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vendredi 25 septembre 2015

Nouvelles des Apprentis-Sorciers : Les chinois sont prêts pour le dopage du QI in utero

Nouvelles des apprentis-sorciers

Le Monde / Science&médecine 
N°21985 p1

23 septembre 2015


Les Chinois sont prêts pour le dopage du QI in utero





Des expérimentations récentes ont augmenté les capacités intellectuelles de souris en modifiant la séquence de leur ADN. L'augmentation des capacités cognitives pourrait être prochainement démontrée chez le singe. Seraient-elles acceptables dans l'espèce humaine ?
Une polémique scientifique animée oppose les partisans de l'interdiction de la modification des embryons humains à des groupes favorables à ces manipulations. Dans un avis du 4 septembre, le groupe Hinxton (un réseau international de chercheurs, de bioéthiciens et de politiques) affirme que la modification génétique des embryons humains serait une " valeur inestimable " pour la recherche.
Au-delà des opinions d'experts, la position de la société civile sur l'utilisation de ces technologies chez l'homme sera cruciale. Faudra-t-il se limiter à corriger des anomalies génétiques responsables de maladies ou, comme le souhaitent les transhumanistes, augmenter les capacités, notamment cérébrales, de la population ? Une enquête internationale à paraître menée par l'agence de communication BETC révèle des différences considérables entre pays à propos de l'acceptation de l'" eugénisme intellectuel ".
Les Français sont ultra-bioconservateurs : seulement 13  % jugent positive l'augmentation du quotient intellectuel (QI) des enfants en agissant sur les fœtus. Alors que respectivement 38 % et 39  % des Indiens et des Chinois y sont favorables. Chez les jeunes Chinois branchés, ce pourcentage atteint même 50  %. Les Chinois sont de fait les plus permissifs en ce qui concerne ces technologies et n'auraient aucun complexe à augmenter le QI de leurs enfants par des méthodes biotechnologiques.
La première manipulation génétique portant sur 86 embryons humains a d'ailleurs été menée en avril par des scientifiques chinois, qui ont publié leurs travaux juste après la médiatisation d'une pétition internationale opposée à ces expérimentations ! Les pays où régnera un consensus sur l'augmentation cérébrale des enfants pourraient, lorsque ces technologies seront au point, obtenir un avantage géopolitique considérable dans une société de la connaissance. Le philosophe Nick Bostrom, de l'université d'Oxford, estime que la sélection des embryons après séquençage permettrait en quelques décennies d'augmenter de 60  points le QI de la population d'un pays. En ajoutant la manipulation génétique des embryons, on pourrait obtenir une augmentation encore plus spectaculaire.
Cette perspective est vertigineuse et effrayante, mais la pression sociale pour faire duneuro-enhancement (" augmentation cérébrale ") va aller croissant avec le développement de l'intelligence artificielle (IA). Sebastian Thrun, l'inventeur de la Google Car, explique dans The Economist du 5  septembre que, " à cause de l'efficacité croissante des machines, il va être de plus en plus difficile pour un être humain d'apporter une contribution productive à la société. Les machines pourraient nous dépasser rapidement. Les chauffeurs routiers vont être parmi les premiers à être remplacés par les machines, mais aucune profession n'est à l'abri ". Il considère dès lors qu'il faut tout faire pour nous donner une chance face à l'IA. Cette angoisse vis-à-vis de l'intelligence artificielle devrait conduire la plupart des parents à accepter les technologies d'augmentation cérébrale pour leurs enfants dès qu'elles seront au point. Les jeunes Chinois n'ont pas fini de revendiquer le droit au neuro-enhancement !
Laurent Alexandre (Chirurgien urologue, président de DNAVision l.alexandre@dnavision.be)
© Le Monde

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