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lundi 3 novembre 2014

Controverse sur l'envoi à domicile de la propagande électorale



On a reçu ça : 




De 
Jean Monestier                                                       

19, avenue Jean Jaurès
66270 LE SOLER
04 68 92 89 49

06 83 99 03 25

Le Soler, le 28.10.2014

à 

Journal LA CROIX
 Courrier des lecteurs
18, rue BARBÈS
     92128  MONTROUGE CEDEX

 

Réf courrier : 14U28LTA

Objet : Controverse sur l’envoi à domicile de la propagande électorale.

       

Madame, Monsieur,
En tant que lecteur occasionnel de LA CROIX, je me permets d’ajouter quelques arguments pour le maintien de l’envoi à domicile de la propagande électorale, dont le journal évoque la suppression dans l’édition du 22 octobre 2014.

1) Quant à l’argument de modernisation de la vie publique, il est passablement idéologique. Plutôt que dans la généralisation forcée des hochets électroniques, je la verrais plutôt dans celle des référendums à initiative populaire, authentiquement démocratiques. Mais, curieusement, les élus et les ministres ne trouvent que des inconvénients à ces derniers.

2) L’économie de papier représenterait autour des 5000 tonnes qu’ont dévorées les législatives de 2012. Toutefois Philippe Bihouix, dans « L’âge des LOW TECH », avance que le gaspillage représenté par la distribution des prospectus publicitaires dans les boites aux lettres en consommerait un million de tonnes par an, soit 200 fois plus, y compris les années sans élections. Ça me rappelle une vieille histoire de paille et de poutre. Restons conscients des ordres de grandeurs. Même observation pour l’énergie consommée par la distribution de ces documents. Ajoutons que, si l’on accepte d’un cœur léger la disparition complète et définitive de La Poste, donc de ses structures et de ses compétences, on pourrait le regretter cruellement quand Internet fera défaut, ce qui ne manquera pas de se produire un jour.

3) Quant au coût financier pour l’Etat, Monsieur Valls ne parle évidemment pas de celui du traitement électronique de l’opération, que j’aimerais connaître, en intégrant celui, évidemment externalisé, de la contrainte pour les électeurs de changer régulièrement leurs équipements « hard » et « soft », si fréquemment obsolètes. A comparer avec celui d’une bonne vieille boite aux lettres, qui rend service, fidèlement, durant des décennies. De plus, arguer que cet effort n’empêche pas une abstention importante dans ce pays ne prouve absolument pas que cette abstention n’augmenterait pas du fait d’y renoncer. Je suis même prêt pour ma part à parier qu’elle deviendrait plus importante.

4) Quant à l’égalité entre les citoyens, elle touche aussi au DROIT de ne pas avoir de connexion à domicile, et à l’OBLIGATION qui serait imposée aux 18% de ménages stigmatisés implicitement par Eurostat d’avoir au moins une adresse électronique, et, pour la consulter, de se rendre régulièrement, pourquoi pas deux fois par jour, dans une médiathèque ou un cybercafé, alors qu’il suffit de quelques secondes pour savoir si une boite aux lettres est vide ou pas.

5) Enfin, je ne crois pas qu’Internet soit une option réellement soutenable, si l’on considère pour commencer la gabegie énergétique qu’il exige pour son fonctionnement (cf. le Rapport ECOTIC, qui rappelle que l’augmentation annuelle de la consommation d’énergie des TIC est supérieure à celle du transport aérien). Quant aux ressources physiques qu’elles mobilisent, dans un excellent article intitulé « L’horreur numérique »  et publié dans le numéro 111 de La Décroissance (copie jointe), Fabrice Flipo, philosophe et enseignant chercheur, écrit notamment : «  Le numérique est le seul domaine dans lequel on trouve que remplacer du renouvelable (papier) par de l’épuisable (métaux, etc.) est une stratégie « durable ». Sait-on en effet que le matériel électronique, si frénétiquement renouvelé, consomme en quantités croissantes pour sa fabrication des métaux rares, qui, comme le précise Philippe Bihouix, par ailleurs Ingénieur des Mines, ne sont dans ce cas pratiquement pas recyclables ? Toute cette « modernité » est donc appuyée sur un château de cartes. Oserez-vous imprimer ce blasphème ?

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes
                                                                Très Sincères Salutations Citoyennes.
         
           Jean Monestier :
  Formé à l’économie auprès de l’Université de Toulouse.
Membre de diverses associations intéressées aux problèmes de l’énergie.
           Artiste-Auteur-Indépendant.
 Défenseur d’une biosphère habitable



Amorce de bibliographie.
« L’âge des LOW TECH », Vers une civilisation techniquement soutenable, par Philippe Bihouix,
édité par le Seuil - 2014.
« Rapport ECOTIC », dirigé par Fabrice Flipo, qui a été résumé sur papier sous le titre :
« La face cachée du numérique », coordonné par Fabrice Flipo, Editions l’ÉCHAPPÉE - 2013.
 « Quel futur pour les métaux ? », de Philippe Bihouix & Benoît de Guillebon,
Edité par EDP Sciences - 2010.


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