Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
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Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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mardi 7 novembre 2017

Chronique des ZAD octobre 2017 - Seconde partie


Et ailleurs : GCO à Strasbourg (67) - Bure (55) - ZAD de Roybon (38) -  Europa city (95) - A 45 (42) - Surveillance : docu  *Nothing to Hide* - Projet d'oléoduc Vinci au Canada - Amassada (12) - Calais (62) - Rémi Fraisse/Sivens (82) - Vallée de la Roya (06) - ZAD de Tosu (Bizkaia Espagne) - THT Haute Durance (05) -



AILLEURS



Infos du 1er au 8 octobre


Mardi 3 octobre

M. Hulot confirme le projet d’autoroute GCO à Strasbourg



Dans un communiqué de presse publié le 3 octobre, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, confirme la réalisation du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, un projet d’autoroute mené par Vinci.

Voici le texte du communiqué du ministère :

« Les ministres de la Transition Ecologique et Solidaire et des Transports confirment que l’Etat respectera les termes du contrat relatif au contournement ouest de Strasbourg conclu en 2016, avec le concessionnaire ARCOS.


Cependant, le dossier du concessionnaire a fait l’objet en juillet 2017 d’un avis négatif de la part du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), considérant qu’il souffre de nombreuses imperfections en matière d’évitement, de réduction et de compensation des effets du projet sur la biodiversité.


Le dossier du concessionnaire doit donc être sérieusement retravaillé en ce sens, en liaison avec les services de l’Etat et les collectivités (métropole, département, région), et sera à nouveau présenté prochainement au CNPN.


En conséquence, les ministres ont décidé de suspendre l’opération de déboisement nécessaire aux travaux préparatoires, tant que ce nouvel avis du CNPN n’aura été rendu.


Ce délai ne met nullement en cause la réalisation du projet. L’impact de ce retard sur la date de livraison finale, dû à une mauvaise qualité des compensations écologiques prévues, devra impérativement être avancé au plus tôt par le concessionnaire.


L’histoire de ce projet a toujours été marquée par des contradictions entre les transports, l’agriculture et la nature, le tout dans un espace à enjeux proche de la métropole. L’Etat entend à la fois permettre la réalisation de ce projet attendu localement, et s’assurer qu’il apporte les meilleures garanties en matière environnementale. Cette suspension va ainsi donner au projet le délai nécessaire pour se concrétiser dans de meilleures conditions. »



Samedi 7 octobre



On relaie l’appel de Bure suite aux perquisitions de militant.es de la lute anti-poubelle nucléaire :

Après les perquisitions, l’A.G. du mouvement appelle à créer des comités Bure partout !


 

Ce 23 septembre, nous étions une soixantaine de personnes, issues de toutes les composantes de la lutte, à l’assemblée du mouvement contre la poubelle nucléaire et son monde, pour réagir aux perquisitions qui nous ont frappées trois jours plus tôt. Ce qui a été fouillé de fond en comble par les gendarmes ce jour-là, ce n’est pas juste deux lieux collectifs et trois logements de militant-e-s. Ce sont nos vies, nos intimités, nos amitiés. C’est tout un mouvement dans la diversité de celles et ceux qui le font vivre, depuis quelques mois ou depuis 25 ans. Voir et entendre des gendarmes fracasser des portes et entrer dans des dortoirs en tenue anti-émeute, les armes à la main, était un choc : il a fallu toute la solidarité entre nous et les soutiens immédiats de l’extérieur, des habitant-e-s et des militant-e-s, pour le dépasser.

C’est pourquoi nous avons été très ému-e-s par les rassemblements qui se sont organisés partout dès ce jour-là. Emu-e-s aussi par le fait que des personnes souhaitent former des comités de soutien ou de lutte. Cette perquisition se retourne contre ceux qui l’ont organisée, car ce déferlement de soutiens et de dons nous a unies et a redonné du courage pour affronter le pouvoir gigantesque de l’industrie nucléaire.

Notre lutte ne veut pas simplement sauver un territoire rural de l’enterrement de première classe que lui offre le nucléaire. Elle concerne tout le monde. Le projet Cigéo en Meuse est le dernier espoir pour l’État de gagner du temps face à l’inexorable accumulation des déchets radioactifs. En le bloquant, nous remettons en question l’existence de toute la filière, depuis l’extraction de l’uranium au Niger, au Gabon…, jusqu’aux centrales, jusqu’à la poubelle finale. Et nous questionnons aussi plus généralement la violence de l’État envers tout ce qui vit.

Toutes les personnes qui se sentent touchées peuvent rejoindre la lutte depuis leurs lieux de vie, en créant si ielles le souhaitent des comités locaux, pour former un réseau de soutien mutuel. Pour que les intérêts de l’institution nucléaire soient attaqués partout où elles ont pignon sur rue, et qu’il y ait partout des des soirées de soutien, des info-tours, des actions contre les nucléocrates et leurs sous-traitants (Vinci, Eiffage, EDF, Areva, Biotope…). Libérez votre imaginaire !

Nous vous invitons dès le week-end du 21 et 22 octobre à venir à Bure : samedi 21, pour se rencontrer entre comités et dimanche 22, pour construire une cabane d’accueil dans la forêt libérée ! Pour affronter l’hiver, les matériaux de construction, d’étanchéité et d’isolation sont les bienvenus. D’autres rencontres suivront.

Si vous voulez relayer la lutte ou créer un comité de lutte chez vous, envoyez un contact (et éventuellement un petit texte si le coeur vous en dit !) à la liste burepartout@riseup.net, et inscrivez-vous sur la liste bure-intercomites@lists.riseup.net

Vous pouvez aussi venir nous voir, deux jours ou un an, renforcer la lutte locale et l’occupation de la forêt. Et partout, créons des espaces communs, reprenons nos vies volées ! On ne nous atomisera jamais !

L’Assemblée de lutte de Bure du 23 septembre.

Infos : vmc.camp/comites-de-lutte/ / Contact : burepartout@riseup.net


►Il semblerait que du mouvement se profile du côté de la Zad de Roybon.
Plus d’infos : https://zadroybon.wordpress.com/

Pour le Parti communiste, Europacity est un « désastre environnemental »

Le Parti communiste (PCF) prend position contre le projet Europacity à Gonesse. Dans un communiqué publié le 5 octobre, il explique sa position. Elle intervient alors qu’un rassemblement festif des opposants a lieu dimanche 8 à Paris. Voici le texte du communiqué :
« Europacity : un désastre environnemental loin des besoins des populations
Dimanche 8 octobre le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) organise une initiative à Paris, place de la République : nous y serons à nouveau !
L’opposition à ce mega projet consumériste, grand temple de la consommation et du divertissement du Grand Paris s’amplifie. Ainsi, le rapport de l’enquête publique sur la révision du Plan Local d’Urbanisme de Gonesse a rendu un avis négatif. Il souligne les impacts environnementaux négatifs contraires aux engagements de la France, en matière de préservation des terres agricoles et de lutte contre le réchauffement climatique. Il juge également les promesses de créations d’emplois peu crédibles.
La Famille Mulliez (Auchan), alliée au milliardaire chinois Wanda, rêve d’une métropole béton sur les 300 hectares de terres agricoles fertiles. Un projet démesuré, de plus de 3 milliards d’euros, censé accueillir 30 millions de visiteurs par an. Bonjour l’atmosphère pour les habitant-es de proximité, sans compter la congestion automobile quotidienne déjà à saturation sur les autoroutes A1 et A3.
Alors que le gouvernement poursuit la politique d’austérité et réduit les dotations aux collectivités territoriales, il serait plus utile de mobiliser l’argent public pour l’amélioration des transports en Ile-de-France, la reconversion des friches industrielles et la préservation des espaces naturels.
La priorité doit être donnée à la reconstruction de la ville sur la ville et à la préservation des derniers espaces agricoles pour le développement de circuits courts agricoles pour nourrir l’Île -de-France.
La priorité doit être donnée au développement et à la diversification des formations pour lutter contre le chômage et permettre aux habitants des départements riverains d’accéder à des emplois durables et qualifiés.
C’est à ces conditions que nous construirons la métropole dont les Franciliens ont besoin. L’Etat et le Conseil régional doivent maintenant sortir de leur période d’observation silencieuse, refuser ce projet et agir pour le bien être des populations et du territoire. »

Infos du 9 au 15 octobre

Lundi 9 octobre

Une tour pour veiller sur les territoires menacés par l’A45

 

 

La Coordination des opposant.e.s à l’A45 a implanté une tour de veille sur le trajet possible du projet de l’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne. Voici le texte de son communiqué : 
 

« A Cellieu (Loire), au milieu des vergers, flotte désormais un drapeau contre l’autoroute A45 au sommet d’une tour de veille de plus de 6 mètres de haut. Inaugurée ce dimanche 8 octobre en présence d’un centaine de personnes, cette tour veillera sur une vallée où des viaducs et des tunnels détruiraient une économie paysanne, la vie de nos villes et villages et des paysages extraordinaires.


Erigée sur le terrain d’un paysan dont l’activité est directement menacée par la construction de l’autoroute, cette tour envoie un message aux promoteurs de l’autoroute A45 et à celles et ceux qui voudraient en faciliter la construction : la lutte s’enracine et se construit ! A l’initiative de l’Assemblée de lutte stéphanoise et soutenue par le Collectif des paysans menacés par l’A45, la tour de veille inscrit sur le territoire le message délivré depuis des mois : les opposant.e.s, dans leur diversité, n’entendent pas laisser les promoteurs de l’autoroute prendre possession des terres cultivées nécessaires à la construction de leur projet inutile et destructeur.


Là où les promoteurs de l’autoroute en sont réduits à gaspiller l’argent public pour organiser une campagne de communication, nous sommes présent.e.s sur le terrain, prenant soin du territoire, du patrimoine et des habitant.e.s. A leur court-termisme destructeur, nous opposons une vision de long-terme qui s’appuie sur ceux qui vivent et travaillent sur les terres qu’ils convoitent. »

Mardi 10 octobre



Une soupe géante contre EuropaCity



Dimanche 8 octobre, « plusieurs centaines de personnes » d’après les organisateurs se sont rassemblées autour d’une soupe d’automne place de la République, à Paris, pour défendre les terres agricoles du Triangle de Gonesse, menacées de destruction par le projet de mégacomplexe commercial et de loisirs EuropaCity.

Au cri de « Des radis, pas des caddies » ou « Des terres, pas d’hypers », des brouettes et des carrioles remplies de potirons, de pommes de terre et de carottes ont été convoyées place de la République, où les légumes ont été transformés en soupe, servie gratuitement aux passants.
« Cette récolte prouve la grande qualité nourricière des terres du Triangle de Gonesse », a déclaré Bernard Loup, président du CPTG. Depuis le 21 mai dernier, un champ situé dans le Triangle est cultivé par les opposants au projet de centre commercial et de loisirs porté par le groupe Auchan.
Source  : CPTG sur Reporterre
*Nothing to Hide* est un documentaire partenaire de Mediapart dédié à la question de la surveillance de masse et à son acceptation dans la population. Après 10 mois de diffusion en salles et 40 projections-débats dans six pays, le documentaire *Nothing to Hide* est mis en ligne en libre accès :https://vimeo.com/nothingtohide

Roybon :

La pression continue à monter à Roybon. Cabane incendiée, arbres coupés... Restez prêt-e-s à les rejoindre ! https://zadroybon.wordpress.com/2017/10/08/des-nouvelles/

GCO : 



Alsace : la ZAD qui défie Vinci




Vinci souhaite construire une autoroute à l'ouest de Strasbourg, dans le but affiché de désengorger la capitale européenne. Les opposants dénoncent un nouveau « grand projet inutile » dangereux pour l'environnement. Reportage à la ZAD du moulin, où la résistance s'organise.
 

À la sortie de Kolbsheim, petit village du Bas-Rhin situé sur le relief du Kochersberg, d'étranges panneaux bordent la départementale :« Non au GCO », « Vinci Geh Heim » (Vinci, dégage, en alsacien). Ils convergent à l'entrée d'un chemin de terre sillonnant à travers la forêt. Au bout, une clairière sur laquelle sont installées une quinzaine de tentes et une roulotte. Bienvenue à la ZAD (zone à défendre). L'endroit est calme, on entend l'eau ruisseler derrière le moulin, qui a donné son nom au lieu. Quelques personnes s'affairent autour de l'espace de vie construit avec des matériaux de récupération. Une cuisine, un bar, un espace de stockage pour le bois et les aliments. Un reste de feu languit entre des chaises de camping, un vieux fauteuil et des sièges taillés dans des troncs. Quatre poules déambulent tranquillement sous le soleil de l’après-midi. Elles s’appellent « Iron », « Maiden », « Led » et « Zeppelin ». « On a même une scène pour les spectacles », complète Peter, zadiste. Il dort là depuis trois nuits, « même s'il commence à faire froid. Ça va être dur cet hiver. » Ce n'est rien à côté de Notre-Dame-des-Landes et ses centaines d’occupants permanents.



Pourtant, ce petit monde a bloqué les travaux d'une autoroute et fait mordre la poussière à un géant mondial du BTP, Vinci et sa filiale Arcos, concessionnaire et maître d'ouvrage. Le 20 septembre, les opposants ont manifesté et empêché les travaux de déboisement qui devaient inaugurer l’autoroute A355, également appelée Grand contournement ouest (GCO). Le maire de Kolbsheim, Dany Karcher, a pris la tête de la contestation. Et pour cause : le nouvel axe routier de 24 kilomètres doit traverser la commune. Selon ses promoteurs, il permettra de désengorger l’A35 qui passe au milieu de Strasbourg. Il est reconnu d'utilité publique. M. Karcher, lui, juge le projet « inutile », même si Vinci assure tous les frais de construction. Nicolas Hulot a suspendu les travaux mais ne s’oppose pas au GCO. Il s’en remet à l’avis (consultatif) du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), attendu pour ce mois d’octobre. Il avait déjà rendu un avis négatif en juillet et Vinci avait dû revoir sa copie. En manifestant, les opposants ont peut-être gagné un temps précieux : en raison de la nidification des chauve-souris dans la forêt autour de Kolbsheim, le déboisement n’est autorisé que du 1er septembre au 15 octobre. Si rien n’est fait avant cette date, le chantier ne pourra pas redémarrer avant septembre 2018.

Malgré tout, Norbert, jeune ouvrier agricole et zadiste, est assez pessimiste. « Il faudrait qu’on soit 70 personnes au moins pour peser. » Il salue l’aide des habitants de Kolbsheim, qui amènent des palettes et un peu de nourriture. « C’est la faute des gens, ils veulent tous prendre leur voiture », tranche-t-il. Il ne compte pas sur le soutien des autorités  « Le CNPN ne pourra faire barrière très longtemps. Vinci est puissant. » Alors il s'en remet à lui-même et ceux qui l’entourent. « Comme j’ai un gros jardin, j’ai donné toutes mes récoltes à la ZAD. C’est ma contribution. »

Derrière la ZAD se déploie le paysage idyllique du Kochersberg. Les chemins serpentent entre les hauts arbres et les prairies, où paissent paisiblement quelques vaches et les cours d'eau gonflés par la pluie de ces derniers jours. Le grand hamster, espèce protégée, creuse son terrier sur cette colline, havre de biodiversité. Bientôt, le vrombissement des automobiles remplacera le chant des oiseaux. Si Vinci s’est engagé à construire un viaduc au-dessus de la rivière, la Bruche, cela n'empêchera pas la destruction d'une partie de la forêt et la dégradation de l'environnement local.

De nouvelles personnes arrivent peu à peu dans la clairière. Parmi elles, un homme à la tête grisonnante, au long manteau marron. Son air de grand bourgeois détonne dans cette atmosphère libertaire. Erik Grunelius est propriétaire du château de Kolbsheim, classé monument historique, autour duquel se trouve un « Jardin remarquable » labellisé. Il possède également le terrain sur lequel sont plantés les tentes, qu'il a prêté aux zadistes, par conviction. « L'autoroute doit passer à côté de chez moi. Ils n'ont pas le droit de construire à moins de 500 mètres de l'habitation. Du coup, ils se sont mis à 510 mètres... ». Une curieuse alliance de circonstance entre des zadistes et un châtelain s'est établie. Dans le jargon, on appelle cela la « convergence des luttes ».

Il n'y a pas qu'à Kolbsheim que la colère gronde. Plusieurs élus locaux se sont joints à la contestation, comme Jean-Marie Schaeffer, conseiller municipal à Oberschaeffolsheim, commune voisine située sur le tracé de l'A355. « Comme la route sera sur le relief, la pollution va descendre vers la commune. Et moi, j'habite à 400 mètres de l'autoroute. » Ses motivations sont écologistes, mais aussi pratiques : « Cet axe sera payant, et on ne pourra le rejoindre qu'à quatre endroits. D'une part, on ne pourra pas le rallier à partir des petites communes aux alentours, il faudra rouler jusqu'aux échangeurs. D'autre part, qui sera prêt à débourser 3 euros, voire 7 euros en heure de pointe, alors que les autoroutes alsaciennes sont gratuites ? Les gens continueront à rouler sur l'A35, c'est complètement absurde ! » En 2008, le dossier d'enquête publique avait conclu que le désengorgement de Strasbourg n'était « ni l'enjeu, ni l'objectif du GCO » et que le rapport de trafic ne serait que de 4,6%.

Le soir commence à tomber, tandis qu'un homme à l'imposante moustache blanche sort d'une voiture. La cinquantaine de personnes présente se précipite pour le saluer. José Bové, saint patron de la ZAD, héros du Larzac, est venu donner sa bénédiction. « C'est grâce aux zadistes que la forêt tient encore debout, entonne-t-il sous les applaudissements. Le droit, il est de votre côté. » Mais pour combien de temps encore ?


Thomas Porcheron sur Médiapart




NDA : « José Bové, saint patron de la ZAD, héros du Larzac, est venu donner sa bénédiction. » Faudrait qu’il arrête le goupillon, le croyant !


Mercredi 11 octobre



Vinci :

Vinci n’arrête malheureusement pas les dégâts : le groupe se prépare à construire au Canada une partie de l’oléoduc TransMountain, méga projet controversé par plusieurs communautés autochtones et des organisations écologistes. Même scénario "profiteurs vs résistance" sur le chantier du gazoduc Trans Adriatic Pipeline en Albanie et en Grèce. Voir article ici. Soutien à celleux qui luttent contre cette multinationale pieuvre !


Vendredi 13 octobre


Fou mais vrai : la police poursuit un manifestant 

pour « jet de feuilles d’origine végétale »

 

 

Le tribunal de grande instance de Rodez a instruit le procès d’un militant anti-éolien, accusé de « violences volontaires » « avec jet de feuilles d’origine végétale ». La police a porté plainte. Reporterre a assisté à l’audience.




Rodez (Aveyron), correspondance


Les camarades de Solidaires sont passés dire bonjour avec leur sono, en marge de la manifestation des fonctionnaires. Dans le hall du tribunal de grande instance de Rodez, ce mardi 10 octobre, les robes noires chuchotent et s’amusent en regardant dehors : « Ce sont les zadistes. » Une vingtaine de personnes sont venues soutenir le militant jugé aujourd’hui.

« Ce ne sera pas très long, vu la teneur des faits », lance le juge, en préambule. Puis il s’adresse à l’accusé, Xavier Auboux, électricien intérimaire dans le sud de l’Aveyron : « Vous avez participé le 21 janvier dernier à une manifestation à Rodez, contre l’implantation d’éoliennes. » Comme Reporterre l’a raconté, cette manifestation joyeuse et festive sillonna la ville jusqu’à se terminer devant la préfecture de Rodez où les manifestants étaient invités à « apporter de la terre pour enfouir leurs projets ».

Et c’est ce qu’ils firent, vidant des sacs de terre, branches, feuilles humides juste devant les forces de l’ordre. L’ambiance se tendit alors. Ça se frottait, se bousculait au premier rang et quelques coups furent échangés. Un policier tentant d’attraper une banderole fut frappé avec un bout de bois et reçu des coups de pied. En réponse, les CRS sortirent brutalement de l’intérieur du bâtiment et aspergèrent de gaz lacrymogènes les manifestants (et leurs collègues policiers) jusqu’à ce que le groupe reculât, puis, après une prise de parole au mégaphone et un verre de vin chaud, se dispersât.


Les jets de feuilles le 21 janvier 2017 
devant la préfecture de l’Aveyron, à Rodez.


Deux heures plus tard, alors qu’il s’apprêtait à quitter la ville avec ses camarades dans son camion, Xavier Auboux fut interpellé par des policiers qui l’avaient repéré. Ils trouvèrent sur lui un Opinel, une arme de catégorie D dont le port est interdit par la loi. Voilà de quoi le placer en garde à vue quelques heures. D’abord accusé d’avoir frappé le policier au sol, il a vite été disculpé de cette première accusation par la caméra de vidéosurveillance. « Que les choses soient claires, insiste le procureur lors de l’audience du 10 octobre, il n’y a pas d’ambigüité : il y a eu des coups contre un policier, mais vous n’êtes pas poursuivi pour ça. »

    « C’est dégradant, avilissant » 

Alors, pourquoi se retrouve-t-il neuf mois plus tard sur le banc des accusés de ce tribunal ? « Sur la vidéo, on vous voit déverser un sac de feuilles sur un policier », affirme le juge. « Non, sur le tas qui était déjà à terre », conteste le manifestant. Mais voilà. Un policier a porté plainte contre lui pour « violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d’origine végétale sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Violence qui n’entraine pourtant aucune interruption temporaire de travail ni avis médical.
À première vue loufoque, cette accusation prend un peu plus de sens à l’écoute de l’avocate de la partie civile, Me Gosset. Si elle abandonne rapidement l’hypothèse de violences physiques, difficilement défendable matériellement, elle estime néanmoins qu’il y a eu « des violences psychologiques ». Elle décrit ainsi cinq policiers « dont aucun n’a fait preuve d’agressivité » face à une trentaine de manifestants décrits comme « virulents ». Et voici Xavier, avec son sac de feuilles, ou plutôt, selon l’avocate : « De la tourbe, un peu pourrie, c’est tout un symbole : la police-poubelle. » Aussi, si la cause est noble — « un transformateur sur un terrain comme ça, c’est vrai, c’est une vraie usine » —, en agissant ainsi, Xavier n’a « pas servi sa cause ». L’avocate réclame 500 euros d’amende et les frais de procédure.

 

 

Le procureur se fait plus solennel encore : réaffirmant son « attachement à la liberté de manifester », il rappelle que celle-ci a « nécessairement une limite : le respect de l’ordre public ». Et de pointer la montée dangereuse depuis quelques années « d’une frange de la population qui, sous couvert d’idées politiques, va tenter de s’en prendre à des policiers et commettre des dégradations ». Alors certes, pour Xavier, il n’y a pas eu de coups et de violences physiques, mais il sermonne : « Vous ne pouvez pas jeter des feuilles sur un individu. C’est la même idée qu’un crachat, ça déconsidère la personne en face de vous, c’est dégradant, avilissant. » Il termine par un parallèle douteux avec le contexte des violences terroristes envers les policiers « qui servent de cible » même si selon la formule consacrée, il n’y a « pas d’amalgame ». Et enfin, de conclure pédagogiquement — « Vous êtes allé au-delà des limites » — en requérant à son tour 500 euros d’amende.
 

    « Aucun avis médical, aucun arrêt de travail du policier ayant porté la plainte » 

     

Face à ce discours très moralisateur, l’avocat de la défense, Me Sébastien Etcheverrigaray, venu de Montpellier, demande à ce qu’on « ne fasse pas un procès politique, de l’Amassada ou de la manifestation du 21 janvier » et qu’on juge uniquement sur « les faits qui incombent » à son client.

L’avocat pense que l’enquête a été menée à charge : « On va essayer d’incriminer M. Auboux pour les violences qui ont été commises sur un autre policier. » Et de s’exclamer : « Heureusement que nous avons la vidéo, sans cela, sur la seule foi des accusations policières, mon client aurait pu être jugé pour des violences qu’il n’avait pas commises. »

 

 

Me Etcheverrigaray conclut en demandant la relaxe. Car, pour qu’il y ait violence, même psychologique, il faut un élément matériel, le sac plein de feuilles, et un élément intentionnel. « Non caractérisé, car il n’y a aucun avis médical, aucun arrêt de travail du policier ayant porté la plainte », Xavier persistant durant toute l’audience à nier « toute volonté de nuire » et avoue son « incompréhension, avec des chefs d’inculpation qui changent du soir au matin ».


À la sortie, les militants ne peuvent s’empêcher de plaisanter sur la létalité supposée des feuilles : « Il faut vraiment avoir une méconnaissance totale du processus de décomposition des feuilles pour dire que c’était de la tourbe ! » dit l’un. Pour Xavier, « c’est un procès contre une manifestation, parce qu’on embête avec notre opposition au projet de transformateur ». Au milieu du groupe, Bruno Ladsous, venu représenter les collectifs aveyronnais anti-éoliens en soutien à Xavier : « C’était une manifestation au départ pacifique où des femmes, des enfants et des vieillards ont reçu des jets de gaz lacrymogènes et des violences policières inadmissibles. »

 

Lui-même avait ce jour-là « apporté un peu de terre qu [il a] versée sur le tas, c’était une manière de montrer qu’on ne respecte pas l’intégrité de nos territoires ». Et d’ajouter : « Nous aussi, on aurait pu porter plainte pour des violences ! » Des témoignages ont été recueillis sur la brutalité soudaine des CRS à la fin de l’affrontement. Mais la lettre de protestation envoyée au préfet est restée sans réponse. Comme les nombreuses plaintes contre les violences policières survenues ces derniers mois et dernières années. Et comme ces « feuilles d’origine végétale », qui chutent dangereusement des arbres chaque automne. Gageons que, d’ici au délibéré, le 14 novembre, elles n’auront blessé personne.



Infos du 16 au 22 octobre


Mercredi 18 octobre


Calais :

On relaie un communiqué de Calais Migrants Solidarity, sur la manif du samedi 23 septembre qui a tourné en affrontements violents ; Une invitation est faite pour venir en soutien aux deux personnes convoquées au tribunal de Boulogne le 23 Octobre 2017 à 14 h.


Samedi 21 octobre

 

Sivens, Rémi Fraisse, trois ans après, où en est-on ?


Article déjà posté ici : 


La « concertation » à Sivens : 
un jeu de dupes pour faire avaler une nouvelle pilule

 

 

Après l’abandon du barrage de Sivens, l’État a lancé une concertation locale sur un « projet de territoire ». Les auteur-e-s de cette tribune s’interrogent sur la participation d’associations écologistes à cette « expérience d’ingénierie sociale » où les pro-barrages sont majoritaires.



Les auteur.e.s de cette tribune habitent le département du Tarn.

Inutile de revenir sur le projet de barrage initial et sur la manière dont les autorités tarnaises avaient cherché, au mépris de tout, à passer en force pour l’imposer. Après la mort de Rémi Fraisse lors du grand rassemblement du 25 octobre 2014, l’État se précipita au secours des autorités locales, trop heureuses de se débarrasser d’une si chaude patate. Alors que le conseil général et la préfecture du Tarn avaient jusque-là fait la sourde oreille et joué la carte répressive jusqu’à assassiner un homme, Ségolène Royal abattit la carte de la concertation. C’est ainsi qu’était annoncé un « projet de territoire » dans lequel les composantes citoyennes du mouvement d’opposition (Collectif Testet, Confédération paysanne, FNE) s’engouffraient en se réjouissant à l’idée d’être enfin entendues par ceux qui, auparavant, n’avaient cessé de les réduire au silence.


Le « projet de territoire » proprement dit est précédé par un audit patrimonial qui vise à répondre à la question : « Conditions et moyens d’une meilleure gestion de la qualité du territoire du bassin versant du Tescou : Quelle stratégie pour la ressource en eau ? » Réalisé en juin 2016 via une cinquantaine d’entretiens par un groupe d’experts assurant la médiation (le laboratoire Adeprina), l’audit clarifie les objectifs du projet de territoire.

    Dépolitiser, pacifier et techniciser 



Il a trois objectifs :

. Tout d’abord, redonner foi en la démocratie représentative et en l’action des élus dans un contexte de défiance envers les institutions : « Il faut recréer la confiance avec l’État. Il est complètement décrédibilisé. »

. Ensuite, retrouver la paix sur le territoire. Étonnamment, le fait que des personnes auditées comme Philippe Jougla (président de la FDSEA) ou Pascale Puibasset (adjointe au maire de Lisle-sur-Tarn) mettent de l’huile sur le feu en bloquant l’hommage à Rémi Fraisse en octobre 2016 et couvrent une attaque au couteau (dont l’auteur n’est autre que le frère de l’adjointe), ne remet aucunement en cause leur participation.

. Enfin, coconstruire un projet « innovant et durable » répondant aux besoins économiques des exploitants agricoles existants tout en en installant de nouveaux et en réglant le problème global de l’eau.

En somme : dépolitiser, pacifier et techniciser.

 

La méthode de l’audit patrimonial a été théorisée par le laboratoire de recherche Adeprina, promue par le think tank Sol et civilisation et commercialisée par une boite de consultants, Mutadis — trois structures qui font travailler les mêmes individus sur les mêmes projets. Elle a été utilisée pour « réhabiliter les conditions de vie dans les territoires contaminés de Tchermobyl » (projet Ethos) et aider la Commission européenne à anticiper la gestion d’un accident nucléaire en réalisant un guide pour la mobilisation des acteurs (projet Euranos). Plus récemment, un projet de « développement durable » a été mis en place en Martinique, prétendant améliorer la qualité de vie autour de bananeraies où a été utilisé un pesticide organochloré qui cause des cancers de la prostate et des naissances prématurées. Le rapport invite à bien vivre, voire vivre mieux, sans nier la présence à long terme du pesticide qui peut être vue comme une « opportunité ».
Gilles Hériard-Dubreuil, président de Mutadis et fondateur du mouvement environnementaliste de droite Écologie humaine (proche de la Manif pour tous) a récemment supervisé une enquête pour Center Parcs visant à réfléchir à l’implantation « durable » d’un centre de vacances dans le Jura. Une manière de rendre la déforestation et le tourisme de masse plus acceptable après l’échec de Roybon ? Via le projet européen Cowam, il travaille depuis une dizaine d’années à l’implantation de projets d’enfouissement des déchets nucléaires : comment les rendre acceptables en tentant d’impliquer les populations locales dans le processus de conception. Si la participation ne prend pas le sens souhaité, il est bien sûr toujours possible d’abattre l’atout : la répression et les armes de guerre pour mater les populations rétives, comme à Bure (Meuse), où Robin Pagès a été mutilé l’été dernier.

    Pacifier les populations qui se révoltent contre des projets néfastes et faire accepter les nuisances ? 


L’audit patrimonial restitué en juillet 2016, le « projet de territoire » démarre officiellement en mars 2017. La phase actuelle consiste en des réunions thématiques (eau, biodiversité, identité du territoire, sols) auxquelles participent des groupes composés de membres de chaque famille d’acteurs (élus, agriculteurs, riverains, associations). Les experts scientifiques d’Adeprina, ingénieurs agronomes et chercheurs assurent la médiation. Leur rôle est d’envisager une solution technique à un problème politique de fond. Celui des milices, de l’assassinat de Rémi Fraisse, de l’écocide de la forêt de Sivens et de la destruction de la ferme de la Métairie neuve, tout cela dans l’impunité la plus totale. « Ça va, mais le feu couve sous la cendre », lit-on dans l’audit. Pour éviter un retour de flamme, la stratégie est la même qu’à Tchernobyl ou en Martinique : techniciser, dépolitiser et pacifier.


Des agriculteurs pro-barrage, le 4 mars 2015, à Sivens.
Certains étaient armés de battes de base-ball.

 

 Un petit tour de table des personnes invitées à ces réunions donne une bonne idée de ce que l’on peut en attendre. Tous les élus locaux qui ont porté sans vergogne le projet initial de barrage sont présents : députés, sénateurs, préfets (dont l’actuel préfet du Tarn, Jean-Michel Mougard, qui s’est appuyé sur des milices privées pour expulser les manifestants antinucléaires de Bure) et maires. Les agriculteurs miliciens qui ont réalisé le siège de la Zad également, dont le vice-président de la FDSEA Laurent Viguier, qui manie aussi bien la fourche que la batte de base-ball. Les associations du lobby pro-irrigation. Et même l’animateur d’un site internet aux idées d’extrême droite qui invitait à la « chasse aux bobos et aux pelluts [sic] ». 16 citoyens tirés au sort sont censés rendre le processus plus démocratique.


Dans une telle assemblée composée très majoritairement de probarrage, qu’espèrent donc obtenir la poignée de membres d’associations écologistes (Collectif Testet, FNE) ou de la Confédération paysanne, si ce n’est servir de caution démocratique à une expérience d’ingénierie sociale dont le but est d’éteindre les braises d’une contestation régionale et nationale très large et dont le résultat risque bien d’être d’imposé, par des moyens plus doux, un barrage au Testet ?

Plus largement, ces nouvelles formes de concertation — s’ajoutant à celles déjà existantes — permettent-elles d’endiguer le développement du nucléaire, de l’agro-industrie et du bétonnage de nos territoires ou sont-elles sorties du chapeau au coup par coup pour pacifier les populations qui se révoltent contre des projets néfastes et faire accepter les nuisances ? Une personne auditée semble nous mettre sur la voie de la réponse : « Il faut que ce projet de territoire marche, sinon on aura la révolution partout. »




Infos du 23 au 31 octobre



Mardi 24 octobre



Contre les grands projets :

Des nouvelles de la vallée de la Roya, avec un nouveau numéro de la Marmotte Déroutée, journal autogéré de la lutte sur place. Dans ce numéro, un dossier sur la sécurité, ses mécanismes et ses potentiels de pouvoir, entre autres. Un autre sur la police dans la vallée, un agenda, des contributions extérieures et entretien imaginaire… A lire [ici] !

Bure :


On relaie des infos de Bure, où la lutte subit toujours plus la répression d’un état violent et aménageur de poubelles nucléaires. Plus d’infos [ici]




Mercredi 25 octobre

 

 

Un paysan condamné pour avoir prêté son tracteur 

aux opposants de Bure

 

Mardi 24 octobre, Jean-Pierre Simon, paysan installé à Cirfontaines-en-Ornois (Meuse), a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc d’avoir prêté un tracteur et sa remorque aux opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires de l’Andra à Bure. Il a été condamné à deux mois d’emprisonnement avec sursis assortis de six années de mise à l’épreuve.


Joint par Reporterre, le paysan ne se dit pas surpris par cette lourde condamnation : « Ma situation d’agriculteur et d’habitant du secteur a sans doute joué : les autorités ne veulent pas que mon histoire fasse des émules, et que d’autres habitants suivent mon exemple. Il fallait assainir, taper fort et condamner, pour dissuader les autres. » 
 

Pour autant, il n’est pas certain de faire appel, car en cas de prolongation de la procédure judiciaire, il ne pourrait pas récupérer son matériel agricole (notamment le tracteur indispensable à son travail), saisi et retenu depuis juin 2016.

Pour rappel, à l’été 2016, ce paysan a mis à disposition des opposants au projet de poubelle nucléaire de Bure son tracteur et sa bétaillère. Pour les gendarmes et pour l’Andra — l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, partie civile dans le procès —, il aurait ainsi « favorisé l’occupation du bois Lejuc » par les manifestants, et « fait obstacle à une issue du site ». Interrogé par Reporterre en mai dernier, Jean-Pierre Simon racontait une version de l’histoire sensiblement différente. Début juin 2016, les opposants ont organisé une manifestation pour protester contre le début des travaux de l’Andra dans le bois Lejuc. « Je suis venu avec mon tracteur pour porter le matériel pour le pique-nique, raconte-t-il. Quand on s’est rendu compte que l’Andra menait là-bas des travaux illégaux, l’occupation a été décidée. Je ne suis pas resté sur place, mais j’ai laissé mon tracteur, pour aider à la logistique : transporter les tentes par exemple. »


Pour le réseau Sortir du nucléaire, « en suivant globalement l’avis du procureur, le juge a sanctionné un acte de bienveillance et d’entraide, coutumier dans le monde agricole et, au-delà, les convictions d’un lanceur d’alerte ».


« Alors que les mesures répressives se multiplient partout en France pour les militants, cette condamnation menace de fait les paysans et les habitants et vise à les réduire au silence et à l’inaction, dénonce le réseau dans un communiqué. Une logique de pression et d’intimidation s’installe et a des effets délétères sur la vie quotidienne des habitants du territoire. Les risques de dérapage sont bien réels : provocations policières, affrontements, arrestations arbitraires. »
Source : Reporterre



AntiRep :


Ni oubli, ni pardon
Il y a trois ans, à Sivens, Rémi Fraisse était tué d’une grenade par la gendarmerie sur le champs de ruine d’un projet mort-né . Depuis, la répression, l’impunité et la brutalité policière n’ont cessé d’augmenter. Mais la résistance, chargée de l’énergie et de la mémoire de toutes ses incarnations, tisse ses liens et agrège ses forces... A toutes les victimes des bras armés de « l’état de droit » : soutien et solidarité.

 

Jeudi 26 octobre


 

Sivens: les chiffres qui montrent une justice à deux vitesses




Trois ans après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, aucun gendarme n’a été poursuivi. La quasi-intégralité des plaintes déposées par les opposants au barrage ont été classées sans suite par le parquet d’Albi, alors que des dizaines d’entre eux ont été jugés et condamnés.



Trois ans après la mort de Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 par une grenade lancée par un gendarme, aucun représentant des forces de l’ordre ni aucun responsable public n’est poursuivi. Le maréchal des logis J., auteur du tir meurtrier, a été entendu en tant que témoin assisté en mars 2016. Et en juin 2017, le parquet de Toulouse a requis un non-lieu. Les deux juges d’instruction toulousaines à qui a été confiée l’information judiciaire ouverte à la suite de la mort du militant écologiste, âgé de 21 ans, doivent encore décider de suivre le parquet ou non.


Alors que plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées en hommage à Rémi Fraisse à Sivens (Tarn) le dimanche 22 octobre, le militant écologiste Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, dénonce « une double justice à Sivens », sévère pour les opposants au barrage, laxiste pour les pro-barrage et les forces de l’ordre. Trois ans après les faits, les chiffres démontrent que cette dénonciation n’a rien d’une vue de l’esprit. En vérifiant et en analysant les données recueillies par les militants anti-barrage, on s’aperçoit que la quasi-intégralité des plaintes déposées par les opposants au barrage ont été classées sans suite par le parquet d’Albi, alors que des dizaines d’entre eux ont été jugés et condamnés, souvent en comparution immédiate, à Albi et à Toulouse. Même si chaque procédure est unique, le déséquilibre est flagrant.


Sur 70 opposants au barrage de Sivens jugés à Albi ou Toulouse entre août 2014 et novembre 2015, 53 ont été condamnés, dont 13 à de la prison ferme. Dix ont été relaxés. Pour sept d’entre eux, nous n’avons pas réussi à connaître la décision de justice.


Au contraire, sur les 50 plaintes connues déposées par des opposants au barrage pour des interpellations violentes, des agressions par des pro-barrage ou des dégradations en août 2014 et octobre 2016, la quasi-intégralité des plaintes (46) ont été classées sans suite par le parquet d’Albi. Pour deux, l’issue est inconnue. Et dans deux autres cas, deux informations judiciaires ont été ouvertes, celles concernant la mort de Rémi Fraisse et la blessure à la main d’une jeune militante, Elsa Moulin.

Dans cette dernière affaire, un gendarme a été mis en examen pour « violences volontaires ». Le 7 octobre 2014, le maréchal des logis-chef V. avait grièvement blessé cette éducatrice spécialisée de 25 ans en lançant une grenade de désencerclement dans la caravane où elle s’était réfugiée. Les deux juges d’instruction de Toulouse chargées de l’enquête ont notifié aux parties la fin de l’instruction début octobre 2017.

À notre connaissance, seul un pro-barrage a été condamné et à la suite d’une plainte de la société Vinci. Il s’agit d’un agriculteur, considéré comme le leader des agriculteurs de la vallée du Tescou, qui, en janvier 2015, avait bloqué la circulation sur la rocade de Montauban avec une vingtaine de tracteurs. L’agriculteur a été condamné le 10 novembre 2015 à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal de Montauban.


La plupart des plaintes des opposants au barrage n’ont pourtant rien de fantaisiste. Le 23 octobre 2016, lors du précédent hommage à Rémi Fraisse sur le site de Sivens, trois jeunes filles ont ainsi été légèrement blessées au couteau par un pro-barrage. Léa, 21 ans, et Swanna, 28 ans, qui ont une ITT (incapacité totale de travail) d’un jour, sont allées déposer une plainte le soir même à Albi, car les gendarmes sur place ont refusé de la recevoir.


Des témoins ont vu la scène. L’agresseur est rapidement identifié comme un pro-barrage, frère d’une adjointe au maire de Lisle-sur-Tarn, secrétaire générale de l’association Vie eau Tescou, créée pour défendre le projet de barrage. La scène a été filmée. Selon le procès-verbal des gendarmes de Gaillac chargés de l’enquête préliminaire, la vidéo montre l’accusé « l’air menaçant […] esquisser un mouvement circulaire avec ses mains en direction de jeunes femmes » puis « tenir dans sa main droite un objet pouvant ressembler au manche d’un couteau de type Opinel ». On entend « plusieurs personnes » répéter : « Il a un couteau. » Puis, « quand il s’aperçoit qu’il est filmé, il dissimule sa main dans son dos », décrit un enquêteur.


Plusieurs témoins, auditionnés par les gendarmes, ont par ailleurs vu l’homme tenir le couteau avec du sang sur la main et l’ont identifié sur capture d’écran. Entendu en audition libre et confronté à cette vidéo, l’homme reconnaît qu’il tenait bien un couteau Opinel, mais selon lui fermé dans la main. Lors d’une confrontation le 28 décembre 2016 avec les trois jeunes filles, il continue à nier toute violence. À l’issue de leur enquête, les gendarmes jugent cependant « qu’il existe une ou plusieurs raisons plausibles de présumer » que « l’infraction de violences avec armes et ITT de moins de huit jours » puisse « être retenue contre lui ». Malgré cela, l’ex-procureur de la République d’Albi Claude Dérens, qui a depuis été muté comme avocat général à Limoges, classe l’enquête sans suite le 10 février 2017 pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Contacté, Claude Dérens nous a indiqué que n’étant plus en poste à Albi depuis septembre 2017, il ne lui était pas possible de nous répondre.

« On voit qu’il y a deux poids deux mesures, estime toutefois Christian Pince, membre du collectif Les amis des Bouilles et ingénieur retraité de Lisle-sur-Tarn. Quand une plainte pour violence est déposée par un pro-barrage, la justice est beaucoup plus efficace. » Le 24 mars 2015, pour des faits comparables, le tribunal de grande instance d’Albi avait ainsi condamné deux zadistes, accusés d’avoir blessé à la main un agriculteur pro-barrage (dix jours d’ITT). Lors d’un blocus organisé sur le site par des agriculteurs de la FDSEA début mars 2015, une rixe avait éclaté entre cinq zadistes et l’agriculteur soutenu par son cousin. L’un des deux zadistes avait écopé de trois mois de prison avec sursis. À l’audience, Claude Dérens, le même procureur, avait réclamé six mois avec sursis contre lui…


Autre cas, celui de Sylvain, un militant anti-barrage de 38 ans, qui avait déposé en décembre 2014 une plainte extrêmement détaillée concernant des violences et dégradations commises par les gendarmes à la « Maison des druides », une vieille bâtisse déclarée lieu pacifiste, sans alcool, drogue, ni produit d’origine animale sur le site de Sivens. À une douzaine de reprises à l’automne 2014, des gendarmes y sont intervenus de façon violente, malgré l’absence à l’époque de toute décision de justice d’expulsion. « Ils nous mettaient à l’écart, vidaient toutes nos affaires puis brûlaient tout », dit Sylvain, vidéo à l’appui. Il affirme avoir été matraqué à deux reprises (trois et cinq jours d’ITT). 


Là encore, l’enquête, confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a été classée sans suite par le procureur Dérens. Malgré une décision de justice annulant la déclaration d’utilité publique du barrage de Sivens le 1er juillet 2016, le jeune homme est en revanche toujours sommé par le département du Tarn de lui payer les quelque 6 000 euros engagés en frais d’huissier pour l’expulsion de la « Maison des druides », une parcelle du département sur le site de Sivens.


« Une volonté manifeste de ne pas enquêter »


Claire Dujardin, avocate de Sylvain ainsi que de Léa et Swanna, les deux jeunes femmes plus récemment blessées, envisage de déposer des plaintes avec constitution de partie civile pour obtenir l’ouverture d’informations judiciaires. « Quel ordre public protège la justice ?, demande-t-elle. Il n’y a aucun intérêt général à protéger des pro-barrage qui sont une partie privée. »


Beaucoup des plaintes déposées sont passées entre les mains de cette avocate historique des opposants au barrage. « Au départ, à l’été 2014, il s’agit d’actes gratuits de gendarmes sur la ZAD de Sivens, comme des coups de tête ou des insultes sexistes, puis les plaintes décrivent des faits de plus en plus violents, l’usage de lanceurs de balles de défense (LBD) et de grenades, et cela se termine par la mort de Rémi Fraisse, décrypte l’avocate. Ces plaintes, qui venaient alerter sur la situation et auraient dû permettre d’anticiper la suite des événements, n’ont pas été prises en compte. »


Dans la plupart des copies de procédures contre les forces de l’ordre classées sans suite qu’elle a obtenues, Claire Dujardin note « une volonté manifeste de ne pas enquêter ». « On se rend compte qu’aucun acte d’enquête n’a été réalisé, aucune recherche d’identité, aucune demande pour savoir quel gendarme était en exercice le jour des faits dénoncés », décrit-elle.


Pire : lorsque début 2015 les pro-barrage « se sont organisés en milices, là non plus il n’y pas eu de poursuites ». « C’est très inquiétant, estime l’avocate. Les dernières plaintes étaient pourtant très circonstanciées. Lors du blocus de Sivens organisé par la FDSEA début mars 2015, les pro-barrage ont agressé des automobilistes sur la route, ont séquestré des gens chez eux ou dans leurs voitures, et des gendarmes étaient présents. » Une vidéo amateur, tournée le 4 mars 2015, montre des agriculteurs menaçants et armés de bâtons bloquant une départementale près de Sivens, puis frappant une voiture sans aucune réaction des gendarmes présents.

« Les gendarmes ont été témoins de plusieurs agressions par des pro-barrage et ont laissé repartir les agresseurs sans aucun contrôle d’identité », confirme Ben Lefetey, auteur de Sivens, un barrage contre la démocratie (Les Petits matins, mars 2015). Le militant écologiste, qui habite Gaillac, a lui même fait l’objet de nombreuses menaces de pro-barrage, sans aucune réaction de la justice. Le 14 septembre 2014, lors d’une manifestation anti-Sivens, un militant pro-barrage lui a cassé un doigt en voulant le jeter sous un camion. « Un gendarme motard m’a laissé avec mon agresseur (et de nombreux témoins qui auraient pu lui confirmer l’agression et la menace de mort) en me disant : “C’est tout ce que vous méritez”, avant de repartir accompagner le convoi de machines du chantier », affirme-t-il. Plainte classée pour « auteur inconnu ». Le mois suivant, sa maison a été taguée : « Ici vit Ben Laden. » Sa plainte a également été classée sans suite le 8 avril 2015, faute d’identification de l’auteur de l’agression. 

Lorsque deux sites Internet pro-barrage ont conseillé de s’en prendre à sa « Logan grise », en donnant son adresse à Gaillac, d’appliquer à ce « parasite de l’humanité » la loi du Talion, « vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ». La justice n’a pas plus réagi. Sa plainte a elle aussi été classée sans suite pour « auteur inconnu », alors que les deux sites sont toujours en ligne.
 

 

« Il y a eu dès août 2014 la volonté de discréditer les opposants au barrage, avec chaque fois des communiqués de la préfecture les faisant passer pour des gens violents afin de justifier la répression brutale, se souvient Ben Lefetey. D’abord, les gendarmes ont cherché à fatiguer moralement et physiquement les zadistes. Puis à partir du 8 septembre, quand quelque 200 personnes occupent le site, les autorités décident de monter la répression d’un cran. Les gendarmes n’hésitaient pas à demander aux bûcherons d’abattre des arbres où des zadistes avaient grimpé. Ils ont saccagé des habitations, mis le feu aux affaires, lancé une grenade dans une caravane. » Selon Ben Lefetey, cette partialité judiciaire a eu des conséquences très graves. « La mort de Rémi Fraisse intervient dans la continuité de cette montée de la violence, demeurée impunie malgré nos plaintes », estime-t-il.

La mise en garde n’a rien d’anachronique. À Bure, où les militants antinucléaire s’opposent au projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires, la même stratégie de tension des autorités semble s’installer. Le 15 août 2017, un militant, grièvement blessé par une grenade lancée par les gendarmes, a failli perdre son pied.


Face à cette offensive judiciaire, les anti-barrage se sont organisés. Un collectif « Les Amis des bouilles » a apporté conseils juridiques et aide financière. « Notre caisse de solidarité a permis de prendre en charge près de 14 000 euros de frais d’avocat, 8 000 euros de frais de justice, une aide de 3 100 euros à la famille de Rémi Fraisse pour les frais de justice, et de dédommager à hauteur de 4 400 euros de dégâts les militants pour des affaires personnelles brûlées, vitres cassées et pneus crevés », explique Christian Pince, un des membres du collectif, ingénieur retraité de Lisle-sur-Tarn. Lui aussi regrette que la justice « ajoute foi principalement aux dépositions des gendarmes, sauf lorsqu’il y a une vidéo les démentant, comme pour Gaëtan. Et dans son cas, les gendarmes n’ont pas été poursuivis pour faux témoignage ». Condamné en comparution immédiate pour avoir fracturé la main d’un gendarme, Gaëtan, 34 ans avait été relaxé en appel, une vidéo montrant que le coup avait en fait été porté par un autre gendarme.


Donatien Huet et Louise Fessard Médiapart


Vendredi 27 octobre



Le Conseil d’Etat valide le chantier 

de la ligne à très haute tension en Haute-Durance

 

 

Le Conseil d’État confirme l’utilité publique de la rénovation électrique en Haute-Durance. Lundi 23 octobre, un avis définitif a été rendu, après que les autorisations ministérielles aient été attaquées par plusieurs associations. Des recours déposés depuis fin 2014, notamment contre l’étude d’impact qui mettait en avant un besoin croissant en énergie dans les Hautes-Alpes, avec une nécessité de renforcer le réseau de distribution.


« L’association Avenir Haute Durance s’afflige de la décision du conseil d’Etat, malheureusement sans surprise, ont réagi les opposants dans un communiqué. Il aura fallu attendre trois ans pour qu’enfin les fonctionnaires (...) daignent se pencher sur nos recours. Entre-temps les travaux avaient irrémédiablement avancé... Peu importent les 98 % de citoyens opposés au projet durant l’enquête publique. Peu importe qu’Avenir Haute Durance soit devenue en quelques années l’une des plus grosses associations du département (2.500 membres). Peu importe qu’en Savoie, dans les Pyrénées ou dans le Verdon les mêmes lignes aient été enfouies suite à l’action des élus locaux ou de la justice. »


« Avenir Haute Durance déposera ces jours-ci une plainte concernant les 442 manquements relevés l’an dernier lors des chantiers, ont également annoncé les opposants. Elle réfléchit d’ores et déjà à déposer d’autres recours, notamment pour “autorisation obtenue par fraude”. »


    Sources : Alpes 1 et Avenir Haute Durance (courriel) sur Reporterre


Dimanche 29 octobre




Contre les grands projets :

Des collectifs de défense de l’environnement et de l’autogestion ont dénoncé, samedi 21 octobre, l’intervention de la police dans le campement de Tosu, à Bizkaia. Un projet de "parking de délestage" est la première étape vers l’occupation urbaine de la nappe phréatique la plus importante de la province.

 

 

Testet Violences policières

 
Le week-end dernier au Testet, 3 ans après l’assassinat de Rémi Fraisse par la police, l’avocate de sa famille a lu ce texte. La famille attend toujours la notification du non lieu, nécessaire pour continuer la bataille juridique.


« Grenades,
Grenade qui es-tu ?
Grenade que fais-tu ?
Grenade qui tues-tu ?

Argent qui es-tu ?
Argent que fais-tu ?
Argent qui tues-tu ?

Vital qui es-tu ?
Rémi que fais-tu ?
Nature qui nous tue ?

Vital Michalon a été assassiné en 1977 par une grenade offensive OF1, la même que Rémi et interdite aujourd’hui, lors d’une manifestation contre Super Phénix, scandale financier, technologique et environnemental comme en a pris le chemin l’EPR aujourd’hui. Puissent cette manifestation et ce petit poème contribuer à rétablir sa mémoire.

Je n’oublie pas Malik Oussékine assassiné en 1986 par des policiers à moto, après une manifestation contre le projet de réforme universitaire Devaquet, ni les centaines d’Algériens noyés dans la Seine en Octobre 1961 par les policiers de Maurice Papon, ni bien sûr Adama Traoré lâchement assassiné, dont les frères sont en prison et dont je salue la sœur Assa Traoré qui consacre sa vie à la cause.

L’Etat français tue, il tue même près d’une personne par mois, qui le sait ?

Nous réaffirmons notre attachement à la non violence, nous dénonçons les manipulations qui voudraient faire croire que des grenades offensives puissent devenir défensives, nous alertons sur l’augmentation des charges explosives et donc sur l’instrumentalisation toujours renouvelée des grenades par l’Etat français contre son peuple. »

Jean Pierre Fraisse

Soutien à Bure :

 


Si ça ronronne à nddl, ou via une vrai fausse médiation qui vise plutôt à tenter d'amener les citoyennistes  à collaborer avec le gouvernement des banquiers pour se débarrasser de cette zone anti état, ça vrille à Bure, ou les enjeux sont d'une toute autre nature.

Après une perquisition menée dernièrement dans différents lieux habités par les opposants ou 150 larbins de l'état se sont pointés à l'aube famas en main pour chercher ce qu'ils n'arrivent pas à trouver (c'est fou comme les terroristes d'état s'"imaginent qu'ils vont trouver plus terroristes qu'eux), alors que sur le registre juridique, le projet patauge dans son tissu de mensonges et incohérences, des risques d'expulsions du bois se font sentir chaudement.


Il y a un appel à constituer des comités de soutien contre cette poubelle nucléaire partout.


Est ce que il y a des gente-s qui sont partante-s pour ça, pour faire de l'info, collecter du matos,  alerter de ce projet mortifère qui bien que situé dans l'est de la
France pétera à la gueule de celleux qui auront à s'en dépétrer.... nos descendante-s. Pour celleux qui savent pas, c'est un labo pour tester les sous sol et enfouir à terme 80 000 tonnes de déchets nuk moyennement et hautement radioactifs ..... festif le feu d'artifice !! plus d'infos ici: https://vmc.camp/comites-de-
 

Dernière actu : 20 octobre : répétition générale d'expulsion ? [1] https://vmc.camp/2017/10/22/ - https://vmc.camp/author/vmc/

Suite à un problème de communication concernant le « coup de pression » du vendredi 20 octobre, nous voulons rétablir quelques faits déterminants et rendre l'intensité de ce moment. Ce vendredi 20 octobre nous avons vécu l'attaque la plus sérieuse de la forêt depuis la 1ère expulsion du 7 juillet 2016. Ceci est donc un cri d'alarme qui a vocation à intensifier durablement la résistance, notamment sur les barricades.

CE N’ÉTAIT PAS UN SIMPLE COUP DE PRESSION

Les GM (gendarmes mobiles) sont arrivés de nuit, juste avant que le soleil se lève, phares éteints, en essayant de se faire discrets.


C'est grâce à un projecteur installé sur la vigie qu'on a soudain pu distinguer les très nombreuses bandes réfléchissantes qui entouraient la vigie. Les occupant.e.s n'ont pas eu le temps de compter plus de 4 fourgons. A ce moment là les GM étaient en train d'embarquer les chicanes, à une cinquantaine de mètres de la vigie. La réaction immédiate des occupant.e.s fut d'enflammer la barricade devant la vigie, ensuite de quoi une cinquantaine de GM se sont mis en ligne devant la barricade en feu. Pendant que les hiboux en barricade ripostaient à cette attaque, d'autres sont allés vérifier plus à l'est du bois qu'il n'y avait pas de tentative d'encerclement. C'est là qu'ielles ont constaté que des GM tentaient de s'introduire dans le bois à travers des broussailles. Une autre barricade a donc là aussi été enflammée.
Après une bonne demi-heure de résistance, les militaires ce sont repliés.

En tout cas le nombre de GM ainsi que leur tentative d'encerclement laisse clairement à penser qu'ils avaient l'intention,
à minima, de faire des interpellations. Qu'il s'agisse ou non d'une répétition générale d'expulsion, un seuil a clairement été franchi dans la
stratégie de la tension.

Alors que l'Andra est empêtrée dans son bourbier juridique et qu'elle essuie des échecs quant à son non-respect des règles environnementales, ses alliés de la préfecture répondent par la menace et la violence.

Nous avons besoin de tout votre soutien, que ce soit pour construire des barricades, les défendre, vivre en forêt, s'occuper de l'automédia, ou nous soutenir à distance, financièrement, matériellement ou pa
r des actions décentralisées.


Merci de faire tourner cet article au maximum !


Et pour celleux qui veulent se documenter sur des poubelles nuk en cours : le wipp au nouveau
Mexique a commencé ses feux d'artifice… ./reporterre.net/Deux-

 
Et il y a un doc qui s'appelle Into eternity que je vous recommande, c'est savoureux , c'est sur un chantier en cours en Finlande :https://www.youtube.com/watch?v=6j2t6nXqUi4&authuser=0



Mardi 31 octobre


Amassada :

  Projection de Pas Res Nos Arresta, film sur la lutte de Saint-Victor (12) contre le transformateur THT, mercredi 1er novembre à 20H30 à La Rolandière (NDDL).



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