Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

jeudi 5 mai 2016

Chronique des ZAD avril 2016 : A Notre-Dame-Des-Landes et ailleurs


Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en avril 2016 autour des Zones A Défendre : on y parle de Notre Dame Des Landes et de plein d'autres choses

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle


PROJET D’AYRAULT – PORT de 


NOTRE DAME DES LANDES (44)


 
Source : ZAD.nadir.org
                                                  Avril 2016

 
Et ailleurs : GCO à Strasbourg (67) – Bouriège (11) ­ EuropaCity (95) – CIGEO à Bure (55) – A45 (42­69)

                                    

ZAD de NDDL - 44


Infos du 1er au 3 avril

 Vendredi 1er avril

La CGT Vinci demande l’abandon de l’aéroport 

de Notre-Dame-des-Landes

La CGT de Vinci, première organisation syndicale au sein du groupe de BTP, dénonce « la machine infernale » du contrat de concession de l’aéroport, générateur de « dumping social » et fustige un projet né de « rêves mégalomaniaques périmés »
 
C’est un apparent contre-pied au discours syndical : la CGT du groupe Vinci, concessionnaire pour la construction et l’exploitation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, réclame l’abandon du projet. Première organisation syndicale au sein du groupe de BTP, elle dénonce « la machine infernale » du partenariat public-privé : « financement opaque, des coûts immédiats sous-estimés, des gains futurs surestimés… et des profits permanents garantis ». Dans un communiqué publié le 21 mars, elle livre une critique virulente et détaillée du contrat de concession emporté en 2010, pour 55 ans, par le géant mondial de la gestion d’infrastructures publiques.

Pourquoi un syndicat de salariés, dédié à la préservation et à la création d’emplois, s’oppose-t-il à un projet générateur d’activités et de recettes pour son entreprise ? « Parce que ce système ne bénéficie pas du tout aux travailleurs ! » explique à Mediapart Francis Lemasson, délégué CGT à Vinci. Dans un partenariat public-privé, les coûts de construction d’un équipement commandé par la puissance publique (autoroute, ligne à grande vitesse, aéroport…) sont assurés par le concessionnaire privé, qui reçoit en retour un loyer durant les années ou les décennies du contrat. Ce système, en vogue depuis le début des années 2000, se révèle très coûteux pour l’État qui se retrouve dans la plupart des cas à payer une facture beaucoup plus élevée que s’il avait gardé la maîtrise de l’exploitation.

Dans son communiqué, la CGT explique que
« sur ces projets, Vinci intervient à la fois comme constructeur et comme exploitant concessionnaire sur la base de contrats abusifs ». Concrètement, détaille Francis Lemasson, « Vinci Construction a pour client Vinci Concessions. Pour nous, c’est le pire client. Sur un chantier, il y a toujours des retards. Dans un marché public classique, on négocie alors desréclamations” avec le client pour finir le contrat avec un délai et des coûts supplémentaires. Mais avec Vinci concession, on se heurte à un véritable mur. Cette négociation est impossible : “C’est ce prix là, et si vous vous êtes trompés dans les estimations, tant pis pour vous !” Quand Vinci signe un PPP, il s’engage sur un prix ferme. Cela produit un transfert de contraintes sur les filiales de Vinci Constructions et sur leurs sous-traitants, qui n’ont d’autres choix que de recourir à l’intérim, aux salariés détachés, aux travailleurs sans papiers, à la sous-traitance en cascade. C’est une machine infernale ». À ses yeux, le chantier de Notre-Dame-des-Landes « condense tous les dysfonctionnements en terme de démocratie locale, expertise indépendante, écologie ».

C‘est pourquoi la CGT considère dans son communiqué – 
« alors même que nos métiers sont durement touchés par une chute d’activité, elle-même due à la baisse des commandes publiques et aux exigences élevées de rentabilité de nos actionnaires » – que « la multiplication de ces contrats, loin d’être une solution, fait peser une grave menace sur nos emplois, nos salaires et nos conditions de travail » : « dumping social » et surexploitation des ouvriers employés par les entreprises de sous-traitance.

Le syndicat s’inquiète aussi d’un risque de destruction d’emplois en cas d’ouverture d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, par le biais de l’automatisation d’une partie des tâches et du recours à la sous-traitance : « C’est ce que Vinci a mis en place dans les aéroports qu’il a achetés au Portugal », précise Francis Lemasson. Combien d’emplois le groupe compte-t-il créer dans le nouvel aérogare s’il sort un jour de terre ? « C’est un secret d’État », selon le délégué CGT qui indique avoir interrogé le PDG du groupe à ce sujet, Xavier Huillard, sans obtenir de réponses. 
 

Le groupe Vinci est divisé en deux branches : concessions (près de 6 milliards d’euros de chiffres d’affaires) et contracting (32,5 milliards de CA), dont les activités de construction. C’est l’équivalent de 2 500 petites entreprises, « un cartel de PME » selon Francis Lemasson, employant en moyenne une vingtaine de salariés. Dans cette structure, les petites équipes spécialisées en BTP se retrouvent sous la pression des concessionnaires, guidés quant à eux par une logique de rentabilité financière. Les PPP ne représentent qu’une minorité des contrats du groupe, mais ils lui rapportent beaucoup, alors que les activités de construction sont ralenties par la crise
économique.

« Nous ne sommes ni des mercenaires, ni des esclaves : nous ne voulons pas travailler dans un climat de guerre civile, mais dans les meilleures conditions, avec des droits et des garanties collectives », conclut la CGT Vinci, qui ajoute souhaiter œuvrer à des « projets dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale ». À l’inverse, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes provient de « rêves mégalomaniaques périmés ».


Selon Francis Lemasson, dans les filiales de Loire-Atlantique, département du projet, les salariés se sont vu distribuer des brochures provenant Des ailes pour l’Ouest, l’association des défenseurs de l’aéroport. Lors de comités de groupe, la direction de Vinci a demandé aux représentants du personnel de soutenir le projet de nouvel aéroport. Le communiqué de la CGT lui apporte une réponse en forme de cinglant désaveu.
Jade Lindgaard Médiapart

On apprend aussi ce matin que le gouvernement aurait envie d’essayer de déplacer le problème ailleurs... http://www.leclaireurdechateaubriant.fr/2016/04/01/aeroport-nddl-la-piste-guemene-penfao-reactivee/


Infos du 4 au 10 avril

Lundi 4 avril

Rencontre entre des employés de l’aéroport et des personnes de la zad sur un piquet de grève à l’entrée de Nantes-Atlantique.

Lors de la manifestation contre la loi Travail du 31 mars, certaines d’entre nous ont rencontré des personnes de la CGT- AGO qui nous ont informé qu’un piquet de grève se tiendrait à l’aéroport de Nantes atlantique le lendemain. Ceci à l’occasion d’un mouvement des salarié-e-s de l’entreprise Aviapartner, employée par Ago. Ceux-ci se considèrent comme de plus en plus pressurisé-e-s et demandent de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires (voir tract lisible ici : http://zad.nadir.org/spip.php?). 

Les personnes de la CGT-AGO nous ont invité avec enthousiasme à nous rendre à ce piquet de grève pour les soutenir et faire plus ample connaissance. Nous sommes donc venu-e-s le lendemain à 4 avec quelques aliments produits sur la zad. Alors que nous arrivions, une quarantaine de personnes ont pris le rond point juste avant l’entrée de Nantes-Atlantique, mis en place un barrage filtrant avec diffusion de tracts, déployé une table avec des en-cas et boissons et installé du gros son dansant. Les quelques policiers présents essayaient régulièrement de bouger les barrières disposées sur la route et de fluidifier le trafic mais assez vite, et vu l’emplacement stratégique du rond point (qui permet aussi d’accéder à une zone industrielle et commerciale), on pouvait voir des files de voitures au pas et des ralentissements jusque sur le pont de Cheviré.



Sous le soleil, nous avons pu prendre le temps de discuter du boulot à Nantes-atlantique, du mouvement en cours contre la loi travail et de la manif de la veille, ainsi que de Notre-Dame-des-Landes. Les salarié-e-s de Nantes-Atlantique avec qui nous avons échangé semblaient plutôt content-e-s de la récente prise de position de la CGT-vinci contre le déplacement de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et n’ont eux-même pas du tout envie que l’aéroport bouge. Au-delà de la critique globale de l’impact social et environnemental de l’aéroport en projet dans laquelle les un-e-s et les autres peuvent se retrouver, plusieurs raisons directes viennent s’ajouter : la peur de ne pas être réembauché en cas de déplacement, la possibilité de conditions de travail dégradées et les trajets quotidiens qui seront beaucoup plus long, entre autres... Ils et elles affirmaient aussi que la volonté actuelle, pour justifier le transfert, de concentrer l’ouverture de nouvelles lignes sur Nantes atlantique, et ce sans pour autant le rénover et augmenter les effectifs, entraînait des rythmes de plus en plus difficiles à suivre pour les salarié-e-s.

C’était leur première journée d’action de ce type dans ce contexte. Elle était accompagnée d’un certain nombre de revendications. Si celles-ci ne sont pas satisfaites, ils prévoient de faire plusieurs jours de grève et de nouvelles actions. Ils et elles seraient content-e-s de discuter de soutiens possibles depuis la zad et le mouvement anti-aéroport, et nous avons convenus de rester en contact et d’envisager des actions communes.

Ps : A noter que la volonté de rencontre et la recherche de solidarité ne fait malheureusement pas l’unanimité chez les syndiqués CGT, puisqu’à la fin de la manif du 31 mars à Nantes, quelques dockers CGT sont venus agresser verbalement et physiquement les personnes du mouvement anti-aéroport qui se trouvaient près des tracteurs – en gueulant, entre autres, que les « écolos » de la zad n’avaient « rien à foutre là »...Dans un registre plus joyeux, un certain nombre d’autres syndiqué-e-s sont resté-e-s assez tard dans la journée et bien après la fin de la manifestation officielle pour passer de la musique et soutenir les milliers de personnes qui continuaient à tenir la rue face à la police.

ZAD


Mardi 5 avril



Notre-Dame-des-Landes : 


un projet "surdimensionné", 


selon des "experts ministériels"


Un rapport d'experts sollicité par Ségolène Royal juge le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes « surdimensionné » par rapport aux besoins, suggérant de le revoir à la baisse ou de moderniser l'aéroport de Nantes-Atlantique.  Mi-janvier, Ségolène Royal a missionné trois ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts pour examiner les alternatives ou solutions complémentaires au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui oppose depuis plus de quarante ans riverains, opérateurs, élus et défenseurs de l'environnement. Les conclusions sont sans équivoque. « Force est de constater que le projet, fruit d'une conception ancienne, est surdimensionné », souligne le rapport remis mardi à la ministre de l'Environnement.

La synthèse des trois ingénieurs Pierre Caussade, Nicolas Forray et Michel Massoni, d'une soixantaine de pages (plus annexes), repose notamment sur les nombreuses études déjà réalisées. Parmi celles-ci, celle d'une « commission du dialogue » qui avait déjà émis des réserves en 2013. Pour ces experts, qui ont aussi étudié les autres sites possibles, le choix de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, « apparaît encore comme un compromis acceptable, malgré des difficultés à ne pas sous-estimer ».

Le site, gelé depuis 1973 en vue de la construction, « accueille une biodiversité riche et variée mais insuffisante pour justifier un zonage réglementaire de protection », estiment-ils. « Au lieu d'un projet à deux pistes de 3 600 m, dont l'une à 60 m de largeur, qui était celui d'un aéroport à vocation intercontinentale, la mission suggère de retenir un projet à une seule piste de 2 900 m de longueur et 45 m de largeur, jugée suffisante pour les besoins d'un trafic essentiellement intra-européen. » Cette révision à la baisse réduirait la consommation d'espace d'environ 200 hectares, sur les quelque 600 prévus actuellement.

 La transformation de Nantes-Atlantique reste une autre option envisageable, soulignent les auteurs : « L'agrandissement de l'aérogare est possible et la rénovation de la piste est nécessaire. » Mais « les questions de bruit resteraient prégnantes ». Et la nécessité de maintenir l'aéroport ouvert pendant les travaux pourrait « peser sérieusement » sur les coûts. La facture s'élèverait à environ 300 millions d'euros pour un objectif de 7 millions de passagers annuels (4,4 millions en 2015), un chiffre qui n'inclut pas l'impact du chantier sur l'activité aéroportuaire. Pour autant, se pose dès aujourd'hui la question de la mise en conformité des procédures d'atterrissage sur la piste, qui avait été suspendue dans la perspective du transfert fin 2017, disent les trois ingénieurs. Or, quelle que soit la décision finale, « il est maintenant évident que l'exploitation de Nantes-Atlantique se poursuivra bien au-delà de cette échéance », souligne le rapport.

« Un rapport incontestable » pour Royal

Ce texte vise à « nourrir le débat », selon le ministère, en vue du référendum promis par François Hollande« C'est un très bon rapport, incontestable, qui desserre l'étau du tout ou rien, qui dit qu'on peut recalibrer le projet et que l'aménagement de l'aéroport actuel n'est pas non plus impossible », a dit Ségolène Royal au journal Le Monde.


À ce stade, la consultation est fixée au mois de juin, a annoncé Manuel Valls, qui vise un début des travaux de l'aéroport en octobre 2016 en cas de victoire du « oui ». Mais son périmètre (le seul département de Loire-Atlantique) mécontente les opposants au projet et l'ordonnance n'est toujours pas sortie. « L'idée de ce rapport, malgré les critiques, est de regarder à fond, en vérité, et de façon impartiale, les alternatives, et répondre à toutes les objections pour renouer le dialogue », explique Ségolène Royal, qui affiche sa méthode : « Écouter pour agir juste et voir clair. »




►Le Rapport complet sur le projet d’aéroport des "experts" de S. Royale. A télécharger : https://mon-partage.fr/f/8MuyAgPx/ après le demi barrage à Sivens, une proposition de demi-aéroport à NDDL, ...
 
Jeudi 7 avril



Notre-Dame-des-Landes : 

Ségolène Royal dit qu’il faut 

une nouvelle enquête publique




Les trois experts commissionnés par Ségolène Royal ont remis leur rapport concluant au « surdimensionnement » du projet d’aéroport du Grand Ouest. La ministre de l’Environnement semble vouloir une refonte du dossier. Et lance l’idée d’une nouvelle enquête publique.

« Surdimensionné. » Le mot est écrit noir sur blanc dans le rapport d’experts remis mardi 5 avril à Mme Royal : « Force est de constater que le projet, fruit d’une conception ancienne, est surdimensionné. » Et Ségolène Royal, toujours gênée aux entournures par ce dossier (comme lors de ses vœux de début d’année), rebondit pour introduire le doute sur le projet d’aéroport.

« Plus personne maintenant ne peut nier, premièrement, que cet aéroport est disproportionné. Deuxièmement, plus personne ne peut contester que l’aéroport initial aurait très bien pu, au moment où les choses ont été décidées, être aménagé pour faire face aux besoins », aurait dit la ministre mardi soir, selon plusieurs médias.

     Tweet autoritaire du Premier ministre

Sauf que le Premier ministre, Manuel Valls, fervent partisan du projet d’aéroport, s’est empressé de désavouer sa ministre de l’Environnement, par un tweet autoritaire :
 
Ségolène Royal n’en a pas ravalé son chapeau. Et a maintenu ses positions, d’abord sur BFM, chez Jean-Jacques Bourdin, puis à la sortie du 
Conseil des ministres

Elle s’est expliquée plus longuement, lors d’une conférence de presse en fin de matinée, mercredi 6 avril. « Oui, il y a des alternatives », a insisté la ministre. La première d’entre elle ? Réaménager l’actuel aéroport, ce qui s’avère « parfaitement possible, techniquement possible », a-t-elle estimé.

Autre possibilité, maintenir le projet à Notre-Dame-des-Landes, « l’endroit le plus opérationnel », a-t-elle précisé. « Sauf que le projet tel qu’il a été présenté a été surdimensionné, avec 200 ha gelés en trop. » L’estimation est confirmée par Nicolas Forray, l’un des auteurs du rapport : « Les besoins du périmètre aéroportuaire passeraient de 540 ha à 340 ha, détaille l’ingénieur. La réduction de l’espace artificialisé est donc de 200 ha environ. 200 ha qui pourraient d’ailleurs être utilisés en partie pour mettre des mesures compensatoires. »

    « S’il faut un aéroport plus petit, 

    il y aura une nouvelle enquête publique » 


Principale proposition du rapport d’expertise : revenir à une seule piste pour le projet d’aéroport. « Si une seule piste permet l’accueil de 11 millions de voyageurs et que l’objectif, d’ici 2020, est de 5 millions de voyageurs, alors cela suffit, une seule piste », argue ainsi Mme Royal. À écouter Nicolas Forray, on se demande même comment une deuxième piste a pu être envisagée jusque-là .

 
Problème : une telle reconfiguration nécessiterait l’ouverture d’une nouvelle enquête publique… Ségolène Royal confirme : « Oui, s’il faut un aéroport plus petit, il y aura un nouvelle enquête publique, parce que c’est la loi. » Et tant pis pour le retard que cela préfigure sur des travaux que le Premier ministre annonce pourtant pour octobre. « Une enquête publique, c’est quoi, un an ? Il vaut mieux une enquête publique correctement faite sur la base d’un projet correctement calibré », assume la ministre.

N’en reprend-on pas pour plusieurs années de débat, interroge une journaliste ? La réponse fuse : « Et aujourd’hui, vous ne croyez pas que cela a pris des années ?! Ça fait 30 ans ! ça fait 30 ans, insiste la ministre. Et on dirait “non” à tout cela parce que ça prendrait une année de plus ? Il faut être sérieux… »


Mais Ségolène Royal maintient le projet de consultation locale annoncée il y a plusieurs semaines. La date a même été fixée au 26 juin. Quant à la question qui sera posée, « elle est très claire », estime Ségolène Royal : « Voulez-vous, ou non, le transfert de l’actuel aéroport vers un nouvel aéroport à Notre-Dames-des-Landes ? »

    « Ça s’appelle la démocratie participative 

               et l’intelligence collective »

Comment les votants pourraient-ils se prononcer s’ils n’ont pas une idée de la configuration définitive du projet ? « Ça, ça s’appelle la démocratie participative et l’intelligence collective. Maintenant, le débat va s’ouvrir, grâce au rapport. Les gens vont en parler, en discuter et ce, intelligemment, j’en suis sûre », évacue Ségolène Royal.

« Je fais confiance aux acteurs de terrain pour choisir tel ou tel sujet. Moi, j’ai à fixer les règles du jeu. » Mais Mme Royal a désormais tracé des lignes rouges : « S’il y a décision de transférer, le rapport s’appliquera, je vous le dis. Et ça ne sera en effet qu’une seule piste. Ce n’est pas la peine de faire croire aux gens que ce sera autrement. Il y a deux cents hectares qui seront rendus aux agriculteurs. Et par conséquent, oui, il y aura une enquête publique apaisée, je l’espère. »


Avant d’enfoncer le clou : « En plus, tous les contentieux ne sont pas terminés à cause des problèmes de compensation, et la déclaration publique actuelle, qui date de 2008, tombe en 2018. Donc, il faudrait que des travaux substantiels soient engagés avant 2018… Je demande à tous de bien réfléchir », interpelle Ségolène Royal, avant de conclure : « On va perdre beaucoup plus si on s’obstine ! » Manuel Valls est prévenu.






Vendredi 8 avril


►Les Naturalistes en lutte commente le rapport des "experts" : "Si les Naturalistes en lutte se réjouissent de constater qu ’une autorité publique prenne enfin en considération la possibilité de réaménager l’aéroport actuel de Nantes Atlantique comme alternative crédible à la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il n’en demeure pas moins que le rapport, peut-être très éclairé sur les aspects socio-économiques du débat, pêche cruellement dans son analyse des aspects écologiques.(...) la suite ici 





Dimanche 10 avril



Le sondage du Courrier de l'ouest est passé à 3500 votants en 3 jours et 88 % de contre l’aéroport de nddl,

faisons encore mieux en bombardant Hollande de messages via la cyberaction du site cyberacteurs : pour l'abandon d'un projet surdimensionné

Signez faites signer cette cyberaction, explosez la participation sur toute la France, dans tous les lieux de lutte, soyons debout la nuit et le jour ! Tous les moyens sont bons pour montrer notre mobilisation..

Pétition en ligne via la plateforme Cyberacteurs : http://www.cyberacteurs.org/cy
Destinataire : Présidence de la République

« NDDL : projet d'un autre millénaire.

Message : Monsieur le Président,

Le rapport d'experts valide le discours des opposants : le projet de
NNDL est surdimensionné et le réaménagement de l’aéroport existant est
une alternative sérieuse. Partant le projet de référendum limité au seul
département 44 alors que 2 Régions sont parties prenantes doit être
abandonné.

Je me joins donc au Conseil National de la Transition Ecologique (CNTE)
pour condamner le projet d’ordonnance devant fixer les modalités d’une
consultation locale sur Notre-Dame-des-Landes.

Et je demande le renoncement pur et simple à ce projet d'un autre
millénaire.

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Président à ma
vigilance sur ce dossier. »

Texte commun du mouvement face au référendum

Peu après les mobilisations extrêmement fortes et croissantes de décembre, janvier et février 2016 contre les expulsions programmées, le gouvernement a tenté un stratagème : d'une voix il annonçait une étude sur les solutions alternatives à la construction de l'aéroport, d'une autre était présentée la tenue d'un référendum sur le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, bientôt renommé « consultation ».

Au même moment, les habitants de la zad sont devenus tous expulsables, et des entreprises ont pourvu l'appel d'offre du chantier.
Le 27 février, nous avons démontré sur le terrain que cette fable n'entamait en rien notre détermination. Les actions à venir montreront toujours plus fortement que nos exigences sont intactes : non aux expulsions ! Non aux travaux ! Non à l'aéroport !

Sans rentrer dans les détails techniques de cette éventuelle consultation, posons quelques questions cruciales.
L'Etat à la fois juge et partie 




Il est à la fois porteur du projet d'aéroport et organisateur  de la consultation.
Les mêmes qui mènent le projet de transfert depuis 15 ans détermineraient aujourd'hui la formulation de la question et le

périmètre de la consultation, en fonction d'une étude déjà réalisée sur le sujet.  D'un côté on nous parle de « projet d'Etat », de l'autre, une consultation locale est proposée. A Bure, c'est avec ce même argument que les opposant-e-s à la poubelle nucléaire de l'ANDRA se sont vus refuser un référendum local

Comment ne pas observer que la consultation et sa forme sont édictés selon les besoins des porteurs de projet ?

Les porteurs du projet disposent de l'argent et des institutions pour faire campagne. Comment pourrait-on leur faire confiance alors qu'hier à peine élu le conseil régional a déboursé 60 000 euros d'argent public pour une pétition falsifiée (1) demandant l'expulsion de la ZAD ?

Ils refusent depuis des années la communication de documents essentiels, dont ceux qui ont servi à asseoir la Déclaration d'Utilité Publique, et ils nous ont caché une étude qui démontait l'argumentaire pseudo-écologiste sur le lac de Grand-Lieu, pour ne citer que cela. Comment pourrait-on leur faire confiance alors qu'ils n'ont pas arrêté d'utiliser leur pouvoir pour cacher les informations qui n'allaient pas dans leur sens ?

Comment pourrait-on leur faire confiance alors que Valls lui même a annoncé que la consultation avait pour objectif de légitimer le début des travaux ?

Nous avons constaté en 2005 avec le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen que lorsque le peuple vote mal, on passe outre.

S'asseoir sur l'Etat de droit ou le brandir selon les opportunités




Quelle légitimité ont les procédures liées à la déclaration d'utilité publique (débat public, enquêtes etc,) dont nous avons par ailleurs longuement dénoncé les insuffisances, mais qui seraient confortées ou balayées d'un trait de plume par un scrutin purement consultatif, et sans aucune valeur juridique ?

Un recours auprès de la Cour Administrative d'Appel concerne les mesures de compensation prévues incompatibles avec la loi sur l 'eau et celle sur les espèces protégées. Une procédure contentieuse initiée par la Commission Européenne est toujours en cours. Des procédures d'expulsions ont été menées à leur terme contre les habitants et paysans de la zad. Un appel d'offre a d'ors et déjà été pourvu pour faire avancer les travaux. Quelles collisions vont avoir lieu entre les décisions juridiques de ces instances et les résultats de l'éventuelle consultation ? Que devient donc ce fameux « état de droit » que les porteurs de projet nous renvoient en permanence ?

Notre légitimité n'est pas là

En cas de réalisation du projet, des terres nourricières seraient sacrifiées et des fonds publics gaspillés pour un projet public nuisible. Les lois protectrices de l'environnement seraient définitivement nulles et non-avenues, des zones humides et la bio-diversité massacrées. Toutes les expérimentations menées sur la zad, tout ce qui s'y est construit, serait écrasé au nom du profit et d'un modèle de développement que nous récusons. Un oui ou un non sur le seul aéroport ne saurait exprimer notre exigence d'autres choix de société !

L'annonce de la consultation ne change rien, ni à la légitimité de notre combat, ni à notre détermination à obtenir l’abandon définitif du projet de Notre Dame des Landes.

Pour que vive la zad, ses paysan-e-s, ses habitant-e-s et ses occupant-e-s.




Le 2 avril 2016
SIGNATURES (liste non close)
Ag du mouvement anti-aéroport
et les organisations ci-dessous :
Acipa, Adeca, Apa, Attac44, CeDpa, CELA, Copain 44, EELV Pays de Loire, EELV 44, Ensemble ! 44, MOC-Decroissance, NPA 44, Obslab, Parti de Gauche 44, Solidarités Écologie, Union Syndicale Solidaires 44, Vertou Écologie Solidarité.

Notes :
(1) zad.nadir.org : Diffamation, fraude et détournement. La campagne truquée de Bruno Retailleau contre la ZAD (http://zad.nadir.org/spip.php) ; liberation.fr : Le site de la région Pays de Loire piraté après la pétition pour l'évacuation de la zad de NDDL (http://www.liberation.fr/dire)




Infos du 11 au 17 avril




Lundi 11 avril



Retour sur ce weekend :


La manifestation contre la loi travail a encore beaucoup mobilisé samedi dernier à Nantes. Les manifestant.es, très remonté.es, n’ont pas épargné l’agence Vinci ni les diffférentes banques sur leur passage. D’ici, on rigole un peu de la puissance que les politiciens nous accordent en désignant du doigt la zad comme la "base arrière des casseurs". Retailleau chouine sur les "Les ultra-violents, qui caillassent les vitrines et attaquent les forces de l’ordre, ont fait de Nantes le nouveau champ de bataille de leur lutte anticapitaliste".

Comme si les étudiants, lycéens et autres manifestants avaient besoin de nous pour avoir la rage contre un système qui plus que jamais ne leur promet qu’insécurité et précarité. Il est évident que la mobilisation actuelle ne peut que nous réjouir, et que de nombreu.ses occupant.es sont parties prenantes de ces manifestations, mais au même titre que les milliers d’autres participant.es

Dimanche 10 avril, Royal crée la surprise en annonçant que "La mise en chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, si le "oui" l’emporte au référendum du 26 juin, devrait "prendre un an de plus", le temps d’une nouvelle enquête publique, et porter sur "une seule piste" (source : Reuters). vous pouvez l’écouter ici. Elle "ne veut pas faire des travaux avec des gardes mobiles pour défendre les grues" ... autant dire qu’ils ne sont pas prêt de le construire leur aéroport ! Comme le confirme Retailleau : Bruno Retailleau (qui préside le conseil régional des Pays-de-la-Loire ET le syndicat mixte aéroportuaire). Il s’est inquiété mercredi des déclarations de Ségolène Royal, qui avait déjà évoqué l’aménagement d’une seule piste, en estimant qu’une nouvelle enquête publique "obligerait à repartir sur 10 ans de procédures auxquelles ne survivra pas le projet." "Cela reviendrait à dire aux électeurs : ’Même si vous votez oui, ce sera non !’", a-t-il réagi. ET OUI !!!

Vendredi il y a un concert à la Wardine : une bonne excuse pour passer sur la zad !






A Paris, "ce lundi soir, des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dans l’ouest de la France, sont attendus place de la République pour venir renforcer les effectifs de Nuit debout" (source : RFI). En fait, plus que de renforts, il s’agit d’une intervention de camarades venu.es, à la demande de participant.es des rassemblements, échanger sur les expériences de la lutte à NDDL. En espérant que les bilans du combat contre l’aéroport et son monde puisse enrichir la mobilisation en cours !

En ces temps de mobilisation c’est une bonne nouvelle que la sortie en version numérique, gratuite et intégrale du guide d’autodéfense juridique "Face à la police / face à la justice" (collectif Cadecol). Disponible sur infokiosques.net


Jeudi 14 avril



Consultation à une ou deux voix : il y a quelques jours, Royal annonçait que la question porterait sur un aéroport à une piste, aujourd’hui, le conseil régional demande qu’il en ait deux. Ce qui ne change rien au fond.

Infos du 18 au 24 avril

Mardi 19 avril




  

NDA : Incroyable, affiche CGT – Je ne peux m'empêcher de la mettre dans la chronique car ça doit être la 1ère du genre de la CGT depuis Charonne et la guerre d'Algérie – Bonjour les socialos !




Mercredi 20 avril


RÉCIT D’UNE ARRESTATION – VENEZ SOUTENIR GRÉGOIRE À SON APPEL À RENNES LE 4 MAI !





Dans le cadre des infotours, des équipes d’opposants se relaient depuis 5 mois un peu partout en France pour faire le récit de ce que nous construisons sur la zad et pour apporter quelques éclairages sur l’état des lieux de la lutte à un public le plus large possible. Le succès manifeste de ces réunions publiques induit une surveillance en leur sein par la DGSI s’intéressant particulièrement aux personnes qui s’exposent et diffusent l’esprit de cette lutte.

Vendredi 8 avril dans la nuit, alors que nous quittions la ville de Lons-le-Saunier dans le Jura, après une de ces fameuses réunions publiques, Grégoire s’est fait arrêter.

Grégoire est arrivé sur la zad il y a deux ans, à l’été 2014, suite à un procès où il venait d’écoper de 18 mois de prison dont douze ferme, où il était accusé de dégradations et de violence sur agent lors de la manif historique du 22 février 2014. Son dossier de justice est monté à partir de clichés dont il est impossible de vérifier les sources (dates et heures), où l’on voit des personnes masquées sur les lieux du crime, et où des « experts » démontrent qu’il s’agit de lui en plaquant sa propre photo sur ces visages. Avec cette méthode, son avocat a même prouvé que Johnny Cash était présent le 22 février à Nantes ! Il est désigné dans le dossier par la DGSI qui le connaît très bien puisqu’il est fiché politiquement depuis plusieurs années et a déjà fait de la prison.

Son procès, comme tous ceux qui ont eu lieu lors de cette intense séquence de répression contre le mouvement de lutte, a servi d’intimidation avec une peine exemplaire. Face à cette mascarade, Grégoire s’est soustrait à la décision de justice prononcée avec mandat de dépôt, et a rejoint la zad pour y vivre pleinement. Il a fait appel, et depuis lors un mandat d’arrêt courait contre lui.

Aujourd’hui, le projet bat toujours plus de l’aile, l’histoire est difficile à suivre entre déclarations politiciennes contradictoires, effets d’annonce, et enfumage d’une consultation en juin. Dans le même temps, la lutte s’étend toujours plus et les procès à l’encontre des opposants sont d’une sévérité inédite depuis deux ans. Que l’on soit un paysan, un habitant de la zad ou un militant, les attaques en justice individualisées sont des attaques contre le mouvement. Soutenons les personnes visées ! Diffusez cet appel dans vos réseaux !
Le 4 mai Grégoire passera en appel à Rennes, soyons nombreux à nous y rendre, pour un grand banquet convivial sur la Place du Parlement, à partir de 14h à Rennes.

Appel à témoignage : Si vous connaissez Grégoire, l’avez rencontré sur un infotour ou sur la zad, apporter des témoignages pourrait l’aider dans sa démarche pour expliquer pourquoi il a décidé de vivre sur la zad et de ne pas se soumettre à son jugement en première instance. Vous pouvez adresser ces témoignages à Association Vivre sans aéroport, le Liminbout, 44130 Notre Dame des Landes.

On recherche un gros photocopieur de marque CANON pour faire au minimum 3000 copies A4 noir et blanc par semaine (impression du ZadNews et + si affinités). Si l’un-e d’entre vous connaît un endroit où cette machine n’est pas ou plus utile (genre siège du PS, de Vinci, du Medef...) on est preneur. Pas besoin qu’il soit récent et en état de marche, on peut le réparer, l’bidouiller, l’améliorer tant que c’est du CANON. Pour plus d’infos et de contact : zadnews(arrobase)riseup.net






Infos du 25 au 30 avril






Mardi 26 avril



Communiqués de soutien à Xochicuautla au Mexique

►Communiqué du Syndicat National des Journalistes suite au flic déguisé en photographe : Nantes : mais que fait la police ? « Quand les forces de l’ordre font œuvre de désordre, c’est que quelque chose ne tourne plus rond. »


Mercredi 27 avril



Les copin.es poursuivi.es pour "entrave à la circulation" lors de l’opération escargot ont été reconnu.es coupables et comdamné.es à des amendes. Une trentaine de personnes étaient présentes dans la salle pour leur apporter leur soutien.


La consultation suit son cours, après l’ordonnance créée de toutes pièces le 21 avril pour lui donner un cadre légal, le décret d’application a été publié au J.o. le 24. A lire ici.


Vendredi 29 avril



Encore une manif puissante contre la loi travail à Nantes, 20 000 personnes dans la rue, une journée qui commence tôt (4h30 !) avec le blocage d’un dépot de trams par des étudiant.es et syndicalistes, une foule de gens qui refusent de se laisser faire par la police qui tentera vainement durant tout le parcours de scinder le cortège en deux. La cantine de la zad était sur place et invitait les gens qui ne souhaitaient pas rejoindre les nefs, et la nasse policière prévisible, à partager un repas à prix libre.




Dans l’après midi des milliers de personnes refusent de rentrer chez elle-ux, se rassemblent à Commerce ou devant le CHU, malgré la pression policière constante. De plus en plus de gens viennent aux manifs préparé-es (foulards, parfois des casques, sérum phy, etc) ce dont on ne peut que se réjouir. La foule a refusé de céder à la pression policière et a rejoint peu à peu la place du Bouffay où se tiennent les Nuits debouts. On déplore 41 arrestations. Des comparutions immédiates sont en cours (21h), plusieurs condamnations à de la prison ferme (entre 1 et 2 mois) ont été prononcées. Un policier témoigne :"on les a repérés. L’un avait une capuche turquoise et l autre un pantalon avec une bande rose". Moralité, oubliez le turquoise et le rose, pourquoi ne pas essayer le noir, plus sobre et moins salissant ?


A Rennes, après une mobilisation réussie, environ 12 000 personnes, le comité de mobilisation des étudiants déplore aujourd’hui plus d’une quarantaine de blessés. Malheureusement, un étudiant de Rennes 2 a été touché à l’œil et en a perdu définitivement l’usage.


A Paris, le syndicat de flicards Alliance déplore l’organisation dont font preuve les manifestant.es : "la façon de faire des personnes est différentes, avec de petites équipes extrêmement mobiles, qui n’hésitent pas à se changer, à changer de profil. Elles vont harceler les policiers en civil, sont très bien équipées : gantées, casquées, avec des protections sur le corps, cagoulées parfois, et qui utilisent des grenades artisanales. C’est ça qui est extrêmement difficile d’endiguer", a expliqué le délégué régional Île-de-France du syndicat Alliance.


ET AILLEURS



Infos du 4 au 10 avril



Lundi 4 avril

Un « non » alsacien à l’autoroute inutile de Strasbourg

 



Le premier festival d’occupation du tracé du Grand contournement ouest de Strasbourg (24 kilomètres) a rassemblé deux mille personnes les 2 et 3 avril. L’événement est à l’initiative d’un nouveau collectif de riverains : les Bishnoïs.


 Strasbourg, correspondance


C’est sûr, quand c’est concret, ça fait plus mal au coeur. C’est comme Notre-Dame-des-Landes quand on te montre la piste d’atterrissage la première fois”. Antoine, 29 ans, vient de Strasbourg pour la première fois sur le tracé du Grand Contournement ouest (GCO) de Strasbourg, ce projet de rocade payante de 24 kilomètres.


La raison de sa venue ? Le festival des Bishnoï le week-end des 2 et 3 avril. Cet événement festif, mais aussi politique, est la première occupation qui se veut durable du terrain. Jusqu’ici, il n’y avait eu que des manifestations, puis des cabanes construites le long du parcours depuis 2014. Lors de la sixième inauguration en mars, environ 300 personnes avaient fait le déplacement. Quelques jeunes écologistes y ont aussi campé à cinq reprises.


Le festival se tient à Ernolsheim-Bruche. Les espaces naturels appartiennent au châtelain du château de Kolbsheim et à une famille dont la maison est isolée en bord de forêt. Inquiets du bouleversement que signifierait le GCO, les propriétaires ont donné leur accord. Il faut y imaginer un viaduc “d’une dizaine de mètres de haut” selon Dany Karcher, maire sans étiquette de Kolbsheim et opposant.


- Vidéo : fin 2014, Dany Karcher faisait visiter les lieux à Rue89 Strasbourg


Une dizaine d’associations, de jeux, de transport en commun ou de protection de la nature ont leur stand. Pour Cédric Oesch, président de l’association Chat pitre & Compagnie, on “est là pour dire que l’on peut s’opposer en s’amusant”. Sur les canettes du chamboule-tout, les visages de François Hollande, Manuel Valls ou Emmanuelle Cosse - qui était venue s’opposer au projet une semaine avant son entrée au gouvernement - et d’élus alsaciens.


    Les Bishnoï c’est quoi ?


Alors que le collectif GCO Non Merci existe depuis 2003 (les prémisses du projet remonte aux années 1970), il était surtout composé d’élus locaux et de militants associatifs. Celui des Bishnoïs est animé par de nouveaux opposants parmi les habitants des communes traversées. “Tout le monde était un peu résigné, mais Guillaume Bourlier a réussi à motiver tout le monde en janvier”, explique Laurent Freyermuth, habitant d’Ernolsheim (1.700 habitants) et membre du collectif. “Plus de cinquante personnes juste de la commune se sont mobilisés. Pour Ernolsheim c’est énorme”, ajoute l’organisateur, Guillaume Bourlier, très occupé.


Les Bishnoïs est un peuple indien qui vit dans la nature et se distingue par son fort engagement pacifique pour toute forme de vie. Une référence qui est parue “évidente” à Guillaume Bourlier, qui avait une affiche représentant ce peuple au-dessus de son lit. Certains arborent des turbans sur la tête.


L’emplacement où l’on se retrouve ce week-end peut devenir stratégique. C’est le plus grand espace naturel sur le tracé. Le reste est surtout occupé par des cultures, notamment de maïs. Il y a bien l’un ou l’autre agriculteur présent, mais la FDSEA bas-rhinoise, officiellement opposée au projet, a toujours prôné une protestation modérée et négocie des compensations en échange des hectares impactés.


Malgré un ciel gris et une quinzaine de degrés, le pari est réussi. Sur l’ensemble du week-end, environ 2.000 personnes sont passées par le site, selon les organisateurs. Une vingtaine sont restés camper. Un public varié, avec des militants associatifs le samedi, et très familial et plus nombreux le dimanche. “Et encore, la route et surtout la piste cyclable très empruntée le week-end ont été bloquées par les autorités. On aurait pu sensibiliser des personnes peu informées”, regrette Dany Karcher. Les gendarmes n’ont relevé aucun incident.


A l’entrée du site, des bénévoles organisent une balade de 1,7 kilomètres pour faire comprendre les impacts sur la nature de la route. Au Bishnoï, des citadins et villageois se retrouvent. Le jus de pomme est à 1 euro, la bière à 2, les grillades et les salades sont “à prix libre”. Le but est de gagner en sympathie auprès du grand public. Et surtout de ne pas passer pour des zadistes ou des Black blocks à l’image violente. “Mais ça ne veut pas dire qu’on se laissera faire”, prévient Guillaume Bourlier. Signe que la mobilisation a été plus forte qu’escomptée, on manque de nourriture et de gobelets dimanche en milieu d’après-midi.




Autre nouveauté avec cet événement, des opposants à d’autres grands projets ont fait le déplacement au nom de la “convergence des luttes”. Certes, pas beaucoup : trois de l’autoroute A31 bis en Lorraine, quelques Allemands de Rhénanie Palatinat et un de Notre-Dame-des-Landes Mais les jalons sont posés pour de prochaines fois. Après 900 kilomètres de route nationale, Christian Grisolet, co-président de l’ACIPA arrive tout juste : “Ca me rappelle notre première occupation. C’était un week-end de juin 2001. On était quelques centaines.”

    Une autoroute fruit de l’abandon de l’écotaxe


Son conseil : “faire de l’information au public”. Mais comme le regrette Jean-Claude Lemenu, qui habite une commune voisine, le grand public est lassé par ce serpent de mer enterré et ressuscité. “Dans le patelin, il y a qui se disent pour, mais quand on leur demande pourquoi ils ne savent pas. Le problème se sont les trop nombreux camions sur nos routes. En Allemagne, il y a une taxe”. Cette taxe, LKW-Maut sur les autoroutes a déporté des transporteurs européens sur l’A35, qui traverse Strasbourg, au détriment de l’autoroute allemande parallèle. Pour cette raison, l’Alsace s’est toujours portée volontaire pour au moins “expérimenter” l’éco-taxe et s’est indignée de son abandon.

Bruno Dalpra, porte-parole du collectif Notre Dame Des Landes-Alsace croit beaucoup à une meilleure force de frappe en alliant des collectifs : “L’idée, c’est qu’ils se disent ’là il y a besoin d’aide sur Strasbourg maintenant’ et qu’on viendra les aider un autre moment.“ Pour lui, il faudra tôt ou tard se confronter sur le terrain, même pacifiquement. “C’est grâce à l’opposition sur le terrain que les travaux à Notre-Dame-des-Londes n’ont pas commencé.”


Repousser les travaux est désormais le meilleur espoir des opposants. Le contrat de concession à Vinci a été publié au Journal officiel le 31 janvier 2016. Mais si les travaux ne commencent pas le 1er janvier 2018, la déclaration d’utilité publique de 2008 devient caduque. Il faudrait alors recommencer toute la procédure d’enquête publique. Dans les annexes du cahier des charges, les premiers coups de pioches sont programmés pour décembre 2017. “Plus d’un an et demi à tenir”, soupire Laurent Freyermuth. “Les Bishnoïs sont lancés”, prévient Guillaume Bourlier !

VINCI A LA MANOEUVRE, AVEC UN FINANCEMENT TRÈS OPAQUE
 
 
Comment Vinci, avec sa mini-société Arcos (15.000 euros de capital) créée pour l’occasion, va-t-elle financer les 518 millions d’euros (hors taxe et frais financiers) de travaux prévus ? Bien que le contrat de concession de 54 ans ait été publié au Journal officiel le 31 janvier, l’Etat n’a pas d’obligation de publier les annexes de celui-ci (contrairement aux concessions passées par les collectivités locales).


Rue89 Strasbourg a mené l’enquête : 41 % des fonds sont apportés par les actionnaires d’Arcos (Vinci Concessions et SOC 44, une holding de Vinci) et les 59 % restant par des emprunts dits Euribor. Mais 150,4 millions d’euros sur les 263,9 de capitaux propres sont apportés par un emprunt au taux de 9 % auprès de Vinci Finance internationale, une filiale domiciliée en Belgique. Un taux déconnecté des prix du marché. Une astucieuse évasion fiscale ? Le montage pourrait être temporaire avant de se tourner vers un “pool bancaire”.


Les péages seront, eux, au niveau de ceux de l’autoroute la plus chère de France, l’A61 en Gascogne : à partir de 3,13 € pour les voitures de classe 1 (soit 13,04 centimes au kilomètre contre 14,67 dans le sud ouest) et jusqu’à 9,54 euros pour les poids lourds.


En 2012, la concession avait été retirée à Vinci par le nouveau gouvernement au motif officiellement “technique” que le tour de table des investisseurs n’était pas réuni, après que la question ait été politisée par les élus locaux pendant la campagne présidentielle. L’abandon de ce projet figurait même dans l’accord électoral EELV/PS pré-législatives de 2012. Un nouvel appel d’offre avait été lancé en 2015, remporté donc de nouveau par Vinci via Arcos.






Dimanche 10 avril


Nous relayons cet appel à construire et soutenir une ZAD dans l'Aude, contre des constructions d'éoliennes :

En gros pourquoi ne reste-t-il que cette solution : bloquer la construction de 6 éoliennes industrielles (110m de haut, 80m de diamètre de pâles) dont trois privées (propriétaires qui ont vendu leurs terrains et sont partis) et trois publiques (municipalités manipulées par le lobby financier qui ont peur des procès dont la société industrielle les menace). Ces 6 éoliennes n'étant qu'un début sur la colline à côté ils en ont déjà installées 24. Empêcher la destruction définitive d'un site archéologique reconnu déjà détruit en partie sous prétexte de débroussaillage par la société en question. Protéger les rapaces et surtout les aigles circaèdes dont c'est le lieu de reproduction. Aider les habitants des deux villages bordant la colline dont certains habitent à 500 m des éoliennes et qui ont leurs bêtes à 200 mètres du parc éolien..

Il existe une association la FASPA (Fédération des Associations de Sauvegarde des Pays de l'Aude) qui a fait des procédures juridiques, fait pétitions, campagnes d'affichages, lettres à préfets, ministres, rencontre avec sous-préfète ...

Depuis la mi-mars, des personnes ont répondu à un appel à occuper, et commencé à occuper une habitation, pour y faire une ZAD
La FASPA a voté son soutien à cette ZAD à l'unanimité des représentants associatifs lors de la dernière assemblée générale.

 

Pour rejoindre :

: Sur les terrains agricoles appartenant aux agriculteurs bordant le chemin d'accès à Bouriège dans l'AUDE


Quand : A partir de maintenant pour une durée indéterminée. Il est important de faire vite car le bail définitif d'exploitation doit être signé début avril...


plus d'infos : sur http://www.collectiftourreillo

Infos du 11 au 17 avril


Mardi 12 avril


EuropaCity, mirage aux emplois


Pour défendre l’utilité sociale d’EuropaCity, son projet de centre commercial et de loisirs dans le Val-d'Oise, le groupe Auchan promet de créer des milliers d’emplois. Mais ces chiffres reposent sur des hypothèses fantaisistes au regard de la réalité des grands chantiers de BTP et de l’activité des centres commerciaux.

L’important, c’est l’emploi. Enfin, en théorie. Pour défendre l’utilité sociale d’EuropaCity, son projet de centre commercial doublé d’activités de loisirs dans le triangle de Gonesse (95), Immochan, filiale du groupe Auchan, met en avant un argument principal : créer une offre de travail sur un territoire touché par un fort chômage : 13 % et 11 % respectivement en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise, mais 40 % et 37 % pour le chômage de longue durée. C’est le sujet de l’atelier thématique qui doit se tenir mardi 12 avril à Villiers-le-Bel, dans le cadre du débat public sur l’un des plus gros projets d’aménagement de l’Île-de-France (230 000 m2 de commerces, une piste de ski, des espaces culturels sur 80 hectares, plus de 3 milliards d’euros d’investissements). 
 

Visualisation d'une rue d'EuropaCity (extraite du dossier du maître d'ouvrage).

 
Dans le dossier du maître d’ouvrage, Alliage et territoire (filiale d’Immochan) promet 4 200 emplois par an en moyenne lors de la construction du site, puis 11 800 emplois directs en phase d’exploitation. Le problème, c’est que ces chiffres et leurs déclinaisons reposent sur des hypothèses fantaisistes au regard de la réalité des grands chantiers de BTP et de l’activité des centres commerciaux en Île-de-France.

  • Construire Europa City créera-t-il 4 200 emplois ?
Europa City serait « un projet fortement créateur d’emplois » selon la promesse d’Immochan. Pour la phase de construction, 4 200 personnes seraient mobilisées par an en moyenne sur le chantier. D’où vient de chiffre ? Mystère. Le dossier du maître d’ouvrage renvoie en notes de bas de page à l’étude d’impact emploi réalisée en 2011 par le bureau d’études Sémaphores. On y trouve bien le chiffre de 4 200 emplois. Mais aucun détail expliquant son mode de calcul.

Plus embêtant encore, on tombe sur une énormité (p. 9) : ce sont 12 600 emplois directs, au total, qui seraient mobilisés pour construire le site. L’auteur du rapport a multiplié le nombre d’emplois par le nombre d’années du chantier. Comme si chaque 1er janvier, les effectifs du chantier allaient bondir automatiquement. Cette erreur de calcul est reprise dans la version actualisée de 2015 : revue à la hausse, la durée des travaux est désormais estimée à 4,5 ans. Si l’on multiplie chaque année par 4 200, on obtient cette fois-ci 18 820 emplois. Et hop, d’un coût de calculette magique, on multiplie les promesses d’emploi sans aucun rapport avec le terrain. En réalité, les tâches et la main-d’œuvre pour les accomplir se succèdent sur un chantier de BTP. Elles ne s’additionnent pas au fil des ans, et surtout pas dans les proportions gigantesques envisagées par le bureau d’études. Travailler pendant 4 ans et demi ne signifie pas occuper 4,5 emplois différents. 

 
Immochan ne reprend pas cette estimation quadruplée dans sa communication sur les bénéfices d’EuropaCity. Mais il ne justifie pas non plus la création de 4 200 emplois. Or, ce chiffre semble surestimé. Selon la socio-économiste Jacqueline Lorthiois, spécialiste des grands travaux, les deux plus grands chantiers en cours aujourd’hui en France, pour édifier l’EPR, à Flamanville, et la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Tours et Bordeaux, emploient entre 4 000 et 4 500 salariés. Or, leur niveau de complexité dépasse de très loin celui d’EuropaCity. Il semble improbable que le chantier du centre commercial et de loisirs nécessite autant d’ouvriers et ingénieurs.

 « Aujourd’hui les chantiers de BTP sont très mécanisés. Ils emploient moins de personnes et elles sont plus qualifiées qu’autrefois. Les gains de productivité ont été considérables », explique la spécialiste.


En cherchant bien, on trouve un début d’explication dans le rapport de Sémaphores : pour mesurer l’emploi direct, l’auteur de l’étude a
converti les dépenses d’investissements annoncés (3,1 milliards d’euros) en emplois, à partir des ratios d’emploi du secteur. Premier problème : ils proviennent de l’enquête annuelle des entreprises de l’Insee, qui date de 2009, alors que si le chantier d’EuropaCity est lancé, il pourrait courir de 2017 à 2021. Entre-temps, l’organisation du travail a pu changer dans le BTP, secteur très impacté par la crise économique.

Deuxième incohérence : les estimations d’EuropaCity ne correspondent pas à la réalité observée sur les grands chantiers. Par exemple, pour construire le « Pentagone », le nouveau siège du ministère de la défense, dans le XVe arrondissement parisien, l’État a investi 3,5 milliards d’euros, soit un montant proche de celui d’EuropaCity. Mais le chantier n’a occupé que 2 000 travailleurs en période de pointe, selon l’estimation de Jacqueline Lorthiois. Pour l’EPR de Flamanville, qui, lui, emploie jusqu’à 4 000 personnes simultanément, l’investissement est bien supérieur, à 10,5 milliards d’euros. Ce qui, avec le même ratio, équivaudrait pour EuropaCity à 1 181 emplois annuels et non 4 200 emplois, calcule Jacqueline Lorthiois. Bref, les créations d’emplois d’EuropaCity paraissent fantaisistes. 
  • L’exploitation d’EuropaCity créera-t-elle 11 800 emplois directs ?
Impossible de vérifier cette affirmation sur la base des documents publiés par le maître d’ouvrage ou le bureau d’études Sémaphores qui ne fournissent aucune indication sur le nombre d’emplois à temps plein, à temps partiel, la quantité de postes à pourvoir, pour combien de temps. Le flou est total et la confusion entretenue sur la réalité des emplois promis.

Un rapport rédigé par le bureau d’études Lafayette Associés, commandé par un conseiller départemental LR, Vojay Monany, et le maire du Blanc-Mesnil, Thierry Meignen, opposés à EuropaCity, alerte sur le risque des destructions d’emplois qu’occasionnerait l’ouverture du centre commercial. Les métiers recherchés (cuisiniers, employés de l’hôtellerie, bouchers, boulangers, artistes) sont en tension, c’est-à-dire qu’ils sont difficiles à pourvoir. Dans ces conditions, l’ouverture du centre commercial ne créerait pas d’emplois. Il les déplacerait vers le triangle de Gonesse. Il causerait aussi des destructions de postes. « Dans le contexte bien connu de l’hyperinflation des grands complexes commerciaux en France, les galeries marchandes déjà sur place, et qui peinent à attirer plus de la moitié du trafic projeté au moment de leur création, seraient vouées à une mort certaine », écrit l’auteur de l’étude.

 
Par ailleurs, est-il crédible de compter sur 11 800 emplois directs à EuropaCity, qui pourrait couvrir 80 hectares, alors que Disneyland Paris emploie 15 000 salariés sur 2 230 hectares ? Appliqué au projet de centre commercial d’Immochan, ce ratio donnerait 538 emplois, a calculé le collectif pour le triangle de Gonesse, opposé au projet.

Autre exemple, le centre commercial Aéroville, ouvert en 2014 à deux pas de l’aéroport de Roissy, emploie 1 600 personnes sur une surface de commerce et de restaurants qui couvre 83 300 m2. Pour les 250 000 m2 de boutiques et de restaurants qu’envisage EuropaCity, cela ne représenterait que 4 802 emplois.



  • Ces emplois bénéficieront-ils aux habitants ?

Immochan affiche l’ambition « de rassembler le plus en amont possible les conditions permettant de rendre accessibles aux habitants du territoire les emplois générés par le projet ». Une cartographie a été réalisée dans ce sens. Le dossier du maître d’ouvrage annonce 80 métiers à pourvoir. « C'est un chiffre minuscule. C'est 0,7 % de la palette des métiers possibles – il y en a 12 000 répertoriés. Un “vrai” pôle d'emploi en offre plusieurs milliers », analyse Jacqueline Lorthiois. Or plus l’éventail des métiers est restreint, plus l’aire de recrutement est vaste, explique la chercheuse : plus les besoins des employeurs sont précis, plus ils doivent aller loin pour recruter leur main-d’œuvre. Le pôle de Roissy emploie en moyenne 7 % des travailleurs du territoire (4,7 % pour Sarcelles, près de 10 % pour Goussainville). Depuis son implantation en 1974, cette proportion n’a guère changé, en raison d’une très faible palette de métiers proposés (une centaine), détaille–t-elle.

Si bien qu’aujourd’hui, la zone d’emploi de Roissy définie par l’Insee s’étend sur 293 communes, dont 200 dans l’ancienne région Picardie. Très loin de la plateforme aéroportuaire. Entre 1990 et 2008, le nombre d’emplois à Roissy a augmenté de 61 000 postes, mais moins de 1 % de cette augmentation (+0,9 %) a profité aux actifs de la commune toute proche de Villiers-le-Bel, selon le collectif pour le triangle de Gonesse.

Ce décalage entre demandeurs d’emplois sans travail, et activités créées sans actifs pour les accomplir, est dû au faible niveau de formation scolaire de beaucoup d’habitants des environs du triangle de Gonesse. EuropaCity annonce que 75 % de ses futurs emplois, en période d’exploitation, correspondront au niveau CAP/BEP/BAC. Mais pour Jacqueline Lorthiois, cette présentation est trompeuse car elle englobe des situations très diverses. En réalité, 35 % de la population du Val-de-France (la communauté d’agglomération réunissant Sarcelles, Roissy, Gonesse, Villiers-le-Bel…) n’a pas de diplôme. Selon elle, les habitants risquent de ne pas pouvoir postuler pour une grande partie de ces emplois.

La question se pose aussi pour la phase de construction. Le marché des grands chantiers de BTP se partage en France entre trois grands groupes : Vinci, Bouygues, Eiffage. Chacune de ces entreprises emploie des salariés permanents qui sont affectés en priorité aux tâches à accomplir. Les recrutements supplémentaires ne viennent qu’en complément et ne concernent que les postes non pourvus par l’entreprise. « Compte tenu de la mauvaise conjoncture de l’année 2015 (baisse de 3 % de l’activité et licenciement de 42 000 salariés, d’après la Fédération française du bâtiment), on peut supposer que l’entreprise maître d’œuvre ait d’abord l’objectif de maintenir son personnel, réduisant d’autant l’embauche d’actifs locaux, analyse Jacqueline Lorthiois. 

Rien n’empêche non plus l’entreprise de contractualiser avec des agences d’intérim étrangères ou des filiales d’Europe de l’Est par exemple, pour faire venir des travailleurs déplacés. »

Les approximations et invraisemblances des promesses d’emplois d’EuropaCity rendent nécessaire une contre-expertise sérieuse et transparente. Ce devrait être l’un des objectifs du débat public de la faire émerger. Pourtant, lundi soir 11 avril, à la veille de la séance sur l’emploi, seuls les documents du maître d’ouvrage et d’instances favorables au projet étaient consultables sur le site de la commission du débat public.

Jade Lindgaard - Médiapart

Mercredi 13 avril

Le Premier ministre a rencontré le maire de Strasbourg en cours de l'après-midi d'hier (mardi 12 avril) pour évoquer des sujets politiques cruciaux dont le fameux GCO. Il paraît qu'il y a de méchantes personnes qui n'en veulent pas ! ... Sans déconner !! (^_^)

Valls, Ries, le GCO... et moi, et moi ! 

 

Monsieur Ries, maire de Strasbourg, ne dort plus   – © 2016


Les dernières Nouvelles d'Alsace – « DNA » pour les intimes – nous apprennent que Manuel, le super copain des zadistes, – Valls de son nom de famille – est venu rencontrer Roland Ries, maire de Strasbourg – l'homme qui était contre le GCO jusqu'en 2012 et qui a retourné sa veste depuis – Et de quoi ces braves – enfin ça reste à prouver – ont-ils discuté : du GCO ! 
"Roland explique qu'ils ont « aussi parlé du GCO et de la difficulté du lancement des travaux, en raison de l’opposition qui se crée »", explique les DNA qui ajoutent : "le premier magistrat strasbourgeois a dit à Manuel Valls que ce dossier lui tenait à cœur pour des raisons de santé publique*, le sujet étant lié aux nuisances créées par la pénétrante A 35 dans Strasbourg. Et d’ajouter qu’il n’accepterait pas la solution, portée par certains, d’élargir l’actuelle autoroute sur trois voies – « ce qui ne ferait qu’aggraver la pollution »."
santé publique » invoque Monsieur Ries... Monsieur Ries ment et se moque de qui ?
Avant, le GCO devait désengorger Strasbourg et faire disparaître les bouchons et maintenant ils – lui et les porteurs du projet – invoquent la santé publique avec un GCO permettant de faire baisser la pollution alors que l'hypothétique autoroute à péage l'étendra encore plus sans la faire disparaître.
Monsieur Ries oublie que pour faire baisser la pollution et réduire les bouchons, il faut mettre en oeuvre les alternatives qu'évoquent les opposants comme un meilleur maillage des transports en commun ou bien le covoiturage par exemple.
Les vraies solutions passent pas la mise en place d'un véritable plan des déplacements tenant compte de toutes les modalités. Or, l'absence d'une véritable politique des déplacements orchestrés par la Région est la conséquence dans laquelle la capitale européenne est plongée : bouchons et pollution.
Comme Notre-Dame-des-Landes, le GCO n'est pas nécessaire.

Comme à Notre-Dame-des-Landes, les opposants ont des arguments et des chiffres qui démontrent l'inutilité !
Comme à Notre-Dame-des-Landes, l'obtusisme des élus à croire détenir LA vérité fait partie des maux qui cristallisent les querelles !


Vinci le dynamiteur commun... nous sommes solidaire !


Dans les prochaines actions,
rendez-vous le 24 avril
devant la mairie de Vendenheim à 9h30.

Jeudi 14 avril

Vinci a des soucis à se faire aussi à l’est : les opposant-e-s au Grand Contournement Ouest, du côté de Strasbourg multiplient les opérations : occupation, festizad, mobilisations d’agriculteur-tric-es,inventaire de Naturalistes en lutte, ... plus d’infos sur le site : http://gcononmerci.org/ et http://collectif-alsace-contre-nddl.blogspot.de/



Et du côté de Florange à Thionville, c’est une Opération escargot de Florange à Thionville contre l’A31bis.
Les collectifs PAIx à Florange et AGIRR – FNAUT Lorraine préparent une vaste opération escargot dans le secteur de Thionville (Moselle) samedi 23 avril pour protester contre le projet A31bis, a-t-on appris des organisateurs. Le rendez-vous est donné à 14 heures à Florange sur le tracé du

Contournement Ouest de Thionville (avenue de Bretagne). Le cortège, constitué de voitures et tracteur, se dirigera alors vers Terville puis Thionville-centre pour s’achever à Thionville Saint-François

 
à Bure, ça sera l’occasion d’un printemps des luttes paysannes

Pour celleux qui sont moins dans l’est : NDDL s’invite et invite à la ZAD d’Angers


Infos du 18 au 24 avril


Lundi 18 avril

À Bure, paysans et opposants ont semé des graines contre les déchets nucléaires



À Bure, où les autorités voudraient enfouir les déchets nucléaires accumulés depuis cinquante ans, la résistance grandit. Ce week-end, des champs ont été ensemencés sur des terrains visés par les déchets, la lutte a revêtu ses habits printaniers et a ensemencé les champs menacés par le projet. En débordant la dimension locale pour réfléchir aussi à la question du foncier agricole.
  
Bure (Meuse), reportage

Dans l’objectif d’enraciner définitivement la résistance au projet de centre industriel de stockage géologique (Cigeo), projet qui vise à enterrer les déchets radioactifs des centrales françaises, le collectif Terres de Bure a mené le 17 avril l’opération des Semis radieux. Le lieu ? Un champ convoité par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), situé à Luméville, près de Bure (Meuse).

La journée touche à sa fin et les derniers seaux de graines sont vidés, sous le regard amusé de la vingtaine de paysans présents, soit un petit peu plus que l’an dernier. « Au moins, cette opération aura permis à tout le monde [soit 250 personnes environ] d’apprendre à semer », rigole Roger, en distillant quelques conseils à Camille. « Il faut des gestes francs, sans se regarder faire ! » La jeune maman écoute, avant de s’exécuter, une idée derrière la tête. Elle est venue avec sa copine avec une tactique bien particulière : « J’ai semé en bordure, ce qui permettra peut-être d’éviter les bulldozers de l’Andra [Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs]. » L’année dernière, en novembre, quand la première édition des Semis radieux a eu lieu, il n’aura en effet pas fallu quelques semaines à l’industrie du nucléaire pour retourner la terre, au motif de fouilles archéologiques.

Cette fois, le collectif qui a mis en place le Printemps des luttes paysannes, autre nom donné à ce week-end fertile, a tout prévu. Une petite cabane en bois, appelée Vigie patate, vient d’être construite juste devant le champ ensemencé, histoire de suivre l’évolution de la récolte (ou de la destruction de la récolte). L’inauguration a lieu en grandes pompes : casque de chantier sur la tête, trompette jouant une Marseillaise qui aurait le mal de mer, et ruban à couper. « Aujourd’hui, nous sommes réunis pour entériner le partenariat que nous venons de conclure avec l’Andra. La construction de ce petit local aura en effet été soutenu par le groupement d’intérêt public, le fameux GIP, qui arrose d’argent nos deux départements [Meuse et Haute-Marne] et fait taire les contestations », lance Félix, du collectif organisateur (et informel) Terres de Bure, provoquant le rire des spectateurs.

Parce qu’évidemment une telle manifestation n’a pas été soutenue par ceux qui essaient d’implanter ici un centre d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs des centrales françaises (Cigéo). C’est plutôt avec méfiance que ce regroupement de citoyens, d’élus, de militants ou d’agriculteurs a été regardé, comme d’habitude. Les voitures de gendarmerie n’ont cessé de passer devant le site. Pas de quoi décourager les motivés, comme Camille, qui vient de finir ses semis. « Alors bien sûr, ça ne paraît pas grand-chose de planter des pommes de terre. Mais aujourd’hui, les curseurs se sont déplacés, notamment celui de la répression. Tout peut être utilisé pour intimider. Il vaut mieux ne pas donner d’informations sur nos identités, parce que ça peut servir aux forces de l’ordre. Et puis, j’aime assez l’idée de ne pas personnaliser la lutte. Regardez ce qui se passe actuellement avec les Nuits debout. Les autorités sont bien emmerdées parce qu’elles ne trouvent pas de responsable. »

    « Les accaparements fonciers se développent là 

    où les solidarités locales et extérieures 

     sont rompues »


Quand on parcourt du regard le terrain, foulé par des dizaines de familles, et beaucoup d’enfants qui découvrent les joies du jardinage, on en trouve pourtant facilement, des gens responsables. « On participe aux actions depuis la fin des années 1990. Parce qu’on ne peut pas rester sans rien faire quand des bétonneurs, des gens qui ne pensent qu’au fric, s’accaparent nos terres. 

On se doit de bouger, surtout pour nos enfants, et la planète qu’on va leur laisser. Elle ne nous appartient pas », philosophent Éliane et Marie, deux Meusiennes du coin âgées d’une soixantaine d’années. À quelques mètres des deux dames, Claude, l’un des paysans venus prêter main forte à la joyeuse troupe hétéroclite, confirme les propos. Installé en bio à une trentaine de kilomètres de là, en production laitière et lentilles, il regrette que ses collègues ne soient pas là en plus grand nombre. « On est une vingtaine, oui, mais c’est peu. C’est finalement assez logique, puisque les agriculteurs de Meuse et de Haute-Marne reçoivent de l’argent du nucléaire depuis 20 ans. Je me souviens notamment que leurs cotisations sociales étaient prises en charge lors de la crise bovine à l’approche des années 2000. Aujourd’hui, et même s’ils s’aperçoivent de leur erreur, et de la disparition des sols, rachetés à bon prix par l’Andra et la Safer, ils se sentent gênés et ne viennent pas à ce genre de manifestations. Et puis, il y a ceux qui n’en démordent pas, et qui me disent que si je suis contre Cigéo, je ne dois pas emprunter non plus les routes, dont les travaux son financés par cette manne-là. » Il enrage, Claude, de voir sa région natale se transformer à grande vitesse. Et ne prend pas de détour pour dénoncer les choses qui le choquent. « Le comble, c’est de voir l’industrie du nucléaire organiser des sorties nature, en forêt, alors que ce sont les premiers à la détruire. »


Si ceux qui vivent de la terre ne sont pas foule, les renforts arrivés d’Alsace, de Paris ou de Rouen sont là, et ce depuis la veille. Le collectif Terres de Bure avait en effet décidé de mettre sur pied pour la première fois une grande réunion foncière nationale.
 Une cinquantaine de membres de structures comme Terre de liens y ont pris part. Et compris que « les accaparements fonciers se développent là où les solidarités locales et extérieures sont rompues », résume Félix. Observer les copains alsaciens lui donne donc le sourire. « On est de tous les combats pour la défense de la terre, parce que c’est de là que vient notre nourriture. Il faut que les gens s’en rendent compte. Sans elle, et si on l’empoisonne, avec ces déchets radioactifs notamment, il n’y aura plus d’humain », explique simplement Marie-Jeanne, soutien des Faucheurs d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et membre active de la Confédération paysanne et de l’association Stop Fessenheim, la vieille centrale nucléaire qui inquiète de plus en plus les voisins de la France. Marie-Jeanne est venue avec Jean Stentz, l’accordéoniste qui avec les Bure haleurs, un groupe local, donne le la à cette journée. « C’est très important de militer en chansons. Écoutez le chant des oiseaux, et profitez de ces paysages magnifiques. Tout ceci constitue un tableau magnifique qu’on ne voudrait pas voir disparaître. » Moins poétique, mais plus percutant, Claude Kaiser, secrétaire de la coordination des élus opposés à l’enfouissement (Eodra), relève le côté symbolique du geste. « Ils sèment la mort [avec Cigéo], on sème la vie. Les déchets nucléaires détruisent tout ? Les graines font germer un monde plus sain. Qu’est-ce qu’on veut pour notre avenir ? La première, ou la deuxième option ? »

Après quelques heures passées entre le champ, la buvette et la cantine, il est temps de ranger les tables et les marabouts. Non sans avoir donné rendez-vous à tous pour… le repiquage des patates, « parce que vous ne croyez tout de même pas qu’on va le faire à deux hein ! » (Félix). Mais aussi pour les 200.000 pas à Bure : dimanche 5 juin, et s’ils sont autant que l’an dernier, des milliers de promeneurs viendront se balader autour du laboratoire de l’Andra. Au programme : des chorales de toute la France, des concerts, des animations pour les enfants, etc. De quoi une fois de plus semer la bonne humeur dans le secteur.
 

Infos du 25 au 30 avril


Mardi 26 avril


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