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mercredi 11 mars 2015

Le piège de la 4 voies entre Ille-sur-Têt et Prades

On a reçu ça : 

"Bonjour.

Ici Jean Monestier.

Ci joint (...) une petite lettre à l'Indépendant qui publie souvent des propos favorables à la quatre voies Ille-Prades. J'ose maintenant écrire que ce projet est criminel, puisqu'il ne peut que faire augmenter les émissions de carbone sur cet axe.

En appui, quatre pages de Richard Heinberg : " Pétrole : la fête est finie !" dont les propos sont convergents.

Pour la France, l'investissement, notamment des collectivités locales, dans les infrastructures routières, est énorme par rapport à ce qui est consacré au chemin de fer, qui sera pourtant le mode de transport de l'avenir. Par ailleurs, comme les budgets sont en baisse, les dépenses d'entretien, qui augmentent avec la longueur du réseau, sont délaissée au profit des travaux neufs, plus gratifiants et plus "visibles". Tout ceci ne peut qu'imploser.

Amitiés"


Jean Monestier                                                        Le Soler, le 03.03.2015




à                                                           INDEPENDANT
                                                      Courrier des lecteurs
                                                      2, Bld des PYRÉNÉES
                                                      66007  PERPIGNAN CEDEX

Objet : Le piège de la route à quatre voies.

       
 On lit fréquemment dans l’Indépendant les propos de grands élus ou de technocrates qui appellent de tous leurs vœux la réalisation de la route à quatre voies entre Ille et Prades. Pourtant, une chose est certaine : si ce projet du siècle dernier devait aboutir, cette infrastructure provoquerait mécaniquement une augmentation des émissions de carbone imputables à cet axe. De nombreux auteurs établissent que les gains dans l’efficacité des moteurs sont toujours plus que neutralisés par l’augmentation du trafic, car la meilleure fluidité de la circulation nous entraine à rouler  plus vite, plus loin, et plus souvent. C’est ce que les spécialistes appellent l’effet rebond. Or, on vient d’apprendre que l’année 2014 était, en moyenne bien sûr, la plus chaude depuis que l’on fait des mesures, c'est-à-dire le dernier tiers du 19ème siècle. Notre culture sportive pourrait nous faire interpréter joyeusement cela comme un record battu. Mais se réjouit-on quand un enfant qui avait 39°C depuis trois jours voit sa température monter à 40°C ? C’est peu probable. Lors d’une conférence donnée il y a quelques mois à l’Hôtel d’Agglomération Perpignan-Méditerranée, Hervé Le Treut, scientifique reconnu, face à un  public adulte et responsable, nous a recommandé de diminuer nos émissions de carbone. Or, non seulement, elles ne baissent pas, mais elles augmentent, si l’on inclut celles qui sont dues à nos importations. Il serait temps que nos grands élus et technocrates en tiennent compte, car un réchauffement du climat supérieur à  deux degrés, de plus en plus probable, annonce une remise en cause massive et accélérée de notre prospérité locale. Dans ce contexte, réaliser cette route à quatre voies serait littéralement criminel. Bien entendu, je ne parle pas des déviations auxquelles les habitants de Joncet, Marquixanes etc. ont droit au titre d’une simple équité républicaine. Par contre, avec le budget restant disponible il serait temps d’achever l’aménagement de l’axe ferroviaire de Perpignan à Villefranche : réduction de la différence de niveau entre les quais et les planchers des véhicules, dissuasive pour les personnes âgées, handicapés, mères de famille, etc. ; réalisation de la halte de St Charles, qui concerne 9000 personnes, et pour laquelle l’emplacement du quai a été réservé ; amélioration des vitesses et des dessertes, de sorte que le train, qui, à masse et à vitesse égales, consomme deux à trois fois moins d’énergie, par ailleurs issue de ressources renouvelables, devienne plus séduisant que le mode routier, qui fonctionne quasi exclusivement avec des énergies fossiles. Quant au Train Jaune, qui ne survivrait pas à une spécialisation exclusivement touristique, il ne sera remis au niveau d’efficacité atteint dans les pays alpins que si on lui consacre l’argent qui est encore flambé dans la construction de routes nouvelles. Il faudrait le dire franchement, même si cela fâche ceux qui n’ont pas encore compris la situation.
     Jean Monestier.





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