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samedi 16 janvier 2016

Quel est l'impact de l'immense fuite de méthane en Californie ?

Quel est l’impact 

de l’immense fuite de méthane 

en Californie ?

Le Monde.fr | 07.01.2016 à 15h58 • Mis à jour le 08.01.2016 à 09h43 | 

La Californie est en état d’urgence. Depuis plus de deux mois, une fuite de gaz massive affecte la région de Los Angeles. Cet accident industriel majeur, qualifié de désastre sans précédent en Californie par les experts, a forcé des milliers de résidents à évacuer la zone.


La fuite est située à 2 400 mètres de profondeur dans un puits de forage de gaz naturel, sur le site d’Aliso Canyon, qui représente l’un des plus grands réservoirs des Etats-Unis, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Los Angeles. Le puits est exploité par la société de distribution Southern California Gas Co (SoCal Gas).

Estimations des quantités de méthane déversées dans l'atmosphère sur le site d'Aliso Canyon, près de Los Angeles, en Californie. California Air Resources Board

Entre 30 et 58 tonnes de méthane par heure

Depuis sa découverte le 23 octobre, la fuite laisse se déverser d’immenses quantités de méthane en permanence dans l’atmosphère. Le California Air Resources Board, l’agence chargée de surveiller la qualité de l’air en Californie, a calculé, grâce à des mesures effectuées par avion, qu’elle libère entre 30 et 58 tonnes de méthane par heure, selon des chiffres communiqués le 23 décembre.

« Ces mesures périodiques offrent un taux d’émission au moment où les vols sont effectués et peuvent varier considérablement, notamment en fonction des vents et des conditions météorologiques, prévient l’organisme. Elles peuvent toutefois procurer une estimation très approximative de la quantité totale de méthane relâchée dans l’atmosphère. » Le chiffre définitif ne sera pas communiqué avant trois ou quatre mois, lorsque la fuite aura été colmatée. Une opération longue et complexe, puisque la compagnie doit forer un puits parallèle pour y dévier le gaz vers un réservoir naturel, avant de condamner le puits défectueux.

L’ONG américaine Environmental Defense Fund s’est malgré tout risquée à un décompte de la quantité totale de méthane relâchée dans l’atmosphère depuis fin octobre, actualisée en direct, à partir des données de l’agence californienne. Ces 79 000 tonnes de méthane correspondent à l’émission de 6,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), ou encore 2,8 millions de m3 de pétrole brûlés et 12 millions de dollars perdus –selon les calculs de l’ONG qui se base, pour la conversion, sur les chiffres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, de l’agence américaine de protection de l’environnement et des taux sur les marchés gaziers.
Capture d'écran du compteur actif en temps réel

Au-delà des émissions, le California Air Resources Board procède également à des mesures en temps réel des concentrations de ce gaz incolore et inodore, sur deux sites de Porter Ranch, la banlieue de Los Angeles où le puits fuit. Sur les sept derniers jours, les concentrations ont atteint au maximum 25 parties par million (ppm), contre 2 ppm en temps normal dans la nature. « Des résultats supérieurs à 10 ppm suggèrent une quantité excédentaire considérable de méthane. Le plus haut niveau de méthane mesuré dans la communauté de Porter Ranch depuis la fuite est de 230 ppm, bien que de tels niveaux élevés n’aient pas été enregistrés régulièrement », note l’agence.


Concentration maximum moyennée sur une heure, au cours des 7 derniers jours, de méthane sur deux sites de Porter Ranch (en parties par million, ppm). California Air Resources Board
L’équivalent de 7 millions de voitures

L’impact sur le climat est d’ores et déjà considérable : selon l’agence de surveillance de la qualité de l’air, la fuite a augmenté de 25 % les émissions annuelles de méthane de la Californie. Ce composé chimique représente 9 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Etat, qui s’élevaient à 459 millions de tonnes qu’équivalent CO2 en 2013.

Le méthane, qui compose à 80 % le gaz naturel, est considéré comme le deuxième gaz responsable du réchauffement de la Terre, derrière le CO2 mais très loin devant le protoxyde d’azote (N2O) et les hydrofluorocarbures (HFC). S’il persiste moins longtemps dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, le méthane (CH4) a un potentiel de réchauffement global 86 fois plus élevé que le CO2 à un horizon de 20 ans, et 34 fois à 100 ans, selon le dernier rapport du GIEC.

Ce qui fait dire à l’ONG Environmental Defense Fund, que l’impact de la fuite est le même, à court terme, que celui de 7 millions de voitures qui circulent tous les jours ou encore de huit à neuf centrales à charbon.« SoCalGas reconnaît l’impact de cet incident sur l’environnement. Je tiens à assurer à la population que nous avons l’intention d’atténuer les impacts environnementaux de cette fuite », a indiqué, sans plus de précision, le président de l’entreprise, Dennis Arriola.

Emissions de la Californie par gaz à effet de serre et par secteur en 2013 (en millions de tonnes d'équivalent CO2). California Air Resources Board

  Audrey Garric 
Chef adjointe du service Planète/Sciences du Monde



Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/07/quel-est-l-impact-de-la-fuite-de-methane-en-californie_4843465_3244.html

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