Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

jeudi 12 février 2015

Zones A Defendre - Chronique janvier 2015 : NDDL, Sivens, MaquiZAD, Amassada, Echillais, Bure, Athenes, Marseille

Des infos, des liens, des photos, pour tout savoir (ou presque) sur les Zones A Défendre : Notre Dame Des Landes, Sivens, l'Amassada en Aveyron et beaucoup d'autres...

Merci à l 'auteur pour cette compilation




Dernier dessin de Charb dans Charlie Hebdo.
NDA : prémonition ?

Vendredi 9 janvier

D’autres analyses, que celles de la prétendue "’unité nationale," datant de novembre 2011 à propos de Charlie Hebdo. La victoire idéologique de Charlie et Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo. ( Zad.nadir.org )

Samedi 10 janvier

Les mêmes qui raflent les immigré-e-s, camouflent les crimes policiers racistes ou pas et quadrillent les banlieues appellent à l’unité républicaine ?! Quelles nouvelles lois anti-terroristes ultra-sécuritaires nous préparent-ils ?

Dimanche 25 janvier

NDA : Victoire de Syriza en Grèce – un grand espoir !
ZAD de NDDL

Infos du 1er au 4 Janvier

Jeudi 1er janvier

On vous souhaite à toutes et tous une bonne année 2015, quelle soit joyeuse mais surtout victorieuse, qu’elle soit marquée par des bouleversements politiques qui donneront envie de se souhaiter une encore plus belle année 2016 l’année prochaine, contre l’aéroport et surtout son monde et que nos solidarités se tissent toujours un peu plus fortes. Une bonne année à toutes les luttes camarades, du coin ou de loin.
Une pensée aux camarades zapatistes pour qui le 1er janvier marque les 21 ans du soulèvement au cri de "Ya basta". Selon Valls c’est l’année qui signe notre fin ... alors on lui souhaite bien du courage.
Pour bien commencer l’année, on apprend que les actions d’AREVA sont en chutes libres et qu’elle termine l’année avec plus de - 50%. Un modèle économique tout aussi fiable que les centrales qu’il fabrique...
Revue de presse pour bien commencer l’année :
  • On apprend que les "RG nouvelle génération" ont été bien actifs depuis leur création en mai 2014 avec 108 écoutes "« octroyées pour deux motifs : lutte contre l’économie souterraine et contre le hooliganisme »". Mais soyons rassurés... "« il ne disposera d’une véritable base documentaire qu’à l’horizon 2016-2017, d’après le rapport parlementaire. »" « "Les renseignements recherchés concernent tous les domaines de la vie institutionnelle, économique et sociale susceptibles d’entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires", indique le rapport parlementaire. Pour BFM Business, cela signifie que les activités des militants qui contestent des projets d’aménagements, comme le futur aéroport de Notre-Dame des Landes ou le barrage de Sivens, ainsi que les grèves dans les entreprises, sont en ligne de mire du Service central de renseignement territorial. » A lire ici et
NDA : cool, cool, ça promet !

Infos de la semaine du 5 au 11 Janvier

Lundi 5 janvier

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes « sera lancé »

François Hollande a annoncé lundi que lorsque "les recours seront épuisés, le projet" d'aéroport à Notre-Dames-des-Landes, près de Nantes, "sera lancé". "Ce projet est lancé depuis des années, il est contesté, il y a des recours. Tant que les recours ne sont pas épuisés le projet ne peut pas être lancé. Quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé", a déclaré le président de la République sur France Inter.
Le premier ministre, Manuel Valls, s'était déjà prononcé pour la construction de cet aéroport en décembre, au grand dam des écologistes, fermement opposés au projet. La mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le projet de barrage de Sivens (Tarn) a attisé la tension sur certains projets d'infrastructure, dont les promoteurs craignent à présent l'annulation au nom de la préservation de l'ordre public.
Le Monde.fr

Notre-Dame-des-Landes : les fausses certitudes de François Hollande


L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?

Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.

Nombreux recours

Les deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »
Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »
Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »

Demandes européennes

Le tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européen
Ce dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».
Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.
Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé »  inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire »

Risque de nouvelles violences

La ZAD, contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a été le théâtre à de nombreuses reprises, en 2013, d'affrontements entre gendarmes et opposants. AFP PHOTO / FRANK PERRY | FRANK PERRY / AFP
Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.
Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.
Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »
M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.
Rémi Barroux - Le Monde.fr
Ici, pas de doute, l’aéroport et son monde ne passeront pas !

Samedi 10 janvier

Liberté d’expression ? Ils avaient protesté nus contre l’aéroport de

Notre Dame des Landes, la justice les poursuit



Condamnés en 2013 à quinze jours de prison avec sursis pour s’être promenés nus devant les forces de l’ordre, deux militants anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont comparu en appel. « Il y a un problème de liberté d’expression par rapport à un acte symbolique », martèle leur avocat. « Outrage », ou « geste poétique » ?
 Rennes, reportage
Soutenus par une centaine de militants bravant le froid matinal, Erwan et Elise, les « Camille à poil », comparaissaient mercredi 7 janvier devant la cour d’appel de Rennes. En mars 2013, le tribunal de Saint Nazaire les avait condamnés à quinze jours de prison avec sursis pour s’être dénudés devant les gendarmes en novembre 2012, lors de la vaine tentative d’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes.
"Problème de liberté d’expression"

L’avocat des prévenus a axé sa plaidoirie sur la définition, imprécise selon lui, de l’outrage par l’article 433.5 du code pénal, et le fait que cet article n’a jamais été soumis au contrôle du conseil constitutionnel. « Un outrage qui est mal défini vient sanctionner un délit d’opinion », a plaidé l’avocat. « Les éléments constitutifs de l’outrage par geste sont flous, la définition légale du délit n’est pas claire. De plus, l’outrage est-il dans le geste ou dans le ressenti de la personne qui se sent outragée ? »
- Erwan et Elise avec leur avocat -
Selon la jurisprudence, le lancer d’œufs, le renvoi de bombes lacrymogènes ou les crachats ont été qualifiés d’outrage. Pas la nudité, a ajouté l’avocat qui met en avant la portée symbolique du geste, évoquant au passage le célèbre tableau de Delacroix, dans lequel la Liberté guidant le peuple avance dépoitraillée.
« Il s’agit d’une condamnation pour l’exemple, et il y a un problème de liberté d’expression par rapport à un acte symbolique », a-t-il martelé. Pour lui, il y a là matière à une QPC, question prioritaire de constitutionnalité, procédure juridique de contrôle de constitutionnalité sur une loi promulguée.
Procès politique
Ces arguments ont été jugés « de faible portée » par l’avocat général, pour qui l’article en question est « conforme à la constitution », et ne donne pas lieu à une QPC. Au terme du délibéré, le président de la cour a donné raison au parquet, refusant de soumettre la question à la cour de cassation « faute de caractère sérieux ».

Interrogés à la barre, Erwan et Elise ont réfuté le caractère outrageant de leur geste, renvoyant la cour aux vidéos dans lesquelles on les voit déambuler tranquillement, « sans provocation, sans intention d’outrager ni attitude irrespectueuse ».
Elise a réaffirmé le fait que, si elle « ne se sent pas capable de porter des banderoles, ou de lancer des projectiles », la nudité est pour elle un moyen d’expression poétique qui lui permet de représenter la fragilité de la nature. Erwan, en larmes, a également asséné à la cour : « J’ai énormément de mal à comprendre que nous soyons traités comme des criminels pour avoir simplement enlevé nos vêtements, alors que d’autres n’auront pas à répondre d’actes bien plus graves », évoquant les mutilations par flashball et la mort de Rémi Fraisse.
- Erwan entouré de clowns -
L’avocat général a demandé la confirmation de la peine prononcée par le tribunal de Saint-Nazaire, et l’avocat des prévenus a requis la relaxe.
A la sortie du tribunal, Elise s’est dite « agréablement surprise par le fait d’avoir été écoutée, contrairement à la première audience, mais un peu déçue que la question de constitutionnalité n’ait pas été retenue ». Erwan, lui, ne se sent « pas naïf sur le caractère très politique de cette affaire », et regrette « que l’on n’ait pas saisi l’occasion de ce procès pour reparler de la criminalisation des militants ».
Un procès politique de plus dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes ? Rendez-vous le 18 février, date du rendu de la décision de la cour d’appel de Rennes.
Isabelle Rimbert - Reporterre

Infos de la semaine du 12 au 18 Janvier

Mercredi 14 janvier

Quand la démocratie se prend à son propre piège. Le sondage pour savoir s’il faut virer les zadistes de notre dame des landes sur le site de BFM TV en est à 79% contre.... On en rit d’autant plus que quelque soit le résultat mettre l’expulsion d’habitant-e-s d’un territoire au vote de n’importe quel internaute qui passe par là n’a aucun sens !

Infos de la semaine du 19 au 25 Janvier

Mercredi 21 janvier

L’inspection du travail persona non grata sur le chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !


COMMUNIQUE DE PRESSE
La réforme de l’Inspection du travail, mise en œuvre depuis la fin 2014, se traduit par une reprise en main politique d’une institution proche des salariés, considérée par le patronat et le gouvernement comme une contrainte insupportable.
Dernier exemple qui fera date : la décision du Directeur Régional du Travail de Loire Atlantique de retirer le contrôle du chantier de NDDL confié initialement à l’Inspecteur du travail géographiquement compétent pour l’attribuer… à son supérieur hiérarchique !
En dessaisissant l’agent de contrôle couvert par une garantie d’indépendance au profit d’un fonctionnaire qu’il a lui-même choisi, l’Etat, par l’intermédiaire du Directeur régional aux ordres du Préfet, indique clairement que rien, et surtout pas l’application de la règlementation du travail, ne doit l’empêcher de mener son projet d’aéroport qu’il tente d’imposer par la force et ce malgré un fort mouvement d’opposition.
Le SNTEFP CGT condamne cette décision, en exige son retrait immédiat et saisi l’organisation internationale du travail de ce dossier.
la CGT
  • aujourd’hui, encore 3 procès suite aux manifs de novembre dernier ...
  • Une autre personne est en prison depuis la manif du 22 novembre contre les répressions policières et judiciaires, mais elle ne souhaite pas être soutenue.
  • Enguérrand est sorti de prison samedi dernier ! bon retour !
  • Jordan est aussi incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Jeudi 22 janvier

Les rendus des procès de la semaine :
Le 19 janvier :
Trois personnes étaient jugées suite à la manif du 22 novembre contre la répression :
P. accusé de dégradation, défendu par M.Vallée, est condamné à 70h de TIG
S. accusé de port d’arme (un masque à gaz), défendu par M. Huriet, est condamné à une amende de 200 €.
W. accusé d’attroupement armé, non présent et pas défendu par un avocat, est condamné à deux mois avec sursis.
Le 22 janvier :
0. accusé de participation à un attroupement armé, défendu par M.Vallée, est condamné à 500 € d’amende dont 400 € avec sursis. L’avocat demandait la relaxe, la procureure 500 € d’amende dont 400 avec sursis, les juges ont suivi la proc.

Infos du 26 Janvier au 1er Février

Mardi 27 janvier 

Les voeux du comité Guérandais :
Haut du formulaire



ZAD du TESTET

Infos du 1er au 4 Janvier

Jeudi 1er janvier

Samedi - Dimanche 3 et 4 janvier

Situation juridico-stratégique de Sivens au 1er janvier 2015 Volet 1, et Volet 2 (B. Viguié, 03/01/2015)

Samedi 3 – Dimanche 4 : Chantier sur la Zad. Besoin de bras, de matos, de connaissances et d’énergie ! Pour commencer l’année en beauté, lançons un chantier de construction  afin de rendre la vie plus confortable sur la ZAD et relancer la dynamique d’occupation.
Apportons des outils, des matériaux de construction, des moyens de transport et le désir de construire ensemble. Nous aurons besoin de palettes, de fenêtres, de planches, de chevrons, de tissus, d’isolants, de tuyaux… Mais aussi de clous, de charnières. N’hésitez pas à amener des outils pour les chantiers.
Rendez-vous le samedi 3 janvier au matin pour se mettre d’accord sur ce qu’il y a à faire en fonction des besoins et des forces disponibles.

Dimanche à 16h  à la Métairie :  débat-discussion autour des luttes contre les OGM avec des ami.e.s. suisses.
Et dimanche soir, comme nous aurons bien travaillé nous partagerons la galette des bouffons, que nous préférons à celle des rois.

Voici un texte important présentant le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles, en revenant sur son histoire, son rôle, ses objectifs et moyens d’action.

Infos de la semaine du 5 au 11 Janvier

Lundi 5 janvier

une gazette-BD sur la ZAD de Sivens à regarder (troisième numéro d’une gazette mensuelle et gratuite de bande dessinée dont le mot d’ordre est : "Réflexion, Expérimentations et Luttes sociales", diffusée sur internet (via le site web : Zad.nadir.org) et commence à l’être en papier sur Tours (37) et Poitiers (86))

NDA : en Ariège au col del Four, ils ont même fait un barrage (vide) sur du karst calcaire qui ne retient pas l’eau : coût 1,7 millions d’euros d’argent public pour rien !

Mardi 6 janvier


Mercredi 7 janvier

Sivens, il faut replanter (interview de Benoît Biteau, membre de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, Global Magazine, 6 jan 2015), une interview qui contredit le Collectif Testet sur le fait qu’il faille donner de l’eau aux agriculteurs pour faire du maïs irrigué.

Jeudi 8 janvier

Carcenac dans la presse bourgeoise : « Selon le président PS, «les besoins en eau sont avérés» pour l’étiage et des petites exploitations de la vallée du Tescou » (DDM 7/1/15). Pour l’étiage, c’est du grand n’importe quoi : est-ce que la nature a attendu la CACG pour s’adapter aux baisses d’eau l’été ??? Pour les petites exploitations : ben y’a les retenues collinaires si c’était nécessaire de faire du maraîchage là où il n’y a pas d’eau et de refuser la technique de semis direct qui est pourtant plus efficace. Et Carcenac ne parle pas des magnas du maïs dans la plaine de Saint Nauphary, le berceau des fanatiques cupides de la FNSEA !
Vendredi 9 janvier

Aujourd’hui se tient une réunion à la Préfectorale de Toulouse entre toutes les parties (ou presque !) concernées par le barrage de Sivens. On leur souhaite un bon travail sérieux, efficace et une bonne communication avec les médias de masse.

Sivens : le ministère de l’Agriculture n’est pas favorable au barrage


Un document révélé par Reporterre atteste que le gouvernement ne soutient pas le projet de barrage de Sivens et envisage son abandon. Aujourd’hui 9 janvier, une réunion de discussion se tient à Toulouse sur le projet.
Le ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et des forêts (MAAF) ne soutient pas le projet de barrage de Sivens et envisage sérieusement son abandon : c’est ce que révèle un document exclusif dont Reporterre a obtenu copie. Il s’agit de la réunion du 22 décembre du Comité de direction du ministère, qui réunit les directeurs des différentes branches de cette administration.
Voici ce qu’écrit le compte-rendu du comité de direction : « La Commission a transmis une mise en demeure à la France, dont la réponse (NAF) sera à faire pour fin janvier 2015. Au-delà de ce projet, qui n’est pas soutenu par le MAAF en l’état et qui sera, quoiqu’il en soit, au minimum revu si ce n’est abandonné [souligné par Reporterre], la jurisprudence qui en ressortira peut avoir des incidences importantes sur le positionnement général de la Commission concernant les retenues d’eau et donc plus globalement sur la doctrine en matière de gestion quantitative de l’eau en agriculture. »
Un avis à prendre en compte, alors qu’une nouvelle réunion de discussion entre les parties prenantes se tient aujourd’hui à Toulouse, sous l’égide du ministère de l’Ecologie.
Hervé Kempf - Reporterre
On nous alerte sur un point peu discuté du projet de loi Macron, son volet « environnemental ». En gros (les détails sur ce point sont à la fin de cet article des Moutons Enragés) : simplifier  les procédures (dérogation espèces protégées, défrichement, etc…) préliminaires à tout grand projet d’infrastructure…C’est les bétonneurs qui vont être contents ! Le but avoué : «  Accélérer et sécuriser les grands projets porteurs de croissance « …

Infos de la semaine du 12 au 18 Janvier

Mardi 13 janvier

A 14h :  appel à rassemblement devant le tribunal à Albi, pour le procès  d’un copain, suite à la prise du Conseil Général, en septembre dernier. Exprimons-y soutien et solidarité !

Mercredi 14 janvier

La dépêche de Vichy sert la soupe une nouvelle fois aux faiseurs de mouise, comme s’il était normal de donner la parole à 50% à des gens qui engagent les fonds publics sur des projets dispendieux et contraires à tous les principes essentiels de démocratie et de justice : Sivens : élus et agriculteurs réclament un «arbitrage d’urgence». Le fric toujours le fric !
À lire absolument : La Dépêche du Midi et René Bousquet, un demi-siècle de silence pour comprendre ce que c’est que la DDM.

Presse bourgeoise : De Kerdrel dans le Figaro : « quand les écolos bloquent plus de 3.000 emplois » (Voir la revue de presse)

Mort de Rémi Fraisse: le gendarme remis en liberté

après un jour de garde à vue

AFP/AFP - Des bougies et des fleurs sont déposées le 6 novembre 2014 devant une photo de Rémi Fraisse au pied d'un établissement scolaire à Paris
Le gendarme placé en garde à vue mercredi matin dans l'enquête sur le tir de grenade qui a tué l'écologiste Rémi Fraisse, le 26 octobre sur le site du barrage de Sivens (Tarn), a été remis en liberté à 19h30, a-t-on appris de source judiciaire.
Les deux juges d'instruction toulousains en charge de l'affaire avaient fait placer cet homme, auteur du tir mortel, en garde à vue en région parisienne. Ils "n'ont pas jugé nécessaire de se le faire déférer", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Toulouse Pierre-Yves Couilleau.
"Cette décision ne préjuge en rien de la suite", notamment d'une éventuelle convocation ultérieure devant les juges du maréchal des logis chef J., a ajouté le procureur.
La direction générale de la gendarmerie nationale a confirmé dans un communiqué que ce gendarme avait été "auditionné aujourd'hui par les enquêteurs de l'Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) sous le régime de la garde à vue".
"Cette procédure normale garantit à ce militaire l'intégralité de ses droits, et notamment la présence de son avocat, et ne préjuge en rien de sa responsabilité pénale", a ajouté la gendarmerie.
GendXXI, première association professionnelle de défense des gendarmes tout récemment créée s'était exprimée dans le même sens alors que la garde à vue était en cours en déclarant dans un communiqué: "Si, par nature, une garde à vue est symboliquement négative, elle est absolument nécessaire pour que ce gendarme puisse bénéficier de la totalité de ses droits (...) et avoir accès au dossier".

Au contraire, l'avocat de la famille de Rémi Fraisse, Me Arié Alimi, estimait que "le choix du régime de garde à vue désavoue ipso facto les conclusions de l'enquête administrative" de l'IGGN, qui avait écarté, début décembre, toute faute professionnelle des gendarmes.
Cette garde à vue s'est inscrite dans le cadre de l'information judiciaire ouverte par le parquet de Toulouse pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", à la suite du décès le 26 octobre du manifestant Rémi Fraisse, un botaniste de 21 ans, sur le site du projet de barrage contesté dans le Tarn.
Cette enquête, ouverte contre X, vise des "faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".

- "Avertissements effectués" -

L'IGGN avait estimé dans son rapport que les avertissements préalables au lancer de grenade ont été effectués et que le lanceur avait "démontré sa volonté d'éviter de blesser un manifestant en prenant la précaution d'utiliser une paire de jumelles pour vérifier si personne ne se trouvait dans la zone".
Dans son audition la nuit même des faits par les enquêteurs, révélée par Mediapart, le lanceur de la grenade explique avoir pris cette décision "au vu de la situation qui est à (ses) yeux critique".
"Avant de la jeter, je préviens les manifestants de mon intention (...). Je prends soin d'éviter de l'envoyer sur les manifestants eux-mêmes mais à proximité de ces derniers", déclare-t-il.
Le capitaine J., commandant l'escadron de gendarmerie mobile en charge des opérations, justifie l'emploi d'une grenade offensive en raison d'"adversaires extrêmement déterminés et rompus à ce genre de lutte, équipés de casque, masque à gaz et de boucliers artisanaux pour certains, usant d'explosifs de conception artisanale", selon un PV d'audition.
L'IGGN avait de plus réaffirmé que les autorités n'avaient eu confirmation de la cause exacte de la mort que le 28 octobre, après les résultats de la police scientifique. Le gouvernement avait été accusé d'avoir tenté de cacher les faits.
Les PV d'audition des gendarmes témoins du drame ont cependant montré que les forces de l'ordre avaient fait, dès les heures qui ont suivi le drame, le lien entre la mort de Rémi Fraisse et l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme, dont l'utilisation a depuis été interdite par le gouvernement
AFP

Vendredi 16 janvier

Des tonnes de dépêches qui disent que l’état veut que le CG 81 abandonne le « projet initial ».

Barrage de Sivens : le «projet initial» n’est «plus d’actualité»

Ségolène Royal a validé les conclusions d'un rapport d'experts proposant de remplacer le projet initial par d'autres solutions.
« La réalisation du projet initial » de barrage à Sivens, dans le Tarn, n’est « plus d’actualité », a annoncé vendredi 16 janvier Ségolène Royal après la remise d’un rapport concluant que celui-ci « n’apparaît pas comme la solution la plus adaptée ».
Dans leur rapport (voir ci-dessous), les deux experts Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche estiment, notamment, que le projet controversé est « d’un volume presque deux fois supérieur à cet objectif ». De plus, « son remplissage est problématique à l’échelle du petit bassin versant contrôlé ». Ils proposent, explique le ministère de l’écologie, de remplacer le projet initial par deux solutions :
« - un réservoir dans l’emprise initiale, plus modeste, 300 m à l’amont, avec un bras de contournement permettant d’assurer la continuité du cours d’eau,
- une alternative comprenant un ensemble de trois retenues latérales ou collinaires, une à Sivens, une sur le ruisseau de Bayssière et une dans la vallée, sur des sites identifiés entre Salvagnac et Beauvais/Tescou. »
Ségolène Royal affirme, dans son communiqué, avoir « examiné ces propositions avec le président du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac » et les avoir « validées ».
Médiapart


Le projet initial est enfin abandonné !
La Ministre Ségolène Royal a annoncé aujourd'hui que "la réalisation du projet initial n’est plus d’actualité".
Le deuxième rapport des experts a été rendu public (le télécharger)
La Ministre a ensuite publié un communiqué de presse (le télécharger) 
De notre côté, la Confédération Paysanne nationale et du Tarn, FNE, FNE Midi-Pyrénées, le Collectif pour la Sauvegarde de la zone humide du Testet et Nature Midi-Pyrénées avons publié une note de 15 pages faisant état de notre position commune dans la perspective du rapport des experts (mais rédigée avant la publication de leurs rapports) (télécharger notre position commune)
Le Collectif a déjà réagi auprès de l'AFP dont la dépêche a été reprise sur plusieurs médias dont la Dépêche du Midi.
Voir également l'article dans Libération qui indique : «La décision de Ségolène, c’est de la foutaise complète, s’emporte Patrick Lombrail, représentant de la FDSEA dans le Tarn-et-Garonne. Elle ne fait que protéger ces bons à rien de zadistes.» L’homme dit réfléchir à des actions «dès lundi» : «On ne peut pas laisser faire ça.»
Les experts présentent le rapport lors d'une réunion lundi matin en préfecture.
Le Collectif diffusera un communiqué lundi après l'analyse du rapport.

Infos de la semaine du 19 au 25 Janvier

Lundi 19 janvier

Communiqué de presse de la ZAD du Testet et des Bouilles

Après les concertations qui ont suivi fin octobre 2014 le rapport des experts mandatés par Ségolène Royal, la ministre de l’écologie vient de préconiser l’abandon du projet de barrage initial de Sivens (1 500 000 m3) et le choix de garder deux propositions.
- La première est la mise en place d’un plus petit barrage (750 000 m3) sur le site de Sivens, 300 mètres en amont du projet initial.
- La deuxième quant à elle est la réalisation de plusieurs petites retenues dont l’une serait sur le site de Sivens, appelée « retenue latérale » de 300 000m3.
Si nous, tou-te-s les habitant-e-s de la ZAD et le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles, sommes satisfaits de cette orientation vers un abandon du projet initial, par contre, nous sommes en complet désaccord avec ces deux propositions.
Nous ne tolérons et n’accepterons pas ce type de projet car il porte atteinte au site de Sivens. Il favorise et renforce un modèle agricole dépassé. De plus, il reflète et prolonge un productivisme et une soif de croissance d’un système capitaliste qui nous emmène droit dans le mur.
La nature est déjà bien assez sacrifiée sur l’autel de l’agrobusiness et autres folies humaines. Il est temps d’arrêter le saccage généralisé de notre planète.
Notre position restera ferme !
Des alternatives pour une agriculture qui ne détruise pas notre environnement ont été élaborées et proposées par des collectifs d’opposants au barrage, il serait temps pour les pouvoirs publics de les mettre en place.
Notre radicalité est nécessaire pour changer un monde qui s’autodétruit avec obstination.
On ne lâche rien !

Les habitant-e-s de la ZAD et le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles

Pas mal de nouveaux rendez-vous listés sur la page Agenda.

Revue de presse
mise à jour…avec le lien vers les derniers articles très factuels du Tarn Libre.

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET :

Mardi 20 janvier

Sivens : « Il y a deux projets, donc deux propositions seront faites à l’assemblée départementale et elle choisira début mars », annonce Thierry Carcenac (Le Tarn Libre). Où l’on apprend que le CG délibèrera entre les deux options (barrage au Testet ou plus en aval dans la vallée du Tescou) le 6 mars, soit le jour du démarrage de la campagne électorale pour les élections départementales du 22 mars. Ces gens n’ont pas encore compris que la spoliation des ressources en eau par quelques cupides n’est plus à l’ordre du jour de l’humanité.
 Le travail du Figaral sur la manif d’hier : Sivens : les agriculteurs maintiennent la pression. Ben on préfère que ces fous maintiennent la pression sur la ZAD que sur l’eau de source. Pendant ce temps, à tous les démunis qui n’ont pas les aides de la PAC en léchant les couilles à Monsanto, venez donner un coup main ! On récoltera  les beaux fruits de cette aventure plus tard.
Thierry Carcenac : [le barrage] « ça mérite une petite expertise et une petite analyse » !!!

Mercredi 21 janvier

Suite à quelques considérations postées ici sur La Dépêche du Midi, le CRAS nous fait passer plusieurs compléments d’information, pour que l’histoire ne soit pas toujours écrite pas les mêmes. La famille Baylet et La Dépêche : Dallas en Midi-Pyrénées (Bref historique jusqu’en 1998) avec un extrait du réquisitoire dressé contre le journal au sortir de la guerre 39-45. Ce réquisitoire voulu et écrit par la Résistance peut être consulté dans son intégralité sur le site du CRAS : La Dépêche, journal de la démocratie. Le CRAS nous fait également passer un commentaire sur Claude Llabrès (l’auteur de « La Dépêche du Midi et René Bousquet »). Merci !

Sivens (81): les projets « de rechange » au barrage semblent en l’état « inacceptables » (sur bastamag.net et fr.squat.net)

Jeudi 22 janvier
  • Besoin de bougies sur la ZAD ! Sans vouloir être Lourdes’ingue.
  • Des réactions de journalistes par rapport à la conférence de presse musclée organisée lundi sur la ZAD : Tarn : les journalistes s’insurgent contre les conditions d’accès à la « ZAD » de Sivens, et Sivens : lettre ouverte de la Rédaction de 100% Radio. On les comprend : c’est ennuyeux de se faire contrôler au faciès, à la carrosserie, aux vêtements, à ce qu’on a dans les mains. Ça induit une haine latente. Et on comprend aussi que ce n’est pas la solution de refaire ce que la Police fait à ceux qu’on dit « à la traine ». En attendant de trouver mieux, on va continuer de discutailler. On remarquera généralement que « l’extrême gauche » ne s’en prend presque jamais aux personnes, elle casse du matériel, des vitrines de banques, tandis que l’extrême droite blesse fréquemment des gens, va jusqu’à tuer.
Vendredi 23 janvier

Sivens : une nouvelle enquête vise les gendarmes

Le parquet de Toulouse vient d'ouvrir une information judiciaire pour « violences volontaires » après la plainte d’une jeune femme gravement blessée à la main par une grenade lancée dans sa caravane.
Trois mois après la plainte déposée par Elsa Moulin, une jeune zadiste de Sivens gravement blessée à la main, le 7 octobre, par une grenade qu'avait lancé dans sa caravane un gendarme, une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente » a enfin été ouverte, voici quelques jours, par le parquet de Toulouse, selon des informations obtenues par Mediapart. La justice a temporisé, mais ce dossier vient finalement d’être confié au doyen des juges d’instruction de Toulouse, Myriam Viargues.
La main d'Elsa © L.F.
Elsa Moulin, une éducatrice de 25 ans, avait été opérée en urgence après ce tir de grenade non réglementaire, et elle garde de graves séquelles. Le rapport de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) avait relevé une faute du gendarme en question, à la différence de la mort de Rémi Fraisse.
Mediapart avait raconté en détail cette impensable scène de violence, qui a été filmée : la jeune femme s'était réfugiée dans une caravane avec trois autres jeunes zadistes, avant que le gendarme prenne le risque fou de lancer sa grenade à l'intérieur (voir notre reportage et la vidéo ici). 
L'affaire Rémi Fraisse, elle aussi, avance lentement. Les avocats de la famille Fraisse (Claire Dujardin, Arié Alimi et Éric Dupond-Moretti), n’ont pas réussi, jusqu’ici, à obtenir des deux juges d'instruction toulousains en charge de cet autre dossier la mise en examen du gendarme auteur du tir mortel. Ce dernier a été placé en garde à vue puis relâché, le 14 janvier. 
Michel Deléan - Médiapart

Vendredi 23 janvier

C’était il y a un an : [Jeudi 23 Janvier 2014] La Métairie Neuve saccagée par les pro-barrages. Depuis lors, nous avons dit qu’un des participants à cette attaque, ayant enlevé sa cagoule un peu tôt, a été formellement identifié : il s’agit d’un producteur de bidoche de canard de la vallée du Tescou. Aujourd’hui, on les entend dire « on en peut plus des zadistes » (manif de lundi).  Mais en fait, dès le départ, ils « n’en pouvaient plus » ! Le pire, c’est qu’on ne leur a rien fait. L’épisode du lâcher de faisans début septembre ? L’enquête de gendarmerie a conclu que c’était un type qui en voulait au propriétaire, rien à voir avec quelqu’un de la ZAD ! On a juste construit une vie dans cette vallée tout en s’opposant au barrage, et à son monde. Merci à toutes les personnes qui sont passées là, putain c’que ça passe ! Pas l’temps d’souffler !

Infos du 26 Janvier au 1er Février


Lundi 26 janvier 

Appel à rassemblement à Toulouse demain mardi 27/01 8h30 pour le procès de A., accusé d’outrage le jour d’un rassemblement en soutien à unE inculpéE.

Mercredi 28 janvier 

Nouvelle procédure d’expulsion démarrée avec la venue d’un huissier qui a constaté l’occupation des parcelles.

Jeudi 29 janvier 

Sivens : selon Ségolène Royal, le site sera évacué dès que les élus auront choisi leur projet (FR3 Midi-Pyrénées). Leur « état de droit » est sans le peuple, comme la tomate industrielle est hors-sol.
Expression libre : Stop Sivens ou encore ? (par « on lâche rien »)

S’ils nous dégagent, on revient ! Appel à réoccupation potentielle de la ZAD du Testet

S’ils nous dégagent, on revient !
Appel à réoccupation potentielle de la ZAD du Testet
Ami-e d’ici ou d’ailleurs, le projet initial de barrage de Sivens semble prendre la voie de l’abandon. Mais cette victoire n’est que très partielle car d’autres ouvrages hydrauliques ont été proposés par le ministère de l’écologie pour le site de Sivens. Les choix se sont appuyés plus sur les pressions diverses et une stratégie politicienne que sur le travail d’analyse et des arguments rationnels. Les solutions privilégiant un progrès social et humain ont été balayées pour laisser place uniquement aux solutions pseudo-techniques, s’intégrant comme à l’accoutumée dans la logique capitaliste d’un système dévastateur.
La vallée du Tescou reste une Zone À Défendre !
Les politicien-ne-s aidé-e-s par des réactionnaires de tous bords préparent l’opinion publique à une expulsion. Mercredi 28 janvier, un huissier a constaté l’occupation des parcelles du site pour entamer une procédure d’expulsion qui devrait aboutir début février. Notre occupation est expérimentale de nouveaux modes de vie, de nouvelles pratiques, elle est aussi une force de proposition. Si notre occupation peut-être adaptée au nouveau contexte, elle reste nécessaire et légitime.
Venez nombreuses et nombreux renforcer l’occupation. Soyons créatifs, responsables, respectueux et construisons un monde à cette image !
Nous ne défendons pas le Vivant, nous sommes le Vivant qui se défend ! Résistons !
En cas d’expulsion, nous vous appelons toutes et tous à venir participer à la réoccupation et à la reconstruction de la ZAD du Testet, un mois jour pour jour après le début de l’expulsion.
Préparons nous, tenons nous prêt-e-s ! S’ils ne servent pas ici, les préparatifs serviront à une autre ZAD.
On est là pour changer la donne, pas question qu’on abandonne !
S’ils nous dégagent, on revient !
la ZAD du Testet


Sivens, repérage par les airs (Hélène Duffau, blog médiapart). Merci H.
Le Préfet du Tarn a écrit aux collectifs des bouilles ! Pour la première fois depuis le début de cette histoire, l’État nous adresse la parole, autrement qu’en lançant des gaz, en matraquant, en expulsant. On sait pas ce qui s’est passé dans leur tête. Si ça se trouve, y’a des repas végétariens à la cantine de la Pref’. Horreur !

Samedi 31 janvier 
  • Tribunal d’instance le lundi 2 à 14h30 pour la Métairie et au tribunal de grande instance le mardi 3 à 10h30.
En théorie, la ZAD peut être expulsable dès le 4 au matin…



Dimanche 1er février 

Ce dimanche 1er février. Journée mondiale des zones humides au Testet. Le programme est ici (dispo en a5 également). L’affiche est ci-dessous (et en pdf ici) :

Aux zad militants !! Appel à tous les médias honnêtes, aux auto-médias, aux gens en soutien à venir constater le blocage en force de la Zad par des milices en tenue de chasseur avec la complicité des Gardes Mobiles. Soyez groupés et calmes, en face ils cherchent la bagarre.
Depuis 9h30 ce dimanche des dizaines de pro-barrages couplés aux Gendarmes Mobiles bloquent les entrées et sorties de la Zad du Testet. La D32 avant Barat ainsi que l’accès D132 depuis D999 sont bloqués par le véhicules des pro-barrages en travers des routes et les gens sont refoulés. Les 4 fourgons de GM postés au carrefour de Barat et ceux aux autres entrées laissent faire (consentent) les pro-barrages !!! Attention, les chemins de traverse sont, eux aussi, gardés ce matin, par des flics qui bloquent aussi ces entrées (mais quelques militants arrivent à passer).
Leur objectifs ? :
Empêcher la tenue des AG du jour des résistants au barrage. A 10h devait se tenir l’AG de coordination, à 14h l’AG du collectif Bouilles pour organiser la suite de la lutte.
Empêcher en cette journée mondiale de zones humides que l’on accède à celle du Testet qui a déjà tant souffert.
Encore et toujours les pro-barrages tiennent à leurs bas intérêts personnels : du pognon pour des cultures aux pesticides, des subventions ou vol d’argent public, des magouilles pour leurs collusions d’intérêt et que leur importe la planète, le vivant, les générations futures !!
SCANDALEUX ! Ce 1er février, journée mondiale des zones humides, défendons la Zad du Testet ! De toute évidence nos réunions et notre union face à leur déni d’écologie, leur fait peur. Soyons plus nombreux.euses encore !!! Venez avec vos appareils photo, vos caméras et votre calme défendre le Testet!!
Telle est la situation à 11h10, rdv et actualisations à suivre dans la journée.
12h00 : Un camion de pompier venu parce qu’un occupant a fait un malaise a été empêché pendant 1/4 d’heure d’accéder à la vallée par les miliciens, sous le regard débonnaire des gendarmes.
Autre info : les para-militaires en quad et 4×4 seraient payés par des agriculteurs, c’est ce qu’on a pu recueillir comme info ! On a donc raison de les appeler des miliciens en bande organisée ! Ils circulent librement, s’en prennent aux gens qui viennent dans la vallée, librement. Un copain chassé par les quads au voisinage de la ZAD.
16h00 : RENDEZ-VOUS devant la gendarmerie à Gaillac, la convergence des résistants va porter plainte contre les nombreuses exactions perpétrées ce matin par les miliciens pro-barrages avec la complicité des forces de l’ordre aux abords de la vallée du Testet. Ce matin, un maire d’une commune du Tarn, s’est fait agressé par les miliciens pro-barrage, s’est fait casser pare-brise et vitre latérale de son véhicule. Un militant retraité s’est vu ouvrir la voiture par les miliciens qui lui ont volé des affaires personnelles qui étaient à l’intérieur. Plusieurs personnes ont été violemment bousculées, empêchées de filmer…
17h00 : Gaillac : alors que l’on attend les copains en train de déposer à la gendarmerie, 5 gros bras débarquent en véhicules, très excités, dont un armé d’une barre de fer. Brassard orange, sweat shirt noir à cagoule, avec logo « Brigade anti Pelluts – Soutien aux gendarmes de Sivens ». C’est la milice. Ils nous provoquent. On essaie de discuter tant bien que mal, en se demandant qd les gendarmes (qui observent depuis l’accueil de la gendarmerie) vont intervenir. Finalement ils rappliquent alors qu’un copain se fait fracasser son appareil photo par un milicien … C’est nous les méchants apparemment, les gendarmes sont culs et chemises avec  la milice. Ils escamotent la barre de fer et raccompagnent ces messieurs à leur véhicules. Hallucinant.
Du coup, on attend le copain journaliste qui dépose plainte à son tour !
18h00 : Un communiqué de membres de la coordination des opposants et PG 81, Tarn 81. Pro-barrages et gendarmes : même combat ?
A lire notamment pour prendre  connaissance des circonstances rocambolesques dans lesquelles s’est tenue l’AG cet après midi…
Pro-barrages et gendarmes, même combat ?
Les tensions autour du barrage de Sivens prennent un tour de plus en plus aberrant. Chaque jour, dans les médias, les opposants au barrage sont insultés et diffamés. Dans le même temps, les manifestations et les violences des pro-barrages se resserrent autour du site, comme ce cortège menaçant en provenance de Montauban, le 19 janvier.
Aujourd’hui, dimanche 1 er février, les animations prévues à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides ont été empêchées par les pro-barrages et les gendarmes, qui ont barré tous les accès à la zone humide de Sivens.
Une réunion de coordination de citoyens, opposés à la construction d’un barrage sur le site de Sivens, n’a pu avoir lieu en raison de ces obstructions. Plusieurs personnes ont été injuriées et molestées, en présence des forces de l’ordre qui ne sont pas intervenues. Les opposants au barrage ont choisi de s’éloigner et de se réunir chez un particulier, à Gaillac. Des pro-barrage les ont filés. En treillis, brassard au bras, ils ont agressé trois anti-barrages au bas de l’immeuble où se tenait la réunion. L’un des agresseurs a alors appelé les gendarmes, lesquels sont arrivés sur le champ, et a prétendu avoir été menacé par un individu qui serait entré dans l’immeuble. 
Cinq gendarmes en tenue de combat ont alors voulu investir l’appartement où se tenait la réunion. Devant le refus de la propriétaire des lieux de les laisser entrer, et après avoir filmé, photographié et menacé de taser une des personnes venues sur le palier pour s’informer, ils ont finalement quitté les lieux.
Les opposants agressés dans la rue ont enfin pu rejoindre la réunion et informer les participants des dommages causés à leurs véhicules (4 pneus crevés pour l’un, pare-brise et vitre latérale explosés pour l’autre). Ils se sont ensuite rendus, accompagnés de leurs camarades, à la gendarmerie de Gaillac pour y déposer plainte.
Les signataires, participants à la coordination des opposants au barrage de Sivens, empêchés de circuler et de se réunir, agressés, menacés, traités en délinquants, dénoncent ce système de deux poids deux mesures, bienveillant pour les uns, implacable pour les autres, et appellent tous les citoyens attachés à la liberté à protester contre ces dérives intolérables dans un état de droit.
Soyons nombreux à nous insurger contre la montée de l’inadmissible !

Des citoyens participants à la coordination des opposants au barrage de Sivens
Le Parti de Gauche Tarn
Le NPA 81
Autre témoignage :
report activités à Sivens
Bonsoir,
souhaitant participer à la journée sur les zones humides pour assister à des animations découverte du milieu et me tenir au courant de l’évolution du projet de barrage de Sivens je me suis rendu au lieu dit Barat. Là, comme d’autres, je me suis vu interdire l’utilisation de la départementale D32 par des partisans du projet de barrage. Je n’étais pas informé de leur présence. Si, après m’être présenté,  j’ai pu débattre avec certaines personnes, je me suis fait insulter et menacer par quelques autres. Menaces verbales et menaces physiques. Certains ont photographié mon fourgon.
Ne cherchant pas la provocation, je suis retourné directement à Gaillac où j’ai retrouvé d’autres opposants au barrage. Peu de temps après (aurai-je été suivi?) des « pro-barrage » circulaient dans les rues de Gaillac armés de barres en fer, manches de pioches. En tant qu’élu (Maire de St Amancet) j’ai essayé de m’interposer alors qu’ils voulaient s’en prendre à des jeunes. J’ai été à nouveau menacé. Les gendarmes sont intervenus sans désarmer ces hommes. Sous prétexte d’une agression sur un pro barrage (fait à démontrer…) les gendarmes ont tenté de pénétrer à l’intérieur d’un appartement privé où se tenait une réunion.
Quand j’ai rejoint mon véhicule, rue des côtes du Tarn à Gaillac, j’ai constaté que le pare-brise et une vitre latérale avaient été détruites à coup de barre. Les impacts sur le pare-brise ne prêtent pas à confusion.
Accompagné par quelques personnes je suis allé déposer une plainte à la gendarmerie de Gaillac. Quelques minutes après ma sortie des bâtiments de la gendarmerie, les mêmes hommes, armés des mêmes ustensiles, sont arrivés devant la Gendarmerie. Malgré mes appels à l’aide dans l’interphone, les gendarmes ne sont sortis que lors de l’agression d’un journaliste stagiaire qui tentait de prendre des photos. Les gendarmes ont séparé les deux groupes et ont laissé partir les agresseurs. Connaitra-t-on leurs identités? Seront-ils inquiétés ou attendra-t-on un nouveau drame?
Une sale journée, très inquiétante si des genres de milices (en treillis, aux brassards oranges) peuvent faire régner la terreur dans une ville comme Gaillac.
J’ai été choqué, il y a quelques mois, par la violence développée, et ceci quelque soit le bord. Des opinions différentes concernant un projet de barrage ne justifient aucune violence. Je continuerai à lutter dans ce sens quelque soient les menaces.
Bien cordialement,

Patrick Rossignol

ZAD ailleurs

Infos du 1er au 4 Janvier

Jeudi 1er janvier

Un état des lieux des "projets inutiles" selon France Nature Environnement en France mais aussi ailleurs sur la planète.

 Le 31 décembre une nouvelle occupation se met en place à Echillais (17) pour empêcher la construction d’un incinérateur... qui devrait être construit par notre chère entreprise humaniste et créatrice d’emploi pour le bien être de chacun.e : VINCI. Bon courage aux camarades qui installent leur tente et attendent d’être rejoint plus nombreux. Plusieurs articles à lire en attendant des nouvelles plus directes ici, , ou bien encore par .

Samedi 3 janvier

Communiqué de la MaquiZAD du 3 janvier


Cela fait maintenant plus d’un mois que la Maison Forestière est occupée et que les cabanes remplacent les machines de destruction massive dans la forêt. Nous sommes là, et bien là.
Malgré le froid et la neige, malgré la pression exercée par la gendarmerie, malgré les diverses agressions que nous avons subies, malgré les fréquents sabotages des constructions, la vie suit son cours à la Maquizad.
Grâce aux efforts de chacun-e, la vie quotidienne se déroule tranquillement, les aménagements de la maison et des cabanes continuent. Les différents habitats permettent d’héberger de plus en plus de monde, sans parler de la place pour les tentes et les camions.
Les deux dernières semaines ont été très riches en événements. De nombreuses personnes, de toutes générations et de tous milieux culturels sont passées nous voir, pour cinq minutes ou plusieurs jours. Des gens qui viennent régulièrement comme de simples curieux de passage, des enfants et des grands-parents, des Roybonais et des Suisses…. Les uns et les autres ont pu trouver à échanger. Des idées et des opinions, des compétences et des expériences, de la solidarité et de la chaleur humaine. Ces deux semaines ont été agrémentées de nombreux petits plaisirs gustatifs et musicaux. Merci.
Le 23 décembre, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu l’arrêté préfectoral qui autorise les travaux du Center Parcs de Roybon. Depuis ce jour, diverses déclarations ont annoncé la reprise des travaux de défrichement à la date du 5 janvier. Constatant que l’arrêté préfectoral suspendu fait également état de ce même défrichement, nous sommes déterminés à maintenir notre présence aux différentes entrées du terrain afin d’empêcher la reprise dudit chantier.
Depuis le 27 décembre, nous faisons l’objet, en journée, d’un blocus de la gendarmerie qui empêche les véhicules d’arriver jusqu’à nous. Ce blocage de la route est « justifié » par un arrêté du Conseil Général, datant du 24 décembre, dont voici un extrait :
« Considérant que le département ne peut actuellement entretenir et assurer l’exploitation, notamment la viabilité hivernale d’une section de la RD20F, en raison des événements liés à la réalisation du Center Parcs, il y a lieu de réglementer la circulation (…). Cette partie de la RD20F (…) est fermée à toute circulation. »
Or, les « événements liés à la réalisation du Center Parcs » n’ont, à aucun moment, nui à la circulation sur la RD20F. L’entretien de la voirie n’a jamais été empêché par nous et tous les véhicules peuvent passer sans danger devant la maison. Par deux fois, dans un souci de sécurité, des chicanes ont été établies pour limiter la vitesse aux abords de la Maquizad.
La première après qu’un individu a eu un comportement dangereux au volant de sa voiture. La seconde, le week-end dernier, alors qu’il neigeait depuis deux jours, que le virage devant la maison était extrêmement glissant et que des véhicules roulant à vive allure y passaient régulièrement. Cela représentait un danger pour les personnes qui faisaient le guet à l’entrée pour nous prévenir de nouvelles attaques. Les chicanes ont été enlevées à la demande des gendarmes qui nous ont fait remarquer qu’elles entravaient les travaux de déneigement. Chicanes placées justement car la route n’était pas déneigée. Bref, encore une histoire tordue.
Depuis, point d’entretien de la route, ce qui n’empêche pas de nombreux « riverains » de passer devant, le camion des poubelles de faire sa tournée, le facteur de nous apporter du courrier. Les mesures prises n’ont pas empêché que des individus non identifiés arrivent jusqu’à nous pour « communiquer ». Individus qui ont fait irruption dans la cabane de l’entrée, faisant parler lacrymos et bâtons avant de disparaître. Que dire aussi des pétards lancés depuis des 4×4 sans immatriculation visible ? Si les routes sont restées glissantes et dangereuses à de rares endroits ombragés c’est uniquement car elles n’étaient pas dégagées. Et l’on nous a dit que les routes n’étaient pas dégagées car nous représentons un danger… Cherchez l’erreur.
Les seules personnes réellement bloquées sont celles qui tentent de nous apporter soutien moral et matériel. Quelques unes arrivent jusqu’à nous, après quinze minutes de marche, chargés de ce qu’ils ont pu transporter à dos d’homme, d’autres se voient contraints de faire demi-tour.
Nous considérons que cet arrêté est totalement infondé et abusif, et qu’il n’est qu’une banale excuse afin de mettre un peu plus de pression sur les occupants de la zone à défendre et tenter de décourager les soutiens d’arriver. Cette mesure est une entrave à la liberté de circuler et nous exigeons que les barrages soient levés.
Amis, amies, vous pouvez encore arriver à la Maquizad en voiture après le coucher du soleil, ou accéder directement à nos nouvelles installations tout confort, qu’on dirait presque un Center Parcs mais en mieux, en arrivant en journée par les accès nord et sud du chantier. Au sud comme au nord, vous pourrez vous décharger, partager un café, prêter vos bras à l’effort collectif. Sans vous, sans ce soutien quotidien, rien de tout cela n’est possible. Si vous venez de loin, tout est prévu pour vous héberger, n’hésitez pas à venir passer quelques jours avec nous.
A bientôt dans les Chambarans !
Le petit peuple dans la forêt.
PS : au vu des difficultés de communication, vous pouvez toujours nous envoyer du courrier à notre adresse postale.

Infos de la semaine du 12 au 18 Janvier

Lundi 12 janvier

Nouvelle page Amassada, contre un projet de mega-transformateur en Aveyron par RTE, avec l’affiche pour l’inauguration le 24 janvier.

[ZAD des Chambarans, de Poligny et du Rousset] « Brémond ! On sait où tu crèches et étouffes-toi avec ton pognon blaireau »

Brémond, ton Center Porc à Poligny et à Rousset ne se feront pas comme à Roybon !
Ni ici, ni nulle part

Brémond, prends note et dis à tes potes que vous allez bientôt vous évaporer de notre atmosphère.
On va vous souffler et vous n’exercerez plus vos influences nauséabondes dans nos campagnes et dans nos villes.
Vous ne prendrez plus en otage une petite commune en décroissance démographique sous l’égide du sacro-saint travail.
Comme l’association de soutien au Center Porc du Bois aux Daims qui dénonce dans une conférence de presse le 24 décembre dernier les promesses non tenues du groupe, la plupart des emplois étant attribués à des “travailleurs étrangers”!!!
Ça nous fait mal, mais ça nous fait doucement rire…
Vous ne ferez plus appel à la Commission nationale des débats publics afin de permettre à votre groupe de bénéficier d’une niche fiscale (outre les 500 M octroyés prévus par les collectivités locales sur les 3 centres). Tout cela afin que vos projets puissent être rentables, puisque votre groupe chute avec son action depuis 2007.
Vous n’enverrez plus vos milices faire le sale boulot à votre place, bientôt on sera face à face.
Ton bétonnage, ta pollution des nappes et de l’eau.
Votre mépris pour la vie et les êtres nous dégoûte, Pierre tu nous fait gerber.
Car nous sommes des millions et vous n’êtes qu’une poignée de ventripotents haineux et désuets.
T’es classé 358e au palmarès des plus pingres avec une fortune personnelle de 145 M d’euros.
On sait où tu crèches et étouffes-toi avec ton pognon blaireau.
Ton influence et tes abus vont apprendre à se taire, comme le projet de Roybon et le site de l’office du tourisme de Poligny.
Car nous sommes nombreux-ses et connecté-e-s à vouloir votre perte, vous les flicocrates du pouvoir et du pognon, prenez garde aux pleurs des arbres et à la colère des pierres.
Les lutines et mutins d’ici et d’ailleurs – Zad de Roybon contre le Center Parcs et pour un autre monde,

Dimanche 18 janvier

Communiqué du 18 Janvier 2015

Si aujourd’hui les choses semblent ouvertes à l’expression d’un grand pas vers la victoire, il serait irresponsable de sabrer le champagne trop tôt. Le combat que nous menons ici chaque jour pour rendre sa liberté à la forêt des Chambarans n’en est qu’à sa pré-face.
Derrière un premier acte de prise de contrôle de la Zone à Défendre de Roybon et la mise en place d’une base arrière de lutte sur la maison de la Marquise rebaptisée, tel un navire pirate : « La MaquiZAD ».
Derrière ce projet inutile que nous empêchons d’exister, lui ou un autre, ici ou ailleurs.
Derrière l’enjeu de notre engagement quotidien pour toutes celles et ceux qui nous soutiennent de près ou de loin.
Derrière tout cela et bien au-delà, il y a un travail, celui de faire renaître l’espoir d’un monde nouveau.
Ce combat pour Demain est comme celui des autres Z.A.D., de Sivens à la Forêt Amazonienne. Il est comme celui des Palestiniens, des Activistes de Calais, ou encore celui de tous ces groupes, qui, sur leur bateau voguent les océans pour rendre ce monde meilleur. C’est le combat de frères et de sœurs voulant sauver leur Terre Mère et chevaucher son sol, connectés à un espoir… la Vie.
Nous ne polémiquerons pas sur le regard des opposants à nos rêves. Nous avons conscience de ce que nous représentons, unis face à ce « pouvoir tout puissant » de l’argent. Nous n’avons pas peur. Nous avons le droit et le devoir de refuser leurs diktats, quel qu’en soit le prix à payer. Nous assumons nos actes et leurs risques. Jamais nous ne serons des victimes.
Depuis un mois et demi, nous construisons nos rêves ensemble, parfois sans nous connaître et souvent sans même nous revoir par la suite. Mais quelle que soit la tournure future des événements, nous vous devons à tous un grand remerciement, à vous qui nous soutenez. Sachez que vous serez toujours les bienvenus à nos cotés. Ce combat est à vous autant qu’à ceux présents sur le terrain. Il est le Notre.
Aujourd’hui, se profile un nouvel horizon pour la forêt des Chambarans.
Deviendra-t-elle un lieu d’indépendance et de créativité ? … d’expérimentations et d’échanges de savoirs et de compétences ? … un lieu où petits et grands avec ou sans e, trouverons de nouveaux repères face à une société malade, et sans place pour tous ?
Nous mettons tout cela en oeuvre en ces jours, et comptons sur vous pour être les acteurs de ce spectacle d’espoir. Il est temps de lever le rideau et d’entrer en scène.
SOYONS TOUS ACTEURS DE NOS VIES,
NOTRE TERRE EST UNE ZONE A DEFENDRE

Nous sommes prêt-e-s… et vous ?
Les Mutins et Lutines de la forêt…

Infos de la semaine du 19 au 25 Janvier

Mardi 20 janvier

26 janvier au 01 février : semaine de résistance sur la ZAD d’Echillais !
Depuis le 12 janvier, la ZAD (Zone a Défendre) d’Echillais (17) est menacée ! Le tribunal administratif de Poitiers a demandé son expulsion sans délai.
La ZAD fait partie de la lutte contre le projet d’hyper-incinérateur de déchets sur les bords de la Charente.
Pour soutenir la lutte sur place, une semaine du résistance à ce projet inutile imposé et nuisible est organisée du 26 janvier au 01 février
Au programme (+ d’infos à venir, possibilité de proposer des ateliers) :
constructions / ateliers / jeux infokiosque / discussions concerts / cantines…
Contact et infos :
zoneadefendreechillais.noblogs.orgZoneADefendreEchillais (facebook)
zadechillais[@]riseup.net 
L’Hyper-Incinérateur d’Echillais, un projet inutile imposé nuisible
Pourquoi refuser ce projet ?
mensonges et désinformation sur le projet d’hyper-incinérateur – refus d’écouter les citoyens qui se mobilisent depuis longtemps contre le projet. – augmentation de la pollution des milieux naturels (zones protégées à proximité, classée Natura 2000) – l’incinération est une méthode obsolète, brûler les ordures ne les fait pas disparaître et crée des déchets toxiques en gaz et solides (mâchefer) – un risque sanitaire (production et rejet de dioxines) – le TMB (Tri Mécano Biologique) produit un compost de très mauvaise qualité considéré dans les autres pays d’Europe comme déchet. – un projet coûteux (87 millons d’€uros) – Le TMB est une méthode gourmande en déchets, n’incite pas au tri, à des solutions plus écologiques pour traiter les ordures ménagères.
La lutte en quelques mots…
La lutte contre le projet d’hyper-incinérateur d’Echillais rassemble divers horizons : associations locales comme Pays Rochefortais Alert, élu-e-s de collectivités, personnes vivant ici ou ailleurs. Nous sommes quelque-un-es à participer à la ZAD installée sur le site de ce projet.
Sur place, à notre échelle, nous informons, proposons et faisons vivre des alternatives écologiques, sociales, culturelles à la société actuelle. Nous revendiquons une démarche anti-capitaliste, réellement démocratique.
Des opposant-e-s à l’hyper-incinérateur d’Echillais

À Bure, une fleur de résistance s’épanouit contre les déchets nucléaires


Pour s’opposer à l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse, des militants ont créé la « maison de la résistance à la poubelle nucléaire ». Un lieu pour faciliter la lutte et l’organisation mais aussi pour mettre en pratique d’autres modes de vie, à contre-courant de la « société nucléarisée ».
 Bure (Meuse), reportage
Une église, pas de commerces, et soixante-dix habitants qui ne sortent de chez eux que pour prendre leur voiture. Bienvenue à Bure, un village quasi fantôme, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne. Ce n’est pas un hasard si cette zone faiblement peuplée et à la population vieillissante a été choisie pour recevoir, enterrés à 500 mètres de profondeur, les déchets radioactifs de France et de Navarre.
Pour s’y opposer, il y a dix ans, le réseau Sortir du nucléaire et l’association Bure Zone libre ont acheté un corps de ferme de 600 m² à Bure. La « Maison de la résistance à la poubelle nucléaire » est née. L’idée était de proposer aux militants un pied à terre pour pouvoir s’organiser et s’opposer efficacement au projet.
- Le dortoir -
Organisation et alternatives
« Quand les gens venaient de loin, ils n’avaient aucun endroit pour se réunir ou rester dormir après les manifestations », explique Sidonie [parmi la dizaine de militants rencontrés, la plupart disent s’appeler Michel ou Michèle pour préserver leur anonymat. Afin de faciliter la lecture, les prénoms ont été changés], cheveux bruns coupés courts et regard pétillant, régulièrement présente depuis trois ans.
Progressivement, la bâtisse a été retapée par les visiteurs et les soutiens locaux. Deux « occupants permanents » qui tournent tous les six mois environ habitent le lieu et un dortoir d’une vingtaine de places abrite les activistes et les curieux qui viennent pour quelques jours ou quelques semaines. Les dons et les efforts des visiteurs ont transformé la vieille ferme en lieu de vie confortable. Une salle spacieuse accueille également les activités militantes (réunions, projections de film…).
Un peu partout, des cartes, des magazines, des films, des livres et des prospectus divers font de la Maison de la Résistance un « point d’info » sur l’énergie nucléaire et plus particulièrement sur le projet Cigeo (Centre industriel de stockage géologique, nom donné au projet d’enfouissement des déchets).
Le lieu a aussi pour but de prouver par l’exemple que le nucléaire ne constitue pas un horizon indépassable et qu’il existe des alternatives. Un chauffage au bois assure une chaleur confortable dans les pièces à vivre, un panneau thermique installé sur le toit contribue à chauffer l’eau, tandis qu’une éolienne construite sur place avec l’association Tripalium produit une partie de l’énergie consommée.
Un abonnement à Enercoop (fournisseur d’énergie alternatif) fournit le reste. Régulièrement, des chantiers participatifs et des ateliers (isolation du dortoir, construction de l’éolienne, stage de « grimpe »…) sont organisés. C’est l’occasion de partager des savoirs et d’attirer de nouvelles personnes.

A la Maison de la résistance, on croise des profils variés. Militants associatifs multicartes, zadistes en transit, opposants locaux de longue date et riverains à la recherche d’informations ou de convivialité. « Pour moi, ce qui se passe à Bure est l’une des deux choses les plus graves en France avec les migrants à Calais, explique Fatima, de retour en Meuse après un passage sur la ZAD du Testet. C’est plus grave qu’un projet d’aéroport ou de barrage. Un aéroport, tu casses le bitume et c’est reparti. Là, les déchets restent actifs pendant 100 000 ans », dit-elle.
Quant à Sidonie, elle a décidé de venir à Bure quand elle a découvert les conditions de travail dans les mines d’uranium au Niger. « C’est impossible d’avoir un impact là-bas, alors j’ai décidé d’agir ici », raconte-t-elle. Une troisième est arrivée « un peu par hasard », sur les conseils de la famille lors d’un tour de France en vélo. Si c’est la question du nucléaire qui les a majoritairement amenés là, d’autres motifs les poussent à rester ou à revenir.
Bienvenue en zone libre
Tous mettent en avant la convivialité du lieu. Il faut dire que l’ambiance est bonne à la Maison de la résistance. Les repas, préparés à plusieurs, se terminent souvent sur des airs de guitare et des chants, de préférence révolutionnaires. La grande table du salon se transforme alors en percussion géante. Les meubles, les mains ou les couverts deviennent des instruments de musique. Bien sûr, chaque nouvel arrivant a droit à une visite détaillée du lieu. Et quand la nuit tombe, les gens de passage se voient proposer de rester dormir plutôt que de reprendre la route. « On s’y sent vite chez soi », résume Fatima.
La maison n’est pas qu’un point de rendez-vous entre militants anti-nucléaires. Elle sert aussi de lieu d’expérimentation d’une forme de vie collective basée sur l’autogestion. Les visiteurs sont invités à prendre part aux tâches quotidiennes et aux travaux du moment.
Pendant mes quelques jours sur place, j’ai par exemple aidé à ranger l’atelier et à monter un échafaudage afin de repeindre un mur. Certains réguliers travaillent à l’extérieur ou font des saisons, d’autres vivent du RSA (revenu de solidarité active). Mais personne ne chôme. Entre activités militantes, préparation des repas, travaux dans le jardin et la maison, chacun s’active sans qu’aucun chef ne vienne donner d’ordre.

Un peu partout dans la maison et sur sa façade, on peut lire l’inscription « Bure Zone Libre ». Zone libérée du nucléaire bien sûr, mais aussi « de son monde », souligne Archibald, visiteur fréquent venu d’Alsace, en référence au slogan des opposants à l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
« Une société nucléarisée ne peut pas être démocratique, poursuit-il. Elle ne peut pas fonctionner sans secrets d’État, corruption et conflits d’intérêts. On ne veut plus de toutes ces choses. » Pour beaucoup ici, le scandale nucléaire n’est qu’une conséquence de l’accaparement des pouvoirs par quelques-uns. La maison de Bure se veut un exemple en actes de comment pourrait fonctionner une société libérée du joug de l’oligarchie, comme l’explique Francis, mèche brune dépassant de son chapeau : « On recherche l’autonomie, l’autogestion et on essaie de se libérer du diktat de la consommation. »
Apéro et nucléaire
Pendant les repas, on discute OGM, péril fasciste, risque de récupération des initiatives locales ou souvenirs de soirées arrosées pendant les vendanges. Mais la question nucléaire occupe une large place dans les conversations. Une militante raconte avec moult détails la tentative de passage en force de l’Etat sur le dossier Cigeo.
D’autres commentent l’absurde document produit par l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) qui se demande dans quelle langue signaler aux populations qui habiteront le territoire dans des dizaines de milliers d’années la présence d’un danger en sous-sol.
Aucun scientifique spécialiste du nucléaire n’habite la maison mais ses habitants connaissent bien leur sujet. Trop parfois : « C’est tellement scandaleux que par moments, on est obligés de prendre ça à la rigolade sinon on deviendrait dingues », me glisse Sidonie.

Actions et différentes formes de lutte
La maison de la résistance à la poubelle nucléaire entend aussi être une « épine dans le pied de l’ANDRA », dont les infrastructures déjà existantes sont situées à quelques coups de pédale de là. La maison est un espace propice à l’organisation des activistes. Elle a notamment facilité la tenue de l’assemblée du Grand t’Est, à l’origine du projet Bure 365 qui invite les militants de France et d’ailleurs à mener des actions décentralisées contre CIGEO pendant une année.
Certains, qui s’adonnent à la désobéissance civile, préfèrent rester discrets sur les actions qu’ils mènent. Mais d’autres évoquent volontiers leurs activités récentes : occupation de rond-points, perturbation des visites des installations par des clowns activistes, mise en lumière des failles techniques ou juridiques du dossier, ou travail de sensibilisation auprès des habitants de Bure. « La maison est ce que les gens en font. Et chacun choisit les modes d’action qui lui correspondent », résume Archibald.
Cela fait près de vingt ans que la mobilisation dure. Elle a connu des pics et des périodes d’essoufflement. Alors que le début théorique des travaux, prévu en 2017, approche, les militants s’interrogent. Fatalement, l’option ZAD est évoquée. « Vu le fric en jeu et la puissance du lobby nucléaire en France, ils iront au bout. Il faudra s’opposer physiquement au projet », estime un quarantenaire, cheveux longs attachés dans le dos et une bonne expérience des zones de lutte dans son baluchon.
Il imagine bien des formes d’opposition radicales se multiplier sur le terrain dans les années à venir. « Il y a une forte chance qu’il y ait une ZAD ici, confirme Archibald. Mais ce n’est pas une fin en soi. On ne fait pas une ZAD pour faire une ZAD. Ça n’a pas de sens de rentrer en désobéissance civile si tu n’as pas exploré les autres voies. Néanmoins si tous les autres moyens échouent, on bloquera le chantier. »
- L’éolienne construite sur place avec l’association Tripalium -
Sidonie rappelle que le projet est tellement cousu de fil blanc « qu’il pourrait capoter à tout moment. On est aussi là pour pointer ses faiblesses. S’il n’y avait pas eu de mobilisation, il y aurait déjà des déchets à Bure ». Pour autant, comme la plupart des personnes rencontrées, elle refuse d’opposer les actions sur les terrains légal et administratif et l’action directe. « Si tu vois quelqu’un se faire agresser dans la rue, tu ne peux pas te contenter de prendre des photos et d’appeler un avocat, illustre-t-elle. Tu dois t’interposer. Quand on veut s’opposer à un projet, c’est la même chose, on doit faire les deux. »
Néanmoins, pour elle, le devenir de la lutte repose d’abord sur la « prise de conscience qu’on a le droit de dire non et qu’on peut décider de ce qui se passe chez nous. On ne pourra pas gagner cette lutte si les gens du coin ne sont pas impliqués ».
La difficile mobilisation des locaux
Au mieux résignés, au pire indifférents. Voilà comment me sont apparus les habitants de Bure lorsque j’ai frappé à leur portes. « Qu’est ce que vous voulez qu’on y fasse ? C’est trop tard », me lâche un agriculteur. « Maintenant, ils ne reviendront plus en arrière. J’espère juste que ce sera entretenu par l’État et pas privatisé car on sait comment ça finit », déclare une des ses voisines qui s’est opposée au projet pendant quinze ans avant de baisser les bras.
« On sait que c’est de la merde avec un M majuscule qu’ils vont enfouir là. Mais il faut bien que ça aille quelque part. Tout ce que j’espère c’est que les générations futures seront au courant de ce qu’il y a là dessous », dit, maussade, un ancien conseiller municipal de la commune. Sur la quinzaine de personnes interrogées, aucune ne croit à l’abandon du projet.


Il faut dire que les partisans du nucléaire ont bien prévu leur coup. « Ils ont choisi ce lieu car il n’y a personne », croit savoir Fatima. Pour Francis, un autre élément est entré en ligne de compte dans le choix du site : « Ils l’ont placé à cheval entre les départements de la Meuse et de la Haute-Marne, afin de pouvoir arroser les élus de chaque territoire. »

En effet, ce projet estimé à trente-cinq milliards d’euros est la promesse pour des collectivités locales en souffrance de voir affluer de l’argent frais afin de financer de nouveaux équipements et créer quelques emplois. « Certains habitants ont peur d’afficher leur opposition car ils ont vendu leurs terres à l’ANDRA », ajoute Sidonie.
Dans ces conditions, pas facile de mobiliser les locaux. « Ils nous disent qu’ils ont envie de participer mais ils ne savent pas comment », déclare Michel, arrivé il y a quelques semaines et qui entend passer le plus clair de son temps à remobiliser les habitants. Il attend avec impatience que les travaux de la salle « multi activité » soient terminés afin de pouvoir recevoir les habitants. Car il n’y a « aucun lieu de rencontre dans le village. On est obligés de frapper chez eux, mais on n’a pas envie de les emmerder. »
C’est pourquoi Sidonie veut « faire redémarrer une vie culturelle » pour lutter contre la « tristesse qui s’est installée dans le coin », afin que les gens retrouvent l’envie de « défendre leur territoire ». Les résidents de la Maison de la résistance en sont persuadés, ce combat ne pourra être gagné sans le soutien des premiers concernés : « Ce ne sera qu’avec les gens d’ici qu’on va pouvoir faire dégager l’ANDRA, pense Michel. Le jour où ce seront eux qui occuperont cette maison, on aura gagné. »
Emmanuel Daniel - Reporterre

Jeudi 22 janvier

Un Notre-Dame-des-Landes résiste aux portes d’Athènes

Près d’Athènes, une ancienne base militaire près d’un aéroport abandonné est bradée par l’État à un grand groupe de tourisme. Contre le béton destructeur du littoral, les riverains occupent le site d’Hellinikon et le cultivent. Et, alors qu’un tiers des Grecs n’ont plus de couverture maladie, ils organisent un centre de santé gratuit. Reportage au cœur d’une lutte cruciale de la Grèce d’aujourd’hui.

La Grèce revient dans les radars des médias. La cause ? Les élections du 25 janvier, qui pourraient ébranler l’Europe des néo-libéraux. La classe dirigeante craint la victoire du parti de gauche Syriza, qu’espèrent au contraire partis de gauche et écologistes.
A l’automne dernier, Reporterre s’est donné deux semaines pour aller voir les Grecs. Aller s’asseoir à la terrasse d’un « kafeneio » pour écouter leurs histoires, leur quotidien, leurs indignations et leurs espoirs. Ils nous ont raconté que quand ils ne sont pas au chômage, leur salaire a diminué d’au moins un tiers. Un tiers, c’est aussi la proportion d’entre eux qui n’ont plus de couverture sociale. Certains ont découvert l’angoisse du frigo vide et de la soupe populaire.
Et du côté de l’écologie ? Ce n’est pas brillant, on vous prévient.

 Athènes, reportage

Une bande de terre est fraîchement retournée, les alignements des plants déjà dessinés. Dans chaque trou, Anna Karapa dépose un peu de fertilisant et une jeune pousse. Puis un autre jardinier passe derrière pour arroser. Ce dimanche, on plante des choux pour l’hiver.
« Ici tout est bio, et tout est commun. On décide des plants de culture ensemble et la parcelle n’est pas divisée entre chaque jardinier », explique cette architecte. Cela fait trois ans et demi que, tous les dimanches, ils sont une quinzaine de permanents, une trentaine en comptant les soutiens de passage, à cultiver ces 2.500 mètres carrés de terre.
Car ici, l’activité agricole est avant tout symbolique : on n’est pas seulement dans un jardin partagé, mais sur une terre occupée et âprement disputée. Elle est située sur une ancienne base militaire américaine, et jouxte l’ancien aéroport d’Athènes. En tout, 6,2 millions de mètres carrés et 3,5 kilomètres de côtes situés sur la commune d’Hellinikon, à quelques kilomètres seulement du centre d’Athènes.


Villas de luxe, casino et gratte-ciel

Le tout est à l’abandon depuis plus de dix ans. En 2004, quelques installations pour les jeux olympiques y ont été construites, puis aussitôt délaissées une fois les festivités terminées. Un moment, il a été question d’y installer un grand parc métropolitain. Athènes manque cruellement d’espaces verts, c’est l’une des villes les moins bien loties d’Europe.
Mais la crise a eu raison de cette idée. Le terrain a été transféré au TAIPED, le fonds créé par l’État grec pour privatiser toutes sortes de biens (dont des terres à haute valeur naturelle). Il est en bonne voie pour être vendu au fonds d’investissement Lamda Development, membre du groupe Latsis, du nom de son propriétaire Spiros Latsis. Ce milliardaire est l’homme le plus riche de Grèce. Le groupe grec est accompagné dans son projet par un promoteur d’Abu Dhabi et par le Chinois Fosun – qui, en France, est en train de racheter le Club Med.
Ces riches investisseurs ont convaincu l’État grec grâce à un projet touristique ambitieux : des villas de luxe, un casino, un gratte-ciel qui deviendrait le symbole de la capitale grecque, une marina et une plage réservée aux touristes fortunés. Le tout est assorti de la promesse de sept milliards d’euros d’investissement et de la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois.

Une riviera espagnole

« Nous croyons que ce terrain devrait appartenir aux citoyens avec un parc et des aménagements, pour répondre à de vrais besoins sociaux », rétorque Panos Totsikas. Il est assis à l’ombre des arbres, dans le petit salon d’extérieur que se sont installés les jardiniers. « Ils veulent suivre le modèle de la riviera espagnole, en construisant de grands buildings. On a vu ce que ça a donné, ils ont détruit la côte, dénonce -t-il. Architecte lui aussi, il fait partie du Comité en faveur du Parc métropolitain. On ne croit pas que c’est un bon moyen de développer le tourisme, la preuve, en Espagne les hôtels ne sont pas pleins. »

En signe d’opposition à la vente, des habitants de la zone ont déjà commencé à créer leur parc métropolitain. Des associations sportives récupèrent les anciennes installations olympiques, des oliviers ont été plantés un peu plus loin : les 1 500 arbres ont désormais deux ans et mesurent un mètre de haut.
En soutien, l’ancien maire de la commune a donné des terrains et des bâtiments. Au jardin partagé, donc, mais aussi à la clinique sociale d’Hellinikon. Elle ne fonctionne qu’avec des bénévoles, qui sont plus de deux cents, et soigne gratuitement plus de cent patients par jour. Elle répond à une urgence sociale : aujourd’hui un tiers des Grecs n’ont pas les moyens de se faire soigner et n’ont plus de couverture maladie.

Au final, c’est l’État grec qui paiera

Anna désigne les dernières plantes d’été : les tomates ont séché sur pied, les aubergines et les poivrons produisent quelques derniers tout petits fruits. « Cet été, nous passions deux heures par jour à arroser. La terre est pauvre, il faut mettre beaucoup de fertilisants pour faire pousser quelque chose, admet Anna. Mais nous voulons démontrer qu’ici, en plus de planter des arbres, nous pouvons cultiver et nourrir Athènes. » Mais il arrive aussi que la récolte soit abondante : les jardiniers se la répartissent, et en donnent aux services sociaux de la mairie pour les plus pauvres.
Le regard de la cinquantenaire se perd au-delà des grilles du jardin. Derrière, une route où les voitures ne circulent plus, bordée de terrains vagues. « La zone sera vendue 83 euros du mètre carré, alors que le terrain constructible atteint ici les 2.000 euros du mètre carré ! » s’indigne Anna. Le TAIPED a accepté l’offre de Lamda Development à 915 millions d’euros, « alors que le tout a été évalué à 11,5 milliards d’euros », renchérit Panos.

- Anna Karapa -
Paradoxalement, l’État grec devra payer pour vendre ce terrain. « Le contrat stipule qu’il doit retirer tous les aménagements actuels, dont la tour de contrôle de l’aéroport qui se trouve toujours ici », explique Panos. « Et il devra payer les routes, les réseaux, toutes les infrastructures », complète Anna. Total de la facture annoncée : 2,5 milliards d’euros sortis des caisses publiques grecques. Quant au profit de la vente, il ira directement au remboursement des créanciers du pays.
Autre preuve que le contrat est totalement défavorable à l’État grec, selon Anna, une clause prévoit que si des vestiges archéologiques sont découverts pendant les travaux, c’est lui qui indemnisera les investisseurs qui ne peuvent pas construire ce qu’ils avaient prévu. Ce qui risque probablement d’arriver, car une cité antique s’élevait autrefois dans la zone.
Comment les dirigeants grecs peuvent-ils valider un tel contrat ? Panos rigole : « Voyons, ils sont corrompus, comme en France, vous devriez le savoir ! C’est comme cela que ça marche, c’est le capitalisme ! »

Syriza pourrait changer la donne

C’est d’ailleurs parce qu’elle ne croit plus aux politiciens que Varinia Popoli a décidé de s’impliquer dans ce jardin, ainsi que dans la clinique. Hôtesse de l’air chez Olympic Airways, elle a été mise à la retraite d’office lors de la privatisation de la compagnie. Elle n’a pourtant que cinquante ans. « Je crois que les gens doivent commencer à s’occuper des choses eux-mêmes et ne pas attendre que ça arrive d’en-haut. (…) J’ai du temps libre, je veux en faire quelque chose », sourit-elle.

Mais dans le voisinage, beaucoup d’autres préfèrent croire aux promesses d’emploi de Lamda Development. Le nouveau maire, élu au printemps dernier, est d’ailleurs favorable à la vente du terrain. Son prédécesseur défendait au contraire le projet de parc.
« Mais nous avons de nouveaux soutiens », tempère Panos. L’élue de toute la région d’Athènes, l’Attique, appartient au parti de gauche radicale Syriza. Elle s’est prononcée en faveur du parc métropolitain. Le collectif demande à son parti de prendre position, et de s’opposer à la vente s’il gagne les élections.
Autre espoir pour les militants, les procédures judiciaires lancées ont permis de suspendre la vente. Pour être finalisé, le contrat doit attendre les décisions de la justice.
Les jardiniers ramassent leurs outils, se lavent les mains à la fontaine et se préparent à partir. Les pousses fraîchement plantées commencent à s’épanouir au soleil de la mi-journée. « Dimanche prochain, on attaque les laitues », annonce Anna.

Marie Astier – Reporterre

Vendredi 23 janvier
  • Des nouvelles du collectif Alsace, ils nous font part de leur communiqué commun avec les Amis de la Confédération Paysanne d’Alsace sur la lutte contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg et l’inauguration d’une nouvelle cabane sur le tracé du projet, ce samedi 24 janvier à Vendenheim.

 La ZAD de Marseille se réveille de sa 1ère nuit d’occupation du parc Michel Levy, rue Pierre Laurent, entre Lodi et Castellane. Occupation permanente du parc contre sa privatisation, et la défense des arbres centenaires qui n’ont pas encore été coupé suite au début des travaux. Appel à mobilisation générale, besoin de monde, besoin de matos en tout genre. A diffuser très largement! ZAD Partout !

ZAD à MARSEILLE ! RdV à 17h !

Samedi 24 janvier

 Inauguration de l’Amassada en Aveyron : c’est aujourd’hui !
 La ZAD d’Agen s’est dotée d’un site web : www.zadagen.org

Une nouvelle Zad lutte à Marseille contre la destruction d’un jardin public


Pour défendre un square public contre sa privatisation et sa « bétonisation », un collectif de riverains marseillais et des élus se mobilisent autour d’une toute nouvelle ZAD.
 Marseille, reportage
« Je m’appelle Michel. On s’appelle tous Michel », chante avec quelques accords de guitare "Michel 55" pour motiver la dizaine de militants qui se réchauffe autour d’un feu de platane. Ce vendredi 23 janvier, l’hiver s’installe avec un mistral glacial et « la ZAD de Marseille se réveille de sa première nuit d’occupation du parc Michel Lévy ».
C’est ce qu’affirment les tout nouveaux zadistes par textos et sur internet pour mobiliser. Le parc se trouve rue Pierre Laurent, à proximité de la place Castellane, dans le 6e arrondissement de la grande métropole. Avec ses 20 000 habitants au km², sa densité de population est comparable à celle de Paris, alors que pour l’ensemble de Marseille, on compte 3 500 habitants au km². Hormis la maigre verdure autour de Notre-Dame-de-la-Garde et le square Michel Lévy, il n’offre aucun espace vert à ses 42 000 habitants.

Le square est décrit par ses anciens usagers comme un lieu de mixité générationnelle et sociale. "Michèle 96" se mobilise avec sa mère et sa fille de huit ans. Enfant, elle fréquentait déjà le parc. En souriant, elle raconte que ce lieu déjà « bien trop petit » réunissait « les minots qui cassaient les pieds aux papés et les papés qui cassaient les pieds aux minots ». D’un côté il y avait le boulodrome et de l’autre côté les jeux pour enfants avec un circuit sur lequel « beaucoup d’enfants du quartier ont appris à faire du vélo » témoigne Muriel Wolff une autre riveraine, coordinatrice du collectif Michel Lévy.
Pour elle le square représente « un lieu de vie, un poumon vert ». A l’heure de la sortie des écoles il se remplissait de parents et enfants venus partager le goûter. Le centre d’animation Tempo, hébergé en son sein, proposait des activités aux enfants. Son bâtiment est aujourd’hui voué à la destruction, suspecté de contenir de l’amiante. Ce qui n’a pas empêché qu’on « laisse les gamins y venir pendant trente ans » commente Michèle 96.
- Le square... avant -
La vie au square s’est arrêtée le 3 juin 2013, quand les services municipaux ont cadenassé ses grilles. Il devait définitivement fermer ses portes pour laisser place à un immeuble de 49 logements sociaux et 300 places de parking en souterrain. La mairie du 4e secteur (6e et 8e arrondissement) veut céder le terrain au bailleur Unicil. En contrepartie, une fois les travaux réalisés, un tiers de sa surface sera rétrocédé pour un usage public.
Le collectif Michel Lévy et les élus d’opposition de la mairie de secteur se sont mobilisés, engageant des recours en justice. Mais ces recours sont épuisés, et les travaux ont commencé au début de cette semaine. Les responsables du chantier ont annoncé aux riverains et aux opposants le désamiantage du bâtiment du Tempo. Mercredi 21 janvier, le bâtiment n’a toujours pas été traité, mais les ouvrier ont abattu une partie des arbres, cyprès et platanes, une pelleteuse saccage les aménagements.

Dans la précipitation, le collectif Michel Lévy a organisé un rassemblement jeudi 22 janvier en début de soirée. Une cinquantaine de personnes étaient présentes. Dans son écharpe d’élu bleu et blanche, couleurs de Marseille, Hervé Menchon conseiller d’opposition du 4e secteur (EELV) y a fait part de sa « très grande colère parce qu’ici c’est la qualité de vie des marseillais que l’on enterre aujourd’hui. Un parc c’est un équipement public, comme une école ».
Même constat pour Marie-Françoise Palloix conseillère d’opposition du 4e secteur (Front de Gauche) : « Pour planter du béton, il n’y a pas de problèmes. Ça pousse comme du chien-dent. Vous aviez ici des arbres centenaires qui offraient beaucoup de verdure. Ici, c’est un quartier déjà sinistré en matière d’équipements publics ». L’ensemble des intervenants dénoncent un bien public livré au profit privé. Muriel Wolff pointait l’instrumentalisation mise en œuvre par la mairie : « Il y avait des problèmes d’insécurité dans le parc liés aux arbres. Plutôt que de régler les problèmes, on abat. Quant on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage ! »
En fin de rassemblement l’occupation sous forme de ZAD a été décidée. Gérald annonce l’objectif : « Il y a encore sept arbres centenaires à sauver ». Patrick rappelle qu’il y a encore sur pied « un micocoulier classé arbre remarquable ». Ils sont une poignée à installer leur tente. Au petit matin et durant toute la journée, David Escalier interpelle les passants de la rue Pierre Laurent du haut du micocoulier qu’il occupe : « Bonjour, vous savez ce qu’on fait là ? » Il détaille les raisons de l’occupation et demande à ses interlocuteurs de soutenir, de participer. A l’arrivée des ouvriers du chantier, les bûcherons repartent. Les autres s’occupent des aménagements nécessaires au chantier au abord de la rue comme l’édification d’une palissade.

La ZAD Michel Lévy est soutenu par le collectif Laisse Béton qui rassemble douze associations contre le bétonnage de Marseille, ainsi que les Amis de la Terre et Greenpeace Marseille. Son assemblée générale s’est réunie à 17 h vendredi. Une cinquantaine de personnes sont à nouveau présentes. Enfants avec leurs parents, personnes âgées du quartier, militants de tout âge venus du centre-ville, ils se rassemblent debout autour du feu. Des discussions, ressort la nécessité de mobiliser davantage tout en gardant le lien privilégié avec les riverains et de continuer à leur proposer l’usage du lieu. Un repas partagé de quartier s’organise pour le dimanche 25 janvier. Des tracts seront distribués dans les manifestations du week-end.
Déficit d’espaces verts
En 2009 la ville de Marseille était donnée bonne dernière sur les vingt plus grandes villes française dans le palmarès de la superficie des espaces verts dressé par L’Express. 7,6 m² par habitant contre 68 m² pour Strasbourg, en tête. Et depuis la ville n’a cessé d’encourager la « bétonnisation » de son territoire. Par une politique agressive, sans prendre en compte l’avis des habitants, de l’opposition et des collectifs et associations, elle favorise les promoteurs et fait couper des arbres.
En juin 2013 les platanes et érables de la place de Lenche (2e arrondissement) ont été abattus par surprise, alors qu’ils ombrageaient l’une des places les plus courues du quartier du Panier, qui fait le prestige touristique de Marseille. En 2008, la ville a accordé un permis de construire à la société Q Park pour la construction d’un parking de 600 places. Il amputerait d’un tiers de sa surface et de ses grands arbres le parc Longchamp (4e arrondissement). La mobilisation du collectif SOS Longchamp est parvenue à faire ajourner le projet. Dans son livre noir, intitulé La peste bétonnière à Marseille, paru en juin 2013, le collectif Laisse Béton a recensé près de 30 projets prédateurs de verdure.

Ni la mairie de Marseille, ni la mairie du 6e arrondissement n’ont répondu aux appels de Reporterre.
Pierre Isnard-Dupuy – Reporterre

Infos du 26 Janvier au 1er Février

Mardi 27 janvier 


OCCUPATION DU PARC MICHEL LEVY

Nous, marseillais.e.s, riverain.e.s, citoyen.ne.s, habitant.e.s du quartier, parents, enfants, personnes âgées, boulistes, humain.e.s soucieux du vivre ensemble, déclarons nous réapproprier le parc Michel Levy par son occupation, pour la sauvegarde de ce bien commun, et pour empêcher le saccage d'arbres centenaires.
Ce lieu de vie historique du quartier, parc et centre d'animation, a été privatisé par la mairie de Marseille. Est avancé l'argument de la construction de logements sociaux et d'un parking : qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas ici de loger les plus démuni.e.s ! Dans un monde de plus en plus dénué de liens sociaux, nous avons plus que jamais besoin de lieux pour nous rencontrer et échanger, dans la mixité, en dehors de rapports marchands.
Au vu du démarrage des travaux et du massacre d'arbres centenaires, et en l'absence de concertation, nous occupons le parc. Nous sommes déterminé.e.s à y maintenir et y créer ensemble un lieu de partage, où les discriminations et les rapports de pouvoir n'ont pas leur place. Ici la place est à nous, à vous, pour nous réapproprier notre ville, et nos vies !
Nous vous invitons à nous soutenir, nous rencontrer, nous rejoindre dès à présent :
Assemblée Générale quotidienne à 17H au parc Michel Levy
ZAD PARTOUT ET PAR TOUTES !
BOLEGAM & OCCUPY

Vendredi 30 janvier 

6h00 : ce matin au parc Lévi à Marseille, un huissier se présente, avis d’expulsion immédiate.
10h00 : il revient avec les soldats, comme il n’y avait plus personne dans les arbres et qu’il n’y avait pas grand monde pour faire face, ça a été facile pour eux de permettre aux machines d’abattre en public les derniers grands enracinés. Ils parlent d’entrave au travail, ils mentent en disant qu’un tractopelle a été abîmé. Aucune arrestation.
Pour les courageux zadistes et autres soutiens, bravo pour ce que vous avez fait. (Tant qu’il y aura des Bouilles)

Samedi 31 janvier

http://lemurparle.blogspot.fr/2015/02/a-marseille-zad-expulsee-arbres-coupes.html

[Chambard dans les Chambarans] 1. La mauvaise saison

La mauvaise saison
« Après un long hiver, le premier jour du printemps est le plus beau jour de l’année. »
Hans Siemsen [Menacé par les nazis, le journaliste socialiste allemand Hans Siemsen s’exila à Paris en 1933. Il fut interné au camp de concentration de Chambaran d’où il s’échappa en juin 1940, au cours de la débâcle de l’armée française devant l’avancée de l’armée d’occupation allemande.], L’Histoire de mon frère, 1935
Lorsque nous nous promenions dans les bois, il n’était pas nécessaire de connaître le nom de chacun des arbres pour apprécier le moment que nous passions à vaguer, selon notre gré, au milieu des fûts. Ce moment chargé d’une sensation et d’une liberté toutes particulières témoigne, bel et bien, que la forêt se révélait l’objet d’émotions, qui contrairement à la marchandise ne suscitaient aucune envie de posséder, d’innover ou d’aménager. Immuable, elle régalait nos esprits et ainsi nous l’imaginions.
Nous l’imaginions avec le vent s’engouffrant dans les feuilles et soulevant de temps à autre le parfum de bruyère et de girolles. Nous l’imaginions avec ses derniers promeneurs commentant, à la douce lumière cuivrée du soleil couchant, leur panier rempli. Nous l’imaginions et nous nous y voyions marcher à l’orée du bois, soulevant du pied les feuilles tombées au sol, notre ombre longiligne s’étendant jusqu’à la clairière avoisinante. Nous imaginions alors son odeur d’humus et ses bogues de châtaignes bâillantes couvrant le sol. Point de ramassage à la pelle, ni de souffleur bruyant, ici les bogues et les feuilles mortes nourrissaient la terre, la flore, la faune et les sylvains. Nous nous retrouvions au bord de l’étang, là où le pêcheur silencieux attendait le coup du soir ; là où, au loin, le bruit de la tronçonneuse s’était éteint, ce qui nous laissait alors entendre un cerf bramer au couchant tandis qu’à l’opposé un chasseur appelait son chien, la sonnaille autour du cou. Nous imaginions, l’inquiétante nuit et sa fraîcheur tombante, les grands arbres s’agiter et bruisser dans l’automne à peine installé…
Loin de toute modernisation perpétuelle et compulsive, obsessionnelle et addictive, le Chambaran n’offrait, jusque là, gracieusement que sa nature et ses paysages. Et en somme, nous l’appréciions pour cela. L’homme souvent intéressé à vouloir tirer profit de tout, n’avait su trouver ici presque aucun avantage. Le paysan dans son patois local qualifiait son terrain, peu propice à la culture, de champ bon à rien, qui aurait donné le nom à cette région. La forêt de Chambaran fût demeuré cette vaste étendue boisée ad vitae eternam, si de soucieuses notabilités n’avaient eu l’obsession de vouloir, à tout prix, valoriser ce territoire, en le transformant en marchandises. Après avoir proposé la construction de 70 éoliennes, puis celle d’un Centre de stockage de déchets ultimes pour y enfouir les ordures de l’ensemble du département et celles des départements voisins, ils souhaiteraient maintenant voir se construire dans le bois des Avenières, près de Roybon, un nouveau Center Parcs. Après l’automne vient l’hiver ; comme la pourriture succède à la maturité.

Henri Mora (correspondance), 15 septembre 2008 – le Jura libertaire




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