Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 6 novembre 2015

Chronique des ZAD (Zones A Defendre) octobre 2015 : NDDL, Sivens, Camp du Larzac, Agen, La Réunion, Erri de Luca, Bordères sur l'Echez, Colombes...


Des infos, des liens, des photos, pour tout savoir (ou presque) sur les Zones A Défendre : Notre Dame Des Landes, Sivens, le camp du Larzac, Agen, route sur pilotis à La Réunion et beaucoup d'autres...

Merci à l 'auteur, membre du Collectif de soutien à NDDL66, pour cette compilation mensuelle





PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES ( 44 )
Source : ZAD.nadir.org
octobre 2015

SIVENS (81) - CAMP du LARZAC (12)

Combats ailleurs : CAC en Rhénanie – ZAD d'AGEN (47) – route sur pilotis à La REUNION – Erri de Luca (Italie)
ZAD de BORDERES-sur-l'échez (65) – COLOMBES (92) – convois sur la COP 21 – Marche pour la dignité (PARIS)

ZAD de NDDL - 44

Infos du 1er au 4 octobre

Jeudi 1er octobre

Suite à un article dans Presse océan d'aujourd'hui :

 


On a mis a jour l’appel en cas d’attaque, d’expulsion ou début de travaux sur la ZAD avec des affiches et tracts pour les distribuer : 
s’ils reviennent, on résistera plus fort encore !


[Appel] CAP sur la COP : en convoi depuis Notre Dame des Landes jusqu’à Paris

La COP21 se tiendra à Paris au bourget du 30 novembre au 11 décembre. Elle est souvent présentée comme le « sommet de la dernière chance » pour enrayer le réchauffement climatique lié aux activité humaines. Pendant toute la quinzaine, ce rassemblement de 195 états (mais aussi de dizaines de milliers de lobbyistes) sera l’occasion de grandes mobilisations dans différents cadres... Un convoi en vélos et tracteurs du 21 au 28 novembre s’organise pour se rendre de Notre Dame des Landes à Paris à l’occasion de ce sommet intergouvernemental.

Nous viendrons y dénoncer l’hypocrisie flagrante entre, d’une part, la volonté affichée en décembre, par le gouvernement, de lutter contre le réchauffement climatique, et, d’autre part, la menace de revenir quelques semaines plus tard pour expulser la zad, détruire plus de 1600 ha de terres agricoles et de zones humides, des dizaines d’habitats pour y construire... un nouvel aéroport.

Nous cheminerons depuis Notre dame des landes avec toute l’énergie du mouvement anti-aéroport, en créant en route des espaces de rencontres et de mobilisation. Comme de nombreux habitant-e-s, paysan-ne-s, migrant-e-s d’autres parties du monde qui subissent déjà en première ligne les conséquences du réchauffement climatique, nous savons que notre salut ne viendra pas des échanges de marchés carbones entre lobbies industriels et gouvernements, encore moins du capitalisme vert. Nous voulons participer à une reprise en main, par les populations et mouvements de lutte, de l’avenir de la planète.

Il est temps de sortir enfin du productivisme industriel, de la privatisation des biens communs, de la destruction des terres nourricières et de la marchandisation du vivant. Pour qu’émergent des possibles, à Notre dame des landes comme ailleurs, il s’agit de bloquer concrètement dès maintenant l’avancée de leurs projets nuisibles, imposés et climaticides. Il faut continuer à libérer des espaces où puissent s’inventer, ici et maintenant, d’autres formes de vie commune, de cultures et d’habitats tels qu’ils s’expérimentent aujourd’hui à Notre Dame à landes.

Malgré les pressions politiques et judiciaires, les pseudos-enquêtes publiques et les troupes policières, nous portons depuis plus de 40 ans la conviction qu’il est toujours possible de résister victorieusement face aux aménageurs. Nous marcherons sur la COP 21 pour leur signifier que nous ne les laisserons pas revenir expulser la zad ni démarrer les travaux du chantier d’aéroport. Nous le ferons en solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent aussi sur le terrain contre les causes du réchauffement climatique.
Fonctionnement

Il s’agit d’un convoi commun à différentes composantes du mouvement anti-aéroport. Il sera marqué par des discussions, échanges, repas solidaires entre les participants et les personnes et groupes les accueillant, mais mais aussi rencontres, communication au fil du chemin. Sur ce convoi jusqu’à Paris le principe est que les actions soient discutées en amont et puissent être portées par l’ensemble de composantes présentes, avec un engagement collectif des participant-e-s à les mettre en œuvre et les gérer.
Modalités pratiques

 Le gros du convoi partira le 21 novembre de Notre Dame des Landes et sera essentiellement constitué de cyclistes. Des tracteurs et quelques véhicules transporteront les personnes ne pouvant pas faire un long trajet à vélo, ainsi que la logistique.


Préparez vos vélos !

Inscrivez-vous pour une vélorution historique. Même si le réchauffement climatique suit malheureusement son cours, pensez que nous serons en novembre ! prenez des vêtements chauds et étanches, matériel de camping... Des possibilités de couchage en dur et au sec seront aussi assurées à chaque étape autant que possible.

D’autres précisions suivront.

Contact : inscriptions par mail à mslc(arrobase)riseup.net Les organisations opposées au projet d’aéroport sont invitées à signer cet appel
(indiquer la signature par mail à mslc@riseup.net), à le relayer près de leurs adhérents et dans leurs réseaux. Une première liste des signatures parvenues sera publiée le 18 octobre

l’Assemblée d’organisation du convoi

Rejoignez les commissions et AG de préparation du convoi :
prochaines AG de préparation les vendredis 2 et 9 octobre, début à 20h30 précises à la Vache Rit.


Commissions :
logistique 28 septembre 20h à la Transfu
déroulé événementiel 30 septembre 17h aux Domaines
communication externe 2 octobre à 14h aux Domaines
trajet 2 octobre 11h à Bellevue
vie collective, communication interne : non fixée



Infos du 5 au 11 octobre

Mardi 6 octobre

retours du we :

la récolte de patates a été terminée samedi, avec un chantier-goûter pour commencer à les trier. Il y a quand même plus de patates que de taupins : tout va bien !

l’action de Beach Art prévue par le comité Indre Saint Herblain a été a annulé suite à l’interdiction préfectorale d’une activité "ne rentrant pas dans la définition d’une utilisation normale de la plage".… (voir l'article du 9 octobre, plus bas)

un article de Reporterre sur la participation de Vinci à l’opération " Solutions cop21"


Jeudi 8 octobre

Appel à soutien
Trois personnes présumées hacktivistes du mouvement Anonymous seront jugées le lundi 9 novembre à 9h au tribunal de Nancy, pour des attaques informatiques bénignes contre des sites institutionnels en décembre 2013 et janvier 2014 : celui du ministère de la défense (en réponse au décès de Rémi Fraisse à Sivens), celui du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine, et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA).

Le procureur a retenu le délit d’« accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « en bande organisée » : Ercun, Boby et seamymsg encourent donc jusqu’à dix ans de prison et/ou 150 000 euros d’amende. appel à soutien relayé ici

La nouvelle salle de boxe Alain Mustière sera très prochainement inaugurée sur la zad…





Vendredi 9 octobre

Le préfet de Vendée interdit... une manifestation artistique pour le climat




Est-il possible, en France, d’organiser une manifestation artistique sur une plage menacée par la montée des eaux ? La question se pose car les autorités ont interdit le projet d’un collectif de Loire-Atlantique. À moins que leur diligence à contrer cette initiative citoyenne ne s’explique par l’opposition du collectif à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Le collectif d’Indre / Saint-Herblain réunit un groupe de personnes qui habitent les communes d’Indre et de Saint-Herblain. 
Le collectif est engagé dans une lutte « citoyenne » contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, convaincu que la pertinence économique de ce projet n’a pas été démontrée sur de très nombreux points et qu’il menace 2.000 hectares de terres agricoles, dont une partie classée en zone humide.

Le collectif NDDL d’Indre / Saint-Herblain, en soutien à la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes avait invité du public à participer à la réalisation d’un beach-art sur la plage de la Côte-de-Monts sur la commune de la Barre-de-Monts (Vendée), samedi dernier, 3 octobre 2015.

À la veille de la COP 21, cette activité festive et bon enfant avait pour but de sensibiliser la population aux risques du réchauffement climatique et à la protection des zones sensibles.

Le maire de la Barre-de-Monts a émis un avis favorable suite à notre demande.


La DDTM (Direction départementale des territoires de la mer), service de l’État sous l’autorité préfectorale de Vendée, a interdit la réalisation du beach-art (au titre d’une zone Natura 2000), aux motifs suivants :

« L’activité prévue ne rentre pas dans la définition d’une utilisation normale de la plage »
« L’activité entraîne des mouvements de sable pouvant endommager la laisse de mer et l’écosystème »

« L’association organisatrice n’a pas de lien avec les activités balnéaires »

En sus de cette interdiction, les organisateurs ont reçu, la veille de l’événement, des appels téléphoniques répétés de mise en garde de la part de la brigade de gendarmerie de Beauvoir-sur-Mer et de celle des transports aériens (BGTA de Nantes), sur les conséquences d’une transgression aux décisions des autorités.

Ces mises en garde étaient relatives à des conséquences financières et judiciaires, tant pour les organisateurs que pour les prestataires externes sollicités pour l’événement (beach-art designer et photographe).

Aussi, avons-nous pris la décision en urgence d’annuler notre projet, pour ne pas faire courir de risques aux prestataires externes, à qui nous avions fait appel.

Œuvre sur le sable de l’artiste J.ben, choisi par le collectif pour réaliser un dessin au râteau sur la plage de la Côte-de-Monts.
Comment peut-on nous reprocher d’endommager la plage avec un râteau, alors que tous les week-ends, roulent sur l’estran de celle-ci des chars à voile ainsi qu’un tracteur de service ?
Si on nous interdit la présence de cent personnes risquant d’endommager la plage, qu’en est-il alors de la fréquentation des week-ends du mois d’août ?

Cette plage avait été délibérément choisie, car elle est parmi les premières menacées par la montée des eaux, due au réchauffement climatique (cf. les travaux des Conseils économiques, sociaux et environnementaux (Ceser) des régions de l’Atlantique).

La réalisation du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes menacerait une zone terrestre sensible - une grande partie étant classée en zone humide - et nécessiterait une consommation de sable phénoménale pour les bétons et voiries…
Traces de tracteur sur la plage de la Côte-de-Monts.
Aussi voulions-nous attirer à nouveau l’attention sur ces environnements fragiles et importants, mais hélas menacées par le dérèglement climatique et/ou par les Grands projets inutiles imposés (GPII).

Pour avoir voulu prévenir l’administration de notre projet, nous avons reçu comme réponse une fin de non-recevoir, doublée de menaces à peine voilées…

Nous relevons une fois de plus que la signature « lutte contre le projet NDDL » met sur la brèche les services de l’État, et contrarie sans doute nos politiques au plus haut niveau. Sûr que si nous avions fait ce même projet avec un slogan en faveur de l’aéroport, l’accueil aurait été tout autre…

Dans une France où la liberté d’expression a tout son sens, nous continuerons donc à dire haut et fort que ce projet d’aéroport NDDL est une hérésie économique, et qu’il portera gravement atteinte à l’environnement, s’il se faisait, malgré tous les messages officiels qui se veulent rassurants.



Vendredi 9 octobre

9h00 : une trentaine de fourgons ont été signalés à Blain

9h30 : une dizaine de véhicules aux Ardillières, qui bloquent le carrefour, ils partent à pied vers la D281
Les journaux disent qu’un camion aurait été réquisitionné cette nuit sur cette route, et que les gendarmes viennent le récupérer. D’après les gens d’ici, le chauffeur aurait laissé son véhicule en voyant qu’il n’arrivait pas à passer.

10h30 : les gendarmes reculent pour partir tranquillement, le camion perdu a été extrait.


Midi : communiqué après avoir discuté de la situation des habitant.es ont souhaité réagir à ce qui s’est passé aujourd’hui :
Un poids-lourd a emprunté cette nuit la route RD281 qui traverse la Zone A Défendre contre l’aéroport, dite « route des chicanes ». Cette route est ouverte à la circulation à tout véhicule, de la voiture aux engins agricoles, mais pas aux poids-lourds. Nous regrettons que la signalisation évitant aux poids lourds de s’engager sur cette route soit systématiquement enlevée à chaque fois qu’on la remet en place. 

Ceci amène régulièrement des camions à avoir des difficultés de manœuvre entre les chicanes parfois relativement étroites. En général, les chauffeurs trouvent toujours quelqu’un pour les aider à bouger un obstacle ou pour les guider dans leur manœuvre. 

Cette nuit, le camion de 38 tonnes est resté bloqué et n’est pas parvenu à se dégager. Les habitants dormaient quand le camion est arrivé à 3h du matin. Il n’y a eu aucune violence sur le chauffeur qui est resté tranquillement dans sa cabine jusqu’au matin où un véhicule est venu le chercher. Personne ne s’est opposé à la récupération de la marchandise. Vers 10h30, le camion a été dégagé par une dépanneuse et est reparti par ses propres moyens ensuite. 
Nous déplorons le vocabulaire guerrier utilisé une nouvelle fois par la gendarmerie pour parler de cette anecdote : « kidnapping », « prise d’otages », « séquestration », « embuscade », etc. Entre mobilisation massive de gendarmes et survol de la zad pendant des heures par un hélicoptère, combien aura coûté cette inutile opération ?


Samedi 10 octobre

13h00 : une vingtaine de gendarmes sont postés sur la route au sud de la nouvelle maison et contrôlent les véhicules arrivants.

Des menaces planent … La ZAD s’étend ! 

Naissance d’un nouveau lieu de vie et de culture sur la ZAD

A toutes et à tous,


Au moment où vous lisez ce message, une nouvelle maison pour lancer une habitation et un projet de conserverie auto-gérée, est en train de s’ouvrir sous les coups de masse des habitant-es, des paysann-es, des ami-es de tous âges et tous horizon, au son de l’accordéon.

Venez nombreux et nombreuses nous rejoindre !

pour s’y rendre : entrée en face de la route menant au bourg de Chanais :
en partant de NDDL : direction Grandchamp jusqu’à la route de Chanais
en partant de la Boissière : prendre la D326 en direction de Grandchamp, Curette puis la 1ère à gauche jusqu’à la route de Chanais


coordonnées gps 47.359532, -1.670273

A l’est de la ZAD La Noé Verte - conférence de presse à 15h

14h00 : URGENT : la gendarmerie menace d’intervenir à la nouvelle maison 

Suite à la nouvelle occupation sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à la Noé-Verte, les gendarmes sont arrivés (quelques fourgons) et nous ont menacé d’intervenir cet après-midi pour empêcher notre installation et annihiler notre projet.

Nous faisons donc un appel à nous rejoindre le plus rapidement possible et à nous soutenir.

14h00 : passage d’hélico

14h20 : 4 fourgons sont signalés sur place, et quelques véhicules de gendarmes signalés aux alentours ( Chapelle sur Erdre, Savenay)

16h50 : l’huissier vient de passer, la vigilance reste de mise


21h30 : nouvelles de la Noé verte : Aujourd’hui, nous, collectif portant le projet d’une conserverie et de ses cultures maraîchères, entamons notre installation à La Noë Verte sur la commune de Grandchamp les Fontaines à l’extrême est de la ZAD de NDDL. 

Nous étions nombreux de tout âge et de tous horizons à commencer à aménager ce lieu et sa maison au son de l’accordéon et dans la bonne humeur.

l’huissier est passé cet aprem constater l’occupation, c’est une victoire, mais ça ne protège pas de l’expulsion : il y a toujours besoin de monde très tôt demain matin. Ce soir, il n’y a plus de forces de l’"ordre" sur le lieu.


Dimanche 11 octobre

Communiqué dans la nuit du 10 au 11 octobre

La nouvelle installation à l’est de la ZAD se poursuit, des routes sont bloquées

Le jour se lève, nous sommes au lendemain de l’installation d’un collectif nantais au lieu dit La Noé Verte sur la ZAD, collectif ayant la ferme intention d’y rester et d’y établir une activité agricole et de transformation.

Le jour se lève et les accès à la maison sont bloqués.

Nous confirmons le passage, hier, de deux huissiers venus constater l’occupation. N’ayant aucune assurance de ne pas se faire expulser, nous avons pris la décision de barricader les accès à la maison.


Nous sommes déterminés à défendre ce lieu. Nous regrettons le dérangement que cela occasionne auprès des habitants.


9h00: la situation est finalement calme ce matin du côté de l’extrême est de la Zad, idéale pour une journée de chantier de remise en état de la maison, d’installations des projets ... n’hésitez pas à y passer !

Un article dans ouest france


Un communiqué du comité de soutien du Pays de Retz :
Le comité du pays de Retz, comité de soutien à l’ACIPA et à ceux qui luttent contre le projet aberrant d’aéroport à NDDL, soutient la nouvelle occupation de la maison abandonnée à Grandchamp des Fontaines.
Nous sommes solidaires avec ceux qui occupent cette maison pour plusieurs raisons :
1 - cette maison était vide et vendue abusivement à VINCI,
2 - à l’approche de l’hiver, les habitants de la ZAD ont droit à un hébergement solide, chaud et à l’abri des intempéries.
3 - cette occupation est porteuse d’un projet constructif : une conserverie artisanale pour les produit locaux cultivés localement et sur la ZAD.
Les membres du comité du pays de Retz soutien cette action : moralement, publiquement et physiquement, par une participation aux travaux et à la protection de cette maison.
Solidairement et amicalement
Le comité du pays de Retz
Comité pays de Retz pays.retz.soutien.acipa@gmail.com
Demain matin, appel à petit déjeuner pour défendre la Noë Verte à partir de 6h00.

Infos du 12 au 18 octobre

Lundi 12 octobre

Des nouvelles de la conserverie de la Noë Verte avec un appel à soutien pour le petit déjeuner demain et mercredi matin.

Mardi 13 octobre

Pour les comités qui cherchent à les diffuser par chez eux, des affiches et tracts "zad-nddl en cas de démarrage des travaux ou d’expulsion..." voir article ici : sont aussi disponibles à Bellevue et aux Fosses Noires

Un message de bienvenue au nouveau sous-préfet sur indymedia ici



Mercredi 14 octobre

du côté de la Noé verte : ce matin, les routes ont été débloquées, tout en gardant la possibilité de remettre en place le blocage en cas de menaces d’expulsion. Nous restons vigilants jusqu’à la confirmation que la procédure d’expulsion est engagée et nous maintenons notre rendez-vous matinal et vivifiant : le petit déjeuner des braves à 6h du matin sur place, avec lever de soleil sur bocage garanti... Venez-y donc !


Jeudi 15 octobre

Valls fait de grandes déclarations, et les Ailes pour l’Ouest y croit ... et organise un concours de nom pour l’aéroport... on nous suggère déjà " dans vos rêves", "le kyste", .... 

_pendant ce temps là, c’est soirée falafel et chansons du côté de la Noé Verte, projection de films sur le colonialisme au Rosier....la lutte continue !

Le blog des marches sur la Cop a été mis à jour avec des besoins et des informations pour donner existence aux convois vers la COP21 des différents lieux d’occupation et résistances. Ainsi l’appel au convoi Cap sur la Cop qui démarre de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes (21 novembre) jusqu’à paris (28 novembre).



Vendredi 16 octobre

Manuel Valls annonce une intervention de la police à Notre Dame des Landes

Lors des questions au gouvernement au Sénat, jeudi 15 octobre, Manuel Vall a déclaré que l’Etat ne cédera jamais aux « intimidations » d’une « minorité d’individus ultraviolents », a déclaré jeudi Manuel Valls.

« La construction [de l’aéroport de Notre Dame des Landes] va se poursuivre normalement ». 
Le Premier ministre a ajouté que les militants occupant une maison sur le site depuis samedi 10 octobre seraient expulsés dès que la justice l’aurait décidé et il a condamné l’agression « inacceptable » de gendarmes fin août, « tout comme le vol récent de marchandises dans un poids lourd qui traversait la ’Zad’».

«Notre pays est un Etat de droit. Une fois que la justice a tranché, ces décisions doivent être mises en oeuvre et le gouvernement ne peut pas accepter qu’une minorité d’opposants radicalisés fassent obstacle à l’intérêt général et à l’application des décisions de justice », a-t-il ajouté. Dès que l’ordonnance d’expulsion de la maison occupée appartenant à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du concessionnaire du projet, le groupe Vinci, aura été rendue, elle sera exécutée, a-t-il poursuivi.

Il a par ailleurs justifié la construction de l’aéroport, affirmant notamment que ce serait bon pour l’environnement.

Dans sa réaction, la principale association d’opposants au projet d’aéroport, l’ACIPA, s’interroge : « Après tant de temps passé, les services de l’État n’ont donc pas été en mesure d’ouvrir une réflexion de fond sur les arguments de l’opposition, ni même seulement d’en prendre connaissance ? » (...) « A la veille de la COP21, le gouvernement s’honorerait à prendre en considération l’important travail de fond du mouvement d’opposition et d’abandonner un projet aussi inutile que dispendieux et destructeur. »

Reporterre

Samedi 17 octobre

La Noë Verte, un projet de conserverie "ultra violent"


UN LIEU D’HABITATION ET DE PROJETS SUR LA ZAD !

Alors que les voix de certains élus se sont élevées ces derniers jours, chargées d’un champ lexical toujours plus déconnecté de la réalité observable, nous continuons notre bonhomme de chemin sous un soleil bienveillant. Les discours diffamatoires fusent à propos de ce qui se passe sur la ZAD, territoire nourrissant visiblement l’imaginaire apeuré et mal renseigné de certains hommes politiques, et nous, nous continuons d’enraciner la conserverie.

LA NOË VERTE : 7 EME JOUR

Hier soir a été l’occasion d’une bonne soirée conviviale autour d’un kébab 99% ZAD, un agneau savoureusement préparé par nos camarades de la Riotière, des frites à base de pomme de terres cultivés par ici, des légumes des jardins de la zone, pain des fosses noires et falafels... L’autonomie et le plaisir alimentaires sont en bonne voie, un gran abbrasso aux cuistos !!!

En journée, les chantiers continuent dans et autour de la maison, et toujours de nombreuses personnes de passage, venues d’un peu partout. La construction de la structure de la yourte touche à sa fin et d’autres petits chantiers en cours nous permettent de nous préparer pour l’hiver. Et puis on est en train de s’organiser pour préparer le terrain pour nos futures cultures !!!

ET, À VENIR, DIMANCHE ET LUNDI, ON FAIT LES PREMIERS BOCAUX DE LA CONSERVERIE ! 
ATELIER CONFITURE DE CHÂTAIGNES. 
RDV ICI DIMANCHE À 10H30 POUR LA BALADE-RÉCOLTE.

On imagine aussi faire vivre le lieu avec de bons moments conviviaux, type projection, débats, soirée jeux, bonnes bouffes, etc ...

Car oui, on est parti pour rester un paquet de temps ici, alors autant se mettre bien !!!

Bref, il y a de quoi s’occuper à la Noë Verte et vous êtes toujours les bienvenu-e-s avec vos idées, vos humeurs, votre humour, vos critiques, vos coups de gueule, vos expériences partagées, vos expérimentations.

Si vous avez de la visserie dans le fond de vos tiroir, des vieilles (ou non) bâches empilées, des équerres sans étagères, des charnières sans portes, des tuyaux d’arrosage sans eau, des rideaux sans fenêtre, du bois de construction et de chauffe, de la vaisselle et des gamelles nous sommes évidemment preneur.

ET BIEN SÛR, POUR LA CONSERVERIE : AUTOCLAVE, GROSSES GAMELLES ET BOCAUX !

On continue de vous remercier pour le soutien qui nous parvient de par la région, le pays et même des autres coins du globe à travers mails, lettres, apports matériels, coups de main sur les chantiers.

Merci à toi, elles, vous, les opposants à l’aéroport, celles et ceux qui se questionnent, celles et ceux qui s’insurgent.


En lien :

Le communiqué des black ploucs, toujours d’actualité concernant le comportement « violent » que le pouvoir nous prête volontiers : http://zad.nadir.org/spip.php?article222

Des camarades ont été informés hier de rumeurs de préparation d’une opération commando sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, par des groupements de types milices privées issues des milieux du transport routier et/ou du BTP pro aéroport.

L’ACIPA, l’ADECA et COPAIN 44 ont écrit un communiqué à ce sujet.



J-F Marival, journaliste à Ouest France présente ça comme une réunion de riverains excédés... menée par Alain Mustière, leader des pro-aéroports. Et un petit peu de contextualisation dans un article sur indymedia, ici


Infos du 19 au 25 octobre


Lundi 19 octobre

Les occupant-e-s de la nouvelle occupation à la Noë Verte sont convoqués au tribunal jeudi :
Depuis ce matin nous avons entre les mains l’assignation du tribunal d’instance en référé d’heure à heure, avec une convocation au tribunal de Nantes :
LE JEUDI 22 OCTOBRE 2015 À 9H00 au palais de justice, 6 Quai François Mitterrand à Nantes
Nous avons rendez-vous dès demain matin avec l’avocat pour préparer notre défense. La procédure en référé annonce une expulsion possiblement immédiate dés le délibéré prononcé, donc dès jeudi, date du jugement. Un appel à mobilisation massive est envisageable le jour du procès, pour donner de la force à la conserverie. Tenons-nous prêt où que nous soyons à montrer notre refus aux grands projets inutiles imposés, pour laisser place à des petites activités consolidant notre avenir.
Mais tout ça n’entache pas notre motivation, nous continuons à édifier la conserverie chaque jour un peu plus, et continuerons tout temps que nos mains seront libres. En attendant la finalisation du plan de la conserverie, des pots de crème de châtaigne, fraîchement cueillies hier, sont bientôt prêtes pour vos papilles (venez chercher dès demain vos premiers bocaux de "craime deux chatègnes"). Aujourd’hui, on est même venu de Béziers et de Paris pour nous rendre visite et nous filer un petit coup de main à l’épluchage. Merci à eux. Le circuit d’eau de la maison se finalise, le potager commence à voir le soleil, et nous faisons cette semaine un point sur l’aménagement général du lieu : champ, maison, cultures….
Et un clin d’œil spécial au soleil, le soutien le plus haut que nous ayons depuis le premier jour de l’installation.
Depuis la Noë Verte à l’est de la ZAD
Les nouveaux habitant-es


Mardi 20 octobre





Mercredi 21 octobre

Nouvel aéroport - L'Europe appelée au secours par les anti-NDDL

Les opposants fourbissent encore des arguments pour bloquer le projet. Et misent sur la trêve hivernale.

Astérix habite Notre-Dame-des-Landes. Du fait d’un texte mal ficelé, un habitant, dont la maison est située dans la zone dédiée à l’aéroport, a obtenu l’autorisation, le 1er juillet 2015, de pouvoir continuer à vivre dans ses murs durant 18 mois, assure Julien Durand, figure historique de la lutte contre le projet d’aéroport.

Deux dossiers d’expropriation visant des exploitations agricoles, doivent être jugés en appel le 20 novembre à Rennes.

Vingt familles expropriées résident encore, en toute légalité, sur place. « Pour les expulser, il faudra obtenir une décision de justice. Le temps d’agir, la trêve hivernale s’appliquera, veulent croire les opposants. Les porteurs du projet ne pourront pas reloger tout ce monde dans des conditions identiques, ainsi que le prévoit la loi. »

La trêve, qui débute le 1er novembre, s’achève le 31 mars. « À cette période, le démarrage du chantier sera bloqué car on entrera dans la période de reproduction des espèces protégées… »

L’arrêté préfectoral visant à autoriser la destruction du campagnol amphibie sera attaqué dès sa publication. 
« On partira en référé s’il y a urgence face à l’imminence des travaux. »

Les anti-NDDL appellent aussi l’Europe à la rescousse. Et viennent d’adresser deux courriers à la commission européenne et à la commission des pétitions pour leur signifier que le projet « ne respecte pas le droit européen en terme d’environnement ». 

« Le tribunal administratif de Nantes, dans son jugement de juillet, nous demande de démontrer qu’il y a bien une atteinte à l’état de conservation des espèces, ce qui est totalement contradictoire avec l’approche de la commission européenne », rapporte Me Thomas Dubreuil, avocat, qui fustige également les carences des compensations environnementales envisagées par le groupe Vinci.


Reste à savoir si l’Europe jouera les arbitres avant que l’État ne donne le feu vert à une évacuation de la zone, conformément aux promesses du Premier ministre PS Manuel Valls.

Presse Océan

A la veille des rassemblements de soutien aux salarié-e-s d’Air France,Depuis Notre Dame des Landes, soutien à celleux qui se révoltent chez Air France

Si nous sommes dans une lutte contre un futur aéroport, c’est parce que nous ne supportons pas que nos vies se fassent balader par les décideurs-aménageurs de ce monde, ni qu’elles soient régies par des logiques de rentabilité.

Nous voulons dire notre solidarité avec tou-te-s celleux qui ne se laissent pas faire et entrent en lutte activement, et qui à cause de cela font face aux foudres médiatiques et à la répression étatiques.


Nous aussi y sommes confronté-e-s quand nos refus passent en actes. On n’a pas encore eu les chemises de Vinci & Co, mais c’est pas l’envie qui nous en manque !



Courage à vous !

Ne nous laissons pas faire !

Quelques occupant-e-s de la ZAD de NDDL et opposant-e-s au projet d’aéroport



Le Dernier Continent, immersion cinématographique et politique dans le quotidien de la ‪ZAD‬ de Notre‬-‪Dame‬-‪des‬-‪Landes‬ de Vincent Lapize, sort en salles à partir du 11 novembre et recherche des associations locales pour aider à le faire programmer :

Si vous êtes intéresséEs par le film, les discussions et les rencontres qu’il peut susciter, contactez jeanjacquesrue@gmail.com / 06 16 55 28 57 pour demander l’organisation d’une projection dans votre cinéma préféré




Jeudi 22 octobre
Communiqué de presse
Nantes, le 22 octobre 2015
Mettons Vinci en boîte !

Le 10 octobre dernier, au lieu dit la Noé Verte, sur la commune de Grandchamp-des-Fontaines, une centaine de militant.es ont investi une maison désertée depuis quatre ans et détenue par Vinci dans le périmètre de la ZAD. Le but de cette occupation était de créer une conserverie autogérée ouverte à toutes les personnes souhaitant transformer leurs légumes et s'engager dans l'autoproduction, la transformation et la consommation d'aliments hors des réseaux marchands. Soupes ou bocaux de champignons, châtaignes, compotes, confitures forment les premières denrées produites. Les cultures maraîchères et de plantes médicinales autour de la maison, l'usage d'un autoclave professionnel vont développer l'activité.

Ce nouveau lieu de résistance et d'expérimentation s'ajoute à la quarantaine de maisons et de cabanes déjà occupées et aux deux-cents hectares cultivés sur la ZAD de Notre-Dame des Landes. Déjà investies dans les associations nantaises autour de la question politique de l'approvisionnement et de l'alimentation, la douzaine de personnes engagées dans ce projet de conserverie entend par ailleurs renforcer les liens et les échanges avec l'agglomération nantaise. Elles dénoncent du même coup la politique de terreur mise en place par les collectivités locales vis-à-vis des associations et acteurs engagées dans la lutte contre l'aéroport et son monde.

La CNT appuie cette initiative sociale, alimentaire et politique montrant que la ZAD, Zone à Défendre, est aussi une Zone d'autonomie définitive.

Attention, groupe ultra violent !La CNT appelle par ailleurs à la vigilance et à la détermination face à ce petit nombre d'individus ultra-violents, Premier ministre, présidents de département et de région, candidats en campagne, préfet, concessionnaire Ford présidant l'association des pro-aéroport. Autant de personnages prétendant, au nom de l'intérêt supérieur du capitalisme, expulser de la ZAD ses habitant.es et de ses paysan.nes qui ont la légitimité de l'usage de la terre, de son occupation et de la résistance à un projet autoritaire dévastateur. Un projet notamment néfaste envers l'agriculture et ses potentialités alimentaires pour nourrir l'agglomération.
CNT 44

    A Notre-Dame-des-Landes : agir local, lutter global

Le village d’irréductibles zadistes en lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes résiste encore et toujours, après une tentative d’expulsion musclée par les gendarmes et CRS en octobre 2012. Sur les 1 650 hectares de la zone, la vie s’est organisée en dépit des menaces d’éviction qui pèsent toujours sur les épaules des occupants. La plupart vivent dans des maisons abandonnées qu’ils ont récupérées. D’autres dans des cabanes autoconstruites. «Depuis cette année, pas mal de gens envisagent de bâtir en dur et de s’installer à long terme ici», relève Maël (1). Venu du mouvement des squatteurs, ce trentenaire qui se définit comme «anarchiste» fait partie des anciens. Il s’apprête à passer son cinquième hiver dans la zone d’aménagement différé (ZAD) située à une vingtaine de kilomètres de Nantes. L’homme veut «dépasser la lutte contre l’aéroport» et imaginer un «futur souhaitable». Ses références ? Une «commune libre», comme celles de 1871 ou des communautés zapatistes et kurdes.

Premier impératif : «Se dégager matériellement des structures de l’Etat.» Pour cela, les quelque 200 personnes qui vivent à temps plein sur la ZAD ont lancé de nombreux projets visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Le pari n’est pas encore gagné, mais il avance. Partout sur la soixantaine de lieux occupés, les habitants s’organisent. Le groupe «poireaux» table sur une production de 20 000 à 30 000 pieds par an. Le groupe «sarrasin» a fait cette année une récolte de 21 tonnes qui a pu être revendue dans les circuits militants. 

Dans la «Zone à défendre», on élève aussi du bétail, des volailles, on fait cuire du pain…

Ancien enseignant, Camille (1) a rejoint le bocage il y a trois ans, «angoissé par la crise environnementale». «Je voulais mettre toute mon énergie et mes activités de vie dans un sens qui ne soit pas dévastateur.» Il dit avoir trouvé là «quelque chose qui fonctionne et, en plus, est désirable». Il cite le texte «A nos amis» du «Comité invisible», le collectif de Tarnac (Corrèze). «Ils écrivent qu’il n’y a pas de révolution possible sans constitution d’une base matérielle. La ZAD, c’est ça.» Il balaie en revanche l’idée d’une communauté coupée du monde, d’une «île déserte isolée de Babylone [nom donné par les zadistes à la société marchande, ndlr]. L’autarcie, on n’en veut pas. Il existe plein de projets avec l’extérieur». Juliette (1), 34 ans, cite les liens avec les épiceries autogérées de Nantes. 

Maël, lui, retient les connexions avec les cantines populaires de la région, mais aussi les solidarités avec d’autres luttes contre les «grands projets inutiles», tels la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, le barrage de Sivens (Tarn), le Center Parcs de Roybon (Isère), etc. «Le mythe du "Grand Soir", de l’avant-garde éclairée et de la dictature du prolétariat, c’est dépassé, pointe-t-il. Mais on se retrouve dans l’idée d’un mitage du territoire par des communes autonomes.» Cette envie de «reprendre le pouvoir sur nos vies», telle que la décrit Camille, s’applique aussi dans la vie de groupe et la gestion des conflits, nombreux, «comme dans tout collectif».

«On ne veut pas passer par les juges ou les flics car on refuse toutes les formes d’autorité et de domination, détaille Maël. Si quelqu’un a un comportement raciste ou homophobe, il peut se prendre à la fois une réponse cinglante, un pain dans la gueule ou recevoir une explication posée. Il peut aussi se faire virer.» L’expérience de Notre-Dame-des-Landes marque aussi la rencontre entre des mondes qui ne se côtoyaient guère : militants autonomes fortement politisés, activistes écolos, paysans, personnes désocialisées marquées par la rue, la prison ou les dépendances…


«La question révolutionnaire, on lui donne de la force en la pensant à une échelle plus large que nos cercles habituels, plutôt étroits», souligne Maël. Il le reconnaît, les liens avec les habitants du territoire doivent encore être «développés» afin de créer un horizon «souhaitable» pour des gens différents. Mais il estime que dans la lutte contre l’Etat et le projet d’aéroport, des passerelles inédites ont été jetées : «Quand des paysans deviennent squatteurs et que des anars se mettent à récolter des patates, le pouvoir est bien emmerdé.»
Sylvain Mouillard – Libération

(1) Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés

lien vers l'article complet : http://www.liberation.fr/france/2015/10/22/trois-lieux-trois-manieres-de-vivre-la-contestation_1408170

le procès de la Noé Verte est reporté à la semaine prochaine



Infos du 26 au 31 octobre


Lundi 26 octobre

Un huissier est passé cet après-midi porter les jugements de procédures d’expropriation en cours depuis quelques années de plusieurs maisons du Limimbout.

Mercredi 28 octobre



plus d’infos ici


Jeudi 29 octobre

Ce matin, une centaine de personnes se sont retrouvées devant le tribunal de Nantes à l’occasion du procès de la Noé Verte. Le verdict sera rendu le 3 décembre.

Vendredi 30 octobre



Nous avons reçu l’information que le gouvernement a publié un appel d’offre pour des travaux sur le desserte routière. 
Nous l’avons trouvé sur marchés online fr & sur le plate-forme des marchés publics fr ceci prouve que l’état pense pouvoir passer en force pour démarrer des travaux dédiés a un aéroport ridicule sur cette belle zone libérée des griffes des bétonneurs et les intérêts d’une économie capitaliste, dévastateur du vivant. 



ZAD de SIVENS (81)

Infos du 5 au 11 octobre


Lundi 5 octobre

Pour une marche à Sivens le 25 octobre 2015


Voici un appel lancé par des opposant-e-s au barrage de Sivens. 

Les signatures de collectifs (dont les Bouilles), d’orgas, d’assocs, de partis affluent. On vous tiendra bien entendu au courant des détails de la journée, en cours de définition par des groupes de travail issus de la coordination des opposant-e-s. 
Parlez-en autour de vous, faites signer vos collectifs, associations, orgas,… et préparez votre covoiturage pour le 25/10.


Pour une marche à Sivens le 25 octobre 2015,

en mémoire de Rémi, afin que l’espoir revive,

et que cessent les violences de l’État et des milices

La lutte contre le projet barrage à Sivens n’a pas été vaine : elle a révélé comment certains

- détruisent l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité,
- favorisent une agriculture mortifère,
- bafouent la démocratie,
- gaspillent l’argent public,
- recourent à la violence de l’Etat,
- s’appuient sur des milices pour faire régner la terreur.


A l’automne 2014, une vaste mobilisation populaire, l’avis négatif de la Commission européenne, le rapport critique d’experts gouvernementaux et la mort d’un jeune manifestant ont interrompu le chantier.

Mais cette lutte légitime demeure inachevée et la mobilisation reste d’actualité : un projet de barrage à Sivens est toujours à l’ordre du jour

Pour réaffirmer la justesse de notre combat, pour exiger le respect de nos droits fondamentaux, pour rendre hommage à Rémi et redonner vie à l’espoir, participons à une grande marche populaire, unitaire, apaisée et résolue, le 25 octobre à Sivens,
en reprenant la renoncule, la fleur de Rémi, comme symbole visuel de cette journée

« Nous entendons pérenniser cette date anniversaire, pour la défense de l’environnement comme condition nécessaire à la survie de l’humanité, et contre l’individualisme, facteur d’inégalités. »


Premiers signataires : AADUR (Association albigeoise pour un développement urbain respectueux) / ADECR 81 (Association des élus communistes et républicains du Tarn) / AA 81 (Alternative et Autogestion du Tarn) / ATTAC Tarn / CGT PEP du Tarn (privés d’emploi et précaires) / CLAC (Collectif local d’action citoyenne) / Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet / Collectif tant qu’il y aura des Bouilles / Confédération Paysanne du tarn / Et pourquoi pas / EELV Tarn / FSU 81/ Groupe Marcuse, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées / Membres de la Confédération paysanne du Tarn / Mouvement Utopia / NPA 81 (section albigeoise) / Parti de Gauche 81 / Solidaires 31 / Solidaires 81 / Sud PTT 31 / Sud rail Midi-Pyrénées

contact : testet25octobre@riseup.net

(à utiliser pour signer l’appel par exemple)



Jeudi 8 octobre

Un documentaire sur la Zad de Sivens et la mort de Rémi Fraisse a été diffusé dans l’émission "Les Pieds sur Terre" de France Culture ces lundi 6 et mardi 7 octobre entre 13h30 et 14h.

Liens pour réécouter ici lundi 6 mardi 7


Infos du 12 au 18 octobre

Jeudi 15 octobre

Venez accueillir demain 16 octobre à 16h à Lisle-sur-Tarn la Chevauchée pour le Climat et les accompagner jusqu’à Sivens

Le Collectif pour la sauvegarde de la zone du Testet accueillera le 16 octobre à Lisle-sur-Tarn la Chevauchée pour le Climat. L’initiateur du projet, Jacques Arthuys, ainsi qu’Emmily et Audrey qui l’ont rejoint dans cette aventure, sont partis de Pamiers lundi 12 octobre. Ils font volontairement étape demain 16 octobre à Sivens pour parler du lien entre cette lutte citoyenne et le changement climatique.


> Les adhérents et sympathisants du Collectif sont invités à les accueillir à 16h dans la ferme d’Elyane et Pierre Haya au pied des coteaux de Lisle-sur-Tarn pour finir les derniers kilomètres ensemble. Le Collectif invite les journalistes à faire connaître cette initiative originale en rencontrant les cavaliers et les marcheurs à ce point de rendez-vous également.
RV : Ferme d’Elyane et Pierre Haya, La Borie Vieille, D18 Lisle sur Tarn (GPS 43.884757, 1.800691 sur Google )


> Vous êtes également invités à une rencontre avec les cavaliers de 18h30 à 20h à la Maison des associations de Lisle sur Tarn (Google maps). Nous partagerons le repas (auberge espagnole).




> Mises à jour quotidiennes sur :


Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet > http://www.collectif-testet.






Infos du 19 au 25 octobre

Mardi 20 octobre


Tarn : une marche pour Rémi Fraisse et une opération des agriculteurs face à face dimanche à Sivens ?


Un collectif organise dimanche 25 octobre une marche en hommage à Rémi Fraisse, un an après sa mort. Mais des agriculteurs veulent aussi mener ce jour-là une action "foin" sur le site du futur barrage. Cette nuit, une sculpture d'hommage a été installée clandestinement sur le site.


L'installation de la sculpture durant la nuit

Que va-t-il se passer ce dimanche 25 octobre sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn ?

 Un collectif, opposé au barrage, appelle à une marche en hommage à Rémi Fraisse, mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 touché par une grenade offensive de la gendarmerie. Mais dans le même temps, une opération de solidarité "foin" est annoncée le même jour au même endroit par des agriculteurs pro-barrage. Et dans la nuit de lundi à mardi, une sculpture de près de deux tonnes a été installée sur place.

Une marche d'hommage... et une sculpture déjà installée

La marche d'hommage à Rémi Fraisse doit se dérouler au départ de la maison forestière et en direction du lieu où le jeune militant écologiste est décédé. Une demande de manifestation a été déposée auprès de la préfecture.

Dans la nuit de lundi à mardi,
une sculpture a d'ailleurs été installée sur place en hommage à Rémi Fraisse. L'opération avait été préparée minutieusement par une dizaine de personnes, un groupe qui s'est nommé "la pelle masquée". La sculpture mesure deux mètres de haut et pèse 1,8 tonne : elle représente une "main ouverte surmontée d'une sphère, des mots simples et justes sont gravés à côté d'une renoncule, la fleur étudiée par Rémi : "Nous humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie", selon les termes d'un communiqué parvenu à France 3.

© C. Carrière / France 3

Une opération "foin" prévue par les agriculteurs

Dimanche, les agriculteurs ont eux aussi prévu de se rendre sur place pour apporter du foin à un éleveur installé sur le site "qui n'a pas pu exploiter ses terrains depuis deux ans" en raison de l'occupation par la ZAD selon la FDSEA du Tarn. 

La confrontation entre ces deux événements risque de créer des étincelles. Les organisateurs de la marche d'hommage à Rémi Fraisse, à laquelle Cécile Duflot ou encore José Bové ont prévu de participer, reproche aux agriculteurs d'avoir monter cette opération de solidarité à la même date que la marche et à l'Etat "d'organiser la violence".

Vers une interdiction ?

Contactée par France 3, la FDSEA du Tarn n'a pas voulu répondre sur le choix de la date de dimanche. De son côté, également sollicitée par la rédaction de France 3, la préfecture du Tarn est demeurée silencieuse à ce sujet.

Sur un sujet qui est toujours bouillant dans le Tarn, le préfet devra cependant rapidement décider s'il laisse la manifestation se dérouler en parallèle à l'opération des agriculteurs ou
s'il interdit l'une ou l'autre (ou les deux) au nom du risque de troubles à l'ordre public.

F. Valéry avec C. Carrière – France 3

Un an après la mort de Rémi Fraisse, des témoignages contredisent la version officielle

Pour lire l'intégralité de l'article sur Reporterre


Mercredi 21 octobre


Un rassemblement et une marche en hommage à Rémi Fraisse, tombé sous les tirs des gendarmes il y a un an, est prévu dans la forêt de Sivens depuis plusieurs semaines à l’appel de nombreux collectifs et organisations et soutenu par la famille de Rémi.

Notre but est simplement de commémorer dans le calme et la dignité la mémoire de Rémi. Il est donc évident que nous n’avons aucune velléité guerrière ou belliqueuse. De même, que les riverains et agriculteurs pro-barrage soient rassurés : une réoccupation n’est pas à l’ordre du jour, la reprise des travaux n’étant pas pour demain a priori.
Le même jour,
un petit groupe de personnes, pour certaines membres de la FDSEA et des JA Tarn et pour d’autres membre d’une organisation de riverains (selon nos informations), ont l’indécence d’organiser une manifestation sur le site de Sivens. 

La préfecture considérant que notre commémoration n’est pas plus légitime que le rassemblement des pro-barrage, elle risque soit d’autoriser soit d’interdire les deux rassemblements. Ainsi, l’Etat entend jouer la stratégie de la tension – la même qui a abouti à la mort de Rémi le 25 octobre 2014 – potentiellement génératrice de frustrations et de violence afin de se donner le rôle du pacificateur, en renvoyant dos à dos pro-barrage et opposants pour faire oublier la responsabilité initiale de l’Etat. Ne tombons pas dans le panneau : perturber une commémoration légitime est une nouvelle provocation de l’Etat et des pro-barrage.

Nous maintenons notre participation à un rassemblement large et populaire le 25 octobre 2015 pour aller marcher à Sivens, en mémoire de Rémi.

Jeudi 22 octobre

Interdiction de la Marche du 25/10 à Sivens

Voici le compte rendu de la réunion de ce matin en préfecture que l’on reçoit ce soir. C’est gratiné et consternant.

» En début de réunion, le préfet a présenté aux parties présentes l’arrêté pris par la maire de Lisle sur Tarn, Mme Lherm, interdisant toutes les manifs prévues sur le site le 25/10. A noter, contrairement à ce que nous disions précédemment, une des manifs était bien portée par la FDSEA et les JA, les autres émanant de 2 autres associations (riverains et pro-barrage). Le préfet a expliqué qu’il ne pouvait revenir sur cette décision. Les « autres » étaient manifestement déjà au courant.

A noter, Mme Lherm, dans son arrêté, autorise la famille à se rendre sur site, « duement accompagnés par les forces de l’ordre » !

A noter, les menaces à peine voilées du président de la FDSEA Tarn, Philippe Joucla, si tout événement avait lieu sur le site (en gros : « nous nous réservons le droit d’utiliser des voies non-légales ») et la présence de Mr Viguié, un des agriculteurs pro-barrages les plus habiles barre de fer à la main en mars dernier (« il est normal de se faire justice soi-même »).

A noter aussi, la présence du sénateur Carcenac, président du conseil départemental du Tarn, qui a cru bon rappeler qu’en cette période de chasse, les bois étaient peu sûrs…»



Vendredi 23 octobre

L’hommage à Rémi Fraisse interdit à Sivens


Un an après la mort du jeune naturaliste, tué par un gendarme à Sivens, la marche prévue dimanche 25 octobre pour lui rendre hommage a été interdite après une manigance de la FNSEA. Plusieurs organisations souhaitent se replier à Plaisance-du-Touch, ville de la banlieue toulousaine où a grandi Rémi.

Toulouse, correspondance

L’appel était coiffé d’une renoncule, la fleur devenue le symbole de Rémi. Cette invitation à participer à une grande marche pacifiste à Sivens pour rendre hommage au jeune naturaliste circulait depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux. Pourtant ce dimanche, il n’y aura pas de moment de recueillement sur l’ex-Zad du Testet. En tout cas, légalement.

Les organisateurs de la marche ont eu la surprise de découvrir vendredi 16 octobre que la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) du Tarn et une association de riverains avaient déposé des demandes pour manifester sur le site de Sivens ce 25 octobre. Prétextant une opération « foin » et une opération « nettoyage », les agriculteurs favorables au barrage ont sorti le grand jeu pour organiser ce qui ressemble à une contre-manifestation.

Après quelques jours de négociations, la préfecture du Tarn n’avait toujours pas tranché pour prohiber ou autoriser ces évènements. La décision a finalement été prise hier jeudi 21 par la maire de L’Isle-sur-Tarn, où se trouve le site de Sivens. Pour éviter selon elle tout débordement, l’édile a interdit toute manifestation sur le territoire de sa commune ce dimanche. Un arrêté municipal listant toutes ces interdictions a ainsi été placardé sur l’ex-Zad du Testet. Cet arrêté précise que « le recueillement sera autorisé pour les membres de la famille de Rémi Fraisse, dûment accompagnés par les forces de l’ordre ».
L’arrêté municipal interdisant l’hommage à Rémi Fraisse sur le site de Sivens
« Ce serait un comble d’aller à Sivens escorté par des gendarmes », a réagi Jean-Pierre Fraisse, le père de Rémi qui avait déjà refusé cette option proposée par la préfecture du Tarn il y a quelques semaines. La famille de Rémi a signé dans Le Monde de ce vendredi une tribune (PDF Tribune) appelant à faire toute la vérité sur la mort du jeune naturaliste et demandant aux éventuels témoins de se signaler auprès des juges chargées de l’enquête. Ils concluent : « Un non lieu serait terrible ».

Aucun hommage ne pourra donc être rendu à Rémi, du moins officiellement, sur le lieu du décès du jeune homme où a été érigée dans la plus grande clandestinité en début de semaine une sculpture géante. Dans un souci d’apaisement, plusieurs organisations appellent donc à se réunir ce dimanche en début d’après-midi près du lac municipal de Plaisance-du-Touch, ville de la banlieue toulousaine où a grandi Rémi. Un rassemblement qui se tiendra à l’endroit même où Reporterre avait rencontré plusieurs proches de Rémi Fraisse quelques jours après sa mort et où un rassemblement avait été organisé pour ses obsèques en novembre dernier.


« La préfecture du Tarn a précisé que les forces de l’ordre seraient déployées à proximité de Sivens et la FDSEA a annoncé qu’elle se rendrait tout de même sur le site en toute illégalité », dit Ben Lefetey, du Collectif Testet, qui appelle avec France Nature Environnement Midi-Pyrénées à se replier à Plaisance-du-Touch. « Les risques de confrontation sont trop élevés. Nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans ce piège, cette spirale de violence inventée de toute pièce par les pro-barrages et les autorités », explique-t-il. D’autres organisateurs de la marche souhaiteraient quant à eux se rassembler dans le Tarn, à proximité de Sivens. Sollicités par Reporterre, la Mairie de l’Isle-sur-Tarn et la FDSEA n’ont pas voulu répondre à nos questions.

Pont-de-Buis ce weekend : mobilisation contre les armes de la police


Un an après la mort de Rémi Fraisse, les 23, 24, 25 octobre se tiendra à Pont-de-Buis (Finistère), un week-end d'actions et de discussions contre l'armement de la police. Aller à Pont-de-Buis, c'est pointer un maillon essentiel de la répression des mouvements sociaux en France et dans le monde. C'est refuser que la mort, la mutilation et la répression puissent être un
business as usual. 

Discussions : l'armement anti émeute actuel police et gendarmerie./ conférence de presse de l'Assemblée des blessées, des familles, des collectifs, contre les violences policières tiendra une conférence de presse devant la grille de l'usine/ Présentation des luttes actuelles en Finistère/ L'usine de poudres, usine de mort, une mémoire locale/ Palestine : le rôle de whoprofits.org pour désigner les implications économiques israélienne et mondiales dans la répression, l'occupation, la colonisation/ Paroles et textes de femmes contre les armes/ Lecture de La Mauvaise Troupe: témoignages croisés de ND des Landes et du Val de Susa

Fest noz vendredi soir, cantines tout le week end. Hébergement au sec dans un hangar (Prévoir duvets)

L'usine d'armement Nobel Sport de Pont-de-Buis. Située dans le Finistère, elle fabrique des armes et des munitions pour la police et la gendarmerie française, mais aussi à destination d'autres forces répressives, à l'étranger. Comme le dit un habitant de Pont-de-Buis, quand une révolte explose quelque part dans le monde, l'usine passe aux « trois-huit » pour produire des armes en continu. La France, son gouvernement et ses industries, participent activement à la répression des mouvements sociaux de par le monde. Entre autres gadgets mortels et mutilants, Nobel Sport fabrique la balle Spartan LE-40, une munition de LBD 40 qui a mutilé beaucoup d'entre nous. En 2009, le PDG de l'entreprise se félicitait de pouvoir produire jusqu'à un million de pièces et de conquérir des marchés étrangers.

Le site dédié au week end : http://desarmonslapolice.noblogs.org/


CNT confédéral


Beaucoup d’infos !

Tout d’abord, le plan B numéro 1 : hommage à Rémi à Plaisance du Touch, dans un lieu qu’il appréciait particulièrement…

A lire, le communiqué de presse de certaines des composantes de l’Appel, avec des liens médias, dont le poignant A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un an

Le rapport de la commission d’enquête de la LDH sur les conditions ayant conduit à la mort de Rémi Fraisse, à télécharger ici. A lire, édifiant, même nous on y a appris des trucs…






Samedi 24 octobre

Voici un communiqué du collectif Tant qu’il y aura des Bouilles puis un nouvel appel lancé par des opposant-e-s au barrage de Sivens, soutenu pour l’instant par le Collectif tant qu’il y aura des Bouilles et le NPA81 :
Quel est ce pays où l’on est sommé de s’expatrier pour commémorer un mort ?

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là : deux textes
complémentaires: « Pourquoi nous nous opposons à un projet de barrage au Testet » (texte qui devait être lu à Sivens ce dimanche) et « L’époque est-elle fasciste ?» (rédigé il y a 6-7 mois déjà mais plus que jamais d’actualité !


On nous annonce aussi, pour ce samedi 24 octobre à partir de 16h30 à Gaillac (place de la Libération), le monument éphémère à la vie qui vous invite à joindre votre présence à lui , en

— participant à son installation ;


— l’enrichissant d’un texte, d’un dessin, d’un objet (qq fournitures seront à disposition, merci d’en amener d’autres) ;


— l’illuminant d’une bougie de veille, dès que le jour baisse (pour cela aussi, venez muni/es).


Venez contempler, vous recueillir, chanter, vous échanger…, seul/es ou en famille — dans un esprit de partage & de sérénité. Cette action se comprend comme une OFFRANDE… à la vie, à la paix ! Au plaisir de vous y retrouver, voire (si les circonstances sont favorables), prolonger la soirée par un repas à ciel ouvert — d’avance merci d’y contribuer par vos spécialités !


On nous envoie aussi ce texte : 

Rémi Fraisse et les nervis fascisants de l’agro-pollution

et à noter sur « Les eaux glacées…» : La com 21 vue de Sivens

Rémi Fraisse : ses parents disent leur peine et leur vœu de vérité


Depuis un an, Jean-Pierre et Véronique, les parents de Rémi Fraisse, sont restés silencieux, par affliction et pour laisser la justice avancé. Aujourd’hui, ils s’expriment. Dans une lettre confiée à Reporterre, la maman de Rémi s’adresse à son fils. Et son père demande à ce que justice soit faite.

Rémi.

Rémi Fraisse.

Rémi, ce prénom ne nous appartient plus.

Ce prénom, que l’on attache à d’autres mots, certains qui lui étaient même inconnus, comme « zadiste », zadiste, qui d’ailleurs a perdu dans l’esprit des gens sa valeur première. 

Ce prénom utilisé, récupéré en fonction des intérêts, des idées, des couleurs ou croyances de chacun... ou même par ignorance, malveillance, voire les deux réunis pour faire le buzz ou, tout simplement, pour répéter ce qui se dit.


Ce prénom devenu un nom commun, sans aucune attache à un être vivant, celui qu’il a pu être.

Un être aimant la vie, au regard bienveillant et aux yeux pétillants.


Un être de partage, ayant des valeurs et ne laissant personne sur son chemin.


Si tu savais ce que l’on dit de toi, ou fait de ton prénom...

Que penserais-tu de tout cela ?


Ces vivants-là, ont-ils des enfants, ont-ils un cœur ?


Qu’on-t-il fait des richesses de l’amour, de la solidarité, du partage, du respect, et de nos différences...


Nous avons eu le bonheur de partager ta vie pendant 21 ans.

De t’apprécier à ta juste valeur, toi, derrière ce prénom.


Heureusement, nos souvenirs de toi, Rémi, nous appartiennent à jamais.


De nombreuses organisations, associations et syndicats se sont organisés en ta mémoire pour un rassemblement le 25 octobre. Il me semble indécent que cette marche pacifique nous ait été refusée.

Véronique, ta maman

    Jean-Pierre Fraisse : "J’espère que la lumière va se faire"

Depuis un an, le père de Rémi Fraisse est resté silencieux. Aujourd’hui, il se livre, pour que justice soit faite, et que la vérité du drame de Sivens surgisse officiellement.
Jean-Pierre Fraisse, le père de Rémi, le 15 septembre 2015.

    Vous vous êtes peu exprimé dans les médias, et on sait finalement peu de choses sur la personnalité de votre fils. Pouvez-vous nous raconter Rémi en quelques mots ?

Jean-Pierre Fraisse - Rémi était un garçon très sensible, musicien, intelligent. Il aimait la nature et avait décidé d’y consacrer sa vie. Après son bac scientifique option Sciences de la vie et de la terre (SVT), il avait décidé de faire un BTS en environnement. Il ne pouvait pas penser que l’environnement serait peut-être la cause de son décès, malheureusement.

    Que pouvez-vous répondre à ceux qui ont souvent avancé que Rémi n’avait rien à faire sur la Zad de Sivens ce soir-là ?

On est dans un Etat de droit, en France le droit de manifester est reconnu, et est là pour aider la démocratie à survivre. Si on ne peut plus manifester, et qu’on ne peut que faire des élections tous les cinq ans, ce sera la fin de la démocratie. Certains diront que Rémi était au mauvais endroit au mauvais moment, mais je pense tout le contraire. Dans un cas comme ça, il ne doit pas y avoir de « mauvais endroit au mauvais moment ». Il est de la responsabilité des gens qui font le maintien de l’ordre d’apaiser les choses, d’essayer de les circonscrire, de les maîtriser et de ne pas se mettre dans des positions de résistance, d’affrontement, d’utilisation de grenades complètement inappropriées.

Rendez-vous compte qu’on a envoyé contre Rémi une grenade de guerre, sa charge explosive est de 70 grammes, si je ne dis pas de bêtises, c’est le type de grenade mise au point en 14-18 dans les tranchées contre les Allemands. Mon fils est mort de ça. Grand paradoxe puisque ses arrières-grands-parents paternels ont participé à cette guerre,l’un a été décoré de la Légion d’Honneur, et l’autre de la Croix de Guerre. Mais on a quand même lancé sur cet enfant ce type de grenade. Je pense que c’est un scandale. C’est incompréhensible.

    Près d’un an après la mort de votre fils, où en est l’enquête judiciaire ?

Nous sommes dans l’expectative. Une juge d’instruction est nommée, nous pensons qu’il faut que la justice suive son cours. Le temps de la justice n’est pas forcément le temps "normal". Nous espérons toujours que l’enquête va vraiment déterminer les responsabilités des uns et des autres. Il faut savoir que nous ne voulons pas absolument que la personne qui a lancé cette grenade soit la victime expiatoire de problèmes d’organisation, de méthodes qui ont cours apparemment couramment dans la gendarmerie mobile. Chacun doit prendre ses responsabilités, y compris au plus haut niveau, et au plus haut niveau de la gendarmerie, c’est cela que j’aimerais.

Avez-vous l’impression que la lumière est en train de se faire ?

Aujourd’hui, je n’ai pas cette impression-là. Ce type d’enquête est très difficile, il y a beaucoup d’enjeux. Ce sont tout de même des gendarmes censés circonscrire la violence, et ce sont eux qui ont lancé la grenade sur Rémi… Les circonstances sont très difficiles à éclaircir. J’espère que la lumière va se faire, mais quand, je ne sais pas. Nous avons tous cet espoir, en particulier la maman de Rémi et sa sœur.

De nombreuses questions sont en suspens ?

Oui, pour l’instant, il y a les versions contradictoires des uns et des autres sur la façon dont tout cela s’est passé. Nous comptons beaucoup sur les témoignages de personnes qui étaient sur place à ce moment-là et qui n’ont peut-être pas osé encore jusqu’à maintenant se déclarer, qu’elles viennent dire ce qu’elles ont vu réellement. Savoir si les gendarmes, contrairement à ce qu’ils prétendent, ne faisaient pas des sorties offensives sur les bords de la zone de chantier [la ’zone de vie’ à côté de laquelle Rémi a été tué NDLR] et qu’ils étaient censés défendre. Il y avait beaucoup de blessés ce soir-là, il y a des gens qui peuvent venir témoigner de la violence exercée ce soir-là. Il y a des gens qui peuvent aussi témoigner de la façon dont Rémi a été traîné sur le sol sur 40 mètres, son sang tachant la terre sur une vingtaine de mètres. Est-ce qu’ils ont vu cette scène ? Comment s’est-elle passée ? Aujourd’hui, nous avons besoin d’éclaircissements pour contre-balancer les témoignages qui ont été produits.
Propos recueillis par Marine Vlahovic - Reporterre



Dimanche 25 octobre

Une journée digne et belle au Testet

Nous nous retrouvons relativement nombreux à Gaillac vers midi (150 environ). Les GMs sont là aussi, discrets, alentours. Une huile de la préfecture débarque pour discuter.

On comprend assez vite que l’on va pouvoir faire quelque chose. Au final, on décide après l’AG improvisée la plus efficace de l’histoire de se rendre en convoi à la Maison de la Forêt, où l’on nous autorise à aller semble-t’il. On remplit les voitures et on décolle.


Le brouillard se dissipe, les hauteurs du Gaillacois luisent sous la lumière automnale, les couleurs sont magiques. Après un pique-nique partagé, nous sommes désormais quelques centaines à descendre vers le lieu où Rémi est tombé. Prises de parole : poèmes, courts témoignages. Certains retrouvent leurs marques sur le lieu, où la vie reprend, d’autres le découvrent. Moments calmes et solennels (à peine troublés par l’hélico de la gendarmerie). 


Puis, sous le soleil déclinant, nous partons le coeur moins lourd qu’en début de journée.
Nos pensées vont en ce jour à la famille de Rémi et à ses proches. Nous les remercions de leur présence à nos côtés aujourd’hui et saluons leur courage et leur dignité.




Infos du 26 au 31 octobre


Lundi 26 octobre

On nous envoie plein de compte-rendus d’actions qui se sont déroulées ces jours-ci, en hommage à Rémi Fraisse :




Et ailleurs :

Mardi 27 octobre

Un article sur l’action à Gaillac samedi 24, par une participante : Sivens : toutes disproportions gardées à Gaillac samedi


Jeudi 29 octobre

La sculpture en hommage à Rémi a disparu dans la nuit de mercredi à jeudi. Comme il est dit en commentaire : » [les pro-barrage] sont vraiment indécents , mais égaux à eux-mêmes depuis le début …». Cela dit, de nombreux tarnais croisés ces jours-ci restent incrédules devant tant de bêtise
Une vidéo compilant des images des rassemblements du week-end dernier.





CAMP DU LARZAC (12)

Infos du 5 au 11 octobre


Mardi 6 octobre

Trente-quatre ans après l’annulation du projet d’extension du camp par Mitterrand, des paysans-militants se remobilisent contre l’arrivée de 1 200 militaires sur le plateau. Une annonce plutôt bien reçue par les élus locaux.


    La Légion dans le Larzac, «une véritable baffe»
«Gardarèm lo Larzac» («Nous garderons le Larzac») is back. Après l’annonce de l’arrivée de la Légion étrangère dans l’emblématique camp militaire du Larzac, les anciens militants reprennent du poil de la bête, tandis que les élus savourent la nouvelle. Remontés comme des pendules, prêts à en découdre, à ressortir banderoles et vieux slogans («Des moutons, pas des canons !») : ces papys-là entrent à nouveau en résistance. «On est born again», annonce fièrement Joseph, 66 ans.

La demi-douzaine de paysans-militants réunis ici incarne à elle seule quarante ans de luttes tous azimuts : d’abord celle, historique voire iconique, contre l’extension du camp militaire du Larzac, de 1971 à 1981. Mais aussi contre les OGM, la malbouffe, l’ultralibéralisme, le gaz de schiste… et même les essais nucléaires : «On est partis en 1995 à Tahiti pour la fraternité des luttes, se souvient Christine, 62 ans. On portait des tee-shirts "Larzac Maoris solidarité".» Installée ici, comme beaucoup d’autres, dans les années 70, Christine se présente aujourd’hui comme «faucheuse volontaire, opposante active au barrage de Sivens, au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, militante pro-Palestiniens, pro-migrants…»

    Traînée de poudre

Dans cet emblématique creuset de contestation, de désobéissance civile, d’antimilitarisme, l’annonce par le ministère de la Défense, le 31 juillet, de l’arrivée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE) sur le camp militaire du Larzac a fait l’effet d’une bombe : 460 légionnaires seront installés sur le site d’ici cet été ; en 2018, ils devraient être 1 200. Actuellement, le camp ne compte que 172 hommes. «Ils remettent ça comme en 1971, s’indigne Joseph. Il n’est plus question, comme à l’époque, d’extension du camp. Ce n’est plus un problème d’hectares mais d’effectifs. Et quels effectifs !» La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre à la suite d’une réunion organisée par des élus quelques jours avant la communication officielle. «On nous a alors annoncé une bonne nouvelle : le départ prochain du Ceito [Centre d’entraînement de l’infanterie au tir opérationnel, ndlr] qui occupe actuellement le camp, poursuit Joseph. Mais l’autre nouvelle, c’était qu’on allait avoir droit, à la place, à 1 200 légionnaires.» La Légion étrangère, «le pire corps d’armée», selon ces paysans-militants. «C’est un symbole terrible, une véritable baffe pour le Larzac !» Pour eux, c’est aussi, et surtout, une «provocation» : «Depuis 2011, il y avait des rumeurs de fermeture du camp. On pensait que le Larzac allait enfin redevenir civil et pacifié, raconte Alain, 80 ans, infatigable activiste. Là, c’est bien fini. En prenant cette décision sans aucune concertation, l’Etat entend modifier le rapport de force avec le Larzac, diviser les gens, affaiblir le mouvement citoyen comme les luttes menées ici.»

L’annonce du débarquement des képis blancs divise bel et bien le plateau, comme le déplore Emeraude, 30 ans, installée dans la région depuis huit ans. Son mari gère avec quatre associés la production de 120 brebis et de 30 chèvres, ainsi qu’une fromagerie. 

«L’Etat remet des moyens sur le camp militaire alors qu’ici les fonds publics sont rares, critique amèrement la jeune femme. Cette décision provoque des tensions, on dirait qu’on cherche à monter les gens les uns contre les autres.» La fracture la plus douloureuse touche le cœur de la Confédération paysanne, une organisation chère aux militants du Larzac. «José Bové, notre compagnon de lutte de toujours, prétend que l’arrivée de la Légion est un non-événement, s’insurge Christine. Il a oublié ses convictions ! On est sidérés par son attitude. D’ailleurs on s’est engueulés.» Accusé d’avoir rejoint le camp des élus «pro-Légion», José Bové, installé ici depuis 1975, qualifie en effet cette nouvelle d’«événement interne à l’armée». «Pour moi, ça n’a rien d’un bouleversement, estime le député européen EE-LV. Oui, on s’est tous battus autrefois contre le projet d’extension du camp militaire, et on a gagné, puisqu’en 1981 Mitterrand a annulé ce projet. Depuis, les régiments se sont succédé. Aujourd’hui, il n’est pas question d’agrandir le camp, c’est juste un changement de locataire.» Et la mobilisation qui s’organise ne l’interpelle guère : «Je ne vois pas bien quel est son objectif, à moins de vouloir la fermeture du camp.»

    Baby-foot avec des paras

Ce que demande le collectif d’habitants opposés à la densification du camp, c’est que François Hollande revienne sur sa décision de faire venir la Légion. Une lettre ouverte lui a été adressée : mise en ligne début août, elle a reçu 2 600 soutiens nationaux. Depuis cet été, le collectif multiplie réunions, actions symboliques et manifestations, ralliant généralement une centaine de personnes. «Sachant que le Larzac compte 3 000 habitants, je trouve que c’est bien, surtout qu’il y a parmi nous environ un tiers de jeunes, affirme Matthieu, 36 ans, fils de Christine. Dans notre famille, tout le monde est dans le mouvement, dans un même attachement à une terre qui n’a pas vocation à être militaire.»

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bruno Ferrand, maire de La Cavalerie, commune sur laquelle s’étend le camp, ne partage pas cette analyse. Lui se souvient avec nostalgie du temps où il jouait au baby-foot avec des paras, où son village aujourd’hui somnolent comptait cinq bars et un cinéma, peuplés d’uniformes. «Des liens étroits se sont toujours tissés entre les militaires et La Cavalerie. Notre crèche municipale est installée dans le camp, les enfants de civils et de militaires sont accueillis ensemble ; les habitants du village peuvent s’inscrire à leur club sportif. Le camp nous est bénéfique, et vice-versa.» 

Pour l’édile, l’arrivée de la Légion est une aubaine : «On nous dit que 40 millions seront investis sur le site. Les travaux feront travailler des entreprises, des artisans, les restaurants… J’aimerais que le village redevienne dynamique. Nous sommes en intercommunalité depuis un an : avec 5 000 habitants sur 16 communes, on a une densité comparable au Sahel !» La Cavalerie compte autant d’habitants que de légionnaires annoncés, voire un peu moins. Là où les détracteurs prédisent la métamorphose du bourg en «ville de garnison», le maire proclame sa «fierté d’accueillir ceux qui témoignent d’un engagement fort pour la France». Il pense que «90 % des gens du secteur sont favorables à leur venue. Tous les élus locaux sont pour, de droite comme de gauche».

Parmi eux, Alain Fauconnier, maire socialiste de Saint-Affrique, commune située à 25 km de là, se rappelle avoir lutté autrefois contre le projet d’extension du camp militaire, mais voit dans cette nouvelle «opportunité» un «beau challenge» pour le territoire : «Les contestataires habituels essaient de nous faire croire que 1 200 barbares vont débarquer sur le plateau et détruire la mentalité du Larzac. Mais on n’est plus dans le schéma des années 70. Moi, en tant que maire, je me prépare à contribuer à l’accueil de familles de militaires, ce qui n’est pas neutre dans un bassin en crise et en déclin démographique.»

Pour les paysans-militants, le territoire n’a nul besoin d’uniformes pour prospérer. «Toutes les fermes du Larzac sont habitées, notre modèle économique fonctionne très bien, c’est le seul endroit de France où il y a plus de paysans qu’avant», rappelle Christian, 61 ans, éleveur de brebis. «La culture du Larzac, c’est un peu celle des lanceurs d’alerte. Nous sommes solidaires, peut-être plus libres qu’ailleurs, nombreux à partager les mêmes visions écologistes et humanistes, avance Maryse Roux, maire de La Couvertoirade, village de 194 habitants situé dans le sud du Larzac. C’est vrai que le combat et le contexte diffèrent du passé. La question, aujourd’hui, c’est de savoir si l’arrivée de 1 200 militaires ne va pas rompre un équilibre fragile.»



COMBATS AILLEURS

Infos du 5 au 11 octobre


Mardi 6 octobre

appel à la mobilisation générale contre les projets miniers en Bretagne : réunion d’information le 8, manif le 24 à Guingamp

Alain Bauer entarté : un "artisan du tournant sécuritaire en cours" invité des colloques de géopolitique organisés ces jours-ci à Nantes, s’est vu offrir deux tartes...

en Alsace, la préfecture est sur le point de signer l’autorisation pour la construction d’une ferme-usine de 1200 taurillons à Wintershouse


Mercredi 7 octobre


Le coup d’éclat estival des militants anti-charbon allemands



Retour sur un événement majeur de l’été qui s’est déroulé en Allemagne : sans doute le plus grand acte de désobéissance civile contre le charbon. À l’occasion d’un Camp action climat en Rhénanie, plusieurs centaines d’activistes ont réussi à bloquer la mine de lignite géante de Garzweiler. La campagne contre les fossiles ne s’arrêtera plus. Reportage.

- Garzweiler (Allemagne), reportage



Camping sous tente, douches collectives, toilettes sèches, panneaux-solaires et éolienne, espace enfants et cantine vegan… Les éléments de base d’un Camp action climat étaient bien réunis, entre le 7 et le 17 août dernier, en Allemagne. Y compris la localisation : à portée d’un site industriel. C’est un critère essentiel des Camps action climat. Les activistes allemands ont choisi la mine géante de lignite – du charbon fossile composé de 65 à 75 % de carbone – de Garzweiler, en Rhénanie, au nord-ouest de Cologne (complexe dont la mine de Hambach fait partie).

Le camp de Lützerath, organisé en autogestion, a fonctionné à prix libre et avec de nombreux bénévoles ; les prises de décisions se sont faites au consensus à plusieurs niveaux et sans hiérarchie : groupes de voisinage, assemblée représentative, assemblée plénière et groupes d’affinités... pour l’action. Car, si ce Camp climat de 10 jours était l’occasion de participer à de nombreux débats, ateliers, projections et concerts pour s’informer et agir contre le changement climatique, le moment fort a été la formation à la désobéissance civile non violente. Formation suivie d’une mise en pratique : une action de blocage réalisée par des centaines d’activistes contre l’industrie du charbon, incarnée par la mine de Garzweiler, l’une des trois mines de lignite de la Rhénanie. Garzweiler alimente les cinq centrales électriques à charbon qui font de cette région allemande la plus grande zone d’émission de CO2 d’Europe.

Ce matin du samedi 15 août, plus de mille activistes ont lancé l’opération « Ende Gelände », que l’on peut traduire par « Stop ! On n’ira pas plus loin ». Ils ont réussi à entrer et à bloquer, pendant plusieurs heures, la mine de lignite à ciel ouvert qui alimente plusieurs usines de RWE (l’une des quatre grandes entreprises productrices d’électricité en Allemagne) situées dans la vallée du Rhin, au nord de Cologne. Les militants ont appliqué la tactique dite « des cinq doigts » qui consiste à franchir les rangs de la police en forçant le passage en masse par cinq endroits différents. La police bloquait pourtant un tunnel, ayant disposé plusieurs rangs de policiers anti-émeute équipés de matraques et de bombes de gaz au poivre (voir la vidéo). Mais les manifestants ont réussi à franchir les cordons, même si les policiers en arrêtèrent certains violemment, obligeant notamment les manifestants faisant les poids morts à se relever en appliquant un point de pression sur la carotide.

Les activistes sont parvenus à pénétrer dans la mine de Garzweiler.

Une fois le barrage policier franchi, les activistes ont atteint les immenses excavatrices, mises à l’arrêt à la demande des autorités, tout cela avec comme seule défense des masques anti-poussière, des combinaisons de chantier et des filets remplis de paille pour amortir les coups de matraques. Ils finirent par se faire encercler et près de 800 personnes ont été emmenées dans des commissariats de la région (Cologne, Düsseldorf, Aix-la-Chapelle...). Elles ont été libérées dans les heures qui suivirent.

Les activistes encerclés par la police.

Dans le prolongement de cette action matinale, une manifestation pacifique et familiale de 800 personnes a défilé dans l’après-midi à proximité de la mine, partant du village d’Immerath, un des six villages fantômes qui vont être rasés comme l’ont été une douzaine d’autres depuis 1961 après avoir été accaparés par l’Etat puis revendus à RWE. Cette compagnie d’électricité a des projets d’agrandissement de la mine, le projet Garzweiler II, dont l’exploitation est prévue jusqu’en 2045. Quarante personnes habitent Immerath. Ils étaient 1900 il y a encore quelques années. Lors d’une prise de parole publique, une militante indienne a raconté qu’elle avait beaucoup appris pendant ce Camp climat, car en Inde, les projets de centrale nucléaire et de mines de charbon se multiplient. Elle a rappelé que les combats des militants allemands ont permis l’arrêt du nucléaire dans leur pays. À quand celui de la production d’électricité à partir de charbon en Allemagne, pays admiré à l’étranger pour son modèle économique et son avance technique dans les énergies renouvelables ?
Pour extraire la lignite, des terres fertiles sont ravagées, des écosystèmes importants sont détruits tels la forêt de Hambach, et des pompes sont installées tout autour de cette immense mine pour drainer l’eau. D’énormes excavatrices, qui avoisinent les 90 m de haut sur 200 de long, sont utilisées pour attaquer le sol. Pour agrandir cette mine, il est même prévu de détourner l’autoroute sur plusieurs kilomètres. Quand on sait qu’un kilomètre d’autoroute coûte 10 millions d’euros, cette mine doit être plus que rentable pour RWE. Au total, les mines à ciel ouvert occupent beaucoup d’espace en Allemagne : 170 000 hectares, selon le ministère fédéral de l’Economie
Centrale électrique alimentée par la lignite, dans la vallée du Rhin.

Au loin, derrière la mine à ciel ouvert, on aperçoit les trois centrales de RWE qui produisent de l’électricité à partir du charbon. Sur les grilles des usines, des banderoles sont accrochées pour mettre en avant l’économie et les nombreux salariés de cette industrie, en ignorant la « bombe climatique » que représente la combustion de tout ce charbon.



Jeudi 15 octobre

Des nouvelles de la forêt de Hambach ou des amies occupent un forêt pour arrêter le carnage et la destruction perpétuelle causé par des mines de charbon. Notre merde contre votre violence ! écrit après que une personne a subit de la violence policière (Un poignet cassé, des marques d’impact et une rougeur de l’œil). Il y a aussi Skillshare, du 9 au 18 octobre « Beaucoup de mots ont été prononcés, sur le changement climatique, CO2, capitalisme, maintenant il est temps d’agir. »

Alerte sur la Zad d'Agen

Après une semaine de blocage du chantier, la charge est sur le point d’être donnée.
Ce matin (7 octobre) les huissiers sont passés sur tous les lieux occupés pour remettre le commandement de quitter les lieux.

Les CRS et gendarmes sont de plus en plus présent sur place et le maire de Brax (commune ou les travaux sont bloqués) demande dans la presse l’évacuation.

(http://www.sudouest.fr/2015/10/07/l-appel-du-web-avec-le-maire-de-brax-qui-souhaite-l-expulsion-des-zadistes-2147422-3603.php)

Tout semble donc confirmer la rumeur d’expulsion qui existe depuis lundi pour ce jeudi 8 octobre.
Les occupant.e.s appellent à venir sur place en renfort.
Zad partout !
PS : la marche sur la cop qui devait partir lundi de la zad d’Agen risque de partir en avance... et avec plus de monde !! A suivre sur http://marchezadagencop.noblogs.org


Jeudi 8 octobre


A La Réunion, perquisitions en série autour de la route à 1,6 milliard


Sur l’île de La Réunion, l'enquête pour favoritisme et corruption à propos de l'attribution des marchés de la nouvelle route du littoral (NRL) a pris un tournant ce jeudi 8 octobre. Des perquisitions ont été effectuées au siège du conseil régional et au domicile de son président. Pour le président (LR) du conseil régional, tout cela est « normal ».


Enquête préliminaire du parquet national financier (PNF), soupçons de corruption et de favoritisme, perquisitions et auditions à répétition : à en croire Didier Robert, le président (LR) du conseil régional de La Réunion, tout cela est « normal ». Y compris les perquisitions de ce jeudi 8 octobre. Accompagnés par des magistrats du PNF, des enquêteurs du groupement d'intervention régional (GIR) – soit des gendarmes, des policiers, des agents du fisc et des douanes – se sont en effet rendus au siège de la collectivité d'outre-mer et en sont repartis avec des documents. Avant d'effectuer d'autres perquisitions dans les locaux des entreprises concernées par le marché de la nouvelle route du littoral (NRL). La même procédure a été appliquée aux domiciles de plusieurs élus dont Didier Robert lui-même, à Saint-Denis (Réunion).

Pas de quoi faire changer sa ligne de défense au président du conseil régional, qu'il tient depuis le début des investigations sur l'attribution de cet énorme marché d'1,6 milliard d'euros. Dans un communiqué, rapporté par l'AFP, Didier Robert qualifie ces recherches policières de « normales dans le cadre du processus de vérification ». Il ajoute espérer que « ces vérifications permettront de lever rapidement et définitivement le doute sur ce dossier ». Candidat à sa réélection en décembre prochain, l'homme est rentré ce jeudi de l'Hexagone, où il était en déplacement pour des raisons institutionnelles. Contactée par Mediapart, l'entreprise Bouygues, dont une des filiales a été perquisitionnée par les enquêteurs, « ne commente pas les procédures judiciaires en cours ».


Le tronçon "viaduc" de la future route du littoral, à 100 mètres du rivage réunionnais © Région Réunion

Contrairement à ce qu'affirment la collectivité régionale et son président, les enjeux autour de l'enquête du PNF vont bien au-delà d'un simple contrôle de la légalité, qui a par ailleurs déjà été effectué par la préfecture de La Réunion. Les élus de l'opposition ont largement dénoncé les conditions d'opacité dans lesquelles s'est tenue la commission d'appel d'offres, en octobre 2013. À ce moment-là, un groupement constitué par les deux géants du BTP, Vinci et Bouygues, remportait ce très convoité chantier de route en mer (lire notre enquête ici). Ces éléments, ainsi que ceux contenus dans deux lettres anonymes reçues par le parquet à Paris et à Saint-Denis, ont été suffisants pour que le PNF, une institution en charge des affaires politico-financières les plus sensibles, soit saisi de l'affaire. C'était en avril 2015.

La Région elle-même reconnaît s'être alarmée auprès du procureur de la République d'agissements « de l'un des opérateurs à l'approche du choix final, visant à influencer les décisions de la collectivité, abordant élus, agents et conseils de la Région, laquelle a été contrainte de signaler ces manœuvres ». Pourtant, la collectivité conteste l'ampleur des investigations du PNF, jusqu'à affirmer il y a peu que « la procédure ne porte que sur un accord-cadre de fournitures de matériaux ». Il paraît pourtant très improbable qu'un magistrat du parquet national financier se soit déplacé jusque dans l'océan Indien pour n'enquêter que sur un marché secondaire.

Eiffage, candidat malheureux face au groupement Vinci-Bouygues, a également déposé plusieurs recours devant la justice administrative. Ils sont toujours en cours d'examen. Dans son mémoire, que Mediapart s'est procuré, l'entreprise perdante proteste contre le découpage des lots mais aussi contre les délais dans lesquels ils ont été attribués, et affirme enfin que des courriers « ont été rédigés à l'avance ».


Les volets pénal et administratif viennent s'ajouter aux nombreux recours environnementaux déposés contre ce méga-chantier. Longue de douze kilomètres, la nouvelle route du littoral sera composée selon les tronçons de digues et de viaducs qui enjamberont l'océan Indien. Les travaux ont déjà commencé au nord de l'île. À terme, la NRL doit relier le nord à l'ouest de La Réunion, en s'éloignant du tracé actuel au pied d'une falaise sujette aux éboulis. L'ouvrage nécessitera l'utilisation de plusieurs millions de tonnes de roches. Des roches dont l'importation de l'île voisine de Madagascar suscite un vif débat à La Réunion, en plus d'avoir d'ores et déjà fait l'objet d'un avis négatif du conseil national de protection de la nature.
Julien Sartre - Médiapart


On nous envoie un scan d’un article du Télégramme sur la toute récente ZAD de Bordères sur l’Echez et un autre d’un vieil article de feu le Satyricon toulousain (1998 !), relatant une sombre magouille de la CACG sur Figeac, du même genre que Sivens. Si vous avez + d’infos là dessus, on est preneur.

Infos du 12 au 18 octobre


Lundi 12 octobre

A Agen, ce matin, les forces de l’ordre ont évacué le chantier qui était occupé à Brax (rond-point d’accès au projet la future zone industrielle). Elles sont actuellement en train d’expulser la bergerie de Sainte-Colombe occupée de façon préventive face à l’arrivée des travaux. Tous les soutiens sont bienvenus.

Mardi 13 octobre

A Agen, le bétonnage de terres fertiles arrange bien les affaires personnelles des élus


Dans l’agglomération d’Agen, agriculteurs, riverains et citoyens se battent depuis des années contre la construction d’une technopole qui détruirait des centaines d’hectares de bonnes terres. Les opposants pointent les intérêts personnels d’élus dans cette opération foncière. Une instruction pour « prise illégale d’intérêts » est en cours. Le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour, est impliqué.

- Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne), reportage

À un jet de pierre de l’autoroute des Deux-Mers, des barricades fabriquées à la hâte sont assorties d’un panneau « Sortie de zadistes ». Kevin et Miguel montent la garde devant une maison squattée sobrement surnommée la « Bergerie ». Répondant à l’alerte d’une expulsion prochaine, ils sont venus prêter main forte aux opposants du technopole Agen-Garonne (TAG) pour engager un bras de fer avec l’agglomération d’Agen, porteuse du projet. Autour des deux sentinelles, les champs s’étendent à perte de vue dans la lumière tamisée du petit matin. « On a du mal à imaginer que tout ça puisse être bétonné un jour », dit Kevin en scrutant la ligne d’horizon crénelée par les épis de maïs.

Depuis l’appel à occuper ses terres lancé par l’agriculteur Joseph Bonotto en décembre dernier, la ZAD s’est étendue aux quatre coins de la zone de Sainte-Colombe-en-Bruilhois concernée par le TAG. Au fil des mois, des maisons abandonnées par leurs propriétaires et rachetées pour le compte de l’agglomération d’Agen ont été investies par les occupants. 

Mais, c’est à deux kilomètres de ces nouvelles positions que se joue l’avenir du projet. Pour bloquer un chantier, les zadistes ont érigé un camp de palettes en bordure d’un lotissement sage. « Enculés ! » hurle une habitante depuis une voiture qui file à toute berzingue au-dessus du campement sommaire. « Nous aussi, on t’aime ! » répondent les zadistes d’une seule voix. Habitués à ces insultes, ils empêchent depuis deux semaines la construction d’un petit rond-point, premier signe concret de l’aménagement des infrastructures routières censées desservir la future zone d’activité économique. Lundi 12 octobre au matin, cependant, les gendarmes sont intervenus pour dégager les occupants du rond-point. Une menace d’expulsion pèse par ailleurs sur la ZAD : un huissier doit venir sur place mercredi 14.
L’agriculteur Joseph Bonotto.
La technopole Agen-Garonne, dont le coût est estimé à 65 millions d’euros, doit faire table rase de 220 hectares de terres agricoles fertiles et irrigables. C’est ce qui suscite l’opposition franche de riverains, d’écologistes et d’agriculteurs depuis des années. L’argument de la création de 4.000 emplois en vingt ans avancé par l’agglomération ne convainc pas les opposants, qui dénoncent une coquille vide : « Il a fallu vingt ans pour remplir les 70 hectares de l’Agropole, une zone d’activité économique voisine. Alors imaginez le temps qu’il faudra pour occuper ces 200 hectares ! », remarque André Crouzet, membre du Collectif de défense des terres fertiles du Lot-et-Garonne. Aucune entreprise ne s’est pour l’instant montrée intéressée pour s’installer dans cette technopole. « Le projet est axé sur la logistique. La TAG est destinée à accueillir des camions de transporteurs. Pas à créer de l’emploi. C’est une pensée industrielle du siècle dernier », peste M. Crouzet.

Malgré ces oppositions et un processus entaché d’irrégularités, le projet semble plus que jamais d’actualité. C’est que la technopole est destinée à accueillir la LGV Bordeaux-Toulouse. Depuis le feu vert donné par le gouvernement sur ce dossier ferroviaire controversé le mois dernier, tout s’accélère. « On sent qu’il veut aller vite », reproche André Crouzet, pour qui il s’agit d’« un passage en force et [d’]une personnalisation du dossier ». « Il », c’est Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen (Nouveau Centre) depuis 2008 et président de l’agglomération agenaise. L’héritier de cette famille de propriétaires terriens a fait de la technopole son cheval de bataille personnel, bien décidé à marquer l’histoire de sa terre d’élection par ce projet.


Parcelles agricoles menacées par la future technopole.

« Ici, nous sommes en baronnie, nous n’avons pas encore fait la révolution de 1789 », souffle une autre membre du Collectif. Le groupe d’opposants a écumé les archives des municipalités limitrophes pour recenser le patrimoine personnel de Jean Dionis du Séjour et faire un lien direct avec le projet de TAG.

    Un évident conflit d’intérêt

Leurs recherches ont abouti à constater un évident conflit d’intérêt. Jean Dionis du Séjour est propriétaire de plus de 7 hectares de terres au lieu-dit Le Commarque, sur la commune voisine de Brax. Soit à 500 mètres de la future gare LGV d’Agen. Assez loin pour éviter les nuisances sonores, assez près pour profiter des retombées économiques de cette nouvelle station.

« La gare LGV ? Ce sera une gare-betterave », peste Joseph Bonotto. Mais betterave ou pas, l’emplacement idéal des terres du maire d’Agen lui permettra de réaliser une juteuse opération s’il décide de les vendre à des promoteurs immobiliers. Car ses terrains agricoles non-constructibles sont passés, comme par magie, au statut de terrains constructibles entre 2002 et 2005. Il faut dire qu’à l’époque, le maire de Brax, Michel Bernines, était un proche de Jean Dionis du Séjour, dont il a soutenu la candidature pour les élections législatives de 2007.
Plan du territoire concerné par la technopole.

Le maire d’Agen n’en est pas à son coup d’essai en matière foncière. Propriétaire de plusieurs hectares à Beauregard, une zone naturelle inconstructible sur la commune du Passage d’Agen, il les a fait progressivement classer en parcelles permettant l’installation de zones industrielles et en zones immédiatement constructibles à partir de 1998. Le maire de l’époque, Pierre Lapoujade, dont l’épouse est la cousine de la femme de Jean Dionis du Séjour, a approuvé cette décision, contre le schéma directeur de la commune et l’avis défavorable de la DDE. Jean Dionis du Séjour réalise quant à lui une transaction lucrative : en 2009, le propriétaire terrien vend une parcelle de plus de 2 hectares pour un montant d’1 million d’euros, soit 43 euros le m2. On est bien loin des 3,20 euros au m2 proposés par l’agglomération d’Agen aux agriculteurs concernés par le projet de technopole.

Une instruction pour « prise illégale d’intérêts » est en cours

Curieusement, le maire d’Agen n’est mentionné dans aucun des documents qui permettent la conversion de ses terres. Une conversion qui s’est faite dans les règles via les municipalités de l’époque. « Ce qui est énervant, c’est qu’il n’y a rien d’illégal à proprement parler mais tout est litigieux » confie une opposante au projet qui requiert l’anonymat.

À Sainte-Colombe-en-Bruilhois, il y a pourtant un cas d’illégalité manifeste concernant d’autres élus. À l’époque de l’adoption du plan local d’urbanisme (PLU) qui devait entériner le projet de TAG, un certain nombre de conseillers municipaux ont vu leurs terrains personnels devenir constructibles. Une instruction pour « prise illégale d’intérêts » est en cours. En charge du dossier, l’avocat Étienne Tête accuse « cette bande de copains qui se sont servis » au détriment des habitants et des agriculteurs touchés par le projet de technopole. La procédure est également remise en cause, car les conseillers municipaux concernés ont cru qu’il suffisait de ne pas prendre part au vote pour ne pas être inquiétés. Or, le quorum (le nombre de votes obligatoires) n’a pas été atteint.


Le 10 février dernier, ce plan local d’urbanisme a été annulé par le tribunal administratif de Bordeaux pour irrégularité en matière de concertation. Dans la foulée, une enquête publique sur la déclaration d’intérêt général du technopole a démarré. Cet été, les opposants ont découvert , non sans stupeur que le commissaire-enquêteur suppléant, Jean-Pierre Audoire, n’était autre qu’un proche de Jean Dionis du Séjour. Grâce à des captures sur le blog Internet de ce dernier, ils ont pu prouver que les deux hommes se gratifiaient de marques d’amitiés variées, (comme « Mon ami fidèle » ou « Amitiés toujours »).



    « On a besoin des zadistes contre les copinages à tout-va des élus »

« Nous sommes dans un cas d’école de déni de démocratie locale », explique Jean-Christophe Robert, porte-parole de l’association Filière paysanne qui s’est également penchée sur le dossier du TAG, « et malheureusement ça se passe partout en France. »

Alléguant un agenda surchargé, M. Dionis du Séjour, le principal intéressé, n’a pas jugé bon de s’entretenir avec Reporterre, malgré nos questions insistantes sur ses biens fonciers et ses liens d’amitié avec le commissaire suppléant en charge de l’enquête publique.

« Dionis ? C’est un gros filou ! » tonne Patrice Vermond. Rien ne destinait ce commerçant ambulant fort en gueule à rencontrer un jour des zadistes. Et pourtant le quinquagénaire passe voir les occupants sur les différents sites une à deux fois par jour. « On a besoin de leur soutien contre les copinages à tout va des élus ! » tempête le propriétaire. Son habitation, un beau corps de ferme en pierre de taille qui trône au milieu d’un hectare arboré, est vouée à la démolition en raison du projet de TAG. Patrice se refuse de la vendre et de voir s’ériger la technopole : « L’important, ce n’est pas l’argent. C’est d’être bien là où on est. Et c’est mon cas. Ici, je vois des chevreuils tous les jours et les écureuils m’engueulent quand je suis trop près d’eux. »


Patrice Vermond devant sa maison en pierre de taille destinée à la destruction pour faire place nette à la technopole

Un hélicoptère de gendarmerie passe en rase-mottes au dessus de la tonnelle où Patrice offre le café. Ce mercredi 14 octobre, on attend une nouvelle décision de justice concernant une autre habitation : elle sonnera peut-être le glas de la ZAD d’Agen. En cas d’éviction, les occupants pourront se replier sur les constructions érigées sur la propriété de Joseph Bonotto. Officiellement exproprié depuis juin dernier, l’agriculteur peut encore faire usage de ses terres tant qu’il n’a pas été indemnisé. Mais les zadistes sont déterminés à défendre l’ensemble de la zone. « On espère que tout se passera bien », conclut André Crouzet.


Mercredi 14 octobre


Sur l’île de La Réunion, les milliards volent autour des promoteurs de l’autoroute sur pilotis



Le projet pharaonique de construction d’une route sur pilotis, met en péril l’environnement et les finances publiques de l’île de l’Océan indien. Elle intéresse dorénavant la justice, qui conduit une enquête pour « corruption » et « favoritisme »

Le désastre écologique et l’effroyable gâchis d’argent public qu’est la construction de la Nouvelle route du littoral (NRL) sont-ils en train de se transformer en un scandale politico-financier comme La Réunion n’en a jamais connu ? Rien, pour l’instant, ne permet de l’affirmer, mais l’enquête pour « corruption » et « favoritisme » prend de l’ampleur et la « NRL » devient un élément central de la campagne pour les élections régionales, ce que voulait éviter Didier Robert, l’actuel président Les Républicains (LR) du conseil régional.

L’homme fort de la droite réunionnaise est désormais mis en cause personnellement. Jeudi 8 octobre, les forces de l’ordre sont en effet intervenues à son domicile, ainsi qu’au conseil régional et aux domiciles d’autres élus régionaux. Les enquêteurs « vont éplucher les patrimoines, biens immobiliers et comptes bancaires de Didier Robert et des acteurs du dossier de la NRL pour chercher à déterminer s’ils présentent des éléments suspects. Les locaux du groupement GTOI/SBTC (Bouygues et Vinci), principal attributaire du marché de la NRL, ont également été perquisitionnés.

Or il y a quelques semaines, Didier Robert avait porté plainte pour cambriolage, signalant notamment le vol de deux téléphones portables et d’ordinateurs privés et professionnels, et cela avait beaucoup ri dans le Landerneau », rappelle Jean-Pierre Marchau, élu EELV responsable des transports à la mairie de Saint-Denis et un des leaders du Collectif Non à la nouvelle route du littoral.

    Puissance des lobbies de l’automobile et du BTP

L’arrivée sur l’île début septembre des policiers, gendarmes et agents du fisc et des douanes du parquet national financier a donné une nouvelle dimension à l’enquête préliminaire ouverte en fin d’année dernière par le parquet de Saint-Denis de La Réunion. « Le dossier a été transféré en avril dernier au parquet national financier après de premières perquisitions et des interrogatoires dans l’île, signe que l’affaire est prise très au sérieux. Didier Robert et Dominique Fournel, l’adjoint en charge de la nouvelle route du littoral, ont notamment déjà été entendus », rappelle aussi une journaliste de l’agence de presse réunionnaise Imaz Press.
Didier Robert, le président du conseil régional de la Réunion, en août 2006.


Les soupçons de la justice porteraient sur l’attribution d’un marché de fourniture de matériaux, mais les opposants à la route se posent des questions sur le principal appel d’offre, celui du viaduc et des digues, attribué à Bouygues et à Vinci. Destinée à remplacer l’actuelle route côtière qui va de la préfecture de Saint-Denis au Port, la NRL serait en effet en grande partie construite sur pilotis. Un choix qui explique son coût très élevé (1,6 milliard d’euros selon le devis initial ; 2,5 à 3 milliards après les inévitables dépassements que prédisent les experts) et l’importance des dégâts sur l’environnement.


La contestation des opposants du collectif avait culminé en juin lors du passage de Manuel Valls à la Réunion puis lors d’importantes manifestations contre l’ouverture de carrières.. L’arrivée des enquêteurs ravive leur espoir de voir le projet de route annulé. Jeudi 1er octobre, le Théâtre sous les arbres, une institution culturelle locale, a joué Petit conte oriental et immoral, une courte pièce qui dénonce la nouvelle route et la puissance des lobbies de l’automobile et du BTP. Les opposants à la NRL s’apprêtent aussi à commémorer un triste souvenir : celui des accords dits de Matignon II, le 14 octobre 2010.

    La question des dédommagements que pourraient réclamer Bouygues et Vinci

L’histoire du financement de la route est révélateur des collusions possibles entre les groupes de BTP et les hommes politiques au pouvoir dans l’île. Ainsi, avant la victoire surprise de Didier Robert aux élections régionales de 2010, ce n’est pas une route mais un tram-train qui avait été décidé, ce qu’avaient acté les accords dits de Matignon I, signés en 2007 entre le gouvernement de Dominique de Villepin et Paul Vergès, alors président (Parti communiste réunionnais) de la région. La décision n’a pas résisté à l’alternance. La droite, emmenée par Didier Robert, a fait campagne sur son opposition au tram. Arrivée au pouvoir, elle a dénoncé le contrat de tram-train et signé de nouveaux accords, dits de Matignon II, avec le gouvernement Fillon.

Bouygues, qui avait remporté au sein du consortium Tram’Tiss (dans lequel on retrouve aussi Veolia, Colas, Bombardier...), le contrat de 1,32 milliard du tram-train a saisi le tribunal administratif en réclamant 170 millions d’euros de dédommagement. Une somme que le groupe de BTP réclame toujours aujourd’hui - alors qu’il a remporté le contrat de la NRL associé à Vinci !

« Tout cela est scandaleux, d’autant plus que Bouygues s’est peut-être servi de cette épée de Damoclès pour faire pencher en sa faveur l’attribution du contrat de la NRL. On peut s’interroger aussi sur le comportement de Didier Robert, qui n’a pas respecté les engagements de ses prédécesseurs, fondant ainsi les arguments des avocats des membres de Tram’Tiss », se rappelle un proche de Paul Vergès.

La question se pose aujourd’hui des dédommagements que pourraient réclamer de nouveau Bouygues et Vinci si la gauche remporte les élections et annule le projet - dans les derniers sondages, les listes conduites par Didier Robert et sa principale opposante, la député PS Huguette Bello, sont au coude-à-coude. « Il y a aujourd’hui encore beaucoup d’inconnues sur l’enquête qui est menée par le parquet national financier et son calendrier, mais aussi sur les conditions de l’appel d’offre passé par la région. Cela explique la prudence des principaux candidats de l’opposition qui ne réclament pas une remise en cause de la NRL mais un audit, un arrêt des travaux et une plus grande place donnée au ferroviaire et aux transports collectifs dans le projet », indique Jean-Pierre Marchau.

    Trop tard pour faire marche arrière ?

Un échangeur routier est déjà en construction à La Possession, l’entrée ouest de la future route du littoral. Un autre l’est également à La Grande Chaloupe, au milieu du trajet. « On construit également, au Port, l’usine d’où sortiront les éléments préfabriqués pour le viaduc. Didier Robert fait du forcing pour faire croire aux Réunionnais qu’il est trop tard pour faire marche arrière. Si le dossier est remis à plat après les élections, cela se traduira par des pertes financières supplémentaires alors que la région est déjà très endettée. C’est irresponsable », accuse Jean-Pierre Marchau, qui rappelle que l’abandon du tram-train s’est déjà soldé par une perte sèche de 70 millions d’euros d’indemnités contractuelles.
Les travaux de l’échangeur de La Possession sont en cours.
Et si la route se fait, quel argent restera-t-il pour mener à bien d’autres projets ? La question se pose, car l’État a clairement indiqué, au moment de la signature du protocole de Matignon, qu’il n’irait pas au delà de sa quote-part dans le financement de la NRL. « Les surcoûts seront à la charge de la région. Cela en serait fini d’un projet ferroviaire pendant 40 ans », se désole l’écologiste.
Philippe Desfilhes - Reporterre

Infos du 19 au 25 octobre


Lundi 19 octobre

L’écrivain Erri De Luca prêt à aller en prison pour sauver sa liberté



Le tribunal de Turin dira aujourd’hui si le grand écrivain Erri De Luca doit aller en prison. 

Il est accusé d’avoir soutenu le « sabotage » du projet de liaison ferroviaire Lyon Turin. Face à cette entreprise ruineuse et désastreuse pour l’environnement, l’écrivain confirme à Reporterre qu’il est prêt à aller en prison.


Le verdict du procès à l’écrivain italien Erri De Luca devrait être prononcé ce lundi 19 octobre par le tribunal de Turin. L’auteur de Montedidio, de Trois chevaux ou du Poids du papillon est accusé « d’incitation au sabotage » : en 2013, dans une interview parue dans la version italienne de Huffington Post. Il avait affirmé : « Le Lyon-Turin doit être saboté. 
C’est pour ça que les cisailles sont nécessaires. Il ne s’agit pas de terrorisme. Elles sont nécessaires pour faire comprendre que la ligne à grande vitesse est un ouvrage nuisible et inutile. Le dialogue avec le gouvernement a échoué, les tentatives de médiation ont échoué : il ne reste donc que le sabotage».

Il y a trois jours, l’écrivain a expliqué à Reporterre qu’il ne sais pas à quoi s’attendre de la part du tribunal : « Je ne peux pas donner des pronostics, ni moi, ni mes avocats, car il s’agit d’un procès expérimental. Je vais être jugé sur la base d’une loi sur l’instigation qui remonte au 1930, c’est-à-dire à l’époque fasciste. C’est une première. »

    "On peut parler d’un procès politique"

De Luca confirme que, quoi qu’il arrive, il ne fera pas appel en cas de condamnation : « Je n’irai pas une nouvelle fois devant des juges à exprimer mes argumentations. Je comprends qu’un recours représenterait une sorte de deuxième chance pour la justice, pour éviter qu’elle condamne une personne pour ses opinions. Même mes avocats voudraient bien. Mais j’ai pris ma décision : il n’y aura pas d’appel ».

Quant aux accusations, selon De Luca, « on peut parler d’un procès politique, parce que c’est le contexte qui est évidemment politique, compte tenu de mon soutien à la lutte menée depuis désormais plus de 20 ans dans le Val de Suse ».

Lors de la dernière audience, le 21 septembre, les enquêteurs Andrea Padalino et Antonio Rinaudo ont proposé une condamnation à huit mois de prison ferme, « en raison de la force persuasive des paroles d’un écrivain » qui ont « un poids et une force suggestive déterminants » à cause de « sa notoriété internationale ».

En sortant du tribunal, De Luca - qui risquait jusqu’à cinq ans de prison - s’est dit « stupéfait par la différence entre les arguments » très durs, produits par le parquet, « et ce réquisitoire à minima. Je m’attendais au maximum ».

Dans une interview accordée à Reporterre, en janvier, l’écrivain se disait « accusé d’un délit d’opinion. Je crains qu’il y ait une volonté de condamnation et de censure contre la liberté d’expression. Il s’agit d’un procès issu d’une plainte déposée par une société privée qui n’aurait pas dû être prise en compte par les magistrats ».


De nombreux indices attestent que la mafia est impliquée dans la construction du Lyon-Turin


C’est à cette société, la LTF (Lyon-Turin Ferroviaire, entreprise publique contrôlée par les Etats français et italien) qu’une centaine de personnalités ont adressé dans les dernières semaines un appel. Ils demandent d’arrêter l’action judiciaire. Parmi eux, le sculpteur Daniel Buren, le musicien italien Paolo Fresu, l’auteur allemande Brigitte Glaser, l’actrice Isabelle Huppert, le réalisateur anglais Ken Loach et l’écrivain anti-mafia Roberto Saviano. 
« Au total, plus de 500 personnalités, issues de 20 pays, défendent aujourd’hui le droit à la liberté d’expression d’Erri De Luca », s’est félicité son comité de soutien.

« Cette entreprise publique, expliquent-ils dans l’appel, a mené les études préparatoires pour un tunnel TGV de 57 kilomètres au travers des Alpes pour nous entraîner encore plus dans une vie à grande vitesse. Elle a déposé plainte à Turin contre Erri De Luca pour des propos sur le sabotage du projet ».

    La France est actionnaire de la société qui poursuit Erri De Luca

« Nous avons lu La Parole Contraire, un livre où il défend sa liberté de parole. Alors que la France s’est récemment mobilisée pour la liberté d’expression, comment pourrait-elle laisser un écrivain risquer la prison pour ses déclarations publiques ? », demandent-ils. 
« En lecteurs, nous exprimons notre solidarité avec Erri De Luca. En citoyens du monde, nous demandons aux États français et italiens de faire retirer cette plainte d’une société dont ils sont aujourd’hui les seuls actionnaires. En défenseurs de la liberté d’expression, nous n’acceptons pas qu’un écrivain soit poursuivi pour ses mots ».

La police italienne protège la construction du tunnel d’exploration, sur la commune de Chiomonte.
Une bataille qui ne s’arrête pas. Début octobre, les militants « No Tav » ont reçu une visite de la part d’une délégation de députés européens. Les parlementaires ont essayé de se rapprocher au chantier avec une cinquantaine d’activistes : les énièmes affrontements avec la police ont été filmés et publiés sur internet.
Le 15 octobre, environ deux-cents opposants se sont rassemblés devant le tribunal de Turin pour un autre procès, celui aux quatre activistes No Tav - Niccolò Blasi, Mattia Zanotti, Chiara Zenobi et Claudio Alberto - accusés de terrorisme, endommagement et incendie volontaire. L’audience a été toutefois suspendue : la reprise du procès est prévue le 30 novembre.

Mardi 20 octobre

Déclaration spontanée - avant le verdict - Erri De Luca
"Je serais présent dans cette salle même si je n’étais pas l’écrivain inculpé pour incitation. 
Au-delà de mon cas, négligeable cas personnel, je tiens l’accusation contestée pour un essai, la tentative de faire taire les paroles contraires. C’est pourquoi, j’estime que cette salle est un avant-poste tourné vers le présent immédiat de notre pays. J’exerce l’activité d’écrivain et je me considère comme la partie lésée par toute volonté de censure.

Je suis inculpé par un article du code pénal qui remonte à 1930 et à cette période de l’histoire d’Italie. Pour moi, cet article est dépassé depuis la rédaction postérieure de la Constitution de la République. Je suis dans cette salle pour savoir si ce texte est en vigueur et décisif ou si le chef d’accusation aura le pouvoir de suspendre et d’invalider l’article 21 de la Constitution.


J’ai empêché mes défenseurs d’introduire une instance relative à l’inconstitutionnalité du chef d’accusation. Si elle avait été recevable, elle aurait arrêté ce procès, transféré les pièces dans les chambres d’une Cour Constitutionnelle surchargée de travail et qui se serait prononcée dans plusieurs années. Si elle avait été recevable, l’instance aurait fait l’impasse de cette salle et de ce temps précieux. Je crois que ce qui est constitutionnel se décide et se défend dans des lieux publics comme celui-ci, de même que dans un commissariat, une salle de classe, une prison, un hôpital, sur un lieu de travail, aux frontières traversées par les demandeurs d’asile. Ce qui est constitutionnel se mesure au rez-de-chaussée de la société.


Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique. Noble, parce que prononcé et utilisé par de grands personnages comme Gandhi et Mandela, avec d’énormes résultats politiques. Démocratique, parce qu’il appartient depuis l’origine au mouvement ouvrier et à ses luttes. Une grève, par exemple, sabote la production. Je défends l’emploi légitime du verbe saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne.


« C’est à ça que servaient les cisailles » : à quoi ? À saboter une entreprise aussi colossale et nuisible avec des cisailles ? Aucun autre perfide outillage de quincaillerie n’est consigné dans les pièces de ma conversation téléphonique. Alors, accuse-t-on le soutien verbal d’une action symbolique ? Je ne veux pas interférer dans le domaine de compétence de mes défenseurs.


Je termine en affirmant une fois de plus ma conviction que la ligne soi-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l’air, de l’eau d’une communauté menacée.


Ma parole contraire subsiste et j’attends de savoir si elle constitue un délit."


Erri De Luca relaxé de l'accusation d'«incitation au sabotage»


L'écrivain italien, opposant au projet de TGV Lyon-Turin, était poursuivi pour avoir déclaré en 2013 : « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile. »

Poursuivi pour « incitation au sabotage », l’écrivain italien et opposant au projet de ligne TGV Lyon-Turin Erri De Luca a été relaxé, lundi 19 octobre, par un tribunal de Turin.

Le romancier, notamment lauréat du prix Femina étranger 2002 pour Montedidio, était visé par une plainte de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), la société d’économie mixte en charge du projet controversée et dont l’Etat français est actionnaire à 50 %, pour des propos en septembre 2013 dans la version italienne du Huffington Post. Erri De Luca y revenait sur la lutte, menée depuis 10 ans, par les opposants au projet de TGV-Lyon Turin, écologistes et habitants des régions menacées. « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile », avait déclaré notamment l’écrivain.

A l’ouverture de son procès, début de l’année 2015, Erri De Lucca, qui n’a jamais nié ses propos tout en revendiquant sa « liberté d’expression », avait reçu le soutien de nombreux responsables, artistes et intellectuels. Le parquet, de son côté, avait requis huit mois de prison ferme.

Dans une déclaration lue lundi devant les juges, le romancier a une nouvelle fois assumé sa déclaration. « Je défends l’origine du mot saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste », a-t-il affirmé. « Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à me laisser censurer ou réduire ma langue italienne. »


L'écrivain a été reconnu innocent d'incitation au sabotage après ses propos contre le chantier de la ligne ferroviaire entre Lyon et Turin. Huit mois de prison ferme avaient été requis.


  • Acquitté, Erri de Luca promet de continuer à s'exprimer 

Erri de Luca a été acquitté. Au cours du procès qui s’est déroulé à Turin, l’accusation d'«instigation au sabotage» a été rejetée. L’écrivain était poursuivi pour certaines de ses déclarations concernant le projet de train à grande vitesse (TAV) de la ligne Lyon-Turin qui traverse le Val de Suse, objet, depuis plus d’une décennie, de grandes polémiques, et dont l’écrivain avait dit qu’il devait être «saboté». «Je redeviens un citoyen quelconque», a commenté De Luca après la sentence, accueillie dans la salle du tribunal par de nombreux applaudissements, «je descends de l’estrade sur laquelle on m’a hissé malgré moi. Mais je continuerai à utiliser le dictionnaire pour exprimer mes convictions. En tous cas, c’est une bonne nouvelle pour ce pays.»

Alberto Mittone, l’avocat de la partie civile –la société franco-italienne LTF, qui construit la Tav– a quant a lui affirmé qu’il continuait à penser que dans des moments de forte tension sociale –faisant référence aux affrontements de 2013 en Val de Suse entre les forces de l’ordre et les adversaires du projet– il doit y avoir «des limites à respecter», à plus forte raison de la part d’un intellectuel «dont les paroles peuvent toucher de nombreuses personnes». L’éventualité que l’écrivain puisse faire huit mois de prison ferme pour de simples déclarations avait suscité une large mobilisation en sa faveur et en défense de la liberté d’expression, bien au-delà du monde de la culture. «La question du Val de Suse demeure une question qui me concerne. De ce procès, je garde la solidarité de toutes les personnes qui m’ont soutenu, en Italie et en France […] J’ai lu dans les journaux que Hollande aurait téléphoné à Renzi, mais je ne crois pas que cela ait influencé la sentence».

 A la fin de ce procès, Erri de Luca continue à affirmer ce qu’il affirmait avant qu’il ne s’ouvre, quant le risque d’aller en prison était réel, à savoir la conviction que «la soi-disant grande vitesse doit être contrecarrée, empêchée et sabotée, par légitime défense du sol, de l’air et de l’eau».

Utv Bordères-sur-l'échez. La ZAD, un lieu de lutte et de convivialité


Françoise Cazave (au centre) est venue apporter le soutien de France Nature Environnement aux opposants à l'UTV 65.
Les opposants à l'Usine de traitement des déchets prévue à Bordères-sur-l'échez (UTV 65) se sont retrouvés, samedi 10 octobre, pour un grand pique-nique partagé sur la ZAD (Zone à défendre) installée sur le site. La communauté zadiste, constituée entre les habitants du secteur et les résidents, a accueilli Françoise Cazave, de France Nature Environnement, qui, considérant que son association a été manipulée par les porteurs du projet UTV 65, a déclaré rejoindre le combat contre celle-ci. Patrick Millot, président de l'Adrise, a rappelé les motivations du collectif des opposants : un coût de 58 M€ (alors que l'Ademe et l'État refusent leur concours), le procédé du tri mécano biologique peu performant et générateur de nuisances pour les riverains, le compost produit dans lequel la norme française autorise la présence de particules de verres, de plastiques, de métaux lourds et qui est interdit à l'épandage en Angleterre par Veolia lui-même, la consommation d'eau potable nécessaire à son fonctionnement et qui sera issue du réseau d'adduction, la présence de la zone de captage des eaux d'Oursbelille, la proximité d'habitations, d'établissement recevant du public et de l'école de Bordères, ou encore l'augmentation du trafic routier.

L'ensemble des participants a ensuite rejoint le cœur de la ZAD pour constater l'avancement des installations, et notamment la construction en cours de la maison commune, d'un potager et des aménagements indispensables pour résister aux mauvais jours à venir en prévision d'une occupation durable. L'occasion également pour les non habitués de partager une tranche de vie avec les zadistes, le temps de fraterniser et de constater qu'ils ne sont ni des casseurs ni des voyous, mais d'authentiques défenseurs de la nature qui mettent leurs actes en accord avec leurs convictions. Venant des Hautes-Pyrénées, leur terre, mais aussi de toute la France et même des pays nordiques, ils sont mobiles entre les différentes ZAD (Notre-Dame des Landes, Sivens, Agen et Bordères), et prêts à se regrouper sur un site en cas de menace.
La Dépêche du Midi

Mercredi 21 octobre


Un parking plutôt que l’agriculture urbaine ! A Colombes, les vieilles idées triomphent


La rénovation d’un quartier de cette ville des Hauts-de-Seine intègre... un parking, qui pourrait détruire un lieu agricole et pédagogique porté par des associations. Ce pourrait être une fable. C’est la réalité.

Patrick Laroche est « documenteur ». Il anime le blog unpalimpseste.

Imaginez un projet de rénovation urbaine, dans un quartier populaire un peu oublié d’une banlieue parisienne un peu chic. 

Disons, les Hauts-de-Seine, par exemple, dont le prince vient de mourir, sans avoir parlé. Comme un mafieux. Une ville moyenne au doux nom, Colombes, qui fut jadis un des emblèmes de l’industrie automobile française. Le quartier populaire pourrait s’appeler Fossés-Jean.

Cette rénovation urbaine serait en projet depuis dix ans, au moins. Les habitants seraient impatients. L’édile locale, élue à l’arrachée en 2014, ferait, dans le souci de répondre enfin à leurs attentes, de cette rénovation une priorité. Son devoir. Priorité à gauche ? Priorité à droite ?

Imaginez dans ce cadre un promoteur pressenti et approché pour cette rénovation, en partenariat avec l’OPHLM local. Il faut un promoteur solide et fiable, pense madame la maire. Une valeur sûre capable de mener à bien l’ensemble du projet. Le genre Vinci, par exemple.

Vinci ? Pourquoi pas ?

    Agriculture, écoconstruction et auto-organisation

Ce promoteur se fait communiquer les plans du quartier, les données chiffrées et humaines, interroge élus et techniciens sur les besoins de la population et de la mairie.

Et puis madame la maire évoque une opération à tiroirs. Deux parkings (aujourd’hui sous-utilisés) seront détruits pour laisser place à une place publique. Du coup, on doit en construire un autre dans le quartier pour les remplacer.

« Qu’à cela ne tienne, dit le promoteur, on s’y connaît en parking ! Un parking en vaut un autre. Nous l’appellerons parc de stationnement. Voilà tout. Mais qu’y a-t-il, aujourd’hui, à la place du parking que vous souhaitez construire ? Je vois un bâtiment et du vert. C’est quoi ça ? Vieux ou récent ? »

— La maire,: « Oh ! Ça n’est rien, un projet d’agriculture urbaine, européen. Il se termine le 30 septembre 2015. Et nous pouvons construire le parking à partir de là.»


— Vinci : « Mais c’est intéressant, l’agriculture urbaine, dans un quartier populaire en rénovation. C’est le moment d’innover. Ça peut aider la médiation sociale et divertir la population… J’aimerais bien voir de plus près ce projet européen… »


Chemin faisant, un peu plus tard, un envoyé du promoteur en charge du développement durable lui rapporte photos et entretiens, un rapport complet. Le promoteur, vivement intéressé, rencontre à nouveau la maire et propose d’intégrer le projet à la rénovation urbaine, d’en faire un moteur d’une éducation à l’environnement de la population, insistant pour une construction à basse consommation HQE. D’autant plus intéressant que c’est un quartier populaire. Et la mairie peut obtenir des subventions spécifiques pour une rénovation écologique exemplaire. Ça peut être une opération fructueuse en terme d’image, même économiquement…

L’histoire est à peine fictive. Un chargé de mission de Vinci est bel et bien venu, en juin, voir l’Agrocité, réalisation réputée exemplaire en terme de résilience urbaine à partir de l’agriculture, de l’écoconstruction et de l’auto-organisation des habitants en termes démocratique et économique. Comme tant d’autres, des délégations des villes de Séoul ou Montréal, notamment.

Le projet est soutenu par la Commission européenne sur le programme LIFE +, coproduit par le Conseil régional Île-de-France, le département des Hauts-de-Seine et la mairie de Colombes, avant 2014, bien entendu. Intéressant pour la fondation Fabrique de la cité, faux nez créé par Vinci pour se donner un air de promoteur expert et innovant, chercheur de solutions urbaines.


Le projet R-Urban, incluant Recyclab, un fablab spécialisé en recyclage et l’Agrocité, cette « ferme urbaine » menacée, a été présenté en 2012 à la Biennale de Venise. L’équipe AAA (Atelier d’architecture autogérée) qui le porte a été invitée au MIT, à Harvard, à Sydney, au MOMA de New York pour présenter ce projet, avec lequel elle a eu le prix international Zumtobel pour la recherche et l’innovation.

Il n’y a que Mme Goueta, maire de Colombes, à qui ce projet déplaît, qui a tout de même coûté 1,6 million d’euros, en tout, dont 630.000 à la mairie elle-même. En fait, la convention liant les partenaires cités à AAA, le producteur du projet, s’est conclu le 30 septembre 2015, mais avec l’exigence d’avoir à le poursuivre encore durant cinq années afin de développer l’expérience. Le relocaliser est envisagé mais pas au frais de l’association AAA, qui n’en a pas les moyens. Et puis, Mme Goueta prétend qu’il n’y a pas de relocalisation possible sur le territoire de Colombes. AAA a trouvé une vingtaine d’endroits possibles pour ce faire ou pour relocaliser le parking.

    Trouver la faille

Mais Mme Goueta s’est trahie, en juin, lors d’un conseil municipal. À un conseiller socialiste qui demandait des détails sur les besoins de ce parking, que lui ne voit pas nécessaire avant 2020, selon la programmation de la rénovation urbaine, elle a répondu, agacée… « AAA est peut-être un Atelier d’architecture autogérée, mais il n’est pas au-dessus des lois. Ce que vous aimez au fond, c’est le désordre, c’est l’autogestion généralisée où tout le monde fait ce qu’il veut et le fait ratifier par des soviets locaux manipulés par des militants de votre bord. Je dis stop. Cela suffit. »

Fort heureusement, il arrive que les politiciens professionnels, dont l’intérêt est de masquer leurs vraies pensées et sentiments, sortent de leurs gonds et découvrent, dans l’ouverture provoquée par la chute, leurs motivations profondes ou leurs arrière-pensées. Pour autant, cela ne résout pas l’affaire.

Si AAA ne trouve pas, dans les conventions signées par les différents partenaires, coresponsables et liés entre eux, la faille qui apportera la réponse précise empêchant Mme Goueta de poursuivre sa propagande anti-AAA, du béton sera coulé sur les 3.000 m2 de l’Agrocité, avec ses jardins partagés, son maraîchage, son poulailler, son lombri-compost et ses ruches. Et « l’Atrocité » remplacera « l’Agrocité », comme mon correcteur d’orthographe automatique ne cesse de me le proposer… Un parking s’étalera, mortifère, à sa place.

À moins que, à moins que… une espèce de ZAD (zone à défendre) ne vienne modifier le cours malveillant des choses…
Patrick Laroche Reporterre


Merhaba Hevalno, brochure publiée chaque semaine pour tenter de résumer les infos sur le Kurdistan publiées sur internet, et donner un aperçu de l’évolution de la situation là-bas en français (NDA : très détaillé et très complet : Turquie – Syrie – Irak - Iran)


Infos du 26 au 31 octobre


Vendredi 30 octobre

Devenez l’un des heureux propriétaires de l’Amassada ! opération d’acquisition collective des 2.000 mètres carrés de terre autour de l’Amassada, sur le site de la Plaine à Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron), convoité par RTE pour implanter son méga-transformateur de sept hectares

Du côté de Bure : les travaux préalables au projets CIGEO s’intensifient, tout le monde est aux aguets, la campagne meusienne change de paysages, lire le tract de réaction Pour se tenir au courant de ce qui se passe par ici, suite aux rencontres d’automnes, le site de vmc héberge un fil info : http://vmc.camp/fil-info/

    en convois sur la COP !

Après avoir été arrếté-e-s (convocation le 19 février au tribunal d’Angoulême pour avoir "pénétré et circulé à pied dans une partie de après avoir été arrếté-e-sla voie ferrée (…), en l’espèce sur la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris" (qui n’existe pas encore...)), les marcheur-euse-s parti-e-s d’Agen poursuivent leur route : http://marchezadagencop.noblogs.org



un convoi est parti ce we de Forcalquier ( ou presque) et marchera pour arriver le 28 à Saclay

pour partir à vélo depuis NDDL, n’oubliez pas de vous inscrire en envoyant un mail à mslcnddl@riseup.net ! ( ça aide l’organisation ...)

Samedi 31 octobre

Samedi 31 Octobre aura lieu à Paris la marche pour la dignité et contre le racisme, contre l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers. La marche est à l’appel du MAFED, collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité et contre le racisme. RDV à 14h à Barbès.


Marche de la Dignité : autre lien vers l’appel, avec le soutien d’Angela Davis (notamment).

Erri de Luca remercie la France


Suite à sa relaxe, le 19 octobre dernier, Erri de Luca a souhaité faire parvenir un message aux plus de 10 000 signataires de l'appel sur www.soutienaerrideluca.net

« Le verdict du 19 octobre 2015 a la signature d'une communauté civile qui a su et voulu exprimer son soutien au droit à la parole libre et contraire.


Je dois à la France ma reconnaissance pour sa prise de position claire et intransigeante qui demandait à l'Etat de retirer la plainte. Cette déclaration a pesé de son poids majeur sur la décision finale.


Aujourd’hui je descends du banc des coupables et je rentre dans le rang des citoyens libres grâce à votre engagement.


Je vous serre les mains.


Merci»
Erri De Luca






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