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vendredi 24 juillet 2015

La Grèce : fils prodigue de l'Europe ?

On a reçu ça :


Bonjour,
Ici Jean Monestier.
L'Europe ayant des racines judéo-chrétiennes, dans une lettre à L'indépendant, j'ose le rapprochement entre la Grèce et le fils prodigue.
Ceci sans aucun prosélytisme religieux.
Qu'en pensez-vous ?
Amitiés.

Jean Monestier                                                                                     Le Soler, le 12.07.2015
19, avenue Jean Jaurès
66270 LE SOLER
04 68 92 89 49
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à                                                           INDEPENDANT
  Courrier des lecteurs
2, Bld des PYRÉNÉES
66007  PERPIGNAN CEDEX



Réf courrier : 15Q12LTA
Objet : La Grèce et l’Europe.
        

La dispute entre la Grèce et l’Europe me fait curieusement penser à la parabole du fils prodigue. Je ne me souviens pas de tous les détails de ce récit, que j’ai entendu quand j’étais enfant, mais je ne cherche absolument pas à faire de prosélytisme, et ce dont je me rappelle me suffira. 
Un homme avait deux fils. Un matin, l’aîné lui réclama assez brutalement sa part d’héritage et quitta la maison pour courir le monde. Le cadet resta près de son père, qui était bien triste, et prit peu à peu en charge la gestion de la vie quotidienne. Mais un jour, l’aîné, ayant dépensé tout son héritage, et tombé dans la détresse, se présenta humblement à la porte et demanda à voir son père. Ce dernier l’accueillit avec une joie immense, et fit tuer le bœuf gras pour organiser une grande fête, en l’honneur du retour de ce fils qu’il croyait perdu. Evidemment, le fils cadet ne fut pas très content, mais je laisse la conclusion aux lettrés. 
Car c’est à la Grèce et à l’Europe que je veux en venir. 
Vu de loin, on peut croire que la Grèce a reçu pas mal d’argent de l’Europe et qu’elle en a dépensé au moins une partie un peu inconsidérément. 
Mais la Grèce fait-elle ou non partie de la famille ? 
Imagine-t-on le père de la parabole dire à son fils aîné qui est à la porte : « Rembourse d’abord ta part d’héritage et ensuite seulement tu pourras rentrer dans ma maison ! » 
Non, bien sûr, parce que le retour d’un membre de la famille qu’on croyait perdu vaut bien plus que tout l’argent du monde. 
Nous en sommes là avec la Grèce. 
Fait-elle ou non partie de la famille ? 
Avant le référendum sur le traité de Maastricht, Jacques Delors nous avait dit, je m’en souviens très bien parce que je l’avais cru : « Votez oui, et ensuite on va se remettre au travail sur le plan social ! » Je m’attendais à la négociation de critères de convergence sociaux, du genre : fourchette de salaires minimaux en fonction des niveaux des prix, horaires de travail maximaux communs, soutien efficace aux chômeurs, couverture sociale, grand régime européen de retraite par répartition, etc. 
Quel naïf ! 
Le néo-libéralisme est venu torpiller tout cela et, à côté des critères de convergence financiers, budgétaires, monétaires, solidement construits, nous avons eu la guerre de tous contre tous, le dumping social, le moins disant fiscal, le salaire à un €uro, le contrat de travail sans horaires, et puis, peu à peu, comme une nécrose gangréneuse, le travail du dimanche, le travail de nuit, le refus du partage du travail, l’explosion des inégalités et de tous les maux qui les accompagnent, la privatisation progressive de la Santé, de l’Education, de la Poste, des transports publics, en attendant celle de la Justice (lire le TAFTA) ou de l’armée. 
L’Europe est-elle oui ou non une famille, ou seulement un consortium économique qui se contente d’expulser les pays prodigues pour maximiser ses profits ? 
Telle est la question.

Jean Monestier.


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