pour assurer une rente à l’entreprise concessionnaire ? »
En à peine deux mois, le ministre de la Transition écologique et solidaire a ainsi validé deux constructions d’autoroute : début octobre pour le contournement Ouest de Strasbourg et mi-novembre pour le contournement est de Rouen. Nicolas Hulot a pourtant affirmé à plusieurs reprises être opposé à la construction de nouvelles autoroutes. Il s’explique dans un entretien avec Reporterre : « Sur de potentielles nouvelles lignes TGV ou des nouveaux projets autoroutiers, là où nous pouvons intervenir, avec Élisabeth Borne, nous les avons mis en pause. Il faut à présent se laisser le temps d’une réflexion constructive. Les Assises de la mobilité vont y contribuer. » Des Assises qui se sont terminées le 13 décembre. Mais Mr Hulot n’a pas mis l’autoroute de Rouen en pause.







NDA : la solidarité avec les migrants continuent dans certaines facs :





GCO :

Il y a du mouvement sur la zad du Moulin qui voit ces derniers jours débarquer machines et employés de Vinci. Plus d’infos sur leur site


Amassada :

 

Le chantier éolien de Crassous est bloqué depuis mardi. La mobilisation continue, chaque jour sur place et plusieurs RDV sont annoncés. [Plus d’infos ici]


Mercredi 20 décembre



Un projet d’incinérateur 

dans une usine de traitement d’uranium 

attise la colère à Narbonne


action contre le transport de déchets radioactifs entre l’usine Areva de Malvési, près de Narbonne, et l’Allemagne

CC ROBIN WOOD

L’usine d’Areva de Malvési, dans l’Aude, voit passer près du quart de l’uranium mondial. Celui-ci y est transformé en combustible pour les centrales nucléaires. L’opération produit des déchets nitratés, qui s’accumulent sur place depuis plusieurs dizaines d’années. Pour les détruire, Areva a conçu un projet d’incinérateur, récemment autorisé par les pouvoirs publics. Une véritable déclaration de guerre pour un collectif d’associations locales, qui dénoncent les risques de pollution et comptent « entrer en résistance » pour empêcher sa réalisation.


Vu de Narbonne, la concomitance des deux annonces passe mal. Le 7 novembre en marge du conseil des ministres, Nicolas Hulot déclare sous le regard vigilant de Christophe Castaner, que l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique ne serait pas tenu [1]. Voilà pour le pays. Le lendemain même, à Narbonne, un arrêté préfectoral est signé : il autorise l’exploitation par l’usine Areva de Malvési, qui transforme l’uranium en combustible nucléaire, classé Seveso, d’une « unité complémentaire dénommée TDN (traitement des nitrates) » [2]. Et voilà pour la région Occitanie.

Depuis de long mois, plusieurs organisations de la société civile locales s’opposent au projet [3]. Également appelé Thor – pour « thermal organic reduction » –, celui-ci doit permettre de réduire les stocks d’effluents liquides de Malvési en détruisant les nitrates par combustion et en captant les éléments radioactifs résiduels dans de l’argile, afin de les rendre « transférables » sur d’autres sites de stockage de déchets nucléaires – comme le centre de Soulaines, dans l’Aube, par exemple.


Un procédé polluant, énergivore et encore mal maîtrisé, jugent les opposants. Le 5 novembre, trois jours avant la signature de l’arrêté préfectoral, ils sont près de 3000 à descendre dans les rues de Narbonne pour manifester leur refus. Une semaine plus tard, déplorant une décision « qui engage notre bassin de vie pour quarante ans et qui sera lourde de conséquences sur le plan sanitaire environnemental et économique », une association locale – Transparence des canaux de la narbonnaise (TCNA) – appelle dans un communiqué à « la résistance citoyenne ». Une vaste banderole est déployée sur les remparts de la cité de Carcassonne : « Le nucléaire tue l’avenir ».

    Des déchets stockés sur place depuis 50 ans




Il faut remonter quelques décennies en arrière pour comprendre l’histoire dans laquelle s’enracine cette défiance. Le site d’Areva Malvési, inauguré en 1959 par Charles de Gaulle, se situe à trois kilomètres au nord-ouest de Narbonne. Implantée sur une ancienne carrière de souffre, l’usine voit passer chaque année près d’un quart de l’uranium mondial. Il entre sous forme de concentré d’uranium, le yellow cake, et ressort en tétrafluorure d’uranium (UF4), l’élément de base du combustible des centrales nucléaires. La transformation s’opère à l’aide d’acide nitrique concentré et produit des déchets nitratés, stockés dans des bassins à ciel ouvert.


« Tous les déchets produits depuis l’ouverture de l’usine, qu’ils soient liquides ou solides, sont encore là, explique André Bories, chercheur retraité de l’INRA et président de Rubresus. Malvési est avant tout une immense décharge, c’est un fait ». Une « décharge » comptant onze bassins. Les historiques B1 et B2, remplis de boues radioactives et classés « installation nucléaire de base » par l’autorité de sûreté nucléaire, ne sont plus utilisés mais « des centaines de milliers de tonnes de boues sont stockées à l’air libre dans ces bassins sans étanchéité construits dans les anciens terrils de la mine. Depuis cinquante ans, à chaque pluie, ils laissent filtrer dans le sol des éléments chimiques et radioactifs », dénonce le chercheur.


Les bassins B3, B5 et B6 sont quant à eux mobilisés pour la décantation des boues. B7 à B12, enfin, sont utilisés pour l’évaporation et le stockage des effluents liquides. Ce sont ceux concernés par le projet « Thor », l’industrie nucléaire estimant désormais urgent de retraiter ces stocks d’effluents. Sauf que « la capacité de stockage des six bassins concernés, donnée par les autorités administratives, est de 451 000 m3, explique André Bories. Et selon les derniers chiffres disponibles, le volume actuel contenu est de 333 000 m3. c’est à dire qu’on est à 74% du remplissage ». Une situation qui, selon les opposants au projet, laissait le temps de plancher sur une autre solution pour retraiter les effluents de Malvési.

    « Le cocktail magique de la pollution de l’air »




« Le principal problème posé par Thor, ce sont les rejets atmosphériques, souligne Mariette Gerber, médecin épidémiologiste et ex-chercheuse à l’Inserm. Il rejette notamment du dioxyde d’azote et des particules fines. Or, comme notre région est ensoleillée, le dioxyde d’azote est transformé en ozone, soit le cocktail magique de la pollution de l’air. » De fait, l’une des raisons pour lesquelles l’usine et ses bassins à ciel ouvert ont été implantés dans la région est le climat méditerranéen qui y règne : du soleil pour accélérer l’évaporation, du vent pour disperser les effluves. Mariette Gerber alerte aussi sur la présence de benzène et de phtalate DEHP, un perturbateur endocrinien tristement réputé. « Nous avons été en partie entendus, nuance-t-elle cependant. Le Préfet a exigé des restrictions sur les émissions de dioxyde d’azote et de composés organiques volatiles. C’est positif. Mais il va falloir se donner les moyens de s’assurer que ces restrictions seront respectées par Areva ».


Fin novembre, dans le quotidien local L’Indépendant, Charles Sultan, professeur en endocrinologie pédiatrique au CHU de Montpellier, est moins conciliant. Il appelle à « s’élever contre la décision (de la Préfecture) d’autoriser TDN, au motif que les concentrations de phtalates et de dioxynes ne sont pas dangereuses ». Selon lui, c’est bien « l’accumulation pendant des années qui représente un risque par la superposition des sources ». « Au nom du principe de précaution, on ne fait pas courir de risque aux populations », dit-il.

    « Brûler 5700 tonnes de charbon par an »




« Unité de traitement » pour Areva, Thor est considéré comme un « incinérateur » par les opposants au projet : « Areva refuse de parler de combustion et d’incinération mais le procédé est bien celui d’un four transformant, à 850°C, le charbon en gaz, ce qui détruit les nitrates par pyrolyse, explique André Bories. Simultanément, des poussières d’argile sont injectées pour capter les éléments radioactifs et minéraux. Il s’agit de brûler 5700 tonnes de charbon par an, pour réduire les effluents à l’état de cendre. Il s’agit donc bien d’un incinérateur ».

Un incinérateur « qui n’a encore jamais été testé sur le type de déchets stocké à Malvési », renchérit Mariette Gerber. L’association TCNA a documenté l’expérience inquiétante de deux sites situés aux États-Unis ayant adopté la technique Thor pour gérer des déchets nucléaires ou issus de la transformation de l’uranium [4]. Pour Fabrice Hurtado, président de TCNA, la cause est entendue : « Il s’agit d’un projet industriel expérimental, qui sacrifie l’avenir de la population locale sur l’autel du retraitement des déchets ».

    Des précédents inquiétants



Un sentiment renforcé par le passé récent de Malvési, qui n’incite guère à la confiance. En 2004, suite à de fortes pluies, une digue du bassin B2 cède. 30 000 m3 de boues polluées s’écoulent dans le périmètre alentour – où passe notamment le canal du Tauran qui rejoint celui de la Robine, avant que celui-ci ne se jette dans la Méditerranée. En 2006, ce sont cette fois des bassins qui débordent. Les relevés effectués par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) suite à ces accidents indiquent que les effluents stockés contiennent aussi des éléments radioactifs (présence d’americium et traces de plutonium), et pas seulement nitratés. « On sait que de 1960 à 1983, l’usine de Malvési a accueilli discrètement de l’uranium de retraitement, indique Hervé Loquais, du Collectif Sortir du Nucléaire de l’Aude. Et qu’au niveau des déchets, des éléments radioactifs ont été mélangés avec le reste. »


En plus de la sécurité des bassins, il y a celle de l’acheminement des produits. Le 10 mars 2001, deux wagons remplis de 100 tonnes d’acide fluorhydrique déraillaient en gare de Narbonne. Leur relevage nécessite alors l’évacuation partielle de la population alentour. Presque 17 ans plus tard, la SNCF s’apprêterait à remettre en état les voies de chemin de fer ralliant la gare de Narbonne au site de Malvési, selon l’association TCNA. « Rien n’avait été fait depuis l’accident de 2001, alors on s’étonne un peu du moment où survient cette réfection, souligne Fabrice Hurtado. Devons-nous comprendre qu’il va y avoir bientôt une intensification du trafic sur ces voies à destination de Malvési ? On sait que TDN est un couteau suisse : il peut permettre de traiter de nombreux types d’effluents, pas seulement ceux pour lesquels il est prévu. »


Face à ces éléments factuels non démentis, la communication d’Areva met en avant son strict respect des procédures – commission de suivi, enquête publique, expertises – et vante une « empreinte environnementale réduite ». « Nous avons réalisé des investissements pour sécuriser la zone lagunaire, conforté les digues des bassins, ajoute Nathalie Bonnefoy, directrice communication de la « business unit » Chimie-Enrichissement d’Areva. Les deux expertises demandées par la Préfecture, celles du professeur Bernier et de l’IRSN, ont conclu à l’absence d’impact environnemental et nous considérons que Thor a plus d’avantages que d’inconvénients par rapport aux solutions alternatives. Nous nous engageons à respecter les nouvelles prescriptions émises par la Préfecture. »

    « On donne quitus aux industriels pour polluer ! »



Si quelques élus locaux s’opposent au projet, d’autres le soutiennent – tels Didier Codorniou, premier vice-président (PRG) de la région Occitanie. Après s’être clairement exprimé contre TDN, le maire de Narbonne, Didier Mouly (divers droite), reste silencieux depuis l’autorisation de la Préfecture [5], à l’image de nombreux élus préférant rester discrets. Un positionnement que Fabrice Hurtado, de TCNA, explique en partie par le poids d’Areva dans l’économie locale : « Ils soutiennent le club de rugby, financent le festival Charles Trenet. Ils savent se fondre dans la population. » Areva Malvési met en avant ses 220 salariés dont « près de 75% habitent dans les communes du grand Narbonne », ainsi que 100 emplois « induits auprès d’entreprises sous-traitantes » et « plus de 10 millions d’achats réalisés chaque année dans la région Occitanie ». Au-delà de cette communication – agrémentée d’une touche de greenwashing avec des champs solaires EDF entourant l’usine – André Bories voit plutôt, lui, « la force du lobby nucléaire ». « Dans l’économie locale, le tourisme ou la filière vinicole génèrent bien plus de ressources que l’usine de Malvési, mais chaque fois que nous avons rencontré les élus, Areva était déjà passée, et ils avaient tous en main des dossiers avec des chiffres rectifiés. »


Selon Areva, Thor devrait être opérationnel fin 2019. Pour André Bories, c’est une occasion manquée : « En ce moment, le recyclage a le vent en poupe. Il y avait la possibilité d’enclencher une dynamique vertueuse en adoptant d’autres solutions, par exemple l’extraction du nitrate pour le transformer en acide nitrique et le réutiliser, plutôt que de le détruire. C’est possible, et ils savent le faire. Mais là, on choisit le procédé le plus polluant et le plus consommateur d’énergie. Alors que l’on multiplie les exigences auprès des citoyens, on donne quitus aux industriels pour polluer ! »


Hervé Loquais, de Sortir du nucléaire, juge que le projet Thor aura également pour effet de transférer des déchets – ceux, solides, qui seront contenus dans l’argile – vers d’autres lieux : « On crée un procédé pour se débarrasser des déchets, mais une partie sera envoyée vers d’autres sites du pays !  » Pour Fabrice Hurtado, de TCNA, la guerre est déclarée. « Qu’allons-nous léguer à nos enfants ? Des cancers ? A un moment, il faut dire non. Nous entrons désormais en résistance : nous allons réfléchir à une action en justice, à un référendum régional... Et s’il le faut, nous irons jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. » La course contre la montre est lancée.


Emmanuel Riondé - Bastamag


Jeudi 21 décembre




Contre les grands projets :



Et un de plus...

"Nexity Foncier Conseil souhaite créer la ZAC des Bouscatiers sur la commune de Villeneuve-les-Avignon (30) sur une surface de 36,5ha environ. Cette réalisation nécessite la destruction de spécimens et/ou d’habitats de repos et de reproduction de 43 espèces de faune protégées (2 insectes, 1 amphibien, 13 reptiles, 25 oiseaux, 2 mammifères)."


Consultation publique jusqu’au 27/12 seulement...
http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/consultation-publique-derogation-a-l-interdiction-a23875.html


Vendredi 22 décembre




GCO

La ZAD du Moulin est toujours debout, les travaux n’ont pas commencé. Plus d’infos ici


Dimanche 24 décembre



MalvésiNarbonne (11) : Camp d’été International Antinucléaire du 6 au 12 août 2018

 





Crise humanitaire à Chalchihuitan au Chiapas


https://zad.nadir.org/spip.php?article4979

Infos du 25 au 31 décembre


Mardi 26 décembre


Anti nucléaire

Pas de trève pour la résistance contre le nucléaire et son monde. Début janvier, les hiboux de Bure rendront visite à l’assemlée anti THT de Montabot à Coutances. Au menu, "discussions, projections, présentation du livre « Bure, la bataille du nucléaire », expo-photo, table d’info, amour, résistance et champignons ! "

La lutte s’organise aussi contre le parc éolien de Crassous : à suivre, des news et rendez vous de l’Amassada.


Mercredi 27 décembre



Solidarité avec les migrant-e-s

Réseau Education Sans Frontières - Pétition de soutien à la demande d’un permis de séjour //www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article55364

Vendredi 29 décembre


AntiRep

« Le plus important, c’est pas la chute ni l’atterrissage mais la manière dont on se relève » : un témoignage/mise au poing (levé) bien revigorant. Ici comme ailleurs, « continuons à construire ce mouvement d’auto-défense. Il semble clair que nous n’aurons de justice sociale que ce nous arracherons »


Samedi 30 décembre

Expulsions

Marche pour la solidarité angevine contre les expulsions et pour un logement décent Appel complet ICI

GCO

Ballade avec les naturalistes autour de la zad du Moulin. Plus d’infos ici

Plus une rétrospective de l’année 2017 à retrouver ICI

Et en cadeaux de fin d’année :

« Plogoff, des pierres contre des fusils » : https://youtu.be/oL21DKgbZzA

et

« Pepe Mujica, le président et la motte de terre « - président de l’Uruguay de 2010 à 2015 – ex Tupamaros : https://www.youtube.com/watch?v=QwnydTP92e0


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