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mercredi 5 juin 2013

NDDL : Chronique mai 2013 (6)

Sixième chronique illustrée pour savoir ce qui s'est passé sur la ZAD et aussi  ce qui s'est dit et fait autour du projet d'aéroport inutile, imposé et destructeur à Notre Dame Des Landes pendant ce mois de mai 2013. 
Merci encore à l'auteur partie prenante du Collectif Conflent 66 en soutien à NDDL.


PROJET  D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES (44) 

Source : ZAD.nadir.org 

Mai  2013

               VIES  SUR  LA  ZAD
  • Infos  du 1er au 5 mai

Mercredi  1er mai 

Une autre de ces journées pluvieuses avec averses et grisailles dont on avait presque oublié l’existence, après ces 2 semaines de soleil !
Mathieu Zagrodzki : La France n’a pas de problème de sous effectifs sécuritaires sur le plan du chiffre. La police et la gendarmerie totalisent chez nous 220 000 personnes rien que dans le service actif (administration mise à part) ce qui fait que notre ratio policier / habitant est l’un des plus élevé du monde occidental, devant l’Angleterre et les Etats-Unis. 
Atlantico.fr

Des portraits de Camille qui font ou on fait partie de la lutte, un très beau travail réalisé par Isabelle R. :

« Tous Camille », Notre Dame des Landes
  
 Fin octobre 2012. Les premières expulsions venaient d’avoir lieu à Notre Dame des Landes, et c’était la renaissance d’un combat qui dure en réalité depuis les années 1960. 
Ma vie partagée entre Paris et le Morbihan m’a permis de passer beaucoup de temps sur la  zone d'aménagement différé rebaptisée par les habitants Zone à Défendre (Zad) . 
J’y ai traîné mes bottes un bon moment, d’abord sans sortir mon appareil photo, juste en découvrant les lieux et les gens. 
Face aux journalistes,  les personnes interrogées disaient se nommer toutes « Camille », indépendamment de leur genre. 
Je décidais de faire le portrait de cette lutte. Une lutte assumée, à visage découvert, loin de l’image anonyme et parfois caricaturale qu’en proposait une partie des médias. Mon idée était la suivante : tenter de répondre en photo à la question : « qui défend quoi  et pourquoi ? » 
Concrètement, je demande à la personne de m’emmener sur un lieu de la Zad qu’elle aime tout particulièrement. Là, je fais un premier portrait. Puis je photographie le lieu seul. Troisième étape, je demande à la personne de me donner, en quelques mots, la raison pour laquelle elle participe à ce combat. L’ensemble forme un assemblage de tous ces visages, de toutes ces raisons de s’indigner et de lutter, chacun apportant sa modeste pierre à l’édifice. 
Il en résulte un patchwork de rencontres improbables, de moments partagés. Une micro société, hétérogène et bigarrée, imparfaite mais debout, qui a, en, 2013, l’audace folle de défendre un territoire et des idées, de refuser un système jugé mortifère, et de proposer, in vivo, l'embryon d'une autre société. 
I.R  



Elise 31 ans, et Erwan 33 ans    
      Lors de l’intervention policière du 24 novembre 2012, Elise et Erwan se mettent nus devant les gendarmes mobiles en signe de protestation. Pour cela, ils sont convoqués devant le tribunal de Saint Nazaire pour "outrage" le 12 février 2013 et écopent de 15 jours de prison avec sursis. Ils font donc appel. Pour Elise, « l’action de se mettre nus devant les forces de l’ordre permet d’illustrer la nature inégale du rapport de force. Il ne s’agit, pour moi, en aucun cas d’un outrage, mais d’une forme pacifique de résistance». 


Thierry Masson, 50 ans
 Pilote de ligne basé à Nantes-Atlantique. 
« J’ai créé un collectif de pilotes doutant de la pertinence de l’aéroport de NDDL il y a 5 ans. Son but ? Qu'on arrête de dire tout et n’importe quoi sur les aéroports et le transport aérien. NDDL,  C’est un projet pharaonique complètement inutile. Jamais un aéroport n’a créé de dynamique ni de croissance, car c’est fait pour répondre à un besoin, il ne crée pas ce besoin. Et en l’occurrence, cet aéroport n’est pas un besoin, il n’y a pas de saturation. L’avenir du transport aérien ? Je le vois très sombre, particulièrement en Europe. NDDL, c’est la pression conjuguée du lobby du BTP, et des tractations politiques. » 

Sylvie, 47 ans

« Originaire de la région parisienne, je suis venue ici il y a 13 ans. J’ai choisi d’être agricultrice et proche de la terre, j’ai 65 ha et 32 vaches laitières. Je me suis investie dans cette lutte en 2000 quand le projet a été réactivé. On a choisi de défendre la terre contre un projet qui me semble vraiment inutile. Pour moi, la ZAD, c’est d’abord une Zone d’Agriculture Durable. » 


Mattias, 33 ans
 « Je suis du collectif de St-Brieuc. C’est suite à la répression policière de novembre que j’ai décidé de m’impliquer. Je suis extrêmement déçu par le pouvoir en place, et sa façon de privilégier sans cesse les profits au détriment de l’humain et de la planète. Le combat ici en est une illustration. Je viens dès que je peux, et, comme aujourd’hui, je ramasse dans les champs des capsules de grenades lacrymo (vestiges des violences policières), et avec le collectif de St Brieuc, on les envoie au siège du PS ou dans les préfectures. » 

Jean-Francois Castell, 46 ans
Auteur d’un documentaire de 52 minutes, intitulé «Notre Dame des Luttes ». 
 « J’ai grandi dans les arbres, dans un département très rural, construit des cabanes très tôt…Et cette proximité avec la nature résonne comme une évidence avec ce que je suis » 


Dominique Fresneau, 52 ans
Co-président de l’ACIPA. 
« J'ai grandi ici, et pour moi cet endroit n’a pas de valeur. Ce territoire n’est ni à donner, ni à vendre, ils seront obligés de nous le voler. On gagnera dans l’esprit si on ne gagne pas trop tard. Si les bulldozers arrivent, le bocage ne s’en remettra pas, ce sera une destruction définitive. Le bocage, lieu sensible, est irremplaçable. Comme pour l’Erika, une fois les dégâts faits, il est trop tard. Et c’est inacceptable d’en arriver toujours au moment où il est trop tard »



Mani, 20 ans
« Je suis païen, mais pour moi n’importe quel morceau de terre est sacré. Potentiellement, tout endroit est sacré pour quelqu’un ». 
  

Virginie, 33 ans
 Virginie habite sur la zone depuis 13 ans avec sa famille et ses animaux. Expulsable, elle attend d’être relogée. Vinci lui propose un logement HLM dans un village aux alentours de Notre Dame des Landes. 
« Ce site est tout ce que j’aime : la tranquillité, la forêt, les animaux ».


Nadège, 44 ans
« la forêt respire, le vent est sans frontière ».


Eddy, 34 ans
« La terre est une zone apatride à défendre. En dehors de toute idée de nation, ou de propriété : commençons donc par essayer de sauver la planète ».


Dominique, 50 ans
 Boulanger dans le Maine et Loire. Il est venu livrer du pain sur zone par solidarité. Il est à l’origine d’un collectif de soutien créé dans son département. 
« Ce que je ressens très fortement, c’est que l’histoire est en marche, et que c’est ici et maintenant que ça se passe. ».


Michel Tarin, 64 ans
Agriculteur retraité sur NDDL, membre fondateur de l’ADECA. « Lors du débat public en 2003, l’ADECA avait fait des propositions alternatives au projet, qui n’ont pas été entendues. Imposer un projet de cette ampleur uniquement sur la base de débats publics que l’on sait biaisés, c’est inacceptable. La question foncière est au cœur des choses, et pour nous agriculteurs, la terre est notre outil de travail. Ce projet est archaïque à tous les niveaux, mais d’abord au niveau démocratique ».


Eric, 33 ans
 « je suis venu ici pour la manif de réoccupation du 17 novembre. Puis revenu en décembre, je suis resté un mois. Et revenu encore. L’idée, c’est de résister à cette organisation sociale qui nous est imposée. Je ne me donne aucune chance dans cette société. Mais j’ai profondément envie d’autre chose, c’est pourquoi je suis ici. L’aéroport ? C’est sûr qu’ils ne le feront pas. Le combat va bien  au-delà de cette seule question. »



Thierry Pradier, 50 ans
Conseiller régional Pays de la Loire (Sarthe). Vient pratiquement chaque semaine à NDDL. A démissionné fin février de la vice- présidence de la commission finances au CR pour manifester son désaccord avec le projet d’aéroport. 
« Ecologiste convaincu depuis l’âge de 16 ans, militant depuis 28 ans. Ce projet d’aéroport est pour moi le symbole même du projet inutile, d’une société inégalitaire, source de gaspillage et pillage des ressources et de l’environnement. Notre planète et nos enfants méritent mieux. C’est pourquoi, comme beaucoup d’autres, je m’engage  sans retenue, sans réserve, en tant qu’élu et citoyen. »


Lénix, 22 ans
 "J'aime particulièrement l'article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen : " Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs"


Renaud, 31 ans
 « Je suis sur place pour une semaine, pour de la sagesse et de l’amour. Et pour être utile ».


Francois, 25 ans
«J’ai découvert la Zad après les premières expulsions le 23 novembre. Ca m’a retourné. J’étais en recherche d’emploi comme cuisinier, j’ai tout arrêté, je suis venu ici. Je suis resté deux mois à la Chateigne, rencontré des gens, beaucoup partagé, échangé. Ici j’exerce mon métier, mais en plus j’apprends beaucoup. Il y a une très grande ouverture d’esprit. Ici, j'apprends plus de choses en une semaine qu’en un an dans mon ancienne vie. On a créé un lieu, on est une vingtaine à avoir envie de le faire vivre. Il y a des projets de potagers, de ruches, des ateliers divers. Le but : ouvrir les yeux sur notre manière de consommer, et plus généralement de vivre. »


Julien Durand, 66 ans
Né à NDDL, agriculteur retraité, proche de la Confédération Paysanne. Porte-parole de l’ACIPA. 
 « En 1973, quand on a eu connaissance du projet, j’étais jeune paysan. Ce que j’ai voulu défendre et que je défends toujours, c’est la conservation des terres comme outil de travail. Ici, c’est un rendez-vous citoyen de lutte, dans le but de conserver intacte cette terre nourricière. C’est aussi une autre vision de la société que l’on défend. Il y a un virage à prendre pour voir émerger un monde meilleur ».


Killian, 21 ans
« Je suis venu ici pour donner de l’énergie aux gens, à travers ma musique notamment. Il y a une force nouvelle qui émerge, quelque chose de fondamentalement humain dans sa part la plus positive ».


Yoan, 27 ans
 « Je ne me suis jamais senti autant chez moi qu’ici. La ZAD à Notre Dame des Landes, c’est avant tout des rencontres, des expériences de vie, une lutte, et des lieux à protéger de la bêtise politique ».


Sacha, 25 ans
 « Entre autres métiers, j’ai été courtière en assurances pendant deux ans. Je vivais à  Paris, gagnais très bien ma vie. Et puis j’en ai eu marre d’arnaquer les gens. Ici, l’essentiel c’est la terre. La question de Notre Dame des Landes, c’est la métaphore exacte de ce qui se passe aujourd’hui : un système oligarchique, qui, sous couvert de progrès, s’en prend à notre bien le plus élémentaire : la terre. Ce qui se pratique en politique, c’est la politique de la terre brûlée, de l’autruche. Il faut se réveiller, et vite ! Il y a des générations qui arrivent derrière. Je vis ici depuis  6 mois, j’ai fait beaucoup de rencontres, d’expériences. Ici, on met en pratique la possibilité de créer un système de vie différent. La liberté, voilà ce qu’on trouve ici. »


Suzanne, 26 ans
 « La raison de ma présence dans cette lutte, c’est le ras le bol général de l’incohérence du gouvernement. Il n’y a aucune écoute du peuple. A la différence d’ici ».


Aristide, 65 ans
Passé en procès le 17 janvier pour "participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser et refus d’obtempérer". A écopé d’un mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de présence à NDDL. 
« J’attends le prochain printemps. Pour être ici il faut une intention et une patience. Alors arrive le résultat. L’objectif étant le renoncement du gouvernement à un projet d’aéroport en ce lieu »


Echo, 29 ans
Arrivé sur place 15 jours après les premières expulsions. A construit sa cabane en bois qu’il ne cesse d’agrandir. 
« C’est une drôle d’idée de vouloir mener une guerre d’usure contre des gens qui n’ont que ça, du temps. On est là pour cheminer vers une autre organisation sociale. L’expérimentation au quotidien crée d’autres espaces. Au-delà du projet d’aéroport, NDDL c’est l’expression d’un monde qu’on refuse, et c’est surtout un monde qu’on recrée. Ici c’est un laboratoire de vie : le système marchand, on s’en passe, et la répression policière ne nous fait plus peur.»


Stéphane Vallée, 36 ans
Avocat s'étant chargé de défendre des occupants de la ZAD. 
"Ce projet d'aéroport menace gravement les intérêts humains et écologiques de la région. L'opposition à un tel projet  est une nécessité qui doit pouvoir s'exprimer librement et être défendue lorsqu'elle est muselée, censurée. C'est dans ce contexte que je participe à mon niveau à cette lutte, en essayant de faire en sorte que les voix que l'on tente de faire taire puisse être entendues et être considérées comme aussi dignes d'intérêts et porteuses de sens que celles de ceux qui voient en ce projet une évidence irréfutable".


Tanne, 33 ans
« C’est vraiment une combinaison de toutes mes convictions et de mes combats. C’était comme une évidence que j’atterrisse ici. J’ai été informé de la répression policière via les réseaux sociaux le 16 octobre. Cette intervention, et surtout sa violence m'a scandalisé, j’ai su qu’il fallait que j’y aille. Maintenant, j’ai l’envie de rester  jusqu’à la victoire. »


Preto, 27 ans
 « Je suis espagnol, de Barcelone. Ici depuis 5 mois. Mon but est de protéger la forêt, et de vivre. Ici, j’apprends : la forge, la construction, le jardinage, la résistance. Il y a des gens qui viennent de partout, et une solidarité assez forte. Pour beaucoup, on est ici contre la construction de l’aéroport, mais surtout contre la destruction inutile d’une zone de nature fragile et belle ».


Jean-Joseph, 48 ans
  (Devant l’une des maisons en partie rasées le 16 octobre par les forces de l'ordre) : 
« Certaines choses sont illégales mais pas illégitimes, comme cette lutte. Après 30 ans passés dans le commerce, je veux montrer qu’un autre monde est possible, c’est pourquoi je me suis installé ici »


Xavier 40 ans, et Princesse, truie
 Habite Lille, venu aider à la réoccupation de la ferme de Bellevue à NDDL en février. 
« J’ai passé une quinzaine de jours, à participer à des chantiers, à rénover, à m’occuper des animaux. je suis venu une première fois suite à l’intervention policière du mois d’octobre. J’étais scandalisé, et j’ai eu envie d’apporter mon soutien contre ce projet inutile, et ce système de surconsommation. Je fais partie du collectif Lillois. Je reviendrai ici selon mes possibilités »


Hervé Kempf, 55 ans
Journaliste, écrivain. "Notre Dame des Landes est un bijou journalistique et une grande cause écologique. On y retrouve des aventures humaines, beaucoup de courage, la déraison des dominants, la corruption des élites, une nature parlant de mille voix, le réveil paysan, le projet d'un autre monde... Je suis heureux d'y participer comme observateur et comme citoyen de la Terre ».


Adèle, 22 ans
« Je suis ici pour vivre en accord avec moi-même, et pour défendre des choses qui me tiennent à cœur. Le refus de l’aéroport n’est pas la seule raison : il y a l’idée de partage, la vie près de la nature, un rapport différent à la consommation, et la possibilité de sortir des cases dans lesquelles on a pu se sentir enfermés ».


Laurent 43 ans
« Je suis venu ici au début des violences policières. J’ai eu très vite un lien très fort avec ce lieu, notamment avec la forêt. La Zad est un lieu de tous les possibles, c’est ce qui me retient ici. »


Gino, 25 ans
« J’ai participé à une marche Toulouse-Nantes et je suis resté. Les gens ici sont ouverts, le contact est facile. On construit des choses ensemble, car on en a les possibilités et l’envie ; En agissant ensemble, on peut changer les choses. Pour ça, il faut commencer par se changer soi-même, ce que je fais. »


Geneviève Coiffard, 65 ans
 Militante ATTAC.  
« J’habite dans la région, et j’ai des attaches dans le monde paysan. La défense des terres, ça concerne beaucoup de pays mais ça commence par ici. Je milite depuis 2003, et depuis 5 ans c’est devenu mon activité principale et unique. Notamment, je mets en lien différents réseaux. Plus con que cet aéroport, il n’y a pas ! Il faut freiner la fuite en avant, du toujours plus grand, plus gros, plus vite, plus loin, plus cher. Et aussi mettre un frein aux enflements d’égo de certains hommes politiques ».


Lionel, 29 ans
« Ici pour défendre la nature, car c’est une priorité,  tout simplement. Et si nous, on ne le fait pas, qui le fera ? »


Marie, 31 ans
A organisé une marche Nice-Notre-Dame des Landes. Partie de Nice le 8 décembre avec une vingtaine de compagnons, ils sont 4 à avoir fini le parcours et à être arrivés le 10 février 2013 après une cinquantaine d’étapes. Militante, elle a participé à un camp action-climat en 2009, et a créé le collectif niçois de soutien à NDDL le 1ernov 12. 
 « Nous vivons dans un monde qui nous étouffe. Assez de zones commerciales ! Arrêtons ce bétonnage sauvage! »


Shopy 65 ans
Engagé dans cette lutte après bien d’autres, déterminé à ne pas se laisser marcher dessus par un système qu’il juge absurde. 
« Mon dieu, que la Zad est belle. Comment peut-on s’imaginer… »


Tristan, 25 ans
« Je lutte pour un autre monde possible. Je m’intéresse à la façon dont la lutte réussit à transformer chacun d’entre nous individuellement dans un rassemblement collectif »


Emeline 20 ans
Installée ici depuis la manif du 17 nov. 
« Je vis ici parce que c’est une zone vulnérable, et que j’ai envie de la défendre. Et aussi parce qu’on y invente jour après jour une façon de vivre différente ».


Ben, 32 ans
 « Je suis ici depuis 2 ans. Pour moi, ce combat est une jonction entre des luttes locales et des luttes globales. J’ai trois enfants et je refuse de leur laisser ce monde-là. Ce choix n’est pas simple, car tout est fait pour entraver les modes de vie différents. Au-delà de l’aéroport, c’est l’exemple typique de la fuite en avant de la croissance. C’est une vision à court terme. On passe son temps à mettre des rustines sur un système économique moribond qui tient surtout grâce à la peur du changement ; le changement, visiblement, c’est pas maintenant ! Il faut que les gens se réveillent… »


Sylvain Fresneau, 51 ans
 Agriculteur, président de l’ADECA. 
« Dans ma famille, on vit ici depuis 5 générations. Depuis le 3 janvier 2013, je suis exproprié, donc je me retrouve squatteur dans ma propre maison. Mes 88 vaches sont aussi squatteuses ! J’ai toujours entendu parler du projet d’aéroport, depuis que je suis tout petit, et je me suis installé en connaissance de cause. Je lutte pour la biodiversité, contre le gaspillage de terres agricoles par l’urbanisation, pour un autre choix de société. »


Baptiste, 29 ans
Clown activiste. « Je n'ai ni mon nez rouge, ni mon maquillage, je suis donc en "mission top discrète" pour le Gang Vinci... Comme il semble que l'opération César patauge sur la ZAD et s'en mord les dents, je suis venu aider les féroces de l'ordre (playmobils et robocops) et le t-Ayrault-risme d’État en tant que brave Clown Radicool Subversif (CRS)... Ma Mission ? Foutre en prison tous ces insoumis d'anarcho-paysans qui veulent des légumes et pas du bitume...et pouvoir un jour crier VENI VIDI VINCI ! »


Elise, 31 ans
« J’habite à 10 km de NDDL. Pour moi, c’est une évidence, il faut stopper les dépenses inutiles et dangereuses, et défendre la nature ».


Alain, 45 ans
 Vit dans une maison  en plein cœur de la Zad. 
 « J’habite dans cette maison depuis 20 ans, et depuis toujours sur la commune. Ce projet a mon âge environ, mais je le combats depuis qu’il a été réactivé en 2000. Ma raison personnelle, c’est bien sûr une forte attache au lieu. Plus largement, on nous parle de développement durable à toutes les sauces, mais ça ne sert qu’à alimenter des discours. Assez de propagande, on veut des actes concrets pour l’environnement ! Ecologiquement, socialement, politiquement, il y a toutes les raisons pour protéger ce territoire. Concrètement, il y a moyen de faire bouger les choses, et c’est ici et maintenant. »


Max, 27 ans
 « je suis là parce qu’il y a besoin de monde pour protéger les lieux. Je suis handicapé, et ici chacun vient avec ses particularités, chacun apporte sa pierre à l’édifice humain, personne n’est mis à l’écart à cause de ses différences»


Wilson, 25 ans
« Le monde tel qu’on nous apprend à l’école n’existe pas. Le refus de l’aéroport et du monde  qui va avec, c’est aussi une réappropriation de la vie. C’est notre, c’est ma transcription de la devise « liberté, égalité, fraternité », ma façon d’être finalement en accord avec ce qu’on nous enseigne. Car aujourd’hui, la France ne porte pas les valeurs dont elle se réclame. »


Rody, 45 ans
« Ils veulent saccager le bocage ? Face à ce projet absurde et face à Vinci, une seule solution : Résistance et sabotage »


Sandrine, 28 ans
 « J’ai pris connaissance de  la lutte par les réseaux sociaux. J’aimais déjà les gens que je voyais sur les vidéos, et aussi leur système d’autogestion. Il n’y a rien de concret dans ce projet d’aéroport, et cette lutte a des échos sous différentes formes partout ailleurs. »


Kévin, 26 ans
 « Je vis ici parce que c’est ma place. Le monde est en train de bouger et c’est ici que ça se passe. Ce qui arrive ici est beaucoup plus vaste que la seule question de l’aéroport ».


Elodie, 26 ans
« La raison première de ma présence ici c’est la curiosité. Je reviens car j’ai trouvé des amis, des gens avec qui je peux refaire le monde. Ici, je me sens à ma  place : il y a beaucoup trop de projets inutiles avec l’argent commun. J’ai enfin trouvé une façon de vivre qui correspond à ma façon de penser : pas de rapports marchands, autogestion, troc, échanges de savoirs, récupérations. Sortir du système capitaliste? oui, c’est possible ! »


Aurélien, 20 ans
« Il y a cette devise que j'aime beaucoup et qui résume tout : Quand l’homme aura pêché le dernier poisson, coupé le dernier arbre, tué le dernier gibier, il s’apercevra que l’argent ne se mange pas ».


Tom, 21 ans
 « Je suis arrivé en novembre 2012. J’ai entendu parler de cet endroit  comme un lieu d’autogestion. Etant dans le milieu alternatif, j’étais donc venu pour occuper et défendre les lieux au moment des expulsions. Je suis là pour une lutte d’idée, un changement complet, pour déconstruire un système qui est en moi, grâce notamment à l’autogestion. Et plus largement, pour imaginer un autre système social, et montrer que le changement est possible. Il y a beaucoup de passage ici, ce qui permet de faire passer le message. »

http://www.isabellerimbert.com/




Vendredi  3 mai 

Sous ce franc soleil, la Zad fourmille ou farniente selon l’humeur. Les méninges et les bras sont au travail pour monter la cabane parisienne et le point accueil/info du carrefour de la Saulce libérée prend joliment forme !

Point accueil au carrefour de la Saulce – 14-05-13
avec 2 Camille perpignanais en visite



  • Infos de la semaine du 6 au 12 mai
Jeudi  9 mai 

Il fait beau, certain-e-s préparent la chaîne humaine, d’autres jardinent ou construisent...

Samedi  11 mai

– chaîne humaine autour de la Zad = 25 km et entre 30 à 40 000 participant-tes  (12 500 suivant la préf !)




Chêne des Perrières – avant la chaîne


Chaîne humaine entre le Chêne des Perrières et les Ardillères


  
Croquis in situ MCmarco



Ce 11 mai à 14 heures, une chaîne humaine de plusieurs dizaines de milliers de personnes se déploie le long des vingt-cinq kilomètres du périmètre de la ZAD. 
Mais dans le même temps, une performance inédite démarre et progresse le long de la chaîne ; un groupe de zadistes squatte la manifestation et incarne la situation sur le site de la construction du barrage de Belo Monte au Brésil ; monstrueux camion militaire aux couleurs de EDF/SUEZ, paramilitaires encagoulés, nervis répressifs envers les journalistes, indiens encagés des fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires.
L'ensemble de ce happening est involontairement crédibilisé par le passage à basse altitude de l'hélicoptère des organisateurs de la "chaîne humaine".
La similarité entre les situations de Notre-Dame-des-Landes et de Belo Monte - politiques inféodées à l'économie, primauté de la technologie sur la richesse des écosystèmes et militarisation du territoire -, est alors criante de réalité.

Espace concerts aux Planchettes vers 17H00


  • Infos de la semaine du 13 au 19 mai
Mardi  14 mai 

Dimanche dernier, le groupe entomo du collectif des naturalistes en lutte (http://naturalistesenlutte.overblog.com/) a posé en divers points de la ZAD des dispositifs de collecte de deux types pour continuer l’inventaire des insectes de la ZAD. Ce sont des "pièges barber" pour intercepter les insectes se déplaçant au sol et des "tentes malaises" pour les insectes volants ; ce sont surtout les tentes malaises qui sont très visibles. Ils vont rester là une bonne partie de l’année pour inventorier les insectes vivant aux différentes époques. Normalement, un camarade repasse rapidement pour mettre des panonceaux expliquant ce que c’est ; ne vous inquiétez pas si vous les voyez et n’hésitez pas à nous contacter (entomosenlutte@gmail.com) si jamais vous voyez que les dispositifs en question ont été abîmés.

Village lacustre jouxtant la Chataîgne
La Barbotine (village lacustre)
    
                                                                 
La Zad à Bellevue
Bus scolaire devant Bellevue -  le premier depuis octobreparait il 
     
   
Graphe au village lacustre
                                                                            
Mercredi  15 mai 

Biotope (ou leurs collègues ?) est de retour ! Hier, le préfet téléphonait à une personne du CéDpa (collectif des élus opposés à l’aéroport) pour la prévenir du retour d’experts venant étudier les ruisseaux, soit-disant sans flics si tout se passait bien... En vrai pas du tout, ils ont pris leur escorte.        
On attend des nouvelles de leur journée...
7h30 : 4 fourgons de gardes mobiles escortent une camionnette blanche dans le « chemin des sioux », proche du Liminbout (le chemin nord-sud qui relie l’angle de la route du Liminbout au bois de Rohanne).
12h : on apprend qu’une camionnette utilitaire blanche de marque Renault transportant des glacières et stationnée de façon louche près d’un ruisseau a été mise en fuite à deux reprises par un groupe d’une dizaine de personnes courant vers elle dans la matinée sur la route entre les Kervan et le Chêne des Perrières. Elle n’était pas escortée (mais y’avait des fourgons de gardes mobiles pas loin). A midi, il n’y avait plus trace ni de la camionnette ni des gardes mobiles dans le secteur.

Jeudi  16 mai 

Il y a un nouveau panneau de basket au carrefour de la Saulce ! C’est possible de venir faire des petits matchs (3 contre 3 parce que le terrain n’est pas plus long que la largeur de la route), s’amuser et se rencontrer en jouant près de ce carrefour, dont on veut se réapproprier l’usage, pour qu’il ne soit pas accueillant aux forces de l’ordre mais aux ami-e-s de la lutte !
  • Infos de la semaine du 20 au 26 mai
Lundi  20 mai 

Adresse à nos ami-e-s paysan-ne-s et aux utilisateur/rices de la D81
Voila plusieurs semaines que l’occupation militaire a pris fin. Soulagé-e-s de voir les gendarmes partir, nous n’avons pas su pour autant nous entendre pour réoccuper l’espace et nous réapproprier les abords de cette route. Au contraire, nous avons fait droit aux demandes des agriculteur/rices pour laisser la route libre, alors que beaucoup d’entre nous estimaient qu’on prenait là le risque d’affaiblir la ZAD : nous n’avons pas la prétention de croire que les chicanes nous protègent des incursions de police, mais elles ont le mérite de ralentir les automobilistes irrespectueux et de nous préserver des agressions anti-occupant-e-s.
Bien mal nous en a pris, puisque depuis lors nous avons subi plusieurs incursions et attaques de la part de fachos : des croix gammées et inscriptions fascistes ont fleuri un peu partout, deux voitures ont été incendiées le long de la route, les pneus d’un de nos camions ont été crevés au couteau à la Rolandière, plusieurs ami-e-s se sont fait-e-s presque renverser par un même véhicule noir aux vitres fumées...
Et c’est sans compter les abrutis qui profitent eux aussi de cet espace retrouvé pour foncer à toute vitesse à travers la zone, sans égard au fait que la ZAD est un espace de vie et que nous sommes nombreu-ses-x à nous déplacer à pieds ou en vélo le long des routes, avec nos enfants et nos animaux.
Aujourd’hui nous écrivons ce texte, parce que nous avons perdu un ami. Jako a été percuté ce dimanche après-midi par un chauffard décomplexé, avant de décéder dans nos bras quelques minutes plus tard. Jako n’était peut-être qu’un chien, mais pour nous il était un compagnon.
Et si ça avait été l’un-e de nous ?
Alors voilà, on s’interroge : quel sera le prix à payer en échange de la paix sociale ? Quels moyens nous donnons-nous pour préserver la ZAD des comportements nocifs de certaines personnes qui la traversent ? Si nous prétendons occuper la zone, ne devrions-nous pas sécuriser également les entrées et les axes qui la traversent ? Comment pourrions nous allier respect de la circulation et défense stratégique de la zone ?
Nous avons donc été contraints d’installer des chicanes près de la Rolandière, lieu où se sont déroulées les attaques, et souhaitons proposer l’installation de dos d’ânes aux emplacements à risques (carrefour de la Saulce...) pour remplacer les chicanes jugées trop agressives par certaines personnes.
Le jeu diplomatique avec la préfecture et une opinion publique imaginaire nous a déjà bien trop coûté. Il serait temps de déclarer la ZAD comme commune libre et de s’organiser pour la défendre, contre l’Etat d’une part, mais aussi contre les personnes qui la méprisent, tout en permettant aux autres un accès libre et peu contraignant...
Des habitant-e-s  de la Rolandière

Mardi  21 mai 

Vers 11h, l’hélicoptère a survolé la Zad pendant un bon moment ! Il nous semble qu’ils veulent participer au covoiturage direction St. Nazaire pour soutenir notre camarade. Ou pas. En tout cas, ennuyant leur bruit !
Bon courage à C. pour le procès, bon rassemblement à tout le monde

  • Saint-Nazaire : l'entrée de la ville bloquée par les opposants à Notre-Dame-des-Landes
Ce midi, une centaine d'opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest ont bloqué le pont de la Matte, accès principal à la ville de Saint-Nazaire.

© Dominique Le Mée - France 3 Pays de la Loire -
Les anti-aéroport bloquant l'accès principal à Saint-Nazaire
       
Par cette action, les militants anti-aéroport ont souhaité apporter leur soutien à un membre du collectif Copain 44,appelé à comparaître cet après-midi au tribunal de Saint-Nazaire pour refus d'obtempérer et refus de prélèvement ADN.
La centaine de militants et une quinzaine de tracteurs ont prévu de se rendre ensuite au tribunal de Saint-Nazaire.
Fabienne Béranger – France 3 Pays de la Loire

NDA : quand on compte les tracteurs sur la photo, il y en a 19, soit une vingtaine – Ah, la bataille des chiffres !

20:30 : Retour du rassemblement : Une bonne ambiance, beau temps et une batucada nombreuse qui donne la pêche ! Ce qui n’a pas empêché la justice d’effectuer sa sale besogne. Verdict : 400 euros d’amende et 10 mois de suspension de permis.

Mercredi  22 mai 

Quelques fourgons de gendarmes mobiles vus sur la zone ce matin, aux alentours du pré-failly. On soupçonne qu’ils accompagnaient des naturalistes venus poser des piézomètres (tube en pvc dans le sol pour mesurer la hauteur des nappes phréatiques).

Samedi  25 mai 
  • Notre-Dame-des-Landes. Les grenades et lacrymos renvoyées à leur fabricant

Des militants anti Notre-Dame-des-Landes ont déposé hier des dizaines de munitions utilisées contre eux par les forces de l'ordre devant le siège parisien de leur fabricant, la société Nobel Sport.
"Pour tous les hématomes et les yeux perdus, les crânes et les mâchoires fracturé-e-s, les thorax enfoncés et les ligaments sectionnés, et pour les ami-e-s qui garderont toute leur vie le traumatisme des violences policières, nous ouvrons les hostilités contre le parti de la mort" : tel était le message laissé hier par des militants contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes devant le siège parisien de la société NobelSport, fabricant de plusieurs types de munitions utilisées par les forces de l'ordre, raconte Rue89.
Et pour l'accompagner, des dizaines de restes de grenades assourdissantes et de lacrymogènes ramassés sur le site et utilisées au cours des différents affrontements de ces derniers mois.
Le Télégramme – 26-05-13
  • Infos de la semaine : du 27 au 31 mai

Lundi  27 mai 

Reçu : La nouvelle cabane venant de l’atelier du « Transfo » parisien et destinée entre autre à l’équipe médic :





Jeudi  30 mai 

11h30 : 2 fourgons de gendarmes mobiles se sont mis en place à l’Epine. On n’en sait pas plus sur les raisons de leur présence pour le moment.




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Quand la Zad fait des petits (en France) : 
(liste non exhaustive et à compléter… )

  • Nice et ses environs (06) – collectif contre un projet mégalo-immobilier avec un grand stade porté par Estrosi
  • Le Mas de Gouin (13) dans la plaine de la Crau qui a gagné face au groupe Carnivor – le projet, annulé par le Tribunal administratif, prévoyait 77 000 m2 de hangars sur 24 ha
  • Toulouse (31) - occupation d’un bâtiment appartenant à VINCI au 204 route d’Albi.
Le terrain et la maison ont été OFFERTS en cadeau par l’État à Vinci pour leur permettre de le vendre à leur profit !!! (Fort !)  procès le 31 mai

  • NON à la ligne THT  Cotentin – Maine (50) et à l’EPR de Flamanville (50)
  • Bure (55) – collectif de résistance à une poubelle nucléaire
  • La ZAD du Bois du Tronçay (58- Morvan) contre un projet de méga scierie-incinérateur du groupe ERSCIA  (pour une finalité de production électrique en Belgique)
  • Banyuls (66) - collectif pour la sauvegarde de la baie de Banyuls  contre un projet d’extension du port de plaisance et immobilier porté par l’actuel maire
  • Céret (66) – collectif contre un projet immobilier dans la plaine du Palau (zone agricole très fertile) porté par l’actuel maire
  • Lyon (69) – collectif Zadiste contre un projet de grand stade
  • La ferme des Bouillons (76) à Mont saint Aignan (près de Rouen) contre un projet d’immobilier commercial du groupe IMMOCHAN
  • Avignon (84) – collectif Zadiste contre l’extension  immobilière au Sud de la ville
  • La LIMOZAD ou ZAD 87 sur un terrain municipal à Limoges (87) contre un projet de parking pour le Conseil régional  - expulsion musclée et procès de 3 Zadistes le 24 mai → rendu le 14 juin

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