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lundi 9 mai 2011

Témoignage de Georges + Blocage du chantier EPR (suite et poursuites)

Bonjour,

Peut être l'avez vous vu  pendant les 7 jours d'actions, il  répondait
presque toujours présent.
Lisez son témoignage, vous comprendrez pourquoi il était là .

NUCLÉAIRE : OÙ EST LA VÉRITÉ ?


Ceci est une histoire vraie. Simple témoignage de ce que j'ai vécu, sans autre ambition que d'informer sur les dangers de l'atome, dangers que les spécialistes en communication d'EDF occultent soigneusement dans leur publicité pour promouvoir l'énergie nucléaire.
"Nous vous devons plus que la lumière" parait-il. Oui, c'est vrai, vous nous devez la vérité et là, il y a défaut …

Je m'appelle Georges SETTIMO, 54 ans, marié, deux enfants. J'ai commencé au "bas de l'échelle" pour finir expert en auscultation d'ouvrages d'art. Formé à travailler et raisonner avec rigueur, méthode et précision je ne crois aux coïncidences que dans la mesure de leur probabilité.

En 1974, j'avais 27 ans et travaillais avec deux autres intérimaires, Kader et Antonio dans les souterrains du CERN (Centre Européen de la Recherche Nucléaire) de GENÈVE, alors en construction, à proximité de caisses et bidons portant le fameux et bien connu triangle de danger radioactif lorsqu'on m'a diagnostiqué un cancer du sang proche du dernier stade ce qui me laissait peu de chances de survie. Farouche défenseur du nucléaire dans lequel je voyais la solution écologique et économique au problème crucial de l'énergie dans le monde, je n'y ai vu qu'une coïncidence et n'ai pas remis en cause pour autant mes convictions.

C'est donc en rejetant toute responsabilité du nucléaire dans ma maladie que j'ai entrepris de lutter contre elle, consultant de nuit et comme un voleur mon dossier médical afin de connaître la vérité sur son évolution (en matière de cancer, bonjour les mensonges …), calculant mes chances de rémission en fonction de sa progression ou de son recul, m'informant auprès des publications médicales, discutant les protocoles de cure comme un spécialiste ce qui, je me souviens, mettait mal à l'aise le patron du service d'hématologie. Parlant de l'origine de cette maladie, mon médecin traitant avait bien évoqué une possible relation de cause à effet entre mon travail et mon cancer mais, prisonnier de mes certitudes, je n'ai pas voulu le croire. Sauf oubli, il fut le seul à m'avoir dit la vérité, me communiquer les statistiques de rémission (sauf à reprendre le dessus, j'en avais pour moins d'un an …). S'il lit ces lignes, qu'il sache que je le remercie pour sa franchise.
Et c'est ainsi que, encore sous traitement et à peine en état de travailler, j'avais repris le travail dans … le nucléaire et participé (croyez que je le regrette !) à la construction d'EURODIF, à BOLLÈNE en 1976 ! Nul ne pourra me taxer d'avoir toujours été un antinucléaire convaincu !

Le cancer ? On le coupe (quand on peut), on le brûle (par radiothérapie au risque de générer un autre cancer …) ou on l'empoisonne. Chirurgie, cobalt, chimiothérapie (à une époque où elle était balbutiante), j'ai subi tout cela et vous fais grâce de l'enfer que j'ai vécu et des agonies des compagnons d'infortune que j'ai vu mourir. Comment décrire la détresse d'une belle jeune fille de 16 ans qui a "toute la vie devant elle", c'est à dire 3 mois et qui, devenue chauve et squelettique sait que c'est la fin … Cette douloureuse expérience fut cependant une bonne leçon de modestie. Avant cela en effet, j'étais persuadé que ces choses-là ne peuvent arriver qu'aux autres. Là aussi je me trompais mais j'étais jeune et j'étais con … Un moral à toute épreuve et une vie saine (je ne bois ni ne fume, fais du sport et mange bio) ont paraît-il, favorisé ma guérison. Je veux bien le croire.

C'est en allant faire ma cure de stabilisation de la maladie, dite cure d'entretien et alors que j'étais sur le point d'aller en mission de travail à la COMMUREX, (encore une usine nucléaire), que j'ai eu LA RÉVÉLATION ! Par le plus grand des hasards, alors que je traversais le couloir du service d'hématologie, j'ai été interpellé de son lit par un malade qui m'avait reconnu, Kader, l'Algérien qui faisait partie de mon équipe au CERN  deux ans plus tôt. Moi je n'aurais pu le reconnaître, il n'avait plus de cheveux et même sa moustache et ses sourcils étaient clairsemés. Rien qu'à le voir, j'avais compris … La lecture de son dossier (qu'on avait laissé sur son lit sans risques, il ne savait pas lire) m'apprenait qu'on lui avait enlevé la rate, qu'il en était au dernier stade, que son traitement était "palliatif", bref, un mort en sursis. Ignorant et naïf, il me dit qu'il a été très malade mais que ça va mieux (tu parles !) et qu'il retourne en Algérie dés sa sortie de l'hôpital.

En quelques secondes mes certitudes se sont effondrées et je calculais déjà les probabilités de coïncidences quand le pauvre Kader leur a asséné le coup de grâce en m'apprenant candidement que le troisième membre de l'équipe était mort depuis six mois d'une longue maladie … Pour lui, il n'y avait pas à se poser de questions et avec la philosophie chère à ses origines il conclut par un : "Mektoub ! (c'était écrit)". Merci Kader, je ne t'ai jamais revu, toi aussi tu reposes probablement quelque part dans ton pays natal comme Antonio, le Portugais, mais grâce à vous je suis guéri de mon orgueil et regarde désormais la vérité en face.
VOTRE MORT N'AURA PAS ÉTÉ INUTILE. Puisse ce témoignage, que j'écris sans intérêt ni connivence, sous mon entière responsabilité et dont j'autorise la plus large diffusion, être lu par le plus grand nombre et principalement les "farouches défenseurs du nucléaire" dont je fus et dont font partie les techniciens de l'EDF. Libre à eux d'en tirer les conclusions qu'ils voudront.

Pour ma part j'ai refusé la pension d'invalidité à laquelle j'aurais pu prétendre. Je m'en suis tiré, avec séquelles certes, (un stimulateur cardiaque assiste mon coeur, brûlé par les radiations) mais même si mon espérance de vie est sérieusement écourtée je suis toujours vivant et en activité.
Je ne demande ni reconnaissance ni indemnités et n'ai aucune haine ni rancune envers qui que ce soit, seulement l'espoir que ce témoignage ouvre les yeux à tous ces gens qui, convaincus des bienfaits et de l'innocuité du nucléaire, comme je l'étais moi-même avant cette douloureuse expérience, ne veulent rien voir. Des gens qui se trompent, comme je me suis trompé, qui ignorent ou auxquels on cache les dangers du nucléaire.
Ceux qui nous ont envoyé travailler dans des conditions critiquables savaient-ils ? S'ils savaient, je les laisse face à leur conscience. Sinon qu'ils sachent que je ne leur en veux pas, ils ne sont pas mes ennemis, eux aussi se sont trompés en minimisant les risques qu'ils nous faisaient courir.
Cependant si j'étais mort comme mes deux compagnons personne n'aurait rien su et je ne veux pas disparaître sans avoir témoigné. Je regrette seulement d'avoir mis si longtemps à le faire.

A vous l'ingénieur du CEA, le chercheur du CNRS, le technicien, le dirigeant, le politique, à vous qui avez le pouvoir de changer les choses et qui lisez ces lignes, vous savez qu'on ne peut juger que par comparaison. Comparez donc vos certitudes à celles que j'eus et qui sont les miennes aujourd'hui. Vous faut-il de nouveaux éléments ? Ce témoignage en est un …
En ce qui me concerne, ma conviction est faite. Nous avons été irradiés à notre insu et pour cause, à moins de se promener avec un compteur Geiger sur soi en permanence comment le savoir puisque la radioactivité se joue allègrement de tous nos sens ? Oui, le nucléaire tue, de la façon la plus insidieuse qui soit et on ne saura jamais combien de gens en sont déjà morts.
Encore aujourd'hui combien de gens ignorent le danger des matières radioactives ou le croient insignifiant ? Des millions sans doute. Quand leur dira-t-on la vérité ?

Mais vous, qui savez ! Qui savez qu'on ne peut les détruire, qu'elles ont une durée de vie qui se chiffre en milliers d'années, que certaines parmi les plus dangereuses (plutonium) n'existent que parce qu'elles ont crées par l'homme. Qui savez que nous sommes en train d'en répandre partout sur la planète. Quand arrêterez-vous de faire l'autruche ?
J'ai deux enfants, vous en avez peut-être aussi ou en aurez certainement. Quel monde sommes-nous en train de leur léguer ? Cette pollution invisible, insidieuse et pérenne qui est la pire de toutes …
Je n'ai que le pouvoir de témoigner, si vous avez le pouvoir de faire changer les choses, faites-le avant qu'il ne soit trop tard ! Arrêtons le massacre et SORTONS ENFIN DU NUCLÉAIRE !
L'erreur est humaine et nous sommes humains. Vous, moi, nous nous sommes trompés. Pourquoi persévérer dans l'erreur ?

Fait à Palau del Vidre, le 30 septembre 2001

Distribué par l'auteur                    geosettimo@yahoo.fr





 Blocage du chantier EPR : 16 militants de Greenpeace déférés au parquet
 Une dépêche AFP d'aujourd'hui, signalant les violences subies par les
activistes.

 Energie-nucléaire-environnement
 Blocage du chantier EPR : 16 militants de Greenpeace déférés au parquet

  CHERBOURG, 3 mai 2011 (AFP) - Seize militants de Greenpeace ayant participé au blocage lundi du chantier de l'EPR à Flamanville (Manche) devaient être déférés mardi après-midi devant le procureur de la République de Cherbourg puis le juge de la détention et des libertés, a-t-on appris auprès de l'avocat de Greenpeace.
"On reproche à ces militants qui étaient montés sur des grues du chantier les délits d'entrave à l'exercice de la liberté du travail, d'opposition à l'exécution de travaux d'utilité publique et de mise en danger de la vie  d'autrui", a expliqué à l'AFP Me Alexandre Faro.
26 autres militants, également placés en garde à vue lundi soir après leur évacuation du chantier par les gendarmes, ont été libérés et sont convoqués le 16 juin au tribunal correctionnel de Cherbourg, selon la même source.
Ils comparaîtront pour "entrave à l'exercice de la liberté du travail" et "opposition à l'exécution de travaux publics".
Par ailleurs, l'association écologiste Greenpeace a condamné dans un communiqué des "violences" subies par "au moins quatre militants" au moment de leur évacuation. Selon Me Faro, "l'un a pris deux décharges de Taser, un a reçu des coups de poing au visage et a une ITT de trois jours, et les deux autres ont reçu des
coups de poing". Les quatre militants devaient porter plainte, a-t-il indiqué.
"Cette situation reflète la philosophie du gouvernement français et d'EDF après Fukushima : empêcher l'information et la contestation du choix nucléaire en France en intimidant ceux qui oseraient se mettre sur le chemin de l'atome a estimé Sophia Majnoni, chargée de la campagne Nucléaire pour Greenpeace, dans un communiqué.
Les militants de Greenpeace ont paralysé toute la journée de lundi le chantier EDF du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche), pour réclamer un moratoire sur le nucléaire, avant d'être évacués dans l'après-midi par les forces de l'ordre.


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