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lundi 31 juillet 2017

L’autosuffisance alimentaire à Albi ? Dommage, c’est du pipeau

L’autosuffisance alimentaire à Albi ? Dommage, c’est du pipeau


6 mars 2017 / Vanessa Vertus (Reporterre)



En janvier 2016, Albi annonçait un projet ambitieux et vite médiatisé : la préfecture du Tarn, 51.000 habitants, parviendrait à l’autosuffisance alimentaire en 2020. Mais le peu d’avancées et l’insuffisance du foncier agricole disponible font douter de la volonté de la mairie. Alors qu’elle destine des terres arables à la construction d’un centre commercial.
  • Albi (Tarn), reportage

Une ville qui a fière allure. Albi. 51.000 habitants, une imposante cathédrale, un classement au patrimoine mondial de l’Unesco et un projet fou : celui d’arriver à l’autosuffisance alimentaire en 2020… ou plutôt à l’horizon 2020. Car si l’échéance se rapproche, l’objectif, lui, s’éloigne de mois en mois. C’est fin 2014 que la genèse du projet germe dans la tête de deux hommes : Henri Bureau, ancien président des Incroyables Comestibles d’Albi, et Jean-Michel Bouat.

Cet élu, qui se considère comme un radical valoisien, « un écolo centriste », est chargé de l’agriculture urbaine à Albi. L’idée du duo est de produire fruits, légumes, céréales, viande en quantité suffisante dans un rayon de 60 kilomètres autour de la ville. En janvier 2016, le projet acté entre la mairie et l’association des Incroyables Comestibles prend une tournure très officielle. Les 21 et 22 janvier, la ville d’Albi organise les Journées comestibles. Le plan pour une « marche vers l’autosuffisance alimentaire » est alors célébré en fanfare. Pour l’occasion, Pamela Wharhust, cofondatrice du mouvement des Incredible edibles (le nom anglais des Incroyables Comestibles) a même traversé la Manche. Et elle ne repartira pas les mains vides. La Britannique a une mission : remettre au prince Charles, soutien du mouvement, une invitation pour venir à Albi épauler cette démarche audacieuse. De quoi donner un joli coup de projecteur sur ce plan connu dans tout l’Hexagone. Car depuis plusieurs mois, la presse locale, mais aussi nationale multiplie les articles sur l’ambitieux projet albigeois.

Pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, la municipalité veut s’appuyer sur des acteurs bien précis. Outre le mouvement des Incroyables Comestibles d’Albi et leurs jardins potagers, la mairie compte aussi sur le lycée Fonlabour, l’établissement agroenvironnemental de la ville. La structure gère en effet plusieurs sites d’exploitation dans le Tarn. L’un basé dans la commune de Lavaur produit de la viande, l’autre situé à Bellegarde du lait et des céréales. Sur le site de son établissement, Fonlabour dispose aussi d’un hectare et demi de maraîchage bio, cultivé dans le cadre d’un chantier d’insertion. « Quelque part, nous contribuons déjà à cette autosuffisance alimentaire », se réjouit Éric Gaillochon, directeur de l’établissement en rappelant que les productions de Fonlabour sont déjà en vente dans deux coopératives de la ville.

« Nous sommes encore en phase d’observation » 


Et si le lycée Fonlabour apporte sa pierre à l’édifice, la municipalité a de grandes ambitions pour un autre acteur du projet. Situé en bordure du Tarn, le site de Canavières est au cœur du plan d’autosuffisance alimentaire. C’est ici que la mairie a commencé à acheter des terres pour installer des maraîchers. Ces derniers devront fournir les Albigeois en légumes. Sur le papier, le dispositif a de quoi séduire. Les maraîchers, au nombre de quatre pour le moment, ne paieront pas de loyer les deux premières années d’exploitation, et cultiveront leurs espaces selon les méthodes de l’agriculture biologique ou de la permaculture.


C’est cette dernière option qu’ont choisie Dominique Anaïs, Tamer Dinc, son épouse, Tatiana, et Jean-Gabriel Pelissou. Des néomaraîchers qui « produisent déjà fruits et légumes », peut-on lire sur le site de la mairie. Après 15 minutes de coups de pédale depuis le centre-ville, cette affirmation étonne. Sur place, des piquets délimitent des terrains couverts de paille et de feuilles, mais où ne pousse aucun légume. Les parcelles d’un peu plus d’un hectare au maximum accordées par la ville sont encore vierges de tout aliment comestible. Les maraîchers expliquent que la mairie ne communique pas sur les faits. « Nous sommes encore en phase d’observation », explique Tatiana. Dominique Anaïs, qui s’est installée l’an passé au printemps, ne dit pas autre chose. « Nous travaillons au rythme de la nature ; là, on vient tout juste de démarrer. Il y a un temps d’adaptation, de mise en place », avance-t-elle. De son côté, Jean-Gabriel Pelissou est plus confiant sur l’avancement du projet. Depuis son arrivée, en juillet dernier, ce passionné de permaculture a effectué un gros travail de transformation de sa friche. Il pense être bientôt en capacité de produire des oignons, des fèves et des salades.

À Canavières, le seul dont les légumes remplissent déjà des cageots est Jacques Morlat. Son projet de maraîchage, bien antérieur aux visées municipales, lui a donné une longueur d’avance. Installé depuis trois ans, l’homme dispose de trois hectares et vend des légumes bio. Une petite production, loin, très loin des 250 hectares de maraîchage qu’il faudrait à la ville pour prétendre à l’autosuffisance dans ce domaine. Car pour nourrir cette ville de 51.000 habitants — un peu plus de 80.000 si on compte l’agglomération — les quelques hectares bientôt exploités à Canavières ne suffiront pas. Selon le mouvement Terre de liens, une structure qui cherche à préserver le foncier agricole, une ville moyenne comme Albi aurait besoin, tous types de culture confondus, d’un peu plus de 18.000 hectares pour arriver à nourrir sa population [1].

« L’écart entre la communication qui est faite et la réalité du terrain » 


Ces données, Jean-Michel Bouat reconnaît qu’il ne les avait pas en tête au moment de lancer le projet. « Quand on a démarré cette initiative, je n’avais aucun support papier. Je voulais éviter de faire appel à un bureau d’étude. Je suis nouveau en politique, j’avais fait un mandat de conseiller municipal. Je sais que parfois un projet n’aboutit pas parce qu’on finance le travail d’un bureau d’étude et que ce dernier peut s’arranger pour que les conclusions aillent dans un certain sens. J’ai dit à Mme la maire : “Je t’avertis, moi, je ne fais pas d’étude. Je ne sais pas combien de terres il faut pour nourrir une ville, mais on commence à en acheter et on installe des maraîchers dessus” », explique l’élu.

Sur ce point, les choses ont évolué. Début février, la chambre d’agriculture du Tarn aurait livré à l’élu quelques chiffres pour un premier état des lieux sur l’autosuffisance alimentaire. Un document de travail de quelques pages que Jean-Michel Bouat affirme ne pas pouvoir diffuser pour le moment. « Pour l’instant, il est à l’état de brouillon, on continue à le peaufiner, à le travailler. Je veux être sûr de ce qu’on dit, mais déjà, je peux dire qu’on est autosuffisants en matière de lait et de yaourt », confie-t-il, sans pouvoir donner de chiffres plus précis sur l’étude, mais aussi sur le budget consacré au projet.



En attendant une version plus aboutie de cette analyse, la ville, qui a préempté les 73 hectares du site de Canavières, attend que de nouvelles terres du site soient mises à la vente. À Albi, il y a bien un autre terrain qui pourrait offrir des hectares en plus, mais l’évoquer fait grincer bien des dents. Car les terres de la Renaudié, juste en périphérie de la ville, sont depuis de longs mois l’enjeu d’une bataille entre les pouvoirs publics locaux et des groupes de citoyens.

Le nœud du problème : 10 hectares cultivables qui entourent une ferme en terre crue du XVIIIe siècle. C’est ici qu’est prévue l’installation d’une grande surface de bricolage, première pierre d’une future zone commerciale. « La mairie affirme vouloir arriver à l’autosuffisance alimentaire en 2020 et dans le même temps, elle donne un permis pour bétonner 10 hectares de terres agricoles. Il y a une contradiction énorme. D’autant que lorsque l’on regarde ce qui se passe concrètement, on est sidéré par l’écart entre la communication qui est faite et la réalité du terrain. L’autosuffisance alimentaire, c’est le cloître Saint-Salvy — un endroit magnifique, mais de quelques mètres carrés seulement —, des parterres à l’université Champollion, et le site de Canavières », peste Bernard Bognier, membre de l’Aadur (l’Association albigeoise pour un développement urbain respectueux) et du collectif Des terres pas d’hyper, en lutte pour défendre les commerces de proximité et les terres agricoles des espaces périurbains.

Pour Pascal Pragnières, conseiller municipal d’EELV, la municipalité n’est pas à une contradiction près. « La mairie dit favoriser les circuits courts, mais dans le même temps, elle encourage la construction de grandes surfaces alimentaires, d’infrastructures qui détruisent les petits producteurs. Son projet, c’est de la peinture verte sur une idée de droite, beaucoup de communication, mais peu de fond. »

« Pour l’heure, il y a beaucoup de blabla »


Pascal Pragnières est loin d’être le seul à tenir cette analyse. C’est aussi le cas de membres des Incroyables Comestibles, pourtant présentés par la municipalité comme des acteurs incontournables du projet. « Chaque fois que je lis un article sur l’autosuffisance alimentaire à Albi, ça me met hors de moi. Ce projet est une coquille vide par rapport à ce qui a été communiqué. Si la question est de savoir s’il y a un mouvement de recherche de l’autosuffisance alimentaire à Albi, je réponds oui. Mais si la question est de savoir si la mairie est vraiment impliquée, la réponse est négative. On aimerait que la mairie s’investisse et qu’elle arrête de communiquer sur ce qu’elle ne fait pas », lance Olatz Lekaroz, l’une des coprésidentes actuelles des Incroyables Jardiniers, le nom administratif du mouvement Incroyables Comestibles à Albi.



Marie Gaborit, autre membre des Incroyables, se veut plus philosophe. « Ce qui m’intéresse, c’est comment faire pour que nos concitoyens aient accès à de la nourriture locale. J’attends que la mairie propose des choses novatrices en ce sens. Pour l’heure, il y a beaucoup de blabla, mais s’ils ne s’emparent pas du sujet, la prochaine mairie le fera. Ce changement est en marche, il est dans l’air du temps », assure-t-elle.

Le groupe travaille au changement en investissant plusieurs lieux publics, comme la faculté d’Albi et quelques parcelles de terre en ville. « Ce n’est pas avec nos quelques pieds de tomates que l’on va nourrir Albi, nous sommes plutôt dans un objectif de sensibilisation. Pour arriver à l’autosuffisance alimentaire, il faut une vraie volonté politique en plusieurs volets. La mairie travaille un peu sur celui de l’éducation avec les cantines scolaires et les jardins. Le service espace vert est preneur et dès qu’ils peuvent aider une école qui a un projet jardin, ils le font avec plaisir. Mais l’autosuffisance alimentaire du territoire, ça comprend aussi tout le secteur économique, qui va de la production, à la transformation, à la distribution. Ça, aujourd’hui, ça n’existe pas ou peu, et très clairement, ce n’est pas la mairie qui est à la barre », souligne Pascale Brûlet, agacée de voir le nom des Incroyables Comestibles cité comme un acteur phare du projet municipal alors que le groupe n’est pas associé aux réunions de copilotage.

« Nous avons des opposants politiques ! » 


« On ne va pas passer notre vie à se réunir », réagit Jean-Michel Bouat, dont la mémoire flanche lorsqu’il faut évoquer la fréquence de ces réunions. Une amnésie peut-être provoquée par sa nouvelle idée. Au printemps, il veut créer le marché de l’autosuffisance alimentaire pour « faire un état des lieux de ce que l’on peut trouver dans un rayon de 60 kilomètres ». Les producteurs devront s’engager moralement à vendre une production sans intrants chimiques. Pour ça, l’élu veut s’appuyer sur… les maraîchers de Canavières et sur ce qu’il nomme la ceinture verte d’Albi, c’est-à-dire les espaces cultivés par les producteurs classiques.

« Je ne veux me fâcher avec personne. Je ne suis pas assez riche pour ça. On a besoin de parler avec l’agriculture conventionnelle, celle avec les gros tracteurs et les gros semoirs. Pour l’autosuffisance alimentaire, il y a un travail à faire de ce côté. C’est important d’aller voir ces agriculteurs et de leur dire qu’au lieu de faire du blé pour le vendre à des milliers de kilomètres, ils peuvent consacrer une partie de leur travail à faire des légumineuses, des pois chiches en bio », explique-t-il.

Les critiques sur le fossé entre objectifs annoncés et réalité, les contradictions du projet, Jean-Michel Bouat les balaye d’un revers de main. « Nous avons des opposants politiques ! » avance-t-il, conscient que le plan d’autosuffisance alimentaire ne sera pas effectif en 2020. « J’ai choisi cette date, car c’est la fin de mon mandat, j’impulse des choses », se justifie l’élu.



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[1Terre de liens a mis au point un convertisseur pour estimer les besoins en surfaces agricoles d’une population donnée. Il y a deux convertisseurs : le premier, appelé « convertisseur basique » prend en compte l’« alimentation actuelle » ; le second, appelé « convertisseur avancé », se fonde sur une approche qui prendrait en compte un changement de régime alimentaire. Une ville de 51.000 habitants comme Albi aurait donc besoin, selon Terre de liens, de 18.017,72 ha.

Lire aussi : Quand la permaculture crée des jardins-forêts comestibles...

Source : Vanessa Vertus pour Reporterre
Photos : © Vanessa Vertus/Reporterre
. chapô : le potager du cloître Saint-Salvy.

Source : https://reporterre.net/L-autosuffisance-alimentaire-a-Albi-Dommage-c-est-du-pipeau

dimanche 30 juillet 2017

Espagne : les Baléares interdisent les corridas avec mise à mort

Espagne : les Baléares interdisent les corridas avec mise à mort

 
ARCHIVE NASSIRA BELMEKKI

L e Parlement régional de l'archipel des Baléares (Espagne) a voté ce lundi 24 juillet  une loi de protection des animaux réglementant drastiquement les corridas, interdisant notamment la mise à mort des taureaux.


Le texte, promu par la coalition de gauche au pouvoir dans l'archipel, permet aux toréros de toréer trois bêtes pour une durée maximum de dix minutes par animal, seulement munis de leur cape, et sans "aucun instrument pointu susceptible de produire des blessures et/ou la mort du taureau". Il oblige également les toreros et les bêtes à se soumettre à des contrôles antidopage avant et après le spectacle et relève à 18 ans l'âge minimum pour y assister.

Ce texte vise à contourner la jurisprudence de la Cour constitutionnelle espagnole, qui a annulé fin 2016 l'interdiction pure et simple de la tauromachie en Catalogne, estimant qu'il s'agissait d'une "mesure prohibitive" que les régions n'avaient pas le droit de prendre. Les corridas, objet depuis des années d'un débat passionné entre défenseurs des animaux et partisans de la "fiesta nacional", sont inscrites à la liste du "patrimoine culturel immatériel" de l'Espagne et l'Etat veille à ce titre à leur conservation.

Une manière détournée "d'interdire" la corrida


Les opposants au texte, comme le Parti populaire (PP, droite), estiment qu'il est illégal et voué à être censuré par la justice. Le porte-parole du PP au parlement régional, Miquel Jerez, a accusé la majorité de vouloir ainsi de manière détournée "interdire" la corrida, en "déformant ses caractéristiques essentielles afin de rendre le spectacle méconnaissable". L'ONG américaine de défense des droits des animaux Humane Society International s'est pour sa part réjouie d'une "victoire très satisfaisante", en félicitant les partis de la majorité d'avoir "assuré, de manière créative, que la torture de taureaux pour le divertissement public soit renvoyée dans les annales de l'histoire aux îles Baléares".

Autre archipel, les Canaries sont la seule région espagnole où l'interdiction des corridas est effective, depuis 1991. Les défenseurs des animaux ont le vent en poupe depuis plusieurs années, le Parti contre la maltraitance animale ayant obtenu aux dernières législatives plus de 286 000 voix, contre environ 45 000 en 2008. Sous leur pression, des mairies conquises par la gauche en 2015 ont pris depuis des mesures anti-taurines, comme Madrid, qui a retiré sa subvention à l'école de tauromachie. Le nombre de corridas en Espagne n'a cessé de diminuer ces dernières années, passant de 475 en 2012 à 386 en 2016 selon le ministère de la Culture, alors que les partisans de la tradition soulignent que les "fêtes populaires" issues de traditions locales ont augmenté dans le même temps.

 Source : http://www.midilibre.fr/2017/07/24/espagne-les-baleares-interdisent-les-corridas-avec-mise-a-mort,1540365.php

samedi 29 juillet 2017

La ville de Bayonne décide un moratoire contre le déploiement des compteurs Linky

La ville de Bayonne décide 

un moratoire 

contre le déploiement 

des compteurs Linky



Le collectif Chartres de Bretagne  –  Collectif anti-linky 35Association AALGA Bretagne
Pétition Anti-Linky
Ne signez pas le nouveau contrat d’EDF

Le 19 juillet 2017, le Maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, a annoncé lors du Conseil Municipal, qu’il prenait un moratoire sur le déploiement du, très controversé, compteur Linky.

















Ce n’est pas la première mairie à prendre une telle décision, près de 400 autres communes ont également pris une position contre le compteur Linky (moratoire, interdiction, suspension …), mais Bayonne est une commune importante de par sa taille, près de 50 000 habitants, et les échanges, filmés et publics, qui ont eu lieu lors du Conseil Municipal, sont très intéressants et montrent que certains élus sont relativement inquiets quant au déploiement du compteur/capteur Linky.

La vidéo du Conseil Municipal du 19/07/2017 est disponible sur le site de la commune de Bayonne, sa durée est de près de 7 heures, les échanges dédiés au Linky ont duré 48 minutes. Nous avons extrait cette partie qui peut être visionnée dans les liens ci-dessous (4 parties de quelques minutes chacune).

Première partie
 
Le maire commence par expliquer qu’il n’avait pas de position particulière sur le Linky, mais que les nombreux courriers adressés à la Mairie par des personnes inquiètes au sujet du Linky, l’ont interpellé.

Le Maire explique qu’il a été choqué par les injonctions et obligations relatives au Linky données sur les plaquettes d’information d’Enedis. Il a alors rencontré le Directeur Territorial, le Responsable Régional et le Responsable Départemental pour leur faire part de son étonnement quant à ces directives.

Suite à cet entretien, le Maire a décidé du moratoire. Ses motivations sur la forme sont liées, entre autres, au non respect de la propriété privée.

Point important, le Maire a confirmé que malgré le transfert de compétences au Syndicat Départemental de l’Energie, la commune reste propriétaire des compteurs électriques.


Déclaration du Maire
 
« La position de la ville de Bayonne et donc du Maire de Bayonne et de mes collègues que j’ai consulté, c’est de dire moratoire. On arrête. J’ai demandé à mes interlocuteurs d’arrêter toute forme d’intervention.
 
A quel titre ?


Il s’agit du droit de propriété de chaque particulier. Qu’on soit clair, si les particuliers ne voient rien à dire, ils ont parfaitement le droit d’ouvrir leur porte. Je parle uniquement des personnes qui sont soit réfractaires, ou des personnes qui ne sont pas suffisamment informées ou mal informées.


Parce que quand on est en train de vous expliquer que vous n’avez pas le choix, on est en train de diffuser de fausses informations. Vous avez le choix.

 
Cette question est une question de principe.


Je pense qu’il faut aller plus avant dans cette affaire et demander à Enedis d’une part, d’accepter ce moratoire et d’autre part, de se mettre autour de la table pour aborder les questions de forme dont je vous parle, car ce n’est qu’un aspect des choses, ainsi que les questions de fond. »



Cliquer ici pour voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=TYHey3AkZXA













Deuxième partie
 
Véronique Wagner du groupe d’opposition Baiona 2014 et Front de Gauche explique les doléances anti-linky :

– inquiétude et mécontentement d’une grande partie des habitants
– l’Allemagne et la Belgique ont refusé de ce type d’installation
– le Canada retire de ces compteurs pour des raisons de santé publique
– brutalité du déploiement des compteurs
– intimations des poseurs
– risque électrique
– les certifications des compteurs ne concernent que les Linky mais pas les câbles électriques du logement
– émission de radiofréquences
– risques de compatibilité des équipements électriques
– pas de fils blindés dans les logements
– incendies liés au Linky
– réserves de l’OMS quant aux radiofréquences
– Linky émet toute la journée
– suppression d’emplois
– vente des données (big data)
– piratage des compteurs
– Linky espionne nos consommations
– …

Marie-Christine Aragon du groupe d’opposition Bayonne Ville ouverte exprime également les doléances de son groupe vis à vis du Linky :

– l’OMS classe les ondes électromagnétiques cancérogène possible
– collecte de nombreuses informations relatives à la vie privée pour alimenter le Big Data des partenaires commerciaux d’Enedis
– aucun bénéfice pour le consommateur que ce soit économiquement ou écologiquement
– …

Cliquer ici pour voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=dc78PihBUjg

Troisième partie
 
Martine Bisauta, 3ème ajointe au Maire, précise certains points. Elle indique qu’Enedis refuse de stopper le déploiement et que cette société remet en doute le témoignage des habitants !!!

Madame Bisauta, quant à elle, n’a aucun doute sur les témoignages reçus et qu’elle confirme qu’il y a bien des problèmes sur le terrain et que les installeurs font pression sur les habitants. Les sommes en jeu pour Enedis sont énormes et le calendrier est très serré ce qui explique les pressions exercées sur les usagers.

Le Maire explique ensuite qu’une délibération officielle contre le Linky sera contre productive car elle sera cassée par le Tribunal Administratif, il préfère dialoguer avec Enedis pour faire respecter le droit à la non installation des compteurs chez ceux qui n’en veulent pas.

Jean-Claude Iriart du groupe d’opposition Baiona 2014 et Front de Gauche souhaite que l’on officialise la décision de la Mairie. Il explique qu’il existe des rapports d’expertise dont les conclusions sont différentes, et que cela pose remet en cause le déploiement du Linky. Les méthodes utilisées par Enedis sont déplorables.


Cliquer ici pour voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=X9G1htwz78o

Quatrième partie
 
Martine Bisauta indique qu’Enedis aurait sensibilisé ses sous-traitants !!!!

Enedis lui aurait dit que l’arrêt du déploiement du Linky empêcherait de l’installer chez les gens qui l’attendent avec impatience !!!!

Madame Bisauta a proposé à Enedis de demander l’avis aux usagers pour savoir s’ils acceptaient ou non le compteur Linky, mais la filiale d’EDF lui a répondu que cela était impossible. Madame Bisauta remet donc en cause la bonne foi d’Enedis et indique qu’il y a coercition.

Monsieur Iriart souhaite que l’on informe les habitants de la décision de la mairie, à savoir qu’ils ont la possibilité de refuser ce compteur.

Colette Capdevielle du groupe d’opposition Bayonne Ville ouverte, souhaite également que l’on informe les bayonnais en mettant sur le site Internet, la lettre du Maire adressée à Enedis et réclamant le moratoire et la non installation des compteurs.

Le Maire confirme que l’installation du compteur n’est pas obligatoire.


Cliquer ici pour voir la vidéo :  https://www.youtube.com/watch?v=BCcnkGNjHEY



















Le Conseil Municipal en vidéo en intégral (source originale)

De 3H53 à 4H41.

Voila donc l’exemple d’une mairie qui prend ses responsabilités !

A Chartres de Bretagne, on adore Bayonne.








Source : https://collectifchartresdebretagne.wordpress.com/2017/07/27/la-ville-de-bayonne-decide-un-moratoire-contre-le-deploiement-des-compteurs-linky/


vendredi 28 juillet 2017

Avoir le beurre et l'argent du beurre ou avoir juste du beurre ?




ISF vs APL: cadeaux pour les ultra-riches, ponctions sur les plus pauvres

ISF vs APL: cadeaux 

pour les ultra-riches, 

ponctions sur les plus pauvres

Par
L’Aide personnalisée au logement va baisser de 5 euros par mois dès le 1er octobre, suscitant une indignation d'autant plus forte, que le gouvernement multiplie les cadeaux fiscaux aux plus grandes fortunes.


Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en quelques jours Emmanuel Macron a fait tomber le voile sur la politique budgétaire qu’il entend suivre et qu’il a donné instruction au gouvernement de mettre en œuvre. On savait déjà depuis quelques jours qu’elle donnerait lieu à d’immenses cadeaux pour les ultra-riches. Et voilà que l’on apprend, dans une symétrie lourde de sens, que les plus pauvres peuvent s’attendre, eux, à des mauvais coups. En somme, c’est une détestable politique budgétaire qui a pris forme en à peine quelques jours, celle de l’égoïsme social, offrant beaucoup à ceux qui possèdent déjà énormément, et faisant supporter l’austérité à ceux qui n'ont presque rien.

C’est évidemment la dernière mesure en date, annoncée par le gouvernement, visant à réduire l’Aide personnalisée au logement (APL), qui a mis le feu aux poudres, déclenchant une avalanche de protestations et d’indignations.


Au tout début, certes, nul n’a vraiment pris garde aux véritables intentions du gouvernement. Car cela fait des lustres que la direction du budget ressort perpétuellement de ses cartons ce projet de remise en cause de cette aide sociale si décisive qu’est l’APL, puisqu’elle profite chaque année à 2,6 millions de foyers parmi les plus modestes. Une aide qui concerne notamment près de 800 000 étudiants se trouvant souvent dans des conditions de forte précarité. À plusieurs reprises, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le premier ministre de l’époque, François Fillon, avait ainsi annoncé son intention de s’en prendre à l’APL, dont le coût budgétaire approche les 20 milliards d’euros.

Mais face à la colère sociale, et à la fronde des organisations étudiantes, il avait chaque fois fait machine arrière. Et même quelques mois encore avant l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait concocté un plan secret, révélé par Mediapart, visant à diminuer d’un tiers les aides au logement (Lire : Logement : un violent plan d’austérité en préparation).

Sous le quinquennat de François Hollande, le projet est ressorti des cartons – même si les hiérarques socialistes ont la mémoire courte – et un premier plan d’austérité a été voté dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016. Au 1er octobre de cette année-là, le patrimoine, et non plus seulement les revenus, ont été pris en compte dans les critères d’attribution de l’APL, de sorte que, au-delà de 30 000 euros de patrimoine, un demandeur ne puisse plus bénéficier de cette aide. Ce qui a eu à l’époque pour effet de diminuer de 10 % le nombre des bénéficiaires. Puis, dans le cadre de la loi de finances pour 2017, le gouvernement de Manuel Valls avait prévu d’autres mesures d’austérité sur les APL mais, à l’approche de l’élection présidentielle, ne les a pas mises en application.

Alors, quand, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, le bruit a de nouveau couru que les APL feraient aussi les frais de la nouvelle politique de rigueur voulue par le chef de l’État, personne n’y a vraiment cru ou n'a pris la menace au sérieux. Et pourtant, on a eu tort de ne pas prendre l’affaire au sérieux, car c’est à l’évidence un projet qui vient de loin : dès son accession à l'Élysée, Emmanuel Macron avait déjà l’APL dans le collimateur. Et plusieurs ministres, sans que l’on y prenne garde, l’avaient clairement annoncé.

D’abord, le 4 juillet, lors de sa déclaration de politique générale, Édouard Philippe avait déjà clairement fait comprendre que le gouvernement allait piocher dans les projets réactionnaires que la direction du budget ressort à chaque alternance. Il avait en effet annoncé qu’il entendait « repenser les politiques publiques qui pèsent sur nos actifs, sans suffisamment de résultats ». Avant d’ajouter : « Nous dépensons deux fois plus que nos voisins européens dans l’aide au logement et les Français éprouvent toujours autant de difficultés à se loger. Cet écart entre le niveau de dépenses et la faiblesse des résultats, les Français le constatent également dans la politique de l’emploi et de la formation professionnelle […] La France est dans les cordes et aucune esquive ne nous sauvera. J’ai conscience d’appeler à l’effort et au courage. »


Puis, le 12 juillet, lors d’une audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale du ministre de l’économie Bruno Le Maire, et du ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, ce dernier a fait allusion aux mesures d’économies votées par la précédente majorité pour 2017 mais pas mises en pratique (c’est à écouter ici, à partir de 4’47’’35’’’), et a fait comprendre que le nouveau gouvernement passerait, lui, à l’acte.

Tout s’est accéléré ces derniers jours. Jeudi 20 juillet, le même Gérald Darmanin a annoncé, lors du traditionnel débat d’orientation budgétaire à l'Assemblée, que le gouvernement entendait bel bien ratiboiser les APL. Et finalement, deux jours plus tard, le couperet est tombé : Matignon a annoncé que dans le cadre du plan d’économie de 10 milliards d’euros pour renflouer le budget de 2017, les aides au logement allaient baisser uniformément de 60 euros par an, à compter du 1er octobre prochain, soit 5 euros par mois, ce qui constitue pour les populations les plus fragiles une somme importante.

Aussitôt, cela a été un tollé général. Sans grande surprise, c’est dans le monde étudiant que l’indignation a pris le plus d’ampleur. Ce qui s’explique pour une double raison. D’abord, l’université et la recherche font déjà partie des premières victimes des annulations de crédits pour 2017, décidées ces derniers jours par le gouvernement : soit au total un plan d’économies de 331 millions d’euros dans le cas de ces deux départements (Lire 331 millions d’euros en moins dans le supérieur : l’adieu à la démocratisation de l’université). Ce qui a été naturellement très mal perçu dans un monde universitaire, déjà asphyxié par l’austérité, comme le révèle l’affaire des bacheliers qui ne peuvent pas s’inscrire en faculté. La seconde raison est tout aussi évidente : pour les étudiants, dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté, une réduction de 5 euros par mois de l’APL est un très mauvais coup. Les deux principales organisations étudiantes ont donc dit aussitôt leur vive préoccupation.

L'indignation de la Fondation Abbé-Pierre


« Deux mois, c’est le temps qu’il aura fallu au gouvernement pour s’en prendre au budget de l’enseignement supérieur et pour désormais s’attaquer au porte-monnaie des étudiants […] Alors que plus de 60 000 bacheliers sont en détresse, faute d’affectation dans APB [le logiciel d'inscription à la fac – ndlr], la poursuite d’études se voit aujourd’hui doublement remise en cause », a ainsi protesté la Fage sur son site Internet. Et d’ajouter : « L’accès au logement est crucial pour permettre aux jeunes d’être autonomes. Dans un contexte où un étudiant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, le logement représente plus de la moitié du budget mensuel d’un étudiant. La Fage ne peut tolérer que l’on continue de précariser la jeunesse sous couvert de “mesures d’économie”. »

Même émotion du côté de l’Unef : « L’accès au logement autonome est indispensable afin de permettre l’accès à l’autonomie, à la filière de son choix, mais également la réussite au sein de l’enseignement supérieur. Pourtant de nombreux obstacles empêchent l’accès au logement autonome, en premier lieu le coût des loyers. 

Représentant près de 54 % des dépenses mensuelles, le loyer pèse lourdement sur le budget des étudiant-e-s et pénalise les plus précaires. Alors que les tarifs de loyer sont en constante augmentation d’année en année et que la mise en place de l’encadrement des loyers est retardée dans les principales villes universitaires, les étudiant-e-s ont plus que jamais besoin d’aides publiques importantes pour réussir à se loger », a fait valoir le syndicat étudiant sur son site Internet. Et d'insister : « Permettant de couvrir jusqu’à la moitié des dépenses de logement, les APL sont donc indispensables pour garantir un droit au logement au plus grand nombre. Ces 20 milliards de dépenses publiques que constituent les APL sont donc un investissement favorisant ainsi la réussite universitaire et l’autonomie des jeunes. Alors que la moitié des étudiant-e-s se salarient d’ores et déjà pour financer leurs études, une baisse des APL signifierait une dégradation des conditions de vie et une attaque contre la réussite à l’université. »


 Mais l’indignation ne se limite pas au monde estudiantin. Dans tout le mouvement social ou associatif, cette annonce a déclenché une vague de protestations. Un exemple parmi de très nombreux autres, la réaction consternée de Christophe Robert, délégué général de la très respectée Fondation Abbé-Pierre : « Moins 5 euros par mois pour tous les bénéficiaires des APL, c’est 400 millions d’euros économisés sur les plus pauvres et modestes ! » s’est-il indigné sur son compte Twitter.

La même sidération s’est aussi propagée dans de nombreux cénacles de la gauche – ou de ce qu’il en reste. Témoin cet autre tweet, celui de Benoît Hamon : « Baisse des APL perçues par les plus modestes et réduction de l’ISF payé par les plus riches. C’est révoltant. » Car, tout est là, effectivement ! Si le plan d’économies sur les APL prend un si fort relief, c’est qu’il est annoncé dans un calendrier très particulier, qui risque de marquer d’autant plus les esprits.


On se souvient que le gouvernement avait fait comprendre que sa première priorité était de faire baisser les déficits publics. Aussi a-t-il annoncé initialement aux plus grandes fortunes qu’il respecterait certes sa promesse d’un démantèlement partiel de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), mais pas tout de suite. Il a donc été annoncé aux milieux les plus favorisés que les cadeaux fiscaux en leur faveur seraient votés dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018, étant entendu que les mesures ne s’appliqueraient qu’en 2019.

Mais dans les milieux d’affaires et les milieux des grandes fortunes, cela a déclenché une tempête : certains des plus fervents soutiens d’Emmanuel Macron se sont publiquement indignés qu’il ne leur renvoie pas derechef l’ascenseur, en organisant une baisse sans délai de l’ISF. Or, on sait ce qu’il en est advenu : ledit Emmanuel Macron a aussitôt obtempéré (Lire Macron change de cap sous la pression des milieux d’affaires).

En bref, cette séquence politique, qui va du démantèlement de l’ISF jusqu'au plan d’économie sur les APL, forge du chef de l’État une image qui frappera immanquablement l’opinion. Un chef de l’État qui obéit, le petit doigt sur la couture du pantalon, aux milieux les plus favorisés, mais qui reste insensible aux souffrances sociales des plus modestes. En somme, le télescopage d’actualité qui vient de se produire marquera les débuts de ce quinquennat.

Ce télescopage est d’autant plus ravageur que l’on connaît maintenant dans le détail l’énormité des cadeaux fiscaux qu’Emmanuel Macron va offrir aux milieux d’affaires. Pour en prendre la mesure, il suffit de se replonger dans l’audit que Mediapart en a fait voici quelques jours, en s’adossant à des études récentes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), au travers de cet article : La dangereuse contre-révolution fiscale de Macron. En résumé, au travers d’un démantèlement partiel de l’ISF et surtout d’un abaissement encore plus spectaculaire de la fiscalité pesant sur le capital, le gouvernement s’apprête à apporter plusieurs milliards d’euros de cadeaux à une infime minorité, celle des ultra-riches, les 0,1 % parmi les plus fortunés.

C’est ce qui rend la pilule de l’APL d’autant plus amère : Emmanuel Macron est devenu le « président des riches » ; et à l’égard des pauvres, il a le cœur sec… Sans doute politiquement le paiera-t-il très cher. Mais dans l’immédiat, cela ne soulagera pas les difficultés de ceux qui ont impérieusement besoin d’aides au logement.

jeudi 27 juillet 2017

"Pourquoi a-t-on peur d'accueillir des gens qui manquent de tout ?" Le cri des habitants de la vallée de la Roya, qui aident les réfugiés


L’HISTOIRE - Dans la vallée de la Roya, à la frontière entre la France et l’Italie, des habitants se mobilisent pour venir en aide aux réfugiés qui tentent de passer la frontière. Un mouvement médiatisé via la figure de Cédric Herrou, cet agriculteur en procès pour avoir aidé des migrants. Habitant lui aussi la Vallée, le cinéaste Michel Toesca va en tirer un film, "A tous vents".
Il y a deux ans, personne n’en parlait, ou si peu. Ils arrivaient, par petites grappes, et restaient là, sans trop savoir où aller. Bloqués. Et puis un jour, Michel Toesca, habitant de la vallée de la Roya, à la frontière entre le France et l’Italie, a croisés ces fantômes errants, en allant faire ses courses en Italie. Surpris. Une petite centaine de réfugiés, qui traînaient dehors, près du supermarché. Le cinéaste a sorti sa caméra, et a filmé. Est allé les voir, a discuté, recueilli leurs histoires. C’était au printemps 2015.

Quelques temps après, la France, la Suisse et l’Autriche ont fermé leurs frontières avec l’Italie. Et tous les réfugiés ont commencé à s’agglutiner, bloqués à Vintimille. Des camps informels se sont installés. Ces camps ont été évacués, se sont reformés. Michel Toesca  a filmé. C’était en septembre 2015. L’évêque de Vintimille a appelé à ouvrir les églises aux réfugiés ; un prêtre notamment, Don Rito, a transformé le sous-sol de son église en dortoir. Michel a filmé. Intéressé, interloqué par ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui viennent du Soudan, du Darfour, de l’Erythrée, qui se sont installés peu à peu dans le paysage. Qui tentent 10 fois, 20 fois, de passer la frontière, et se font refouler. "Il y a des témoignages tellement bouleversants ; derrière chaque histoire, souvent une vraie tragédie", raconte le cinéaste.
















Pour voir la vidéo cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=WtpsOnlTZEk

"Au début, les habitants ne disaient pas qu'ils accueillaient des réfugiés" 
Michel Toesca

Puis des réfugiés ont commencé à remonter la vallée de la Roya, pensant trouver là, la voie royale pour Paris. "On en voyait beaucoup marcher la nuit, sur les voies ferrées, les sentiers. Ils n’avaient rien, venaient en tongs", raconte Michel. Alors, des habitants ont commencé à se mobiliser, à leur donner à manger, ou un lit pour la nuit. Discrètement, les visages cachés. Là encore, Michel a filmé. "Au début, les habitants de la Roya ne le disaient pas. Ils ne savaient pas du tout ce qui était légal ou non, ils accueillaient un peu chacun dans leur coin." Et puis les arrivées ont continué à grossir. Alors, des habitants se sont organisés. Une association, Roya citoyenne a été réanimée, a organisé des maraudes, des tournées pour donner de la nourriture à ces réfugiés errants, zonards dans la ville.

L’accueil s’est mué en résistance, face à la crispation des autorités. La distribution de nourriture a été interdite. Les reconductions à la frontière se sont enchaînées. Les associations se sont mises à lutter sur le plan juridique et politique, estimant que des règles du droit d'asile étaient bafouées. Tout ça, Michel a filmé. Filmé comment, petit à petit, l’aide s’est structurée. Deux habitants de la vallée, Françoise Cotta, avocate parisienne, et Cédric Herrou, cet agriculteur devenu une figure du mouvement ont montré leur visage, pour médiatiser leur action. Des journalistes sont venus, ont vu. L’un d’eux, Adam Nossiter, par ailleurs prix Pulitzer, en a fait un article dans le New York Times. Avec un portrait de Cédric Herrou, perçu comme un local hero. Et en procès pour avoir aidé des migrants à passer la frontière. Forcément, ça claque. Ça choque. Les médias ont commencé à regarder ce qu’il se passait dans cette vallée. Ont découvert qu’aider, ça pouvait se payer.




"Qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu'on soit paniqué à l'idée d'accueillir ? 
Jean-Marie Gigon, producteur


A force de tourner, Michel Toesca s’est dit qu’il fallait en faire un film. Ce serait une trace, un témoignage. "Souvent, la plupart des journalistes viennent une journée, ou deux. Ils offrent une vision à un instant T. Je crois que pour comprendre la situation, on a besoin d’avoir le recul. J’ai réellement le sentiment qu’une page de l’histoire de l’immigration s’écrit ici", raconte-t-il.

Un jour, il a parlé de son projet à Jean-Marie Gigon, producteur chez SaNoSi Productions, qu’il connait depuis longtemps. Jean-Marie a un peu réfléchi. Et puis a dit "oui". Au début, honnêtement, il n’avait suivi que de loin ce qu’il se passait là-bas. "Michel m’avait dit : ‘ici, c’est compliqué'... Je savais que des migrants arrivaient par l’Italie, mais pas le phénomène qu’on connait aujourd’hui et qui s’est compliqué au fil des mois", dit-il. Plus il s’est penché dessus, plus il a été convaincu. "Ce n’est pas un film sur les réfugiés, c’est un film avec eux", estime Jean-Marie Gigon. Qui voit du sens, derrière tout ça : "Cela pose la question de ce que veut dire accueillir, pour ces habitants, pour tous. Cette question d’humanité m’intéresse au plus haut point."

Sur l'humanité justement, à plus grande échelle, il est amer. En colère surtout. "J’ai 55 ans, j’ai connu les boat people", dit-il. "A l’époque, on ne parlait pas de migrants. Quand les Asiatiques sont arrivés en France, ils se sont intégrés, on les a accueillis. Ils étaient 120.000, pas 20 ou 30.000 comme aujourd’hui. Là, on fait un pataquès invraisemblable. Qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’on en soit là ? Qu’on ne soit plus en capacité d’accueillir des personnes qui manquent de tout ? Qu’on soit paniqué comme ça ?" Révolté : "Quand on en arrive là, on est une société en danger, enfermée dans un mirage : le monde ne se limite pas à la télévision ou à cette surconsommation aberrante." Avec, donc, l'envie de faire bouger, de réveiller.

 Le film s’appellera "A tous vents". "L’expression évoque un peu la panique à bord ; le fait qu’ici, c’est un pays de vent, avec ces bourrasques qui secouent la vallée, qui viennent de la mer. Et puis rien n’est figé, rien n’est fixé." C’est aussi la liberté, celle de ces habitants qui échappent au cadre, qui choisissent de faire ce qui leur plaît. Le film sera autoproduit. Une cagnotte est lancée sur KissKissBankBank, pour permettre de boucler le projet, en toute indépendance.



















"On réagit juste face à une situation humanitaire révoltante" 
 Michel Toesca, réalisateur

Il faut le dire, Michel Toesca est un ami de Cédric Herrou. Son film est évidemment de parti pris, "totalement acquis à la cause", approuve le cinéaste. Qui pourtant récuse le terme de "militant". "Je suis juste un citoyen, habitant de la vallée qui, comme d’autres, a réagi au début, face à une situation humanitaire insupportable, révoltante et injuste. On fait ce qu’on peut pour  aider", dit-il.

Entre habitants et réfugiés, les histoires s’entremêlent, des liens se créent. Cédric Herrou accueille ainsi, tous les soirs, entre 80 et 150 personnes. D’autres habitants, n’ont de la place que pour trois ou quatre. "Il y a aussi une énergie très positive, des moments très joyeux, très drôles", dit Michel Toesca. "Les migrants qui arrivent là sont dans une dynamique de voyage. Ce n’est pas la même situation que quand ils arrivent à Calais, face au mur. C’est beau, toute cette énergie et cette espérance." Il va mettre de tout ça, dans son film, les deux dernières années, les réfugiés qui se racontent, les habitants, les associations, les politiques. Mais aussi les actions clandestines, les checkpoints qui s’installent un peu partout, les militaires, gendarmes et gardes mobiles qui désormais quadrillent la vallée, la répression qui se durcit et... les migrants qui continuent, toujours, à arriver.

Des tragédies s’écrivent ici. Il y a eu des morts. "Des réfugiés qui passent par l’autoroute et se font écraser par un camion, d’autres qui se mettent sur le toit de trains et meurent électrocuté..." souffle Michel Toesca. Parce que non, la situation dans la vallée n’est pas rose. C’est bien plus nuancé qu’une belle histoire de solidarité. Les 5000 habitants ne sont pas tous mobilisés, loin de là. Il y a ceux qui ferment les yeux. Ceux qui balancent. Et ceux qui aident, "peut-être 10 à 20%", estime Michel Toesca. Il y en a aussi qui changent, devant les drames. "Un jour, une commerçante, plutôt tendance Front national, a trouvé des gamins devant son jardin. Elle leur a offert à manger. Elle n’a pas appelé les flics", raconte Michel. La BA aurait pu s’arrêter là. "Et puis un jour, elle nous a rappelé : qu’est-ce que je peux faire d’autre ?  Il se passe quelque chose d’humain qui est assez touchant." De l’humanité. Voilà ce qu’il veut montrer.

Pour voir la vidéo cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=GL6NKm3gFDQ

"Après la montée des marches, les réfugiés avaient retrouvé leur dignité"
Jean-Marie Gigon


Montrer, mettre les pieds dans le plat, ça les connaît. En mai dernier, Jean-Marie Gigon a décroché son téléphone, et appelé Thierry Frémaux, le directeur du festival de Cannes. ll a raconté l’histoire. Le directeur les a invités à venir monter les marches, avec des migrants, pour montrer cette réalité. La suite de l’histoire est croustillante. Averti, le préfet a tempêté. "Il a fallu deux jours de dialogue, d’appels, de négociations entre le préfet et le Festival", raconte Michel. "Le préfet ne voulait pas que les migrants montent les marches, il menaçait de prendre un arrêté préfectoral pour trouble à l’ordre public". Un compromis, presque une entourloupe, a été trouvé : l’équipe du film a monté les marches rouges, avec quatre réfugiés. Mais discrètement, sans voiture officielle, sans annonce, sans fauteuil d’orchestre. C'est passé. "Cela avait un petit côté apartheid, mais on l’a fait. C'était important", dit Michel.

Michel filme encore. Il compte filmer jusqu’au 8 août, date du verdict en appel de Cédric Herrou. L’agriculteur encourt 8 mois avec sursis, et 3000 euros d’amende. Le producteur aimerait que le film soit prêt pour Cannes 2018. Histoire de boucler joliment la boucle, mais aussi parce que le geste est fort. "Vous savez, les quatre migrants qui ont monté les marches cette année... Ils étaient habillés en Agnès B, ils étaient super beaux, tellement heureux d’être considérés, de ne pas être réduits à leur pauvreté", dit Jean-Marie Gigon. "Après la montée des marches, ils avaient retrouvé leur dignité, leur amour-propre. Ils existaient."


En vidéo

De Vintimille à Menton, le quotidien des migrants qui tentent de rejoindre la France


 Vidéo à voir sur le site de l'article

Source : http://www.lci.fr/societe/pourquoi-a-t-on-peur-d-accueillir-des-gens-qui-manquent-de-tout-le-cri-des-habitants-de-la-vallee-de-la-roya-qui-aident-les-refugies-2059204.html?utm_campaign=new_news_email&utm_medium=email&utm_source=user_mailer

mercredi 26 juillet 2017

Petite réflexion sur la transition vers la voiture électrique



On a reçu ça : 

Une vérité qui dérangerait

La vérité la plus scandaleuse et la plus cynique se cache parfois sous des informations rassurantes concernant les affaires courantes.

Les médias viennent de nous parler de la conversion du parc automobile français à la motorisation non thermique.

On sait que les modèles de voitures électriques coûtent beaucoup plus cher, notamment à cause des batteries, dont la production met en jeu des kilos de lithium, métal plutôt rare et coûteux à extraire, ce qui nécessite de détruire des paysages entiers, mais lointains, hors de notre « environnement ».

L’Etat verse donc une prime, si j’ai bien compris de 10.000 €uros, à tout automobiliste qui saute le pas. Combien de gens d’en bas, au revenu mensuel inférieur à 1500 €uros, vont suivre cette incitation, qui implique, ne l’oublions pas, d’acheter une voiture neuve.

A supposer que tous le fassent, le parc automobile français comprenant plus de 30 millions de voitures, le coût des primes pour l’Etat s’élèverait au bas mot à 300 milliards d’€uros, sans parler des aides aux constructeurs de véhicules et aux installateurs de bornes de recharge. Tout ceci sans aucun débat démocratique sur la pertinence de cette coûteuse évolution. Mais c’est bon pour la croissance. Alors…

Par ailleurs, on ajoute que les constructeurs ne souffriront guère de ces difficultés commerciales en perspective, car l’essentiel de leur production, destiné aux pays tiers, restera centré sur le bon vieux moteur à pétrole. C’est bien dans cette conclusion rassurante pour l’activité économique que se niche LE problème de cette « transition ».

Nous, Français, assez riches pour changer de motorisation sans questionner notre mobilité individuelle, voire individualiste, allons par ailleurs continuer à polluer le reste du monde par nos exportations de véhicules obsolètes destinés à tous les « péquenots » de la planète.

Nous, ce 1% de gens riches à l’échelle de l’Humanité, allons afficher notre exemplarité, tout en continuant à produire la pollution qui est en train de rendre la biosphère humainement inhabitable pour tous. Beau tour de passe passe !

Avant de lancer une production de masse, ou destinée à le devenir, il serait honnête de se demander si elle est généralisable à l’ensemble de l’Humanité, car l’irrépressible désir d’imitation de l’homo occidentalis tendra à y aboutir.

Je reste convaincu qu’il n’y aura jamais un milliard de voitures électriques sur notre Terre, ni même 30 millions en France. Mais qui pense à tout ceci ?


Jean Monestier
Diplômé en économie auprès de l’Université de Toulouse,
Artiste-Auteur-Militant,
Etudiant en collapsologie,

Défenseur du maintien d’une biosphère humainement habitable.



mardi 25 juillet 2017

"A tous vents": le film qui raconte comment l'aide aux migrants s'improvise

"A tous vents": le film qui raconte comment l'aide aux migrants 

s'improvise 

Thibault Petit, publié le 19/07/2017

Le réalisateur Michel Toesca, à droite, prépare un film sur la solidarité avec les migrants dans la vallée Roya, dont Cédric Herrou (à gauche) est la figure de proue



Le réalisateur Michel Toesca, à droite, prépare un film sur la solidarité avec les migrants dans la vallée Roya, dont Cédric Herrou (à gauche) est la figure de proue

Michel Toesca

Le cinéaste Michel Toesca filme depuis deux ans l'arrivée des réfugiés dans la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, et la solidarité parfois illégale qui s'y est mise en place.


Il a vu les choses évoluer. D'abord, les migrants tourner en rond à Vintimille en Italie, puis marcher vers la France avant de se faire accueillir par les habitants de la vallée de la Roya. Depuis le début, il y a deux ans, il a tout vu... Et surtout tout filmé. Le cinéaste Michel Toesca* prépare un film sur la solidarité avec les migrants dans cette petite vallée du sud-est de la France.

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Un film qui raconte des "tragédies", mais aussi des histoires d'hommes et de femmes qui ont décidé de se mettre dans l'illégalité pour secourir les migrants. Fin juin, il a créé une page KissKissBankBank pour le financement participatif de son film, ainsi qu'une page Facebook. "A tous vents" devrait sortir en salles au début de l'été 2018.
Interview de Michel Toesca et extrait inédit de son film.  

 Pour voir la vidéo cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=7Z-tuxQ6RPI

Comment l'idée de faire un film sur l'aide aux migrants dans la Roya vous est-elle venue ? 

M.T.: Tout a commencé à Vintimille (première ville italienne après la frontière), au printemps 2015. Je faisais des courses quand j'ai vu qu'il y avait des blacks, qui traînaient. J'ai pris ma caméra et j'ai commencé à filmer, sans idée de film. Au mois de juin quand la France a fermé sa frontière, j'ai commencé à passer plus de temps à Vintimille, j'ai recueilli des témoignages de migrants, puis très vite, quand ils ont commencé à remonter dans la Roya et que les habitants se sont mis à les aider, je me suis dit qu'il y avait quelque chose à raconter.

Au début, les gens le faisaient sans le dire, c'était chacun dans son coin. J'ai trouvé intéressant de montrer comment cette solidarité se mettait en place.

Justement, ça n'a pas été trop compliqué de filmer des gens qui finalement était dans l'illégalité ? 

Au début, si. J'ai commencé avec quelques personnes seulement, une ou deux. Beaucoup ne voulaient pas être filmées, ils étaient méfiants et pourtant j'habite dans la vallée depuis de nombreuses années. Certains travaillent dans la fonction publique, c'est normal. Aux réunions, au début, je ne pouvais pas filmer. Puis après avoir passé du temps avec eux, certains sont carrément venus me chercher pour filmer des choses incroyables, des discussions avec les autorités en caméra planquée, des passages.
 
Vous semblez complètement acteur de cette solidarité. Où se situe la frontière entre le militant et le cinéaste ?

Je ne suis pas un militant. Je suis un type qui habite la vallée, qui voit ces pauvres gens arriver, je suis un type qui s'arrête, qui essaie de réagir, qui leur donne à bouffer, quelques habits. C'est une réaction humaine. Moi, mon métier c'est de regarder le monde, ce qu'il y a autour de moi, d'apporter ma vision sur ce que je traverse. J'ai juste réagi en décidant de faire un film.

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Ce que font les journalistes est assez confus. Moi, je veux offrir une vision complète de ces deux années avec différents points de vue : ceux qui sont pour, ceux qui sont contre et celui des migrants. Je ne porte pas de regard critique sur cette solidarité. C'est un film acquis à leur cause, mais qui permettra à chacun de se faire un point de vue.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué pendant ces deux ans de tournage ? 

Cette proximité et cette immersion m'ont permis de filmer des passages de nuit, d'obtenir des images qui n'ont été vues nulle part. Mais le plus marquant pour moi, ça reste le témoignage des réfugiés. Derrière chaque interview, il y a une tragédie. Ils ont tous perdu un père, une mère ou une soeur. Ils ont été malmenés. Il y a par exemple ce migrant qui a été torturé en Libye à l'électricité. Il a des traces partout, sur les jambes, les mains. Il raconte que ses tortionnaires le forçaient à appeler ses parents en visioconférence pour le torturer en direct et leur réclamer de l'argent.

Comment voyez-vous les choses évoluer dans la Roya ? 

Moi, j'ai arrêté de filmer. Enfin, je vais arrêter définitivement le 8 août, jour du verdict du procès en appel de Cédric Hérou. Mais c'est une histoire loin d'être finie car il y a toujours des arrivées de migrants, encore en ce moment. C'est le début d'une vague de migration énorme. Et ça va s'amplifier dans la Roya si rien n'est fait au niveau français ou européen.

Pour voir la vidéo cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=6SZqOi3bDos



*"A tous vents" est le cinquième long-métrage de Michel Toesca. Auparavant, il a réalisé "Dans un grand lit carré" (1994), "J'irai cracher sur vos tongs" (2004), "Per Sempre" (2009), "The Village" (2011) et "Démocratie zér06" (2012)

Plus d'actualité sur : L'accueil des migrants et réfugiés en France



Source : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/a-tous-vents-le-film-qui-raconte-comment-l-aide-aux-migrants-s-improvise_1928467.html?utm_campaign=new_news_email&utm_medium=email&utm_source=user_mailer